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Une candidature WURTZ pour sortir par le haut

Publie le lundi 18 décembre 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Le jeudi 12 octobre, j’ai publié un commentaire (1) que Bellaciao a bien voulu placer en édito. J’ai souhaité me livrer à une relecture de ce texte pour répondre à la question : « une candidature unitaire anti-libérale est-elle encore possible ? ».

Après 3 mois de débats tendus, ce qui était prévisible est arrivé : vouloir choisir une figure emblématique de l’un des courants comme candidat était voué a l’échec, ni Marie-George ni José ne pouvaient faire consensus. La vie a fait que les deux autres noms les plus cités ne le permettront pas non plus. Mais nous ne sommes pas quitte pour autant de la dette contractée auprès de tous les citoyens de gauche qui ont voté « non » le 29 mai 2005.

N’est-il pas imaginable de choisir pour 2007 l’un de ceux qui a tant fait pour que nos points de vue différents mais convergents s’additionnent et donc se multiplient en 2005 ? La personnalité, la tempérance comme l’expérience nationale et internationale de Francis WURTZ n’en font-ils pas le candidat acceptable par toutes les composantes des collectifs tels qu’ils sont aujourd’hui ? Cet esprit de responsabilité unitaire, Francis Wurtz en a encore fait preuve le 24 novembre dernier lorsqu’il a pris position dans L’Humanité en faveur de la candidature de Marie-George Buffet : contrairement à nombre d’intervenants, son analyse des enjeux est d’abord politique (2).

 Revenons au texte « vieux » de 9 semaines !

« L’Alternative unitaire a décidé de déterminer le nom qui figurera sur le bulletin de vote de la présidentielle par consensus ; double-consensus même : des collectifs et des organisations. La recherche du consensus, ce n’est pas la recherche du plus petit dénominateur commun, c’est l’expression et la mise en mouvement de notre diversité. Le choix du double-consensus est plus que jamais justifié. Notre méthode doit être symbolique de notre démarche et notre choix devra personnifier le renouveau à gauche. »

« Nous ne sommes pas dans le même trip que l’UMP ou le PS ! Nous n’allons pas remettre notre sort dans les mains de celle ou celui qui sera notre candidat. Notre souci n’est pas d’inventer une nouvelle écurie électorale. Nous ne sommes pas à la recherche de la femme ou de l’homme providentiel pour diriger la France. »

« Nous tentons de sortir du bipartisme et d’ouvrir une perspective politique anti-libérale. Pour cela, aucun parti engagé dans la démarche, aucun des collectifs unitaires, aucun des individus qui composent les uns et les autres ne doit se sentir battu si la candidature qui a sa préférence n’est pas celle qui est retenue. Et pour y parvenir, il n’y a que la règle du double consensus. Elle ne donne à personne un droit de veto. Elle s’impose à tous et à chacun ; elle oblige à trouver les terrains d’entente stratégiques et politiques. »

 A ce moment-là, c’était en réponse à José Bové que ces arguments avaient été écrits :

« Abandonner le principe du double-consensus, ce serait changer la règle choisie en cours de route ; je ne crois pas que ce soit de bon augure. Et des primaires, ce serait aussi anti-démocratique que l’élection présidentielle elle-même. Nous aurions ni plus ni moins un scrutin uninominal à deux tours entre nous. Et l’acceptation de la diversité passerait sous la table ? Et, comme au beau temps du centralisme démocratique, la minorité devrait s’incliner devant la majorité ? Misère de misère, le remède que propose José par courrier me paraît pire que le mal ! »

 Que ce soit aujourd’hui Marie-George Buffet et le noyau dirigeant du parti qui est le mien qui défendent le choix « majoritaire » des collectifs, ne modifie pas mon opinion. On ne construit pas en excluant. J’en étais donc venu à ce paradoxe : les militants d’une autre politique ont une vraie difficulté avec la diversité même si cela ne concerne pas que les communistes.

« Dans la recherche de ce consensus sur la stratégie, le programme et les candidats, la question du nom sur le bulletin de vote de la présidentielle est importante du fait de la place prise par cette élection dans la vie politique nationale [raison de plus pour changer les institutions comme l’a écrit l’ami Bernard Langlois(3)]. C’est peut-être sur ce point que nous avons le plus de risque d’échec. »

« Il est évident que ce nom devra fédérer toutes les sensibilités de l’Alternative unitaire. (…) J’ajoute après cette proposition de primaires que ce n’est pas avec une vieille méthode qu’on renouvellera la vie politique. »

 Suivait un argumentaire que je ne réitère pas. Non que j’ai changé d’opinion mais nous en sommes à explorer les voies d’une solution acceptable par tous ceux qui veulent le succès du rassemblement unitaire.

