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Une critique de la base commune du PCF
Publie le vendredi 3 octobre 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Un congrès du PCF devrait servir à armer le parti en matière de programme, de perspectives et de stratégie. Il devrait tirer un bilan honnête de l’activité et de la politique du parti dans la période précédente, clarifier des questions de principe et de théorie, et enfin prendre des décisions susceptibles d’améliorer les structures internes et les moyens d’action du parti.
Or, le projet de « base commune » adopté par le Conseil National – Vouloir un monde nouveau, le construire au quotidien – ne répond pas du tout aux besoins du PCF. Il ne prend clairement position sur aucune des questions brûlantes qui se posent au PCF, y compris celle de sa propre existence, au moment même où une fraction non négligeable du CN prône la disparition du PCF. Le texte évoque la nécessité d’engager de « profondes transformations », voire une « métamorphose » complète du parti, mais sans préciser concrètement lesquelles et sans exclure l’abandon de son nom.
Alors que la direction avait promis un « bilan critique sans complaisance » du déclin organisationnel et électoral auquel elle a conduit le parti, il n’y a rien de tel dans le projet de « base commune ». Ce texte n’offre aucune explication du recul du PCF au cours de la dernière période. Aucune analyse sérieuse de la conjoncture économique et sociale n’est présentée, sans parler des perspectives qui en découlent. Le texte ne présente aucun programme pour combattre le capitalisme. Il ne traite ni la question des relations entre le PCF et le PS, ni celle des nombreuses listes PCF-PS-Modem qui ont tant scandalisé les militants du parti, lors des dernières élections municipales. Quant à la politique internationale du parti, elle est expédiée en quelques lignes. Ni Cuba, ni les mouvements révolutionnaires au Venezuela ou en Bolivie ne sont mentionnés.
Nouveau monde, nouvel âge, nouvelle civilisation…
Dans la première partie du texte, ses auteurs ne ménagent pas leur peine pour nous convaincre que nous avons « changé de monde », d’époque et même de civilisation ! Le nouveau monde dans lequel ils croient vivre se distingue de l’ancien par l’arrivée d’internet, de la biogénétique, des nanotechnologies, mais aussi par le « brassage des cultures » et le « chahut des consciences ». On serait désormais dans un « nouvel universalisme », un « nouvel âge de connaissances qui bouleversent notre quotidien ». Et si cela ne vous suffit pas pour tirer un trait entre le nouveau monde et celui qui aurait « vécu », sachez que nous sommes face à de « nouvelles conflictualités » – quoi que cela puisse signifier !
Le « nouvel âge » nous obligerait, paraît-il, à inventer de « nouvelles dynamiques » et de « nouvelles réponses ». Tout est à repenser, à redéfinir, à « réinventer » ! Le monde nouveau est tellement différent de l’ancien qu’il « change très profondément les conditions du combat que nous menons », au point que ce n’est pas la peine « de courir après la conscience de classe ». Malheur à ceux qui se croiraient toujours sur la même planète qu’avant, qui n’auraient pas compris l’avènement de la nouvelle ère : « Ne pas le voir, se tromper d’époque, c’est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d’un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherche à se construire. C’est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir qui décident réellement de l’avenir, les représentations qui façonnent les consciences. » D’accord, d’accord, c’est promis : on fera très attention de toujours agir sur les « représentations qui façonnent les consciences » ! Cette prose pseudo-intellectuelle ferait bien rire si la situation dans laquelle ses auteurs ont conduit le parti, avec de telles sornettes, n’était pas si grave.
Revenons sur terre, un instant. Bien sûr, le monde change un peu chaque jour. Tous les communistes en conviendront. Mais tout est relatif, n’est-ce pas ? Malgré ces changements, le capitalisme est toujours là. Son fonctionnement obéit aux mêmes lois économiques qu’autrefois. Comme toujours, et plus que jamais, le capitalisme condamne l’immense majorité de la population mondiale à des conditions d’existence inhumaines. Comme toujours, il sème le feu et le sang pour faire main basse sur des ressources et des marchés. Dans les pays les plus riches et industrialisés, comme dans les plus pauvres, il impose la régression sociale sur toute la ligne. A bien des égards, loin de nous faire entrer dans un monde nouveau, le capitalisme nous ramène en arrière, vers le « vieux monde » de la pauvreté de masse, des soupes populaires, du vagabondage et des « maladies de la misère ». Le capitalisme est fondé, comme par le passé, sur la propriété privée des moyens de production et d’échange, et il ne disparaîtra que par la suppression de celle-ci, c’est-à-dire par l’expropriation des capitalistes. Rien n’a changé, à cet égard. Et en conséquence, le communisme du « vieux monde » n’a rien perdu de son actualité. Le contrôle de l’industrie, des banques et de la grande distribution doit être placé entre les mains des travailleurs. C’est cela, le communisme. Quand cette révolution aura été accomplie – et seulement alors – la société humaine amorcera l’émergence d’une « nouvelle civilisation », libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Les dirigeants du parti ont parfaitement le droit de défendre l’idée que, compte tenu de la révélation du « nouveau monde », les objectifs communistes ne sont plus valables. Mais qu’ils se donnent au moins la peine de le démontrer concrètement et par des arguments sérieux. Le texte du CN se contente d’affirmer – au moyen d’un flot de phrases creuses et de vagues allusions – que le monde a changé, et que le PCF doit aussi changer, dans sa structure et les idées qu’il défend. Mais la question est de savoir précisément en quoi le monde aurait changé, en quoi ces changements nous obligeraient à transformer le parti, et de quelle manière. Le texte n’en dit rien. Ce texte propose de donner carte blanche à l’actuelle direction nationale pour engager de « profondes transformations » du parti, sans qu’elle ait à préciser lesquelles !
