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Un banquier suisse à l’isolement à la prison des Baumettes
Publie le dimanche 13 janvier 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Un banquier suisse à l’isolement à la prison des Baumettes
Le Matin, 13 janvier 2008
par Ian HAMEL
La prison des Baumettes, à Marseille, est si (tristement) célèbre que des sites Internet en proposent des vues du ciel et des photos satellites. Habitué à abriter les plus célèbres braqueurs, porte-flingues et trafiquants des bords de la Méditerranée, l’établissement héberge aussi, depuis début décembre 2007, François Rouge, l’ancien patron de la Banque de Patrimoines Privés Genève (BPG).
La justice française lui reproche quelles broutilles, comme celles d’avoir investi dans le Concorde, un cercle de jeux soupçonné de recycler l’argent du grand banditisme. Autre fadaise, François Rouge se serait associé à des personnages trop impétueux, comme le Corse Paul Lantieri, inculpé pour « recel de criminel et association de malfaiteurs », et dont la police aimerait bien retrouver la trace dans le maquis.
« Les Baumettes, ce n’est pas Champ-Dollon [la prison de Genève], mais les damnés de la terre. Comme cette prison ne possède pas de quartier réservé aux personnalités, François Rouge est à l’isolement, pour sa propre sécurité », souligne Marc Bonnant, son avocat. « Il est très marqué par la violence qui règne dans la prison. Il s’est promis de se battre à l’avenir pour améliorer la situation des prisonniers », précise-t-il.
Pour l’ancien bâtonnier genevois, le financier suisse subirait son sort avec « beaucoup de courage et de dignité ». Du courage, François Rouge en aura besoin, car il ne devrait pas humer l’air du lac Léman avant plusieurs mois. Sa demande de mise en liberté n’est même pas à l’ordre du jour. Motif ? Il veut éviter un humiliant refus, comme celui subi, la semaine dernière, par l’ancien capitaine Paul Barril, également incarcéré aux Baumettes. « Pour motiver ce rejet, le juge rappelle qu’il y a déjà eu quatre morts dans cette affaire : trois dans une fusillade dans un bar à Marseille, et un dans une clinique d’Aubagne », commente Sophie Jonquet, l’avocate de l’ex-supergendarme français.
François Rouge est accusé d’avoir demandé à Paul Barril d’« intimider » un clan adverse, et Paul Barril est accusé d’avoir accepté le contrat, ce que les deux hommes démentent. Une confrontation est prévue, le 17 janvier 2008. Le gendarme est sous le coup d’une inculpation pour « association de malfaiteurs, en vue d’une extorsion de fonds en bande organisée, en vue de la commission d’assassinat et de corruption ». Une broutille.
A Genève, l’affaire connaît un petit rebondissement avec la démission de Bénédict Fontanet de la vice-présidence de la Banque de Patrimoines Privés Genève. Proche de François Rouge, cet avocat genevois est l’administrateur unique de la société Sextius SA, domiciliée dans son étude. Créée le 16 mars 2000, Sextius a bénéficié d’un prêt de 2 millions de francs de la part de la Banque de Patrimoines Privés Genève. L’argent a été investi dans deux brasseries à Aix-en-Provence, et dans le luxueux restaurant Rich à Paris... attenant au fameux cercle de jeux Concorde.
Ian HAMEL
http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=10196
Messages
1. Un banquier suisse à l’isolement à la prison des Baumettes , 13 janvier 2008, 15:39
Voir à ce sujet un très bon article du Canard enchaîné (un de plus) du mercredi 2 janvier page4 intitulé :"la curieuse myopie de l’Intérieur sur le cercle de jeu Concorde". A lire absolument pour redécouvrir tous ces petits liens d’amitié entre Sarkoland et le monde du jeu parfois très risqué pour certains qui y laissent leur peau. On y retrouve dans le désordre des amis corses, des politiques UMP, des truands, le sous ministre des sports, bref un joli petit panier de crabes. Lul
1. Un banquier suisse à l’isolement à la prison des Baumettes , 14 janvier 2008, 23:31
Pardon de vous contredire mais Ian Hamel n’est absolument la référence à citer dans le traitement de affaire
Il faut aussi lire le premier article de Ian Hamel sur le matin online où il défend ce banquier suisse proche de devejian l’ex avocat de pasqua...
Les articles percuants sur le sujets sont en France sur bakchich.info, le canard, la marseillaise.fr sud ouest, valeurs actuelles pour Jean Michel Verne, Marseille l’Hebdo (dossier de 6 pages) en Suisse le temps.che , le canard, et vs verrez la différence entre Ian Hamel et le travail de ses confrères sur le sujet
je vous colle le premier article qu’il a écrit dans la presse suisse je vous laisse juger de l’hypocrisie de ce journaliste ...
Ce journaliste écrit sur ce ton au sujet d’un banquier en relation d’affaire avec le fameux Lantieri depuis + de 7 ans je vous laisse juger du double jeu de Ian Hamel par la lecture de son premier article posté en suisse, tout en postant le même jour un article sur rue 89où il défendait moins directement le banquier suisse...
