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Un journaliste arrêté et contraint sous pression de donner une de ses sources. C’est en France.

Publie le dimanche 9 décembre 2007 par Open-Publishing
8 commentaires

Journaliste spécialiste des services de renseignement et des questions de défense et animateur du site geopolitique.com, Guillaume Dasquié publie chaque semaine la "matière première" de l’information stratégique.

Mercredi matin la DST a perquisitionné son domicile. Après cinq heures de perquisition, Dasquié a été emmené vers les bureaux du contre-espionnage et placé en garde à vue. Au bout de 40 heures de pressions en garde à vue , avec la participation active de magistrats haut placés, le journaliste a été contraint de donner une de ses sources. Les autorités et plus particulièrement le Ministère de la Défense cherchent à connaître par quels moyens il a obtenu certains documents classifiés relatifs à l’affaire Borrel et au 11 septembre 2001.

Plus de détails ici : https://bellaciao.org/fr//?page=art...

Emission "Revu et Corrigé" http://www.france5.fr/revuetcorrige...

Messages

  • Un « journaliste » mis en examen pour espionnage

    Le journaliste français Guillaume Dasquié a été arrêté par la Direction de la sécurité du territoire (DST) et son appartement perquisitionné. Il a en définitive été relâché et mis en examen pour « détention de documents classés secret défense » et « divulgation de fichiers ou de renseignements classés secret défense ».

    Selon le journaliste, la procédure viserait certains de ses articles sur les attentats du 11 septembre ainsi que son site Internet. Cependant, selon une source proche de l’enquête, il n’est pas d’usage de poursuivre un journaliste pour ce type de motif et, au demeurant, la Convention européenne des Droits de l’homme protége les journalistes dans ce type d’affaire. En réalité, M. Dasquié est soupçonné d’entretenir des relations avec un service étranger avec lequel il aurait échangé des documents classés secret défense. L’affaire serait directement suivie par Michèle Alliot-Marie, ancien ministre de la Défense, aujourd’hui ministre de l’Intérieur.

    En 2002, Guillaume Dasquié et Jean-Charles Brisard avaient publié un ouvrage à succès dans lequel ils accusaient des personnalités saoudiennes d’avoir financé les attentats du 11 septembre 2001. Ils devaient par la suite admettre avoir inventé cette piste de bric et de broc [1] [2].

    Simultanément, ils avaient intoxiqué la mission d’information parlementaire sur le blanchiment d’argent, laquelle avait été contrainte, une fois la supercherie découverte, de passer au pilon son rapport fraîchement édité. Il apparaissait bientôt que, dans cette affaire, M. Brissard était rémunéré par un cabinet états-unien.

    Toujours en 2002, sur l’aimable suggestion d’une ambassade étrangère, Guillaume Dasquié avait publié avec son confrère du Point Jean Guisnel un pamphlet pour tourner en dérision L’Effroyable imposture de Thierry Meyssan et défendre la version bushienne des attentats.

    En 2006, Guillaume Dasquié avait été imposé par de puissants protecteurs comme expert auprès de la chaîne France 3 pour commenter le bombardement du Liban par Israël. Il y avait multiplié les intoxications appelant de ses voeux la victoire de l’État hébreu.

    http://www.voltairenet.org/article153537.html

  • Faux experts et vrais mensonges
    9/11 : Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié reconnaissent avoir inventé la piste saoudienne
    La théorie selon laquelle les attentats du 11 septembre 2001 auraient été financés par les Saoudiens a fait long feu. Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, les pseudos-experts qui l’ont étayée viennent de reconnaître s’être trompés en tous points. Il reste que cette supercherie a rencontré un écho international et continue à servir de base à ceux qui prétendent que les États-Unis n’auraient pas dû attaquer l’Irak, mais l’Arabie saoudite. Le Réseau Voltaire revient sur cette incroyable mystification médiatique.