Au-delà des textes, le comportement réel, pratique, concret des dirigeants du parti au cours de la dernière période devrait inciter tous les communistes à la plus grande prudence quant au véritable sens des appels incessants à la « refondation » et aux « profondes transformations » qu’ils veulent entreprendre. Après tout, on entend ce même discours, de la part des mêmes dirigeants, depuis une bonne quinzaine d’années ! Et qu’ont-ils « réinventé » au juste, pendant tout ce temps ? A l’époque du gouvernement Jospin, au nom de ce même communisme « réinventé », ils ont participé activement au plus grand programme de privatisations jamais réalisé dans l’histoire de la France. Certaines de ces privatisations – comme celle d’Air France, par exemple – étaient réalisées directement sous l’autorité du ministre « communiste » des Transports. Au total, entre 1997 et 2002, des actifs publics évalués à 31 milliards d’euros ont été privatisés, sans que les « repenseurs » du communisme, à la tête du parti, ne lèvent ne fut-ce qu’un petit doigt pour s’y opposer. Il faut juger les dirigeants du parti à leurs actes. En associant notre parti à de tels actes de vandalisme économique, la direction a commis un crime contre le PCF et une violation flagrante de son programme, des décisions de ses congrès et des aspirations des militants du parti. Il faudrait un jour qu’on nous explique le rapport entre l’arrivée d’internet, la biotechnologie, le « chahut des consciences » – et cette capitulation honteuse face aux intérêts capitalistes !
Les dirigeants du parti prétendent vouloir « tirer les enseignements » du passé. Dans ce cas, quels enseignements tirent-ils de leur politique de privatisation ? Que c’était une erreur ? Le texte est parfaitement muet sur ce point, mais tout porte à croire qu’ils ne renient pas cette politique. D’une part, la direction ne réclame pas la renationalisation des entreprises et des services dont elle avait approuvé la privatisation, à l’époque. D’autre part, le programme ne réclame pratiquement aucune nouvelle nationalisation. Le mot même de « nationalisation » ne figure pas dans le projet de base commune : il appartient probablement au « monde perdu ». Réclamer la renationalisation d’Air France, d’Airbus ou de France Télécom ne serait sans doute pas « agir sur les représentations qui façonnent les consciences » !
Le « nouvel internationalisme » à l’épreuve en Afghanistan …
En 2001, la direction du parti a exprimé son « soutien sans réserve » aux déclarations belliqueuses de Chirac, dans lesquelles il annonçait la participation de la France à la coalition impérialiste en Afghanistan. Par la voix de Robert Hue, elle avait incité le gouvernement Jospin et les grandes puissances à intervenir militairement en Afghanistan « avec la fermeté, le sang-froid et l’esprit de responsabilité que la situation exige ». (L’Humanité du 12 septembre 2001). Un mois plus tard, le 9 octobre 2001, un nouveau communiqué du PCF justifiait ainsi la participation de la France à la coalition impérialiste : « Il faut entreprendre une action résolue, de longue haleine, multiforme, pour éradiquer le terrorisme, et s’en donner les moyens. Oui, la France doit être solidaire et active dans cette action. Et bien sûr, il ne faut négliger aucune des dimensions de la lutte contre le terrorisme, y compris, évidemment, le recours à l’usage de la force. »
Cette politique de soutien à la guerre en Afghanistan a été maintenue jusqu’à un passé très récent, jusqu’au mois d’août 2008, pour être précis. Ce n’est qu’après la mort des 10 soldats français – et la publication de sondages indiquant l’hostilité d’une nette majorité des Français à cette guerre – que la direction du parti a brusquement changé de position, et exigé enfin le retrait des troupes françaises. Au dernier Congrès du parti, par exemple, la direction critiquait l’implication des Etats-Unis en Irak, mais passait l’Afghanistan sous silence. Pendant sept longues années, la direction du parti n’a rien eu à dire contre les bombardements incessants et particulièrement meurtriers menés par l’aviation française en Afghanistan, ni contre les opérations de « nettoyage au sol » auxquelles les forces armées françaises ont participé. Or, que dit le document à propos de cette faute extrêmement grave dans la politique du parti ? Absolument rien. Ce n’est pourtant pas un détail !
… et en Amérique latine
Le « nouvel » internationalisme dont les auteurs du texte se réclament passe sous silence la question de Cuba et de la révolution latino-américaine en général. La révolution cubaine est aujourd’hui en danger. Sous la pression constante de l’impérialisme américain, Cuba souffre de son isolement. Une partie de la bureaucratie – la plus impliquée dans l’affairisme et la plus corrompue – lorgne de plus en plus ouvertement vers ce qu’elle appelle la « voie chinoise », c’est-à-dire la restauration du capitalisme. Castro a toujours résisté à cette orientation, mais, après sa mort, la restauration capitaliste deviendra un danger imminent. Si la contre-révolution devait l’emporter à Cuba, cela porterait un coup très dur aux mouvements révolutionnaires en cours à travers l’Amérique latine, et donnerait lieu à une nouvelle vague de triomphalisme capitaliste à l’échelle internationale.
Le sort de la révolution cubaine est indissociable des mouvements révolutionnaires en cours sur le continent latino-américain, et tout particulièrement au Venezuela et en Bolivie. Une conclusion victorieuse des révolutions dans ces pays romprait l’isolement de Cuba et ouvrirait la voie à la généralisation de la révolution socialiste à travers l’Amérique latine, avec des conséquences colossales pour le reste du monde – y compris l’Europe et la France. D’ores et déjà, les révolutions au Venezuela et en Bolivie, sans parler des grands événements révolutionnaires qui ont eu lieu au Mexique et dans d’autres pays latino-américains, sont extrêmement riches en enseignements pour les communistes de France et du monde entier.
Et pourtant, les auteurs du texte du CN n’accordent pas plus qu’une allusion désinvolte et passagère au sort de Cuba et à ces événements d’une immense portée internationale : « En Amérique latine, disent-ils, les changements politiques expriment des résistances croissantes ». C’est tout ! On est pourtant tenté de croire qu’il s’agit là de considérations bien plus importantes, du point de vue de notre lutte contre le capitalisme, que la biogénétique et les nanotechnologies !
Des erreurs ?
Quelque part dans le texte, il est dit, en passant, que « nous avons commis des erreurs ». C’est le moins qu’on puisse dire. Mais précisons qui est le « nous » en question. Aucun Congrès n’a approuvé l’intervention en Afghanistan, pas plus que les privatisations. Toute la tradition du parti va directement à l’encontre de ces orientations.
Par ailleurs, le texte du CN ne s’attarde pas sur les erreurs commises. Il y consacre deux paragraphes très vagues et confus. Le passage le plus précis est le suivant : « L’expérience de la gauche plurielle a ainsi été marquée à plusieurs reprises par une surdité de notre part vis-à-vis du mouvement social et progressiste. » A tout le moins ! En fait, les dirigeants du PCF ont même souvent justifié et appliqué une politique contraire à ce qu’attendait d’eux le « mouvement social et progressiste » – à commencer par les militants communistes. Par exemple, le problème de « surdité » du ministre « communiste » des Transports aurait pu être rapidement réglé : il lui suffisait de décrocher son téléphone – après en avoir correctement réglé le volume – et de sonder les militants CGT des entreprises publiques dont il pilotait la privatisation !
