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Un syndicat dépose plainte pour escroquerie à la formation

Publie le mardi 14 septembre 2004 par Open-Publishing
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de Julien Constant

HUIT anciens salariés soutenus par le syndicat UNSA ont porté plainte la semaine dernière, au tribunal de Bobigny, pour escroquerie contre leur employeur, le leader du gardiennage et de la sécurité en France, la société Securitas. A l’automne dernier, la Sifa, une filiale d’Aéroports de Paris (ADP), chargée du contrôle des bagages en soute et de plomber les conteneurs à Paris-Charles-de-Gaulle, périclite. Le marché public est récupéré par Securitas qui reprend une partie du personnel.

Mais il manque de la main-d’oeuvre car certains salariés ont été licenciés. La société fait appel à l’ANPE de la zone aéroportuaire. Et le 27 octobre 2003, 23 chômeurs sont convoqués pour participer à une réunion d’information en vue de trouver un emploi. On leur propose d’effectuer un stage d’accès à l’entreprise. C’est-à-dire une formation destinée aux chômeurs de longue durée. Securitas rédige un plan de formation de 140 heures qui prévoit la rédaction d’une fiche d’évaluation et de bilan.

L’ANPE accepte et le 7 novembre, les chômeurs se mettent au travail comme les autres salariés. Ils font les mêmes horaires, travaillent le week-end et ne reçoivent pas l’ombre d’une formation. « Pendant ce premier mois, notre salaire était aux trois quarts versés par l’Etat et Securitas nous payait les heures de travail supplémentaires », précise Mohamed Hamad, un salarié de 36 ans. Au total, l’entreprise recevra 18 901 € des deniers publics.

« Les salariés de Securitas sont payés par l’Etat » Le 5 décembre, les chômeurs sont embauchés en contrat à durée déterminée de 6 mois. Un seul reçoit une attestation de formation antidatée, aucun diplôme et aucun bilan. En mai dernier, une partie des salariés renoue avec le chômage de longue durée sans aucun bagage. « Nous sommes scandalisés par ces procédés, souligne Eric Biro, délégué UNSA. Les salariés de Securitas à Roissy, chargés de la sûreté aéroportuaire, ne sont pas formés en une période aussi sensible et en plus, ils sont payés par l’Etat. »

La direction de l’ANPE souligne « qu’elle travaille depuis de nombreuses années avec Securitas sans aucun problème et que les salaires des personnes en formation sont supportés par la Direction départementale du travail ». La préfecture, contactée hier, affirme tout ignorer de ce type d’escroquerie. La direction de Securitas s’est refusée à tout commentaire, arguant du fait qu’elle n’était pas au courant de la plainte. Pourtant, dans un courrier adressé au syndicat, elle avait précisé « qu’à l’époque les textes réglementaires ne prévoyaient aucune formation spécifique pour les agents de sûreté et que pour cette raison, il n’y avait eu aucune formation ».

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