    2 novembre 2006

    C’est une humiliation rare : les deux experts les plus cités au monde à propos du financement des attentats du 11 septembre 2001 ont publié, au tarif publicitaire, dans de grands quotidiens leurs plates excuses pour s’être trompés de A à Z [1]. Cette initiative est la conséquence d’un protocole d’accord signé avec la famille Bin Mahfouz pour mettre un terme aux procès en diffamation engagés. Cependant, faute de place, les lecteurs des journaux devront se contenter d’un démenti succinct et sans appel, alors que le protocole comprend 12 pages de rétractations portant sur 42 erreurs graves.
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    Excuses publiques de MM. Dasquié et Brisard

    Les deux experts médiatiques sont le Français Guillaume Dasquié et le Franco-États-uniens Jean-Charles Brisard. Ils ont formé une brillante équipe pour intoxiquer la presse du monde entier et des institutions nationales et internationales, puis se sont spécialisés, le premier dans le dénigrement de Thierry Meyssan, le second dans celui de Tariq Ramadan, fournissant là encore toutes sortes de fausses informations à une presse avide de boucs émissaires. Si l’administration Bush a imposé la théorie selon laquelle les attentats du 11 septembre 2001 auraient été perpétrés par des agents kamikazes d’Al Qaïda, ce sont MM. Dasquié et Brisard qui ont inventé le complément théorique selon lequel ces attentats auraient été financés par des milliardaires saoudiens.

    À la lecture de leur communiqué d’excuses, on pourrait un instant croire à leur bonne foi, mais l’ampleur de leurs manœuvres et la chronologie des évènements ne plaident pas en leur faveur. La seule vraie question est de savoir qui a pu commanditer une opération aussi vaste.

    Tout commence en 2000, Jean-Charles Brisard, ancien assistant parlementaire des députés RPR Christian Estrosi, puis Alain Marsaud et biographe officiel de Charles Pasqua [2], a intégré la cellule d’intelligence économique de la multinationale Vivendi (ex-Compagnie générale des eaux, renommée depuis Veolia). Ce petit groupe est dirigé par l’ancien juge anti-terroriste, puis député pasquaïen, Alain Marsaud. Sans que l’on sache pourquoi, ils enquêtent sur le financement des ONG musulmanes par des milliardaires saoudiens et sur le lien entre ces ONG et la mouvance islamiste. Ils travaillent en relation avec des agents du FBI, notamment John O’Neill rencontré par Alain Marsaud lors d’une conférence au siège du FBI à Quantico [3]

    En 1999, M. Brisard rédige un premier rapport sur ce sujet qui circule rapidement au sein de l’OCDE. Cette organisation intergouvernementale, issue du Plan Marshall, joue un rôle central dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Parmi les structures incriminées figure un établissement français, la Société bancaire arabe (SBA), dont Salim Mahfouz est actionnaire. Affolée, la Banque de France photocopie elle-même le rapport et le transmet à plusieurs de ses partenaires pour les mettre en garde. Selon la lettre politique confidentielle Le Pli, le flamboyant Pdg de Vivendi, Jean-Marie Messier, remet lui-même une version de ce rapport au président Jacques Chirac.

    Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, alors que les cendres du World Trade Center étaient encore chaudes, Jean-Charles Brisard produit une version actualisée de son rapport d’enquête. Sur 71 pages, il y étudie la nébuleuse financière d’Oussama Ben Laden et démontre l’implication des plus hauts financiers saoudiens dans le financement du terrorisme international. Les wahhabites sont coupables. Les premiers extraits de ce document sont publiés dans le quotidien économique La Tribune du 13 septembre 2001 [4]. Le journal le présente comme « un rapport d’enquête officiel franco-américain ». La rédaction a en effet été convaincue que M. Brisard travaille conjointement pour la DST et le FBI. Compte tenu des relations de cet enquêteur, cette assertion paraît plausible. D’autant que M. Brisard écrit dans la Revue de la Défense nationale [5].

    Ce document est bientôt intégralement mis en ligne sur le site internet de la lettre confidentielle Intelligence On Line, dont Guillaume Dasquié est rédacteur en chef. Cette fois, il est précisé que le rapport « est l’œuvre d’un expert international ayant travaillé sur ce sujet dans le cadre d’une mission pour un organisme fiscal » [6]
    Le document est publié par l’Assemblée nationale française en annexe du rapport de la Mission d’information sur le blanchiment des capitaux en Europe [7]. Une décision prise par le rapporteur de la Mission, le député Arnaud Montebourg, formé par John Negroponte à la French American Foundation [8].