Le programme du parti
Le programme du parti a été progressivement vidé de son contenu communiste, pour devenir de plus en plus ouvertement réformiste. La formule employée par Robert Hue pour décrire le projet de société du parti – « une économie de marché à dominante sociale » – résume assez bien le contenu de son programme actuel. C’est une tentative complètement vaine de concilier le progrès social avec le maintien du capitalisme, à une époque où ce système, loin d’autoriser de nouvelles conquêtes sociales, ne peut même plus tolérer celles du passé.
Comme nous l’avons vu, abstraction faite des textes et des « ambitions » affichées par les dirigeants du parti, ces derniers ont dans la pratique non seulement accepté le maintien du secteur capitaliste dominant, mais aussi son extension massive, en soutenant les privatisations de 1997-2002. Comment cette politique de démantèlement du secteur public constituerait un pas en direction du « dépassement du capitalisme » demeure le secret bien gardé des dirigeants actuels et de leurs « économistes », tels Boccara et Dimicoli, qui se sont évertués à justifier les privatisations en question, à l’époque. Notons au passage que les arguments utilisés par Sarkozy et Fillon pour justifier la privatisation de La Poste (le secteur est déjà largement concurrentiel, il faut un apport extérieur de capitaux pour y faire face, ce n’est qu’une « ouverture du capital », etc.) sont rigoureusement identiques à ceux qu’avançaient les « économistes » du parti pour justifier la privatisation d’Air France et de l’industrie aérospatiale.
Dans le texte du CN, on ne trouve aucune tentative d’avancer ne serait-ce qu’une ébauche de programme pour combattre le capitalisme. Le plus souvent, les « revendications » prennent la forme de souhaits ou de désirs plutôt sympathiques. Mais il n’est jamais dit comment parvenir à leur réalisation. Ainsi, nous apprenons que le CN veut « la promotion d’un nouveau mode de développement », qui soit « générateur de nouvelles conquêtes et solidarités sociales », qu’il veut plus « d’épanouissement individuel » et une « meilleure qualité de vie, qui s’affirme dans un rapport plus accessible, plus équilibré, plus raisonnable, plus maîtrisé avec la nature. » Le CN serait tout aussi heureux de voir naître « un nouveau type de croissance », dont le contenu aura été « repensé », et ainsi de suite. Ce genre de jargon politique se trouve, naturellement, dans la littérature de tous les partis politiques et, comme on dit, ne mange pas de pain.
Sans répéter ce que nous avons écrit à ce sujet dans Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, nous aborderons ici deux idées programmatiques farfelues qui figurent dans le texte du CN. Le texte fait allusion, sans la détailler, à la proposition de « nouveaux financements », qui sont censés favoriser l’orientation des investissements capitalistes « vers le développement humain ». Il s’agit de la proposition qui figure de plus en plus souvent dans la propagande du parti, selon laquelle les capitalistes, à la différence des travailleurs, ne devraient plus payer d’intérêts sur les crédits qui leur sont accordés – ou devraient en payer beaucoup moins, en tout cas – dès lors que leur course au profit entraîne des investissements en terme de machines, de logiciels, de recherche ou d’emploi. Mais puisque les banques ne prêtent de l’argent que pour engranger des intérêts, les « économistes » autoproclamés du PCF proposent que ces intérêts soient pris en charge par la collectivité, à hauteur de 27 milliards d’euros par an ! Et sans sourire, cette subvention massive des capitalistes est présentée comme une mesure « anti-capitaliste » !
Par ailleurs, le document réclame rien moins qu’une « maîtrise publique et sociale des marchés financiers » ! Or, absolument personne, ni même les capitalistes, ne peuvent « maîtriser » les marchés financiers, que ce soit « socialement » ou « anti-socialement ». Cette idée est parfaitement ridicule. Les turbulences actuelles, sur les marchés financiers, sont à deux doigts de précipiter une crise comparable à celle 1929. Dans la vision surréaliste des dirigeants de notre parti, l’activité des capitalistes, avec les énormes masses de capitaux qui traversent le monde chaque seconde, prêtées ici, empruntées par là, monnaie contre monnaie, avoirs contre avoirs, dettes contre dettes – toute cette activité pourrait être « maîtrisée socialement » ! Ils ne disent ni ne savent comment. Et sans doute qu’ils ne se sont même pas posés la question. Mais ils l’écrivent tout de même dans le texte qu’ils proposent au Congrès !
L’expropriation des capitalistes, la planification économique, la gestion et le contrôle de l’économie par les travailleurs eux-mêmes signifieraient la suppression de la Bourse et des marchés financiers. Mais dans l’optique de la direction actuelle du parti, ce programme, le programme fondateur du PCF, appartient au « monde perdu » que nous devons nous empresser d’oublier. Et encore une fois, pour être concret, ne perdons pas de vue l’action des dirigeants en question. Ainsi, les privatisations qu’ils ont approuvées sous le gouvernement Jospin ont-elles favorisé ou défavorisé la spéculation financière ?
Alliances avec le Modem
Les dirigeants parlent sans cesse de questionnements, d’interrogations etc., au point qu’on se demande si, pour eux, la qualité première d’un dirigeant consiste à poser des questions, plutôt qu’à y répondre. Mais il s’agit avant tout de questionnements dans l’abstrait, en général, sans la moindre tentative de répondre aux questionnements réels qui existent dans le parti. Prenons, par exemple, la question des alliances avec le PS, celle de la participation gouvernementale, ou encore celle des alliances électorales conclues, dans de nombreuses villes, entre le PCF et le Modem. Aucune de ces questions n’est traitée dans le texte. Au moment des présidentielles, le PCF avait critiqué, à juste titre, les manœuvres de la direction du PS et sa tentative de se rapprocher du Modem, dont le programme est quasiment identique à celui de l’UMP. Le rapprochement entre le PS et le Modem offrait aux communistes l’opportunité d’expliquer le virage droitier du PS et de présenter le PCF comme une alternative plus sérieuse face à la droite. Et pourtant, quelques mois plus tard, la direction du parti a ouvertement cautionné la conclusion d’alliances entre le PCF et le Modem, ce qui ne pouvait que discréditer le parti aux yeux des travailleurs et des jeunes à la recherche d’une force politique fiable pour combattre la droite. Au Conseil National, une motion condamnant les alliances avec le Modem a été rejetée par quelque 80% des voix. Plutôt que d’aborder la question franchement – en prenant position pour ou contre de telles alliances – le projet de « base commune » préfère simplement l’ignorer. Cet oubli ne doit rien au hasard. De cette façon, le texte laisse la porte ouverte au renouvellement de ces alliances, à l’avenir.
