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Une garde à vue pour un soufflet !

Publie le dimanche 3 février 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

Une garde à vue pour un soufflet !

dimanche 3 février 2008

Dans la deuxième partie du XXème siècle, le respect et l’obéissance à l’autorité éducative disparurent progressivement. Les slogans du genre : « Mais ce sont les jeunes eux-mêmes qui savent ce qu’on doit leur apprendre ! » se mirent à circuler non seulement à la maison et dans les cours de récréation, mais en salles de cours, voire dans les labos. C’était un super scoop, comme si une découverte sensationnelle venait d’être faite et à laquelle jamais personne n’avait songé auparavant ! Rien à voir avec 68, qui était en majorité un mouvement de revendication sociale, mais au contraire, c’est l’embourgeoisement d’une société qui mène à de telles aberrations.

Bien sûr, l’obéissance était parfois dure à supporter, malgré tout, c’est grâce à elle que nous avions des connaissances que nous n’aurions pas appréhendées de notre seul fait. Et puis cette inversion des rapports d’apprentissage, à 180°, il faut bien le dire, est néfaste. Pour tenir le coup, les profs se mettaient au goût du jour. Maudits étaient ceux et celles restés dans les anciennes conceptions ! Pensez, n’étaient-ils pas capables, ces gens-là, de vous balancer une baffe afin de vous empêcher de dire n’importe quoi pour faire rire ou bloquer une classe pendant un bon bout de temps !

Et comme la gifle n’est pas une bonne chose, avec sa disparition, la notion de craindre celui ou celle qui « a pour devoir » et non seulement par pur plaisir, ne vous en déplaise, jeunes gens, de vous enseigner s’est envolée ! Il fallait discuter à l’infini, avec des arguties et des contradictions que seuls les jeunes aiment à tester. Aussi, si les parents des enseignés et les enseigné-e-s eux-mêmes sont terrorisés du moindre geste de celui ou celle chargé-e de leur « transmettre un minimum de savoir », soyons modestes, qu’ils balayent devant leurs portes, que leur éducation en général et le respect pour ceux qui ont charge de leur avenir en particulier, soit impeccables aussi !

Il est arrivé que quelqu’un tuât l’individu qui avait traité son ami handicapé physique et uniquement physique, de « chien en laisse » ou quelque chose de ce tonneau-là ! Une insulte peut avoir des conséquences graves. Elle n’est pas toujours anodine. Et il faut arrêter de couvrir « tout » au sein de l’école par le mot « provocation » qui ne veut rien dire en soi. Une insulte, un crime sont tous deux des provocations.

Alors, jeunes gens, si vous souhaitez être respectés, commencez par respecter ceux qui vous précèdent. Et quand un prof vous demande de mettre de l’ordre sur votre table de travail, vous « devez » le faire sans rechigner. Ce n’est pas un ordre à côté de la plaque.

Monique Halos-Renouard, retraitée de l’enseignement

Messages

  • Chère Madame,

    Votre titre est Une garde à vue pour un soufflet !
    .

    Je ne suis pas allé très loin à l’école, mon seul diplome c’est un 50 mètres natation mais parler de soufflet est abusif, soufflet n’est pas gifle en Français.

    Son collègue J**** N****, qui faisait cours au même moment dans la salle à côté, a raconté jeudi avoir été appelé par le professeur juste après l’incident. « Il est venu me chercher, j’ai vu un élève qui pleurait sur le côté, et il m’a dit avoir donné une gifle. Il était bien marqué tout de même », a-t-il confié en parlant du professeur.

    A la récréation de 10H00, deux élèves sont allés trouver l’infirmière qui a alerté la conseillère principale d’éducation. Le professeur n’avait rien signalé, selon le rectorat.

    Il semble donc que le geste ne s’est pas fait avec le dos de la cuiller et que la perte de contrôle de soi qu’il implique nécessite d’abord et avant tout réprobation.

    Je comprends parfaitement qu’il faille défendre les personnes (et pas que le prof.....) des dérives de la judiciarisation qui emporte beaucoup trop de monde maintenant. Pour un oui ou pour un non on veut que des mesures soient prises souvent à proportion de notre lâcheté à nous opposer à ce qui n’est pas admissible.