    L’intoxication est générale. De nombreux médias la répercutent croyant pouvoir s’appuyer sur un rapport qui a été ainsi visé par tant d’institutions. M. Brisard est notamment l’invité du magazine de France Télévision « Pièces à conviction » où il est présenté comme collaborateur de la DST et où il réitère ses accusations. Tandis que pour Le Monde, le rapport Brisard a été commandité par le FBI [9]
    Le Réseau Voltaire publie une enquête de Thierry Meyssan avec un angle fort différent : « Les liens financiers occultes entre les Bush et les Ben Laden ». Selon cette analyse, les deux familles, loin d’être des ennemies, seraient en affaire depuis longtemps. Mais l’article reproduit lui aussi quelques imputations issues de ce document [10].

    Problème : la famille Bin Mahfouz et la Société de banque arabe réagissent à ce qu’elles perçoivent comme une campagne de calomnies. Intelligence On Line retire le document de son site internet et prévient ses lecteurs. L’Assemblée nationale interrompt la diffusion de son rapport et passe les exemplaires restants au pilon. Le Réseau Voltaire publie une mise au point avec les premiers détails sur la manipulation [11]. Puis, il publie une version corrigée de son enquête dans l’hebdomadaire mexicain Proceso [12].

    Une autre intoxication circule depuis trois ans pour créditer le lien entre les financiers saoudiens et le terrorisme international : la sœur de Khaled ben Mahfouz aurait épousé Oussama Ben Laden. Elle provient du témoignage sous serment de James Woolsey, directeur de la CIA, devant le Sénat des États-Unis [13]. Ce mensonge ne sera démenti que beaucoup plus tardivement [14]

    Quoi qu’il en soit, Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié publient ensemble une version grand public du rapport bidon sous forme de livre : Ben Laden, La Vérité interdite [15]. La veille de sa sortie en librairie, les bonnes feuilles en sont publiées par Le Monde. Le quotidien atlantiste prétend que le rapport initial de Jean-Charles Brisard a été rédigé « à la demande d’un service de renseignement français » et qu’il « a été présenté à George Bush par Jacques Chirac lors de sa première visite à Washington après le 11 septembre » [16].

    L’ouvrage connaîtra un succès international. Il accrédite la thèse de la responsabilité saoudienne et de l’impuissance de la bureaucratie états-unienne qui n’aurait pas écouté à temps les avertissements d’un vertueux officier du FBI. Lors de sa publication aux États-Unis [17], le dossier de presse diffusé par leur éditeur Nation Books indique que Jean-Charles Brisard a été conseiller du sénateur démocrate du Colorado Marty Wirth [18]. Problème : ce sénateur n’a jamais existé et M. Brisard n’a jamais figuré sur le registre des personnes accréditées au Congrès [19].
    L’ouvrage, qui sert évidemment à préparer la guerre que les néo-conservateurs veulent livrer à l’Arabie saoudite [20] est perçu, à tort, par les opposants à George W. Bush comme une critique révolutionnaire du discours gouvernemental. Il est primé par le Project Censored en 2003 [21]. En fait de révolution, le livre de MM. Brisard et Dasquié sert de base au rapport rédigé par de très hautes personnalités états-uniennes pour le Council on Foreign Relations à propos de la lutte contre le financement du terrorisme [22]. Parmi la douzaine de rédacteurs, on relève des responsables du Conseil de sécurité nationale et un ancien directeur de la CIA.

    Très intrigué par le fait que Guillaume Dasquié, en tant que rédacteur en chef d’Intelligence On Line ait diffusé puis désavoué le rapport Brisard et qu’à titre personnel il en ait rédigé une version grand public, Thierry Meyssan se rend à son bureau pour le rencontrer [23]. Mais il n’obtient pas de réponse claire mais une proposition d’embauche qu’il écarte.
    En mars 2002, Thierry Meyssan publie L’Effroyable imposture [24], une analyse des attentats du 11 septembre et de leurs conséquences en politique intérieure et extérieure états-uniennes. Il y réfute la thèse gouvernementale du complot islamique mondial financé par les saoudiens. Il est conspué par une très violente campagne de presse animée par les relais français du Manhattan Institute [25] et de la Foundation for the Defense of Democracies [26]