Les liquidateurs
Le texte ne fait aucune allusion au fait qu’une partie non négligeable de la direction milite consciemment pour la dissolution du PCF, ou pour sa « transformation » en « autre chose », ce qui revient au même. L’Assemblée extraordinaire de décembre 2007 n’avait rien résolu, à cet égard, mais elle avait au moins le mérite de démontrer que l’écrasante majorité des communistes s’oppose catégoriquement à cette « métamorphose ». Ils veulent maintenir et renforcer le parti, et ils s’opposent à l’abandon de son nom. Et pourtant, en décembre 2007, sous prétexte de ne pas « clore le débat », un compromis a été conclu en coulisse avec les liquidateurs, laissant ouverte la question d’une éventuelle disparition du PCF. De nombreux membres du parti espéraient que ce Congrès trancherait enfin la question. Mais malheureusement, le texte présenté par le CN ne le fait pas. Au contraire, il donne l’impression de faire un pas dans le sens des liquidateurs, en insistant sur la nécessité de « profondes transformations » du parti, sans autre précision. Aux yeux des travailleurs et des jeunes, l’adoption de ce texte ne pourrait que conforter leur impression que le PCF est un parti qui ne sait pas où il va, ni ce qu’il veut, ni même s’il a envie d’exister !
Il est grand temps de mettre fin à ce scandale. Si Martelli, Zarka, Gayssot, Braouezec et compagnie ne voient pas l’utilité du PCF, qu’est-ce qui les empêche de le quitter ? Le fait est que sans le PCF, ils ne seraient plus rien, ni pour les électeurs, ni pour les médias capitalistes qui donnent une large audience à leurs idées dans le but de discréditer le parti et de laisser planer un doute sur sa pérennité. Prendre une décision ferme et catégorique sur le maintien du PCF et de son nom n’empêcherait en rien ces camarades – ultra-minoritaires, en l’occurrence – de présenter leur point de vue sur la question. Le parti doit respecter les minorités. Mais les majorités ont, elles aussi, des droits, et même un peu plus que les minorités !
Conclusion
Dans son ensemble, le texte présenté par le CN n’est absolument pas à la hauteur des défis qui se posent au PCF dans la période à venir. Au lieu de clarifier le programme, les perspectives, les principes et les bases théoriques qui sont indispensables au redressement et au renforcement du parti, ce texte ne fait qu’ajouter à la confusion. Tout le discours sur le « nouveau monde » n’est qu’un artifice intellectuel pour justifier la dilution systématique du programme du parti et l’abandon des principes et des objectifs des communistes. Il sert aussi à insinuer que l’affaiblissement du parti – qui est non seulement électoral, mais aussi organisationnel et financier – s’expliquerait par un mystérieux « changement de monde » auquel nous, les communistes de base, tardons à nous adapter.
Oui, des changements sont nécessaires. Mais ces changements sont avant tout d’ordre idéologique et programmatique. Il faut rompre avec le langage confus et insipide du réformisme « anti-libéral » et renouer avec les traditions révolutionnaires du PCF. Tel est le point de vue développé dans notre texte alternatif Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme (à lire et signer ici). Le capitalisme sombre dans la récession. Les répercussions d’un krach financier menacent de nous imposer une misère aussi générale et aussi sévère que celle des années 30. Contrairement à ce qu’affirme le texte du CN, nous ne faisons pas face à l’émergence d’une « nouvelle civilisation », mais à une lente descente dans la barbarie capitaliste. Dans ce contexte, tous les communistes devraient s’unir pour réaffirmer le programme du communisme et se tourner vers les bases théoriques de notre cause, à savoir le marxisme. Il faut remettre la lutte pour le socialisme à l’ordre du jour.
Messages
1. Une critique de la base commune du PCF, 3 octobre 2008, 19:18, par Cop
Une petite parenthèse sur le caractère internationaliste d’un parti :
Un parti communiste est, pour moi nécessairement international, et non seulement internationaliste.
Cette nuance fondamentale (et fondatrice) n’empêche nullement la défense du droit des peuples à disposer de leur destin mais construit une autre façon de penser le communisme et de se battre.
Un combat commencé ici continue là bas, et de là bas à ici, les membres du parti sont les membres du parti mondial pour le communisme (ou l’autre nom qui ira pour ne pas être confondu avec les zigotos bourgeois qui dirigent des états en se drapant d’un drapeau rouge).
Penser dans le pré carré, le cul de basse fosse, la basse cour nationale, c’est nécessairement s’engoncer , se limiter , affaiblir la portée de nos actes.
La crise actuelle du capitalisme ne choisit pas ses victimes entre les nations, elle cogne sur la classe ouvrière mondiale, les couches populaires partout, cogne les peuples déshérités, cogne les peuples qui ont des matières premières ou un sol pouvant servir de point de passage à celles-ci.
La crise capitaliste cogne partout, la volonté bourgeoise exprimée par Bush, la guerre partout, tout le temps et sans limites (cf bensaid) , nous indique que nious devrons faire appel à un combat qui, si il a ses racines bien ancrées dans des peuples, est mondial, c’est un bras de fer.
Un parti communiste doit bien se définir par rapport à ce défi, tout au plus, organisationnellement peut-il se définir comme l’organisation de tel ou tel territoire, membre du parti mondial pour la liberté et le pouvoir des travailleurs.
Les membres de toutes nationalités des PC ne sont pas membres du PCF ou du NPA, ou de ..... mais bien dans un combat qui dépasse les frontières.
Le capitalisme ne reconnait les frontières que quand ça l’arrange. Nous ne reconnaissons pas les frontières seulement les choix des peuples qui y résident, pendant que parallèlement nous développons un parti qui ne se positionne pas en parti national mais en parti de classe, c’est le lien à une classe pas à une nation qui est central pour un parti communiste. Et des fois il y a et aura à choisir.
Un spectre hante le monde....
2. Une critique de la base commune du PCF, 4 octobre 2008, 09:33
Ce texte a deux mérites, d’abord d’exister et d’être public, ensuite de poser concrètement les principaux pb du Pcf.
