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Le 29 janvier 2009. Angers.place Leclerc
Les faits
A dix heures 40 , M cherche toujours une place pour garer sa voiture. Les manifestants sont très nombreux et empiètent sur la chaussée. Est-ce ce nombre qui effraie les gendarmes ? il dans une file de voitures commence à s’engager rue du Mail. M est arrêté par un policier qui tapant sur sa vitre lui demande à quelle vitesse il roule. « Je suis en première, donc à 20 km/h » répond le futur criminel. « C’est trop, vous ne devez pas dépasser 10 Km/ heure. » il répond alors qu’il ne lui semble pas aller trop vite, qu’il cherche une place pour se garer et rejoindre à la manifestation sa femme et ses enfants.
Le policier demande à voir les papiers du véhicule. M présente la carte verte et explique qu’il a oublié la carte grise chez lui. Le policier annonce alors un contrôle approfondi du véhicule et lui désigne une place à l’opposé de l’endroit où il se tient. C’est en braquant les roues et en repassant la première que tout dérape. La voiture, une antiquité imprévisible, émet un hoquet qui projette le véhicule en avant. Personne n’est blessé ni même touché. Il s’agit juste d’une évidente erreur de manœuvre ( ce que reconnaîtra ultérieurement le policier le plus proche ) Ce hoquet provoque alors des faits incroyables. Un policier se rue sur la voiture, ouvre violemment la portière et entreprend avec six autres comparses d’extraire manu militari M de la voiture. Celui-ci paniqué s’accroche à son volant. Il est sorti de la voiture, jeté à terre, maintenu sur le bitume un genou dans les côtes, pendant qu’un autre policier lui tire le bras vers l’arrière et le menotte. M essaie d’appeler à l’aide en disant « Ne les laissez pas faire cela ». Un policier pour le faire taire, lui enfonce deux doigts dans la bouche. Une jeune fille ose intervenir. Elle est immédiatement appelée à circuler.
M est placé dans un fourgon. Quand il demande s’il était besoin de se mettre à sept pour le faire sortir de la voiture, s’il était besoin de le jeter à terre, on lui répond qu’il est grand et fort ( cela fait-il de lui un animal ? ) Quand il demande à ce qu’on lui desserre les menottes qui le blessent, on lui dit qu’il n’a qu’à le demander gentiment. M refuse de supplier, il se fait traiter d’imbécile et garde ses menottes qui lui cisaillent le poignet et entrave sa circulation. Après un alcootest et test de présence de cannabis ( négatifs évidemment ) il est emmené au poste et mis en garde à vue.A 12h45 M est placé en garde à vue. Le motif « refus d’obtempérer, rébellion et incitation à l’émeute ».
Il passe six heures dans une cellule. Il est fouillé, on lui prend ses effets personnels, on relève ses empreintes, on le photographie. Il voit un médecin et un avocat. Ceux-ci l’écoutent et lui disent qu’il est victime de ce qu’ils appellent dans leur jargon « susceptibilités policières ». Apparemment, c’est de plus en plus fréquent. A 15h45, il est auditionné par un officier de police judiciaire qui en réfère ensuite au procureur qui lui-même décide de la remise en liberté de M et d’une convocation judiciaire pour le 13 avril. Vraisemblablement pour un rappel à la loi.
A 17h00. M est libéré, sonné par le six heures passées dans une cellule, il se rend avec deux heures de retard sur son lieu de travail.
M peut toujours à peine bouger les doigts de la main droite. Il a mal aux côtes. Il fera constater ses douleurs par un médecin tout à l’heure. Mais surtout il estime qu’il a été victime d’un abus de pouvoir. Il compte porter plainte pour cela et aussi pour préjudice moral.
Comme beaucoup d’entre vous M tire souvent le diable par la queue en fin de mois, alors si vous connaissez un avocat, altruiste aux honoraires peu élevés, faites-le connaître…M va en avoir besoin
Surtout, n’hésitez pas à faire passer ce texte à vos connaissances. Il faut que l’on sache que de telles situations se multiplient aujourd’hui.
M était surtout un simple citoyen conducteur d’une vieille voiture, ayant oublié sa carte grise.
Vous admettrez en lisant ces faits qu’on se demande d’où vient le chef d’accusation que je rappelle pour conclure ce billet « Refus d’obtempérer, rébellion, incitation à l’émeute ».
Elle est pas belle la Sarkosie ?