    Guillaume Dasquié ne tarde pas à publier un ouvrage en réplique avec le journaliste du Point Jean Guisnel, L’Effroyable mensonge [27]. Les deux auteurs se gardent bien de discuter l’analyse des dérives politiques intérieures et extérieures des États-Unis. Ils concentrent leur critique sur un chapitre, très médiatisé en France, la contestation qu’un avion se soit écrasé sur le pentagone. Problème : pour cela, ils bravent les lois de la physique newtonnienne et assurent sans rire que l’avion s’est écrasé en « piqué horizontal ». L’essentiel de leur pamphlet est une supputation sur l’identité des collaborateurs du Réseau Voltaire visant à faire accroire que l’association aurait viré à l’extrême droite [28].
    La presse internationale est satisfaite. MM. Dasquié et Guisnel ont « prouvé » que les journalistes ont bien fait leur travail sur le 11 septembre et que les travaux de Meyssan peuvent être écartés. Inutile de les lire. Problème : ce livre fait l’objet d’une condamnation judiciaire [29]

    De son côté, Jean-Charles Brisard ne s’en tient pas là. Il devient enquêteur aux États-Unis pour un prestigieux cabinet d’avocats Motley Rice LLC qui défend 5 600 parents de victimes des attentats du 11 septembre et exige des dommages et intérêts de la famille royale saoudienne [30]. Dans ce cadre, M. Brisard transmet des documents au juge Renaud van Ruymbeke (proche du juge Alain Marsaud). Yeslam Binladen et son demi-frère Oussama diposaient d’un compte commun à l’Union des banques suisses (UBS) de 1990 à 1997 [31]. Des transferts de fonds de 300 millions de dollars auraient été opérés entre la Suisse et le Pakistan en 2000 pour financer les attentats. Le parquet de Paris ouvre une enquête. Problème : après avoir perquisitionné neuf sociétés, la Suisse constate que l’accusation n’est aucunement étayée et rejette la commission rogatoire internationale [32]. Selon l’AFP, les déclarations de M. Brisard reposeraient sur des informations provenant des services états-uniens [33]. Comme le reste, c’est faux.
    Problème : M. Brisard a installé sa société de consulting à Lausanne. Il a été mandaté par le Ministère public de la Confédération pour produire une expertise. Mais la Suisse ignorait qu’il était un informateur du juge Van Ruymbeke et qu’il travaillait pour un cabinet d’avocats états-uniens. Or, des éléments du dossier suisse, couverts par le secret de l’instruction, ont fait surface dans le cabinet d’avocat états-unien Motley Rice LLC, comme si un expert avait organisé une fuite… [34]

    En décembre 2002, il fait circuler une nouvelle version de son rapport, cette fois présentée comme une commande du président colombien du Conseil de sécurité des Nations Unies [35]. Problème : l’ambassadeur Alfonso Valdivieso dément et tempête bruyamment contre cet affabulateur.

    Le 22 octobre 2003, Jean-Charles Brisard est auditionné par la Commission bancaire du Sénat des États-Unis. Il y usurpe son faux curriculum vitae et y réitère ses allégations mensongères. Il y assure que son ami, le ministre français Charles Pasqua, avait déjà tiré la sonnette d’alarme auprès du gouvernement saoudien en novembre 1994 [36].

    Désormais installé à Lausanne (Suisse), Jean-Charles Brisard se consacre à l’étude d’une documentation qu’il aurait obtenue via une requête du cabinet d’avocats Motley Rice LLC : 1,5 millions de pages saisies dans les locaux d’une ONG saoudienne en Bosnie, la Benevolence International Foundation [37]. Il participe aussi à une campagne contre l’intellectuel suisse Tariq Ramadan.