Mais il a, à mon sens, quelques défauts :
– D’abord, comme dans tous les textes trotskistes, il néglige le fait national. Je ne comprendrais jamais cet entêtement à vouloir, délibérément, laisser la "Marseillaise et le drapeau tricolore" aux mains de la bourgeoisie qui, évidemment, s’en sert pour diviser le prolétariat. Pourquoi le "nationalisme bolivarien" de Chavez serait bon, et la référence des cubains à Marti exellente, et que tout ce qui rappelle les "soldats de l’an II" serait réactionnaire ?
– La référence Pétain-Sarkosy ne me parait pas pertinente, Pétain n’a jamais été élu par le peuple, France occupée, Pc interdit etc...
– Le PCF, tout comme Lénine, Trotsky ou Staline n’ont jamais qualifié le régime de l’URSS comme "communiste". Il convient de laisser à la bourgeoisie et..à la social démocratie les formules qui leur appartiennent !
– La critique de la Chine actuelle qui sous entend un recul social par rapport à la période de Mao est irraisonnée, tout comme celle de Cuba (certains dirigeants..) qui néglige complètement l’embargo US.
– Enfin je regrette que, comme dans la base commune de la direction, la ressortie (De Gaulle) de l’OTAN, ne soit pas expressément mentionnée.
CN46400
1. Une critique de la base commune du PCF, 4 octobre 2008, 16:08, par Cop
Aparté pour CN46400 :
La négligence des questions nationales tant par Trotsky d’un côté que par les trotskystes est une fable un peu datée et déjà fausse quand elle fut exprimée.
Ca y est , Copas va encore défendre les trotskystes car il est.... (*)
Mais bon ce courant qui semble comporter des anciens trotskystes entre autres fait globalement un bon boulot dans le PCF en essayant de développer des rappels utiles à ce qui fonde la société actuelle, la lutte des classes et de l’objectif fondamental :
Les élucubrations apolitiques de la direction du PCF dans ses introductions au débat sont toujours aussi plates et peu loyales.
Que les conditions de la lutte des classes change, nul doute, le capitalisme continue sa progression dans le monde et par là même accroit la puissance potentielle de la classe ouvrière , numériquement, culturellement, intellectuellement.
La mondialisation broie peuples et classes ouvrières, mais en même temps elle fait prendre conscience d’un sort commun planétaire et d’une solidarité de classe nécessaire et mondiale, qui ne se juxtapose pas exactement avec les batailles de solidarités avec le droit à l’auto-détermination des peuples sur laquelle se cantonne actuellement l’internationalisme (quand il existe !).
La solidarité de classe mondiale est co-fondatrice de la 1ere internationale et du marxisme. Quand Marx parle d’un spectre qui hante le monde il ne parle pas des valeurs sacrées de la nation ni d’une boutique communiste.
Les évolutions culturelles et d’instruction donnent plus de force à la possibilité et aux capacités collectives des travailleurs de diriger démocratiquement leurs entreprises, plus loin l’économie entière et de renverser la bourgeoisie.
Dans le cadre de la lutte des classes la politique communiste c’est bien de coupler à la bataille pour développer l’esprit de résistance au capitalisme, des propositions concrètes d’organisations démocratiques et unitaires susceptibles de faire progresser la capacité à s’auto-organiser de la classe ouvrière vers l’autogestion.
Un parti communiste sert à cela, pas à gérer à la place de.....
Il ne s’encombrera pas d’une nation et il faut enlever le "F" de PCF, car il conduit nécessairement à participer à des unions sacrées avec l’impérialisme sur les marches de l’ambassade de France à Beyrouth, il conduit nécessairement à demander qu’on produise français c’est à dire qu’on licencie italien ou polonais (ne pas me prendre pour un enfant de cœur là dessus : je ne suis pas pour ne pas avoir de contrôle sur l’aspect territorial de la production) parfaite pré-campagne sur laquelle s’appuya à une époque le FN en rajoutant avec des français.
Le drapeau rouge n’est pas un drapeau trotskyste mais si ça peut surprendre notre ami CN46400. le drapeau "national" du communisme est rouge !
La question du droit des peuples à déterminer leur propre destin face à des oppressions coloniales, impérialistes est une autre question. La marseillaise là actuellement , est le drapeau qui se lève chaque matin , dans les camps retranchés en Afghansitan, pendant que des extra-terrestres lourdement armés, avec des écussons bleu-blanc-rouge, des jeunots de 20 ans, s’apprêtent à jouer au game-boy cruel de la chasse au rebelle, en écrasant sous le fer et le feu des populations.
Le nationalisme bolivarien, comme l’ensemble des peuples d’Amérique, sont sous la botte et la pression de l’impérialisme américain. La défense du droit du peuple à choisir son destin est importante ,mais à condition que des saintes alliances ne se fassent pas pour conforter des castes dirigeantes ou des bourgeoisies nationales oppressives.
Sur l’ensemble de ce continent, la direction du PCF fait une analyse mièvre de la politique impérialiste et des résistances qu’elle rencontre, mais le texte en question d’opposition fait mieux mais reste un peu en recul sur les analyses de classe de ce continent qui ne se résument pas à l’analyse de l’impérialisme et les résistances à celui-ci.
Il faut nécessairement aller plus loin .
Le texte traite les expériences malheureuses des unions de la gauche successives qui ont accompagné la dévitalisation du communisme dans le PCF.
L’analyse de ces orientations est totalement nulle dans la direction du parti (ils s’apprêtent à recommencer). D’autres opposants dans le PC traitent un peu mieux l’affaire en la cantonnant dans l’erreur de l’alliance avec le PS.
Si l’alliance avec le PS est et fut une erreur , il n’en demeure pas moins que la chose est infiniment plus grave : Le PCF délégua certains pour mener une politique anti-sociale , anti-travailleurs, anti-communistes en les laissant travailler au concret au cassage et la privatisation de services publics.
Les faits ont un sens, et appellent à mettre des mots dessus. Ne pas les mettre c’est être appeler à recommencer. De nouveau frapper le peuple, les travailleurs dont la faction la plus consciente est (devrait) être les communistes.
Et le grand drame du PCF est toujours là : aucune critique sérieuse et crédible de ce qui fit du PCF l’auxiliaire zélé de la bourgeoisie dans des gouvernements dits de gauche contre les travailleurs, contre les communistes.
