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Un retraité de la police espionnait son village

Publie le lundi 10 décembre 2007 par Open-Publishing

Un "honnéte citoyen "aux droles de pratiques

trouvé sur le site du Midi Libre, ce fait divers qui montre ce qu’un bonhomme peut faire avec une CB.

Corbières : L’ancien policier écoutait son village par "jeu"

http://www.midilibre.com/articles/2...

L’ex-premier adjoint d’un village audois avait mis au point un système interceptant les conversations téléphoniques . Une puissante CB a permis à Richard C. un habitant de Villesèque-des-Corbières, de placer ses concitoyens, ainsi que ceux du village voisin de Paziols, sous écoutes pendant des années.

Les conversations téléphoniques des deux villages ont la particularité d’être transmises par voie hertzienne et non par fils comme habituellement. L’homme, un policier à la retraite de 57 ans, était premier adjoint dans différents conseils municipaux jusqu’à ce que le maire actuel, Catherine Coustal, lui retire ses délégations. Il démissionna le 10 mars 2006 à la suite du scandale et quitta Villesèque.

Le retraité était jugé hier devant le tribunal correctionnel de Narbonne pour ces faits mais aussi pour détention d’armes et de munitions sans autorisation. Plusieurs revolvers dont un 357 Magnum, des pistolets automatiques et 500 cartouches ont été découverts chez lui. « Ils étaient dans un container au commissariat de Narbonne. Ce sont les Pieds-Noirs qui avaient été obligés de les déposer à leur arrivée d’Algérie en 1962. Comme je m’occupais du matériel avant de passer à l’identité judiciaire, je les ai prises chez moi comme ça, comme un collectionneur de timbres », explique Richard C.

L’ancien fonctionnaire aux vingt-huit ans de service reconnaît avoir fait « une connerie », comme pour les écoutes. Mais il minimise : « pour moi, c’était un jeu. Je ne pensais pas faire du mal ». Reste que des enregistrements de conversations ont été retrouvées avec, semble-t-il, une préférence pour la politique locale. « Il arrivait aussi, précise la juge , que vous fassiez écouter "en direct" à vos proches. Votre soeur a entendu une conversation un peu "chaude" entre son beau-frère et sa maîtresse. » L’ancien élu nie. Plusieurs plaintes ont été déposées.

La maire, par la voix de son avocat, veut que son ancien adjoint « arrête de jouer les corbeaux et de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas ». Toutes les parties civiles qui réclament plusieurs dizaines de milliers d’euros de dommages et intérêts, ont fustigé « l’atteinte à leur intimité », « la volonté de puissance » de l’ancien élu qui « capte l’information intime pour créer un climat malsain de délation ».

L’ancien maire attribue même sa défaite aux dernières élections municipales aux rumeurs qui se sont répandues dans Villesèque. Contre un prévenu dont il déplore qu’« il ne se rende pas compte de la gravité des faits », le procureur a requis dix-huit mois de prison avec sursis. M e Frédéric Pinet qui défendait celui qu’un de ses confrères désigne comme « un voyeur aux grandes oreilles », a soulevé des exceptions de nullité, assurant que les faits étaient prescrits. La décision a été mise en délibéré au 25 janvier prochain.