    En janvier 2005, Jean-Charles Brisard publie un nouvel ouvrage, Zarkaoui, le nouveau visage d’Al-Qaida [38]. Il s’agit cette fois de donner une consistance à un personnage que les États-Unis mettent en scène pour discréditer la résistance irakienne [39]. Du coup, il est sollicité comme expert par le juge Juan del Olmo dans l’enquête sur les attentats de Madrid. Il rédige un rapport établissant que l’opération a été commandité par Al-Zarkaoui pour punir l’Espagne d’avoir envoyé des troupes en Irak [40]. Problème : ces allégations seront démenties par la commission d’enquête parlementaire. Peu importe, deux ans plus tard, Jean-Charles Brisard établira avec autant d’assurance un lien entre les prétendus auteurs des attentats de Madrid et ceux de Londres [41].

    Toujours sur le même créneau, Guillaume Dasquié, devenu la coqueluche des émissions de télévision et chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), publie Al Qa’ida vaincra [42]. Des bonnes feuilles paraissent dans la revue Amnistia, enquêtes interdites, qui s’est fait une spécialité de présenter à force d’amalgame le Réseau Voltaire et toutes les résistances arabes sans distinction comme des avatars du fascisme [43]. M. Dasquié élargi son propos en mettant violemment en cause la principale organisation caritative saoudienne, l’IIRO, et en établissant un lien entre un contrat d’armement franco-saoudien et les hommes d’Oussama Ben Laden [44]. Ce dernier point attire l’attention du Service de recherche du Congrès des États-Unis qui y voit une occasion de plus de lier le refus français d’intervenir en Irak à des intérêts occultes saoudiens [45]. Problème : les enquêteurs US font choux blanc.

    Guillaume Dasquié a le sens de la camaraderie : il glisse dans son livre la narration d’un entretien avec le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière [46]. Lequel lui confie : « Brisard lui, finira avec une balle dans la tête. Y a des gens qui font ça très bien. Vous savez, les milieux auxquels vous vous intéressez sont dangereux. Y a des morts parfois ». Voilà qui permet à M. Brisard, ex co-auteur, de revenir sur le devant de la scène et de saisir les autorités pour demander leur protection [47]. Personne ne relève que Jean-Louis Bruguière est l’ami et le successeur du juge Alain Marsaud, qui, passé dans le privé, employa Jean-Charles Brisard pour rédiger son trop fameux rapport.

    L’histoire ne s’arrête pas là. Les élucubrations de MM. Brisard et Dasquié sont reprises dans la version révisée d’un ouvrage connu de Michael Griffin sur les talibans [48]. La rumeur gonfle. Cette fois, on apprend que les Saoudiens auraient aussi commandité en 1995 l’assassinat du président égyptien, Hosni Moubarak, par Al Qaïda. Michael Griffin est un collaborateur de Transparency International, une ONG portée à bout de bras par la NED/CIA pour imposer les normes du business anglo-saxon dans le monde. Problème : M. Griffin reconnaît ses torts et retire son livre de la vente.

    Surtout, les imputations de MM. Brisard et Dasquié sont popularisées dans les pays anglo-saxons par une universitaire néoconservatrice, Rachel Ehrenfeld. Elle s’est spécialisé depuis de nombreuses années dans la dénonciation des financements occultes des mouvements de libération nationale. Elle publie, en 2003, une synthèse entre ses théories personnelles et celles de Jean-Charles Brisard, Subventionner le Mal : comment le terrorisme est financé et comment l’arrêter [49]. Problème : ce livre fait l’objet d’une condamnation judiciaire [50]

    Madame Ehrenfeld collabore au cabinet Benador Associates qui fournit des tribunes libres à de nombreux journaux et des débatteurs aux médias audiovisuels. En tout une cinquantaine « d’experts » auxquels le monde doit les plus spectaculaires intoxications médiatiques des années Bush (Michael Ledeen, Laurie Mylroie, Richard Perle, Walid Phares, Daniel Pipes, Natan Sharansky, Amir Taheri etc…). Parmi eux, bien sûr, James Woolsey, l’ancien patron de la CIA qui avait inventé la parenté entre Ossama Ben Laden et le milliardaire saoudien Bin Mahfouz. Rachel Ehrenfeld elle-même a évolué du statut de prêtresse de la « Guerre à la drogue » sous Bush père à celui d’experte de la « Guerre au terrorisme » sous Bush fils. Elle s’est rendue célèbre en inventant la théorie selon laquelle Fidel Castro serait un trafiquant de drogues [51] et celle selon laquelle Yasser Arafat détournait à son profit personnel l’argent de l’OLP et vivait dans un luxe de nabab [52] ; Problème : cette assertion est totalement démentie à la mort du président de l’Autorité palestinienne [53].