Nous ne sommes pas là dans le cadre de l’erreur mais bien plus grave.
Je renouvelle une proposition que je fis à mes camarades : exclusion de toute la direction du PCF , ré-intégration au cas par cas après discussion démocratique auprès de tous.
Le congrès du PCF comme celui prochain du NPA, vus dans le cadre de l’accélération de la crise capitaliste fait peser d’immenses risques aux peuples et à la classe ouvrière.
Il y a des risques importants d’argentinisation du monde (référence à la crise argentine d’il y a quelques années) dont les soubresauts pourraient être terribles.
On parle ici et là d’union sacrée en France pour un gouvernement d’union nationale avec des dinosaures social-libéraux, des gaullistes patentés, de courants démo-chrétiens et de dingues ultra-libéraux néo-cons dont sarko a fait déjà grand usage.
Ces grandes manœuvres "nationales" nécessitent d’avoir l’œil clair et le nez propre afin d’y répondre en se plaçant du point de vue de nos interets (ceux des travailleurs) car l’union nationale dans un état capitaliste, c’est toujours une alliance contre la classe ouvrière.
A l’alliance entre factions bourgeoisies doit répondre l’alliance des différentes couches de la classe ouvrière , des batailles pour son unification , de rassembler les courants prêts, au quotidien, à développer les capacités d’organisation unitaires et démocratiques des travailleurs.
La question organisationnelle (et pas seulement celle des partis) de la classe ouvrière au sens large du mot , devient LE point faible de la bataille en France .
L’incapacité à unifier les batailles à minima, d’avancer dans la construction de structures contrôlées au plus prêt et en permanence par la base, unitaires, de la classe ouvrière rend faibles les appels à la lutte et au combat.
La recherche à tout prix de positions électorales , de l’idéologie qui croie que le succès vient des élections, qui consiste à plier le mouvement social à des objectifs électoraux, l’illusion institutionnelle qui s’imagine qu’avec un bon gouvernement on fera quelque chose, explique la faiblesse de la classe ouvrière, ne renvoie pas à une vue réaliste des choses et une connaissance du pouvoir réel dans le monde .
C’est avancer cul par dessus tête.
(*)
Ben non, je suis en désaccord sur plusieurs points avec une partie du trotskysme, que j’estime de fond, sur la question de l’auto-gouvernement des travailleurs, l’autogestion, l’auto-organisation (et me désole qu’on n’en donne pas assez chair dans les batailles politiques actuelles mais seulement sous le biais d’une défiance basiste) ....
bref je suis, si je puis m’exprimer ainsi, sovietiste ou conseilliste ou tout autre terme barbare qui signifiera qu’au concret les travailleurs dirigent leurs entreprises et contrôlent au plus près la gestion de celles-ci (et ce n’est pas par en haut qu’un plan casqué et botté doit dominer) et en sus je pense que l’analyse du phénomène bureaucratique est insuffisant, de la classe inattendue, qu’on retrouve dans le fonctionnement intime des grands groupes capitalistes, dans la gestion des organisations ouvrières, avant l’existence même du capitalisme ,....
Les travailleurs qui dirigent aux travers de structures d’auto-gouvernement, pas les partis !
Mais disons que les trotskystes sont quand même infiniment plus fréquentables politiquement que les orientations de fond de mon ancien parti .
Ce qui ne résout rien de nos malheurs.
Par ailleurs malgré des divergences j’aime bien Mansoor Hekmat, ce qui ne signifie aucune génuflexion particulière.
2. Une critique de la base commune du PCF, 4 octobre 2008, 17:57
1-Le drapeau rouge, comme le drapeau tricolore, est sorti des pavés parisiens
2-Les supplétifs sarkosiens en Afghanistan n’ont rien à voir avec les soldats de l’an II.
3-L’union avec le PS n’est obligatoire en France que parcequ’une part importante du prolétariat vote socialiste, c’est une réalité objective. Quand ils voteront NPA, j’aviserais !
4-l’autre jour, j’ai tancé un camarade élu qui refusait(coût) de voter l’extension de la zone industrielle de la commune. En suivant le raisonnement de Copas, j’ai donc, en aidant à l’installation d’entreprises dans mon patelin qui "fabriqueront français", favorisé l’extension du chômage en Italie, ou Espagne......
5-Trotsky autogestionnaire hum....
CN46400
3. Une critique de la base commune du PCF, 5 octobre 2008, 12:59, par Copas
1) Le drapeau rouge, comme le drapeau tricolore, est sorti des pavés parisiens
Ce fut d’abord un compromis entre les royalistes et les révolutionnaires, le blanc, couleur du royaume de France, et les couleurs de la ville de Paris, le bleu et le rouge.
Point de rouge révolutionnaire là dedans.
Mais ça c’est l’histoire, de la même façon que la révolution américaine fut un souffle libérateur dans le monde à une époque (et une épouvante pour les peuples indiens), on ne juge pas d’un drapeau par son moment de gloire mais par son utilisation dominante.
Ce n’est pas le drapeau du communisme mais.... le drapeau de la France zunie.
2) Les supplétifs sarkosiens en Afghanistan n’ont rien à voir avec les soldats de l’an II.
Les armées de l’An II n’existent plus, il faut se réveiller, les seuls qui portent les petits drapeaux ne sont pas des supplétifs de Sarko, mais des soldats de l’armée française d’une guerre déclenchée par Chirac et appuyée par Jospin , continuée et amplifiée par Sarko.
Le drapeau français, comme les autres bannières, représentent des nations, donc des unions nationales, donc des alliances sur la base de la classe dominante.
Je ne crache pas dessus. Mais constate que quand on se range derrière cette bannière (le sport, pas trop grave) on se met au service de la classe dominante et ses interets (MG Buffet, Hollande, Duflot, dans le scandale de la démonstration impérialiste française au Liban).
La résistance française, en luttant contre une oppression nationale et politique, en centrant autour des FTP le combat (donc la résistance communiste) a rougi un peu ce drapeau, la direction communiste en accentuant l’union nationale, au sortir de la guerre l’a ré-embourgeoisé, et s’est évidemment fait sortir par la bourgeoisie une fois les armes rendues et l’économie remise en route.
Mais l’histoire du drapeau est de peu de force, elle est juste symbole d’une direction de parti qui, à certains moments de l’histoire, choisit l’union sacrée, donc la soumission à la bourgeoisie , plutôt que le communisme.
