Accueil > Un élève nul

Trois ans après le coup d’Etat de Skhirat, dans lequel Hassan II a failli laisser la peau, le Maroc décidait, à l’aide des pressions des EEUU sur le régime agonisant de Franco, d’investir le Sahara Occidental avec la même armée qui quelques années auparavant mettait sa vie en péril. Hassan II ne pouvait pas se permettre d’avouer aux officiers de son armée qu’ils avaient affaire à des sahraouis qui ne voulaient pas du Maroc, parce que cela voudrait dire les pousser dans une guerre contre un peuple frère qui voulait bâtir son propre entité nationale.
La couverture la plus efficace est celle de crier à la menace de l’ennemi extérieur, l’Algérie. Les soldats des Forces Armées Royales ont été informés que l’Algérie, "l’ennemi éternel du Maroc" a placé son armée au Sahara Occidental dans le but d’empêcher le Maroc de "récupérer ses provinces du Sud".
Lorsque le monde a compris qu’il s’agit d’une affaire marocco-sahraouie, le gouvernement marocain changea de version : les combattants du Front Polisario étaient des mercenaires cubains, vietnamiens, cambodgiens…
Ayant longtemps fait de l’Algérie la cible de ses agressions verbales, Rabat ne pouvait indéfiniment tromper la société marocaine et la communauté internationale sur ses véritables intentions.
Plus de 34 ans après, son discours sur l’intégrité territoriale, les valeurs sacrée du royaume, les lignes rouges, qui a longtemps nourri ses thèses annexionnistes pour embrigader le peuple marocain dans cette folle aventure contre un peuple frère et le prendre en otage sous le joug de la dictature d’une monarchie corrompue dont la survie dépend de la course derrière les mirages d’un empire imaginaire qui s’étend jusqu’au fleuve Sénégal.
Il est inutile de s’interroger, aujourd’hui en 2009, sur les véritables raisons qui ont poussé le palais de Rabat à envahir le Sahara Occidental. Alors que les pays du monde s’évertuaient à se regrouper pour en finir avec le colonialisme à jamais, Rabat caressait cette obsolète idée d’hégémonie, du Grand Maroc, pour éviter tout rôle positif de l’Algérie révolutionnaire dans la région. Le leadership algérien dans l’Organisation des Pays Non-alignés, dans le soutien des mouvements de libération, ont suscité la jalousie de Hassan II. Pour contrecarrer cette influence du pays voisin, l’alliance même avec le diable est permise. Son rêve est de jouer le même rôle que celui de l’Afrique du Sud dans sa région et occuper la même place que s’ingénie le Nigeria au cœur de l’Afrique. Cela aurait été possible pour le Maroc s’il n’y avait pas cette obsession d’élargir ses frontières au détriment de la souveraineté des pays voisins. Le rêve hégémonique du Maroc veut faire fi des aspirations des peuples de la région, de la ferveur nationaliste créée par le processus de décolonisation entamé dans les années 60-70.
Si, à l’époque, le Maroc utilisait les enjeux de la guerre froide pour se procurer des alliés dans sa guerre contre l’Algérie et le peuple sahraoui, le nouvel ordre mondial apporte une nouvelle conjoncture dans laquelle la diplomatie marocaine ne sait plus à quel saint se vouer. Elle misait sur la situation interne de la société algérienne. Pour cela, les services secrets marocains ont largement été complices des infiltrations des terroristes et d’armes à travers les frontières entre les deux pays. L’arrivée du président Bouteflika au pouvoir et la politique de réconciliation non seulement ont permis au pays voisin de sortir d’une crise grave, mais aussi s’est traduit par un retour en force de la diplomatie algérienne sur la scène internationale.La manière dont il a assumé son mandat de président de l’Organisation de l’unité africaine lui a permis de renouer, en quelques mois, avec cette grande époque de la diplomatie algérienne, intervenant à point nommé entre l’Ethiopie et l’Erythrée pour mettre fin par la négociation à un conflit aussi dévastateur et meurtrier qu’absurde, entre deux pays qui sont faits pour vivre ensemble, et combattre ensemble les fléaux qui les menacent, à commencer par la sécheresse et la famine.
Les scandales de la répression, les violations continues des droits humains, les macabres histoires de torture dans les prisons secrètes de la CIA au Maroc, la restriction de la liberté de presse, l’échec militaire au Sahara… sont autant d’éléments qui ont contribué à la défaite diplomatique marocaine. Les Nations Unies n’hésitent pas à rappeler le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et une solution mutuellement acceptable, ce qui veut dire que le Maroc, malgré le honteux soutien de la France, ne peut rien imposer. Au contraire, il est obligé de se plier à la légalité internationale et à la volonté du peuple sahraoui. La supériorité en nombre et en armes n’a jamais rien garanti pour l’occupation des terres d’autrui. Le peuple vietnamien a vaincu deux puissances mondiales : La France et les EEUU. Le Maroc, quelle que soit sa puissance militaire, ne pourra jamais anéantir les aspirations du peuple sahraoui. D’ailleurs, le champ de bataille et les interminables défaites des FAR marocaines en sont l’irréfutable preuve. Quelqu’un a dit que le colonialisme est un mauvais élève. Dans le cas du Sahara Occidental, cet élève est carrément nul.
Messages
1. Un élève nul, 16 juillet 2009, 20:47, par sahraoui
avez vous jamais vu tout un peuple qui lutte pour son indépendance hors de sa terre ??? ,soyez raisonnable ,et laissez les sahraouis et les marocains en paix ,et venez voir les vrais sahraouis a laayoune, smara, dakhla.....ils luttent pour construire l’avenir de leurs enfants chaque jour ,alors qu’une poignée de séparatistes qui sont la honte des sahraouis ont vendus leurs âmes au militaires d’alger depuis 34 ans et ont sacrifiée toute une génération