    A la fin de la Guerre froide, Rachel Ehrenfeld affirmait à la Fondation Héritage que l’URSS supervisait à la fois le trafic mondial des drogues et le terrorisme international [54]. Aujourd’hui, c’est le juge français Jean-Louis Bruguière qui affirme au Club de Bilderberg que tout est de la faute des musulmans.

    Jean-Charles Brisard (désormais présenté comme ancien officier de renseignement français) et Rachel Ehrenfeld collaborent au sein de divers organismes, écrivent sur le Terror Finance Blog et participent à l’Intelligence Summit. Le premier sort des « scoops » impliquant le théologien musulman Tariq Ramadan dans le cercle restreint des dirigeants du terrorisme international, la seconde les relaye dans les médias états-uniens [55]. Problème : là encore, tout est faux et ces allégations n’empêchent pas M. Ramadan d’être nommé dans une commission nationale de médiation par le gouvernement britannique.

    Après des années de mensonges et d’usurpations, il aura fallu toute la ténacité de la famille Bin Mahfouz, mise en cause personnellement avec bien d’autres personnalités saoudiennes, pour que MM. Brisard et Dasquié, menacés de faillite par les jugements à venir au Royaume-Uni et aux États-Unis, reconnaissent publiquement avoir inventé la piste saoudienne. Encore ont-ils cherché par tous les moyens de fuir leurs responsabilités. Jean-Charles Brisard étant même allé jusqu’à demander l’immunité des témoins parlementaires au motif qu’il avait été auditionné par le Congrès [56]. Cependant, les innombrables auteurs et journalistes qui ont cité, commenté, et tiré des conclusion de travaux invalidés n’ont pas encore rectifié leurs œuvres.

    http://www.voltairenet.org/article143901.html

    • Non mais alors, si je comprends bien...

       Du souci, certes, à se faire pour le journalisme, mais pas pour DASQUIE, qui servirait deux fois, et donc, serait un bon serviteur de son journal, lequel seert le gouvernement, lequel sert les néocons. Tout rentre dans l’ordre.

       Premier service : diffuser des informations fausses, et faussement confidentielles, concernant l’Arabie Saoudite. Ce qui sert, entre parenthèse, à accréditer la "thèse" (restons polis) de l’existence d’Al Qaida

       Deuxième service : faire semblant d’être victime de censure pour ces faits. En réalité, pendant sa GAV, DASQUIE ne "donne" personne... puisqu’il n’y a personne à "donner" !!! Ce qui servira à accréditer la même thèse... par d’autres moyens. Dont l’un très utilisé par la comm’ gouvernementale (restons polis) actuellement : faire pleurer Margot, et surtout sur la "liberté d’expression". Voir l’"affaire REdecher" et celle des caricatures : chaque fois que celle-ci est mise en avant sur tous les medias, c’est qu’il est question de faire pleurer Margot et d’engendrer la pitié "populaire"... pour un vecteur de thèses qui arrangent le pouvoir !!!

       Conclusion : "l’affaire Dasquié" ne vaut pas un pet de lapin MAIS la question de la manipulation de nos émotions requiert toute notre attention.

    • Je n’ai pas les moyens de vérifier toutes vos affirmations, mais j’ai du mal à croire que les américains aient voulu attaquer l’Arabie Saoudite. Et je trouve que vous prétez bien du crédit cette "famille saoudienne".

      Eric

    • Pour ce qui est du "crédit", pas de souci avec la "famille" d’Arabie Saoudite ! (Voir "Bush family"...) :-) Et il est hors de question de lui prêter un centime, non, mais !

      Les USA n’ont jamais eu l’intention d’attaquer l’Arabie Saoudite. Avec l’Afghanist, l’Irak et l’Iran + le Liban par Israel interposé, ça fait déjà pas mal... Non, le mensonge on ne peut plus maladroit, aurait servi à détourner l’attention et peut être à faire croire à l’horrible duplicité des... comment doit-on dire ? De la famille de Ben Laden ? De ceux qui ne sont pas "évangélistes" ?