L’appareil du PCF a accomplit une évolution qui le distingue de moins en moins de ce que fut la social-démocratie européenne dans l’entrée en guerre de 14-18, en version + dégradée et plus light : prête à l’union sacrée avec des franges de la bourgeoisie au nom d’intérêts "supérieurs".
C’est un des aspects interprétatifs de l’attitude directement anti-sociale et anti-communiste des ministres communistes dans les gouvernements de gauche. L’union pour un intérêt supérieur contradictoire avec l’intérêt de la classe ouvrière (80%).
3- L’union avec le PS n’est obligatoire en France que parcequ’une part importante du prolétariat vote socialiste, c’est une réalité objective. Quand ils voteront NPA, j’aviserais !
Toujours les arguments gênants : si c’est le vote du prolétariat qui t’intéresse, pourquoi ne t’allies-tu pas avec Sarko et le MODEM, avec Le Pen ? La question n’est nullement du NPA comme tu essayes de le faire croire (même si le vote extreme-gauche est de plus en plus ouvrier, employé et populaire). Pour le MODEM c’est bouclé, ton parti est dans des alliances locales avec (ah ! Je ne suis pas forcement contre si ça aide à renforcer l’autonomie ouvrière, sauf que ce n’est pas le cas mais l’inverse)
La question de la direction du PCF et sa politique gouvernementale est de deux niveaux :
– Absence totale d’auto-critique sur l’attitude des communistes dans la gauche plurielle. Au maximum on dit que c’est la faute au PS. Les plus audacieux disent que c’est la faute à Gayssot le galeux.....
Pas de critique : donc on recommencera. Si le PS veut bien. Et donc les communistes du PCF vont en prendre plein la poire. Quoique la population semble préferer l’original (Sarko) à la copie (Royal).
– Qu’attends-t-on, quand on est communiste (communiste ce n’est pas être social-libéral c’est chercher à aller vers le communisme), de places dans une union de la gauche dans l’état bourgeois ? (je suis cruel sur le mots à dessain).
Comment se fait-il que cette "bonne" politique n’ait pas infléchi la situation en France, le rapport de forces entre les classes ? Qu’au contraire celui-ci c’est dégradé !
Sur le fond en fait la faction dominante dans le PCF a quitté le communisme en pensant qu’une majorité électorale était le nec le plus ultra pour faire évoluer une situation .
Ainsi on a lâché le tiens de Mai 68 pour le deux tu l’auras de la démocratie nouvelle, l’union de la gauche et autres faribolles dans l’après 68.
Rien ne nous a rapproché du pouvoir des travailleurs, rien n’a développé les capacités et formes d’organisations populaires et de travailleurs dans les unions de la gauche locales, régionales, nationales, etc....
Car la conception était de soumettre le mouvement social, son organisation, à des positions dans l’état. On connait le résultat.
La question de fond, violemment rejetée par la faction majoritaire du PCF, et mal traitée par le NPA (on verra si ils progressent là dessus) , ce n’est pas finalement l’alliance ou pas avec le PS, mais ce que ça sous-tend et surtout que la recherche de la progression des conditions de création d’une société de libertés, passe par un travail assidu pour développer les capacités d’auto-organisation démocratique et unitaire des travailleurs, qui permette aux travailleurs de repousser les attaques et de s’entrainer largement à gérer leurs propres affaires.
Cette question est antagonique d’une gestion bourgeoise du système. Le fond n’est pas de ne pas se faire élire comme on essaye de le faire croire, le fond est d’abord de ne pas s’allier avec la bourgeoisie, pour une politique anti-sociale et surtout comprendre que l’essentiel, pour les communistes, est que ça serve à l’organisation des travailleurs démocratique et indépendante des postes d’élus .
On peut parfaitement être élus, défendre des mesures qu’on estime aller dans le bon sens, mais estimer que l’essentiel n’est pas d’être élus pour faire mais de participer et aider à un mouvement infiniment plus profond qui est celui tendant à la démocratie ouvrière, ou autogestion, ou....., ses capacités de centralisation, ses capacités à secréter des représentations, même dans le cadre du système, qui ne servent qu’à renforcer la puissance des embryons de communisme.
4-l’autre jour, j’ai tancé un camarade élu qui refusait(coût) de voter l’extension de la zone industrielle de la commune. En suivant le raisonnement de Copas, j’ai donc, en aidant à l’installation d’entreprises dans mon patelin qui "fabriqueront français", favorisé l’extension du chômage en Italie, ou Espagne......
Le raisonnement de Copas, n’était pas celui que tu dis et fais référence à la campagne d’union nationale du PCF du "produisons français"
, à la même époque tatcher menait strictement la même propagande en gueulant qu’il fallait produire anglais. Les deux batailles ont eu les résultats qu’on connait = 0. Pire encore , une campagne d’aide au FN.
Le produisons Français était bien évidemment sous-entendu de la récupération de la production faite dans d’autres états (si cette récup est logique, si elle aide les travailleurs, ok, mais là....). Et donc effectivement la mise de la classe ouvrière en France en concurrence avec la classe ouvrière d’autres états.Une bonne vieille politique du borgne qui ne s’est pas gratté de l’utiliser à plein ?
Si c’est en défense pour empêcher des délocalisations là OK, ce qui est autre chose que de demander implicitement de licencier des ouvriers italiens ou allemands qui fabriquaient des blocs-moteurs.
Les bourgeois ont dû bien rire quand ils ont expliqué aux travailleurs communistes italiens que les "communistes français" voulaient qu’ils soient licenciés pour récupérer leur travail. C’est une autre façon, immensément cruelle, de se comporter en jaunes.
Développer économiquement n’est pas jeter les travailleurs les uns comme les autres. Mais le fond d’une politique communiste est bien de soutenir ce qui renforce l’organisation indépendante et autonome des travailleurs, leur confiance en soi. Et evidemment on ne crache pas sur tout ce qui améliore au concret le sort des travailleurs, bien au contraire. Mais l’objectif est bien le pouvoir des travailleurs.
Je ne connais pas le dossier d’extension de la zone industrielle dont tu parles. Je connais par contre une série de zones qui se sont construites souvent sur de somptueux cadeaux en terrains, exemptions de charges, aides, installations, bâtiments, qui non moins souvent se sont conclues par un empochage par les entreprises pro de la recherches d’aides en toutes sortes (qui se sont d’ailleurs tirées dés que les aides se sont taries).
A + grande echelle cette politique est la même que celle de Sarko qui a versé du blé à Alsthom ou Dexia, il n’y a là pas grand chose de différend.