    Et en ce cas je défends évidemment le prof qui a eu un comportement malheureux. Pour autant le geste n’est pas défendable, à tous points de vue. Bien plus il faut clairement indiquer que ce geste ne fait pas partie de l’arsenal pédagogique des enseignants.

    La référence au passé ne tient pas . Le passé, et la violence encouragée à une époque comme partie intégrante, n’a pas favorisé moins de tordus ni permit de hausser le niveau scolaire à une échelle de masse. Bien plus, ce passé a eu son lot de drames dûs à une main trop lourde.

    La gifle ?
    Nous vivons toujours dans une société où des dizaines de milliers de mineurs sont en butte à mal-traitance, à des gifles et des coups dont certains aboutissent à la mort.

    Ce qui montre que la logique de la baffe existe encore puissamment dans notre monde contrairement aux logorrhées entendues ici ou là sur la permissivité de notre monde. Les claquistes ne fabriquent pas des claqués respectueux des autres, on le sait dés qu’on se penche un peu sur la réalité. Les familles violentes sur leurs enfants produisent souvent des enfants violents .

    Ces actes sont dans la plupart des cas dans le huis-clos des familles. Il n’est pas souhaitable qu’exemple soit donné de ces attitudes dans d’autres cercles que le cercle familial. La baffe est souvent un échec pédagogique, elle sanctionne l’incapacité de l’éducateur qu’il soit enseignant ou parent.

    Une gifle lourde, à la suite d’actes de plus en plus agressifs, n’est qu’une perte de sang froid compréhensible mais pas acceptable.

    Ca ne doit pas donner lieu à emprisonnement mais à condamnation réelle et claire, audible de la communauté.

    Ce n’est pas ce que je vois.

    Copas

    • Je ne peux pas laisser dire Copas qu’il y ait une logique de la baffe, et des claquistes, comme il y aurait une logique du crime, et des criminels.

      Dans les deux cas, cela peut se présenter, mais ce ne sont pas des généralités.

      J’ai dit plus bas qu’il faut aussi que les FAITS soient bien élucidés, c’est incontournable pour se faire un jugement. Halos-renouard

    • Il faut ouvrir les yeux et les oreilles, il y a sur cette affaire une véritable levée des claquistes et des baffotherapeutes !

      J’ai parlé en ces termes car c’est effectivement ainsi que cela parait dans beaucoup de cas d’interventions sur beaucoup de sites internet où il y a des déchainements de discours en faveur des baffes et des coups qui auraient permis d’après ces braves gens d’endiguer la délinquance...

      On ne se préoccupe nullement des faits mais on en fait des tonnes, sans voir la réalité, en agglomérant la profession du père aux actes du fils, le fils forcement coupable puisqu’ayant père gendarme.

      On justifie un acte dont on ne sait rien, voir même on ne veut pas savoir et écouter (l’enchainement des faits) et on justifie un acte de violence au nom de la violence en général, qu’on mélange là avec l’impolitesse, car qui vole un œuf vole un bœuf, etc.... .

      On minimise les faits pour mieux faire ressortir la gravité d’une garde à vue.

      Admettons une minute l’inverse : Un prof qui traite de petit con un élève ( ça arrive ), ça serait juste alors que l’élève mette une tannée au prof ?

      Et sans garde à vue , hein !

      Oui ? Non ?

      Alors !

      Défendez en premier la victime de la violence , ensuite le prof , pas les gestes ni les paroles, ni les gestes justifiés par des paroles.

      Je vais plus loin : Je pense que le rôle fondamental des éducateurs (parents, profs, etc) est de bien faire comprendre à des enfants la différence entre les mots (gros) et les actes (coups). Des insultes aux coups, il y a un glissement, ce n’est pas égal.

      Sinon vous admettrez plus tard que des enfants devenus adultes fassent sans cesse des rixes parce qu’un conducteur les a traité de connard. l’exemple, hein....

      Les gifles et les coups de pied au cul existent , ils sont le fruit de nos énervements, nos pertes de sang froid et n’ont aucune valeur pédagogique sinon ça se saurait (il n’y aurait pas eu par exemple les épouvantables massacres du XXeme siècle, les jeunes troufions ayant été éduqués au respect à coups de taloche).

      Je déplore qu’on en fasse des kilomètres sur cette affaire mais surtout je déplore l’esprit de claque qui d’un seul homme se fait lever une pensée en faveur d’une logique de violence envers des gosses ou de la justifier.

