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Un élu communiste, à quoi ça sert ?
Publie le dimanche 5 décembre 2010 par Open-Publishing2 commentaires
ARTICLE PARU DANS L’AUBE NOUVELLE N°8, journal communiste amiénois en vente dans tous les kiosques sur Amiens
" Le communisme doit avoir le courage d’être un "fantasme" s’il veut récupérer une authentique réalité ",
Gianni Vattimo dans l’Idée du communisme, Nouvelles Éditions Lignes, 2010

La question est aussi ancienne que le PCF lui-même et englobe celle des relations entre l’élu, l’ensemble des électeurs et le parti qui l’a désigné.
comment représenter les citoyens ?
Considérons d’abord l’élu comme le représentant du peuple. Ce n’est plus une évidence, combien de fois avons-nous entendu :
"- On vote à droite, on vote à gauche, c’est toujours la même chose, rien ne change vraiment. Les élus, c’est leur place et les avantages qui vont avec qui les intéressent."
La démocratie représentative a déjà été critiquée par J.-J. Rousseau qui constatait qu’elle incite le citoyen à rester passif car il délègue son pouvoir de décision à une personne censée le représenter. L’élu ne rend de compte qu’au moment du vote et non tout au long de son mandat. La gauche a inventé l’expression "démocratie participative"pour satisfaire les citoyens mais, au final, c’était pour mieux les
endormir. À Amiens, nous avons eu les chapiteaux, puis les balades urbaines et les conseils d’habitants. Tout cela pour que tout se décide à 2 ou 3 dans l’obscurité du cabinet du maire en dépit du programme électoral validé par les électeurs.
L’enjeu est bien d’établir un lien constant entre élus et citoyens. Nous,
à l’Aube nouvelle, tissons des relations au coeur des quartiers amiénois : St Maurice, Renancourt, le petit St Jean, St Honoré, Elbeuf, St Ladre, Ste Anne, St Pierre. Voilà où nous avons fait du porte-à-porte et où nous avons organisé des réunions avec leurs habitants. Nous avons pu mesurer ainsi les besoins de la population et transmettre les différentes
demandes au maire, car l’élu ne sait pas tout sur tout comme le laissent entendre les courants politiques conservateurs qui croient à l’homme providentiel.
Être un représentant efficace et averti nécessite engagement et modestie.
élu et communiste à la fois. Le communisme est un mouvement
philosophique qui plonge ses racines jusque dans l’Antiquité.
Sa formulation politique commence lors de la révolution française avec le programme de la conspiration des égaux écrits par le picard Gracchus Babeuf.
Plus récemment, dans les années 1930, le communisme, c’est l’entrée de
la culture, du sport et du logement dans la gestion municipale initiée dans les communes de la banlieue dite rouge de Paris.
On ne peut rien changer en profondeur à partir de l’échelle communale mais on peut tout de même apporter quelques améliorations. Chaque pas, si petit soit-il, est une victoire. Une innovation sociale, intéressante et efficace, concernant une seule ville peut être reprise ailleurs et concernée, à la fin, tout le pays.
des élus notables ou militants ?
Malheureusement, certains élus communistes ne croient plus dans un
mouvement qui mènerait à la réalisation de leur idéal (on ne citera pas de nom, il faudra chercher par vous-même). Ils ne songent qu’à leur mandat et à leur réélection comme n’importe quel autre
de leurs collègues. Ils tombent dans le piège de la professionnalisation de la vie politique. Ils préfèrent ne pas prendre de risque et se soumettent aux exigences du conformisme. Ils deviennent peu
à peu des notables. Cela décourage les militants : le parti s’affaiblit. Par
conséquent, les élus en question compensent la baisse d’activité
de leur parti en adoptant encore plus les attitudes du notable
(comme celle de ne travailler que dans leur étroit champ d’action
sans se préoccuper de ce qui se passe ailleurs) Ce cercle vicieux
les éloigne des militants et du parti à qui ils ne doivent plus rien.
Le parti devient une coquille vide. Quand des adhérents veulent
juste comprendre leur action politique, cela devient vite un
scandale :
"- Comment ? Expliquer ? rendre des comptes ? Si nous avons tel ou tel mandat, c’est parce que nous le méritons. Cela fait des années que nous attendons la place. Faites comme nous, attendez en silence et vous serez servis un jour."
Ce genre de dérive ne concerne pas que le parti communiste mais elle
va à l’encontre de tout projet politique révolutionnaire. Un notable communiste est une contradiction dans les termes mêmes de l’expression. Répétons-le : la politique n’est pas un métier !
l’alliance avec le parti socialiste
Pour assurer leur avenir et leur carrière, des élus communistes choisissent la facilité. Ils se mettent dans l’ombre des élus socialistes et leur servent de caution de gauche alors qu’une grande part du PS n’envisage plus de changer quoi que ce soit au capitalisme. Le PS, quand il privatise, présente cela comme l’évolution normale de la société. On n’y pourrait rien. Et de renoncement en renoncement, on n’a plus rien de communiste. Cela n’est plus qu’une étiquette que l’on trouve encombrante car elle semble devenir un obstacle à une éventuelle réélection.
La fracture qui coupe en deux le groupe communiste de la mairie s’explique par notre volonté d’agir sur le réel et à ne pas accepter le discours conformiste et fataliste que l’on entend partout.
Nous ne sommes pas contre les alliances avec le reste de la gauche
mais elles ne doivent pas nous mener à nous renier et à renoncer à un projet politique fondé sur le progrès social.
Messages
1. Un élu communiste, à quoi ça sert ? , 5 décembre 2010, 18:35
UN ELU COMMUNISTE, qui a renoncé à la lutte des classes SERT SURTOUT DE CAUTION DE "GAUCHE" AU PS
Quand cet élu "communiste" poussé par sa direction nationale, justifie ses petits arrangements droitiers avec le PS,(même si le PS ne lui en demande pas tant,) en disant qu’"il faut savoir mettre les mains dans le cambouis", on peut vraiment s’interroger sur son utilité vis à vis de ceux qu’il prétend représenter et vis à vis d’un Parti de luttes des classes, si toutefois le PCF actuel a encore une chance d’être autre chose qu’un pourvoyeur de voix du second tour pour le PS... Et même là, il a de moins en moins de chance d’être suivi par ses électeurs, ce qui peut mettre en danger son existence tout court , puisqu’il a fait depuis longtemps l’impasse sur l’affrontement de classe...
Un des rares élus communistes que j’ai aperçu dans les médias et très rarement dans le journal désormais social-démocrate : l’Humanité ,qui donne plus souvent la parole à l’UMP ) cet élu, jouant son rôle d’élu et de Communiste en faveur des classes populaires, c’est Maxime...
2. Un élu communiste, à quoi ça sert ? , 5 décembre 2010, 20:02, par Cop
la 11eme condition d’adhésion à l’internationale communiste peut servir d’inspiration en renforçant le contrôle encore plus sur les élus afin qu’ils ne deviennent pas l’expression d’une couche sociale qui s’autonomise par rapport à ceux qui les ont porté .
Il s’agit finalement d’éviter d’aboutir à ce que des élus deviennent ceux qui dirigent un parti et non une des expressions de ce dernier.
11eme condition