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Un jeune lycéen russe menacé d’expulsion sauvé par la justice à Strasbourg
Publie le samedi 20 janvier 2007 par Open-PublishingUn jeune lycéen russe menacé d’expulsion sauvé par la justice à Strasbourg
Un jeune lycéen russe d’origine tchétchène a échappé jeudi à son expulsion grâce à une décision du tribunal administratif de Strasbourg, tandis que son lycée et RESF (Réseau éducation sans frontière) renforçaient leur mobilisation en sa faveur.
»Bien sûr, c’est une bonne nouvelle, mais je veux aller plus loin (...). Je vais tout faire pour éviter l’expulsion », a déclaré Rustam Karimov, 20 ans, à l’AFP.
»Je ne veux pas retourner en Russie parce que j’ai peur. Là-bas, ils n’aiment pas les gens comme moi qui sont moitié-moitié », a-t-il expliqué, indiquant qu’il était Russe par sa mère et Tchétchène par son père.
Inscrit en 2e année de BEP de maçonnerie au lycée Le Corbusier d’Illkirch-Graffenstaden, Rustam Karimov qui s’exprime en bon français a raconté à la presse jeudi son parcours à l’occasion de la journée organisée par son collectif de soutien qui regroupe des enseignants, des élus et RESF.
Le jeune réfugié est arrivé en France il y a trois ans alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre, après avoir quitté Grozny en Tchétchénie où ses parents sont morts dans un bombardement.
Faute d’avoir pu produire un extrait d’acte de naissance et en raison de deux délits mineurs commis peu après son arrivée en France, la préfecture lui avait signifié un arrêt de reconduite à la frontière, a-t-il raconté.
Interrogé sur ses délits, Rustam répond qu’il s’agissait de »petites conneries » dont il ne veut plus entendre parler.
Plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles de nombreux élèves, étaient présents à la conférence-débat organisée au lycée Le Corbusier sur le thème de l’immigration.
»On essaie de se mobiliser parce qu’il y a des enfants et des jeunes qui sont en danger, parce qu’il leur manque une petite carte plastifiée qui s’appelle carte d’identité », a rappelé Christophe Zander de RESF.
Michaël Herrbach, éducateur spécialisé au lycée et qui suit le dossier du jeune lycéen a dit qu’il fallait »rester prudent » après la décision du tribunal administratif.
»C’est une petite victoire, un argument de plus, mais il n’a toujours pas de papiers », a-t-il souligné.
»Dommage que le préfet ne veuille pas me rencontrer. J’aimerais bien le séduire lui aussi », a regretté le jeune Rustam.
Le préfet doit réexaminer son dossier dans un délai d’un mois. Une pétition en faveur de Rustam a déjà rassemblé 1.200 signatures.