Et ça revient à notre question de départ sur l’union nationale : tous ensembles tous ensembles..... Ca commence bien et après quelques tombereaux d’euros aux capitalistes ça finit par un employeur ukrainien en fuite (mais il peut tout aussi bien être français, peu importe), qui va chercher dans une autre zone quelques communes à tondre, et des centaines de travailleurs sur le carreau.
Développer des capacités industrielles et commerciales n’est pas forcement les piquer aux autres. Par contre il est certain que donner du blé du bien commun aux entreprises ça va toujours sur l’essentiel dans les poches de qui on sait.
L’essentiel de la bataille d’élus communistes ce n’est pas une politique d’union sacrée pour le développement indépendamment de l’appréciation de classe de celui-ci.
5-Trotsky autogestionnaire hum....
Oui, autogestionnaire, les soviets tu connais ? comment ils se sont créés, quels en étaient les membres les plus éminents dans le coeur du prolétariat russe , en 1905 et 1917 ? le nom il commence par T et il finit par Y.
Et ce n’est pas "Toy".
Par contre, je réitère le retard d’analyse de Trotsky himself sur la compréhension du phénomène bureaucratique du point de vue de la lutte des classes. mais disons qu’il a lui été très très loin à côté d’autres marxistes de l’époque et ensuite.
Pour ce qui est des Trotskystes, c’est une question différente. C’est un peu comme le rapport des communistes avec Marx , on nage dans une immense diversité et quand je parle de conseillisme ou de sovietisme je parle de ce qui fut antagonique, tant qu’il y existait la liberté d’expression et le pouvoir, avec la progression de la couche violente qui allait propulser une créature à elle, Staline.
Et estime que ce qui est important, à nouveau, n’est ni une planification (l’histoire montre des tas de modes de productions planifiés et centralisés dirigées par des bons tyrans bien salauds, des empereurs chinois, au système inca, ou nos dernières éminentes médiocrités nord-coréennes), ni certains aspects de socialisation mais bien qui dirige et comment.
De ce point de vue, les oscillations de nombre de trotskystes sur la question de l’auto-organisation, sa place, au détail et de la question des gouvernements (expressions de qui ? du parti ou de l’autogestion généralisée ?) , des limites de leurs pouvoirs, dessinent bien des secousses et des conceptions parmi les communistes , comme de leurs sous-espèces trotskystes. La LCR a été point d’appui de politiques déterminées dans la jeunesse sur des formes d’auto-organisation (qui quelques années plus tard ont permis à des générations habituées à cela de fouttre les deux dernières branlées claires à un gouvernement de droite : coordinations infirmières et de cheminots) et je regrette qu’elle ait réduit sa parole là dessus pour ne faire essentiellement qu’un discours syndicaliste de gauche (utile par les temps qui courent mais.....) et une pratique syndicale en cohérence.
Mesdames et messieurs du NPA, parlez-nous plus d’auto-organisation, de coordinations et de structures unitaires de lutte, démocratiques .... L’appel au "tous ensemble" n’est que la moitié de la propagande, le reste est la question organisationnelle de la "classe" au sens plein et large du terme.
Pour ce qui est du PCF je n’ai rien d’autre que la même chose à dire.
Mais là , après une critique sanglante de la politique pro-bourgeoise faite jusqu’en 2002 et pour laquelle la faction dominante dans le PCF ne s’est jamais expliquée réellement et dont il y a tout lieu de craindre le renouvèlement (et donc la liquidation définitive du PCF, des militants communistes sur l’autel d’un appareil croupion).
Et on en vient au point terminal par rapport au texte des camarades cités, proches du trotskysme donc, la question de la survie du PCF . J’ai mêmes critiques que ceux qui se sont rebellés contre la transformation de PRC en parti arc en ciel , ce n’est pas cela en soit qui est finalement grave, mais en amont une politique au concret de droite.
Peu importe les forêts de drapeaux rouges ou le titre de communistes, de partis communistes (on en revient à la confrontation des symboles et des politiques concretes), ce sont les politiques concrètes menées qui importent.
Pour PRC la "trahison" n’était pas dans la transformation en coalition bisounours mais bien en amont l’alliance avec des forces libérales dominantes , le soutien à une politique anti-sociale, l’incompréhension de ce qu’il faut mener comme alliances.
Pour le PCF on se retrouve avec le même cas de figurer d’une politique de liquidation du PCF consciente ou inconsciente de l’essentiel de la direction. Mais celle-ci vient bien d’une politique concrète menée en amont dont la conséquence est liquidatrice.
Quand je cite ce communiste éminent de Mansoor Hekmat , je souhaite au delà des verbiages des uns et des autres, qu’il ne s’agit pas de traduire mot à mot car ils ne renvoient pas aux mêmes concepts et mêmes définitions (un peu comme le débat sur ce qu’entendait Marx quand il parlait de dictature du prolétariat), qu’on prenne ce qu’il y a de meilleur dans l’ensemble des courants aspirant au pouvoir des travailleurs.
Ah, ce n’est pas un Trotskyste, il y a des aspects de ses positions qui sont formidablement actuelles dans la compréhension de la mondialisation , dans la capacité de relier les revendications les plus terre à terre avec les questions d’auto-organisation, la capacité à estimer qu’une bataille mondiale est en cours et que le terrain de jeu est la planète. La question de la non-extériorité des communistes dans le mouvement social.
Bon on ne va pas fétichiser ce mec, juste de dire que quelqu’un qui a construit deux PC non négligeables face aux dingues de la bourgeoisie du bazar et du clergé chiite, dans la clandestinité, et face à sadam (+ les mêmes vampires) et à l’impérialisme américain, mérite respect.
Nous avons besoin de tous ceux qui maintiennent l’espérance communiste debout (pouvoir des travailleurs) , quelques soient les termes usités, ce qu’ils utilisent comme dialecte politique pour l’exprimer.
Et nous avons besoin de conceptions qui ne soient pas exteriorisantes par rapport à la classe ouvrière (donc pas d’avant-garde éclairée qui fait à la place de...., pas penser que ce qui compte c’est un petit groupe d’intellos, etc).
Le courant derrière le texte ayant présidé à cet échange répond à sa façon à cette dernière question et impose donc respect par là (même si je pense que d’autres solutions existent pour se situer comme courant communiste parmi les travailleurs et leurs organisations, sans se faire marginaliser).