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Un responsable algérien mis en examen pour l’assassinat de l’opposant Ali Mecili

Publie le samedi 16 août 2008 par Open-Publishing
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LEMONDE.FR avec AFP | 16.08.08 | 09h07

Mohamed Ziane Hassani, capitaine de la sécurité militaire algérienne et commanditaire présumé de l’assassinat de l’avocat Ali Mecili, en avril 1987 à Paris, a été arrêté, jeudi, à l’aéroport de Marseille-Marignane et déféré devant la justice à Paris. Il a été présenté dans la soirée de vendredi 15 août à un juge des libertés et de la détention, avant d’être mis en examen pour "complicité d’assassinat". M. Hassani a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l’Ile-de-France.

De son côté, le parquet a requis contre une mise en examen. Auparavant, il avait également demandé un non-lieu sur le mandat d’arrêt délivré en décembre 2007 à l’encontre de Mohamed Ziane Hassani, estimant que sa délivrance ne "s’imposait pas". Parallèlement, un deuxième mandat d’arrêt avait été émis pour retrouver Abdelmalek Amellou, un truand algérien soupçonné d’avoir exécuté le meurtre. Peu après la mort de M. Mecili, Amellou avait été expulsé de France vers l’Algérie en "urgence absolue". L’arrêté d’expulsion avait été signé sur ordre du ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Pasqua, et de Robert Pandraud, alors ministre délégué à la sécurité.

"LA JUSTICE DOIT PASSER EN FRANCE DANS CETTE AFFAIRE"

L’avocat de la famille Mecili, Me Antoine Comte, a exprimé auprès de l’AFP sa satisfaction. "C’est une bonne nouvelle mais il ne faut pas qu’il se produise ce qu’il s’est déjà produit dans ce dossier, à savoir l’expulsion vers l’Algérie de suspects avant qu’ils puissent être jugés en France. La justice doit passer en France dans cette affaire", a-t-il estimé. L’instruction menée en France avait abouti à un non-lieu en 1993, déjà requis à l’époque par le parquet, mais les parties civiles avaient fait appel et la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris avait décidé de reprendre l’enquête.

Ali Mecili, avocat d’origine algérienne et opposant affiché au régime, était exilé en France depuis 1965. Il a été assassiné le 7 avril 1987 à l’âge de 47 ans de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris. M. Mecili étaiot considéré comme le porte-parole d’Hocine Aït Ahmed, chef de file du Front des Forces socialistes (FFS) et l’un des chefs historiques de l’indépendance algérienne, à l’époque également exilé en Suisse. M. Aït Ahmed avait alors accusé les services spéciaux algériens "d’avoir commandité cet assassinat".

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