      C’est cet aspect qui m’inquiète comme fait de société, comme fascisation rampante des esprits sur les questions du quotidien.

      Beaucoup plus en fait que l’histoire réelle dont on sait maintenant qu’elle semble très controversée et bien loin de ce qu’en dit l’esprit de meute qu’on perçoit ici ou là.

      Le Pen et Sarko gagnent peu à peu également ainsi, même en baissant dans les sondages.

      Excusez-moi de la vigueur de cette réponse même si une partie de mes remarques ne vous concernent pas mais traitent les réactions à cette affaire.

    • J’ai lu avec intérêt ton commentaire, 83.*.92.*. Et je crois qu’il y a un point que tu n’as pas considéré.

      Le prof n’est pas seulement une personne, c’est une institution. L’école n’est pas le lycée grec, ou des élèves allaient volontairement pour recevoir l’enseignement de maîtres qu’ils respectaient (car s’ils ne les avaient pas respectés, ils seraient restés chez eux). L’école est l’endroit ou la société transmet ce qu’à son avis "un honnête homme n’a pas le droit d’ignorer". Ce n’est pas pour rien qu’elle est, en plus de laïque et gratuite, obligatoire.

      La relation entre élève et prof ne peut être celle qui existe entre un maître et un disciple. Simplement, parce que ni les élèves ni les profs ne se choisissent mutuellement. L’autorité du prof (et la légitimité à l’exercer) n’a pas pour origine ses qualités ou compétences personnelles, mais son caractère institutionnel.

      Le prof doit donc être intouchable. L’idée même qu’on puisse insulter un professeur ou l’agresser physiquement (et les deux choses ne sont pas si éloignées qu’on veut le faire croire) doit appartenir au domaine de l’impensable. Et pour cela, il faut que celui qui s’y risquerait soit sujet à des châtiments (rééls ou imaginaires) terribles et terrifiants. L’imaginaire humain est ainsi construit, et le mythe d’Oedipe n’a pas été fait pour les chiens.

      Cela veut-il dire que le professeur peut frapper un élève à sa convenance ? Non, bien sur que non. Mais s’il le fait, il devrait en repondre devant l’institution éducative, puisque son délit, s’il existe, est avant tout un délit qui met en cause l’institution. Le faire répondre devant un tribunal, et pis encore, à l’initiative d’un parent d’élève dans une procédure judiciarisée, revient à souligner que le professeur n’est finalement qu’un homme comme les autres. Et l’élève peut donc légitimement se demander : "si c’est un homme comme les autres, pourquoi a-t-il plus que tous les autres le droit de me dire ce que je dois apprendre" ?

      Même si cela doit défriser certains soixante-huitards impénitents, l’école de masse ne peut fonctionner correctement que dans un cadre institutionnel. A force de taper en permanence sur tout ce qui ressemble une institution, la gauche a considérablement aidé à détruire l’école.

    • Le prof doit donc être intouchable. L’idée même qu’on puisse insulter un professeur ou l’agresser physiquement (et les deux choses ne sont pas si éloignées qu’on veut le faire croire) doit appartenir au domaine de l’impensable. Et pour cela, il faut que celui qui s’y risquerait soit sujet à des châtiments (rééls ou imaginaires) terribles et terrifiants. L’imaginaire humain est ainsi construit, et le mythe d’Oedipe n’a pas été fait pour les chiens.

      Tu leur apprendras l’égalité après.

      Concept fascisant et fascinant, rhétorique spécieuse . Le mythe d’Oedipe à la rescousse pour punir ces petits sauvages...

      Quand au mélange entre insultes et coups , bravo ! tu progresses.... A enseigner comme valeurs, surtout dans le sport....

      Mais revenons à ta pensée : Vouloir sortir du droit, donner à une partie de la population des droits bien dans le sens des textes sarkoziens (sur les pouvoirs renforcés de la police) qui créent une dissymétrie et justifient les dérives est tout à fait dangereux.

      Un prof c’est aussi une personne, et rien ne justifie la violence assénée en position de force sans qu’il y ait eu acte physique à l’encontre du prof, rien. Il n’y a pas de raison de justifier des actes qui tombent sous le coup de la loi habituellement par la profession de ceux qui les assènent. Car ces actes ne font pas partie des méthodes pédagogiques (sauf chez les fachos et les sadiques), et pour cause.