MAGOUILLES
Les bandits corses, l’ancien gendarme et le banquier suisse
Cyberphoto/Olivier Vogelsang
Accusé de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs, le Genevois François Rouge, président du conseil d’administration de la Banque de Patrimoines Privés Genève (BPG), a été Incarcéré à la prison des Baumettes, à Marseille.
Banque de Patrimoines Privés Genève (BPG)
Des tueries, du blanchiment d’argent, la mafia et un financier genevois. Rien ne manque dans ce polar. Mais le scénario est peut-être un peu trop parfait. Qu’a pu faire le banquier suisse pour que la justice française le jette en prison ?
Ian Hamel - 29/12/2007
Le Matin Dimanche
Depuis trois semaines, rien n’a été épargné à François Rouge, 46 ans, président du conseil d’administration de la Banque de Patrimoines Privés Genève (BPG). Incarcéré à la prison des Baumettes à Marseille, accusé de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs, le financier genevois n’a même pas bénéficié de la présomption d’innocence dans les médias suisses, qui ont publié son nom et sa photo. Quant à la presse française, elle l’a parfois carrément qualifié de « banquier suisse de la pègre ».
Certes, l’affaire n’est pas banale. François Rouge ne se contente pas d’être banquier. Il gère des hôtels en Suisse, créé des sociétés immobilières en Corse, comme Liberta et Plein soleil. Et surtout, il investit 2,5 millions de francs (plus 2,5 millions appartenant à ses clients), par le biais de la société suisse Sextius SA, dans un cercle de jeux à Paris, le Concorde, ouvert depuis septembre 2006. Pourquoi pas ? Les joueurs de poker sont capables de laisser leurs chemises, et le Concorde empocherait 450 000 francs de bénéfices par mois. En prime, François Rouge a mis des billes dans le Rich, le luxueux restaurant attenant au Concorde. Et dans deux établissements à Aix-en-Provence, la Rotonde, et les Artistes (qui devraient ouvrir en janvier 2008).
Des amitiés « turbulentes »
François Rouge travaille main dans la main avec un ami corse, Paul Lantieri, 43 ans. Un homme d’affaires fort sympathique, mais que la presse tricolore n’hésite pas à qualifier, peut-être un peu vite, de « parrain ». Depuis un sanglant règlement de comptes dans un bar marseillais, Monsieur Paul, inculpé pour « recel de criminel et association de malfaiteurs », est en cavale.
Cultiver des amitiés « turbulentes », cela fait mauvais genre, mais ce n’est pas criminel. Qu’a pu faire le banquier suisse pour que la justice française le jette en prison ? François Rouge serait tombé dans une guerre entre deux bandes corses qui se disputent les cercles de jeux parisiens. Plus clairement, lui et Paul Lantieri se seraient fait piquer la direction du Concorde. Pour reprendre leurs biens, les deux amis auraient fait appel au plus célèbre des ex-gendarmes français, le capitaine Paul Barril, reconverti dans la sécurité.
A la veille de Noël, Paul Barril a été inculpé pour « association de malfaiteurs, en vue d’une extorsion de fonds en bande organisée, en vue de la commission d’assassinat et de corruption », et jeté en prison. Selon des sources policières, des écoutes téléphoniques attesteraient des propos plus que « musclés » prononcés par François Rouge pour se débarrasser de ses adversaires.
Vocabulaire viril et martial
Marc Bonnant, l’avocat de François Rouge, reconnaît que son client a pu utiliser un « vocabulaire viril et martial », mais que son intention n’était que d’intimider le clan corse rival, pas de l’expédier dans un monde meilleur. « Il n’y a pas eu d’accord avec Paul Barril. Celui-ci n’a jamais perçu un centime. Je ne comprends pas sa mise en détention », s’étonne Marc Bonnant.
Bref, selon lui, l’actionnaire principal de la Banque de Patrimoines Privés Genève (BPG) serait davantage dans le camp des victimes que dans celui des ripoux. Pour démontrer sa bonne foi, François Rouge ne s’opposerait pas à la transmission à la justice française des documents saisis lors de la commission rogatoire internationale exécutée récemment à Genève.
Bénédict Fontanet, vice-président de la BPG, et administrateur de la société Sextius SA, s’étonne de la rapidité avec laquelle on flingue François Rouge. « Je le connais depuis l’adolescence. Il est riche, il a réussi, il est intelligent, il a une jolie famille. J’hallucine quand je lis dans la presse tout ce que l’on raconte sur lui », s’emporte l’avocat genevois.
D’autant que le Cercle Concorde, que l’on présente comme une lessiveuse d’argent sale, n’a-t-il pas été ouvert avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur ? En septembre 2006, c’était un certain Nicolas Sarkozy. Et le 25 septembre 2007, l’établissement a vu son autorisation prorogée... « Mais vous voyez un banquier de chez Pictet ou de chez Mirabaud investir dans une boîte de jeux avec des Corses ? Certainement pas. Rouge a de toute façon franchi la ligne... rouge », lâche un financier genevois.
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