[…]

« Cela m’amène à la difficulté d’accepter que nous ayons des façons de penser, des sensibiltés différentes. Au fond, nous refusons d’accepter que "nous ne sommes pas tous pareils". Le problème est que "pourquoi ne sommes-nous pas tous pareils." qui se traduit parfois par "le parti se renforce en s’épurant" n’est pas une question politique. Elles est du ressort de la gestion de l’intime et du social à minima (…). Nous savons maintenant que dans l’engagement au sein d’un parti et dans la volonté de le voir toujours soudé, il y a une part de réponse à nos angoisses les plus intimes. Même le culte de la personnalité fonctionne la-dessus. »

« Il n’est pas habituel de creuser ces questions tant est forte la tradition qui consiste à tenter d’effacer l’individuel derrière le collectif. Mais les masquer ne les font pas disparaître. Au contraire, plus on cherche à les enfouir, plus elle sont douloureuses et stérilisantes ! Accepter nos sensibilités différentes serait rendre le plus grand service au peuple de ce pays. Nous sommes nombreux à rappeler que les militants ne suivront pas comme un seul homme tel ou telle. Ils décideront d’être des militants actifs de la campagne des présidentielles puis des législatives parce que leur diversité est prise en compte et qu’elle sera devenue - comme en mai 2005 - une force féconde. »

[…]

« Ceux qui souffrent, ceux qui luttent, ceux qui espèrent, attendent beaucoup de notre rassemblement. Et notre réussite serait un formidable encouragement à toutes les luttes au-delà des frontières hexagonales. L’effort demandé est important parce qu’il remise au passé des pratiques et des façons de penser. Certes. La remise en question touche tout le monde. re-Certes. Mais il n’est que temps de nous mettre en marche. »

 Les passages suivants reprenaient les débats de ce moment là : entre le texte de Xoup [les 3B(4)] et des prises de position suivant immédiatement l’assemblée des collectifs du 10 septembre.

[…]

 Parce que je suis communiste, j’avais souligné les aspects les plus positifs des décisions prises par le conseil national du PCF […] :

« ’’Pour la désignation des candidatures aux élections présidentielle et législatives, nous proposons de poursuivre la même démarche que pour la définition de la stratégie et du programme : celle de la construction commune de choix communs. C’est la politique du Parti communiste. Nous n’y renoncerons pas.[...] Les communistes ont toujours dit qu’ils n’avaient aucun autre préalable que la recherche du succès du rassemblement et de la candidature antilibérale. Ils discutent donc toutes les propositions’’(5). Et le processus de décision qui a été mis au point ne se conclut pas par la conférence nationale mais par un vote des membres du parti APRES la décision des collectifs. »

« La démarche de l’Alternative unitaire est ambitieuse : rassembler toutes les forces anti-libérales sur une stratégie, un programme et des candidatures définis en commun par consensus. Ceux qui pensent encore que "le parti se renforce en s’épurant" ne partagent pas cette démarche ; cela vaut qu’ils soient minoritaires au PCF ou majoritaires à la Ligue. Mais cela vaut aussi pour toute méthode qui cherche à gommer les différences par une consultation binaire. On peut reproduire les schémas partidaires an dehors d’un parti. »

« Que ceux qui ne renoncent pas à l’espoir né durant la campagne référendaire gardent leur sang-froid et leur libre arbitre. L’enjeu vaut bien de dépasser les ego partisans. C’est même une dette contractée par les leaders de la campagne du "non" de gauche auprès des citoyens. »

 Nous avons une ultime occasion de sortir par le haut de la crise de croissance que vit l’Alternative unitaire. Ne la gâchons pas : un peuple ne pardonne jamais à ceux qui l’ont trompé.

(1) https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=35353
(2) http://www.humanite.fr/journal/2006-11-24/2006-11-24-840938
(3) http://www.agoravox.fr/article.php3...
(4) http://bellaciao.org/fr/article.php...
(5) http://www.pcf.fr/docs/telecharger/...

Messages

  • Bonne idée ,mais le problème est de taille dans l’huma de ce matin francis Wurtz declare qu’il n’est et ne sera candidat a rien, domage, de toute façon pas sur qu’il est resister lui aussi au double consensus, veritable assiette au beurre dont la vitesse de rotation ne permet le maintient d’aucun concurant, courage cherchons, de tout façon le manège ferme en avril il nous reste quelques jours encore .
    COCO33

  • Ce serait une très bonne candidature, même si mon coeur battait pl^tot pour clémentine, car elle aurait l’aval de toutes les forces du collectif national

    Ce n’est fas Francis Wurst, membre du PCF, mais F.W. animateur du groupe de la Gauche Européenne au Parlement européen....

    C’est une candidature qui peut faire CONSENSUS !!!

    JMB