      Un enfant c’est aussi une personne, qui a des droits et pour lesquels la France a signé un certain nombre de textes l’engageant. Et la nature de celui qui les viole ne permets pas de s’exonérer de ces obligations.

      Admettons qu’un prof agresse directement un élève parce qu’il a bu une bière de trop, qu’il a pété un fusible, qu’il soit tout simplement facho ou autre chose. L’élève agressé devrait subir sans broncher ? ne pas se défendre ? Si il dit que le prof est alcoolo ça serait là la seule terrible faute traitable par la société ? et non la violence du prof qui relèverait là d’un problème de discipline interne ?

      Je m’abstiendrai d’aller plus loin sur les dérapages traditionnels que ce genre de conception amène. C’est le principe même des systèmes à bavures...

      Je ne suis pas pour la judiciarisation de ce genre d’affaires car elles se traitent dans le cadre d’une justice qui n’est pas construite pour apaiser, qui est plus construite pour punir que réparer...

      Je pense qu’il y a lieu de hierarchiser les choses, condamner en premier la violence physique, puis l’insulte , et défendre la victime des coups et le prof ayant pété les plombs.

      Vous avez apparemment du mal à accepter l’égalité et le respect pour tous, y compris et surtout les plus faibles face à des gens qui ont autorité et force physique.

      Au delà de tout cela il y a des victimes, en premier l’enfant , puis le prof. Et il convient de remettre les choses à leur place.

      Mais la théorisation des coups, non ! ca c’est bien pire que le fait divers en lui-même car poussant aux dérives qui ont été connues longtemps dans nos sociétés et perdurent encore dans les huis-clos familiaux.

      La violence et la mal-traitance contre les enfants est encore un problème majeur dans notre société, contrairement aux conneries que racontent des gens qui pensent que ça n’existe plus trop. Que c’est la permissivité qui fait que..... A force de regarder M6 on s’imagine que laxisme et absence de coups sont liés.

      Les encouragements à la violence sont dangereux, le droit accordé à l’exercer contre des mineurs par des gens ayant autorité est une autorisation dangereuse (rappel des paroles de Sarko aux policiers : Je vous couvre) .

      Protéger le fonction de profs, de pompiers, oui, mais pas des actes délictueux !

  • attention, les conditions sur cette affaire ne sont pas encore mises a jour.
    Comment peut on simplifier, et affirmer que ce prof repute comme tres autoritaire ait simplement soufflete un sale mioche effronté qui l’aurait traite de connard !
    Les temoignages des autres enfants choqués ont fait état d’un veritable tabassage violent de la part du prof (etait’il sous etat ethylique ??)
    C’est au cours de ce tabassage, parait ’il que l’enfant aurait traite le prof de connard alors que cette furie l’aurait plaqué contre le mur.
    alors les gifles auraient été violentes au point de perturber les autres enfants.
    dans ce cas l’enfant a tout son droit de traiter un connard de connard ;
    La rebellion est un droit sacré contre tous les connards, que ce soit dans l’enseignement( parceque des sales cons, il y en a), dans la politique, la justice ; l’information... ;etc
    Aucune violence n’est tolerable, meme la violence d’etat

  • qu’un prof ait giflé un élève qui l’a traité de con quoi de plus normal . dans ce cas assimiler le fait de donner une gifle a la violence est stupéfiant ; et en dit long sur l’état d’esprit de parents ; par rapport a leurs enfants ; seraient-ils irréprochables a ce point . qui plus est fils de flic . c’est bien connu quand un élève a du mal a l’école ; a un parcours scolaire chaotique ;le coupable est tout trouvé le prof ; l’instit . c’est simple toujours en grève ; bien payé ; ils ont toujours raison ; et j’en passe . il y a même des parents qui montrent l’exemple aux enfants ; en corrigeant le prof . le monde enseignant est devenu un des boucs émissaire du capitalisme par gouvernement interposé ; vu l’échec de leurs politiques envers la jeunesse . et cela depuis des années . faut-il que les enseignants jouent aussi le rôle d’assistance sociale ? il ya quand même des parents qui ont voté sarkozi ; alors je pense qu’ils pourraient peut être commencer a réfléchir ; est-ce trop leur demander ? peut être ? c’est bien plus confortable intellectuellement de rejeter la faute sur l’autre . sam 82 .