      Maintenant, grâce au Traité Européen (qui ne se trouve pas en librairie, certes, mais est téléchageable facilement, et n’a évidemment pas changé d’un iota) qui met tous les revenus de toute l’Europe au service de l’armement et de l’OTAN... les USA peuvent envisager d’attaquer le reste de la planète, finalement.

      Mais pas l’Arabie Saoudite. Enfin, pas pour l’instant.

      Nous sommes des millions à penser ainsi, et, cependant, nous avons les mêmes sources d’information que tout un chacun. Aucun de nous, homme ou femme, ne couche avec ... euh ... quelqu’un qui lui ferait des confidence sur l’oreiller.

    • "Et je trouve que vous prétez bien du crédit cette "famille saoudienne""

      Cette famille a été blanchi par la justice anglaise, Aucune preuve n’a été fourni par l’accusateur.
      Je crois que c’est un délit de sale gueule que vous sous-entendait. attention au dérive raciste.
      La théorie du choc des civilations qu’on cherche à nous vendre à coup de propagande continuelle fonctionne à merveille avec vous !
      Les arabes sont forcément coupable.

      Aprés tout un article de anipulation de mensonges bidonnage d’infos, que nous énumère le RV, vous n’en retenez que ça !
      Alors qu’aucune culpabilté n’ a été attesté concernant cette famille ! Il ne ferait pas bon être jugé par vous Eric !

      Excuses publiques de Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié à Khalid et Abdulrahman bin Mahfouz
      par Guillaume Dasquié, Jean-Charles Brisard
      Afin d’éviter leur lourde condamnation, MM. Jean-Charles Brisard & Guillaume Dasquié ont signé un protocole d’accord avec les avocats de la famille Bin Mahfouz pour mettre un terme aux poursuites judiciaires en cours. Ils ont en outre publié le comuniqué suivant :

      Nous, Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, sommes les auteurs de La Vérité interdite, un livre qui a bénéficié d’une circulation importante depuis sa publication initiale à l’automne 2001. Je soussigné, Jean-Charles Brisard, suis également l’auteur d’un rapport intitulé Le Financement du terrorisme publié en décembre 2002.

      Ce livre et ce rapport contiennent des allégations extrêmement sérieuses et diffamatoires concernant le cheik Khalid Bin Mahfouz et le cheik Abdulrahman Bin Mahfouz, alléguant de leur soutien au terrorisme par le biais de leurs entreprises, familles et œuvres de bienfaisance et par voie directe. À la lumière de ce que nous savons aujourd’hui, nous acceptons et reconnaissons que l’ensemble de ces allégations vous concernant et concernant vos familles, entreprises et œuvres de bienfaisance sont entièrement et manifestement fausses.

      Ces allégations reposaient sur des informations qui, comme nous avons pu aujourd’hui l’établir, ont été en grande partie rétractées ou réfutées au cours des années qui ont suivi la publication initiale de La Vérité interdite et qui, à notre connaissance, n’ont jamais été confirmées. Nous n’avions pas envisagé, au moment de la rédaction du livre et du rapport, que les informations sur lesquelles nous nous étions basés seraient ultérieurement rétractées ou réfutées. Nonobstant nos recherches sur le financement du terrorisme, nous n’avons, depuis la publication du livre et du rapport, eu connaissance d’aucune information suggérant l’existence de preuves allant dans le sens de ces allégations. Nous rétractons, par conséquent, sans réserve l’ensemble des allégations vous concernant dans le livre et le rapport et nous engageons à ne jamais les réitérer,

      Nous sommes conscients du très grave préjudice que ces allégations ont causé à vos réputations. Nous reconnaissons également la très grande détresse que ces allégations vous ont causée à vous et à vos familles. Nous vous prions d’accepter pour tout cela nos excuses les plus sincères.

      Jean-Charles Brisard, Guillaume Dasquié, Octobre 2006

      Présentation d’excuses au cheik Khalid bin Mahfouz et au cheik Abdulrahman bin Mahfouz par Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié
      Encart publicitaire paru le 31 octobre 2006 en page 4 du quotidien français « Le Figaro ».

      http://www.voltairenet.org/article143898.html