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Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas + video
Publie le vendredi 24 novembre 2006 par Open-Publishing11 commentaires

de Paul Falzon
Législatives . Après avoir été à la pointe de l’opposition antilibérale à la constitution européenne, le Parti socialiste (SP) pourrait s’imposer comme la troisième force politique.
Leur score devrait constituer le seul vrai bouleversement des élections législatives qui se tiennent aujourd’hui aux Pays-Bas : les socialistes du SP pourraient devenir la troisième force du politique derrière les chrétiens-démocrates et les travaillistes, avec une fourchette de 22 à 28 députés sur 150 (contre 9 dans le Parlement sortant). Un score impensable il y a encore deux ans pour un parti qui doit son originalité à un positionnement clairement antilibéral, quand le consensus politique néerlandais fait du marché le régulateur dominant de l’économie.
Un « non » de gauche audible
« Alors que la dernière campagne législative, en 2003, s’était focalisée sur l’immigration et l’islam, cette année le débat porte sur la protection sociale, l’emploi, le logement, les vrais problèmes quotidiens, explique Hans van Heijningen, responsable de la campagne du SP pour ces élections. Or on sent bien que les gens sont fatigués des politiques menées depuis plus de vingt ans et ressentent le libéralisme non plus comme une chance pour l’économie mais comme une menace. »
Longtemps inconnu du grand public, le SP (issu historiquement de la mouvance maoïste, mais qui a fédéré dans la dernière décennie la plupart des courants d’inspiration marxiste ainsi que des militants associatifs et syndicaux) a explosé sur la scène médiatique lors du référendum constitutionnel européen de juin 2005. Face au consensus des grands partis (chrétiens-démocrates, libéraux, travaillistes) et aux souverainistes, le parti socialiste a su créer un « non » de gauche audible. Résultat, une mobilisation sans précédent autour de thématiques nouvelle pour le pays, l’Europe sociale et le besoin de démocratisation de l’UE, et un rejet massif de la constitution (61 % pour le « non ») que les observateurs ont porté au crédit du SP.
Un an et demi après ce succès, les socialistes continuent à faire de l’Europe leur sujet de prédilection. Alors que les principaux partis avaient évité d’aborder le dossier constitutionnel dans leur campagne, le SP vient de leur demander de s’engager sur les projets de relance esquissés par l’Allemagne, qui préside l’UE au premier semestre 2007. « Des élus des travaillistes et des chrétiens-démocrates ont déjà voté une proposition (au Parlement de Strasbourg) demandant, en dépit de tout, que la constitution européenne soit adoptée avant 2009, pointe Harry van Bommel, responsable du SP sur l’UE. Depuis le référendum, le soutien à la constitution a encore diminué dans la population. Les partis ne doivent pas ignorer cette réalité. » Pour appuyer son propos, le parti socialiste a fait publier un sondage indiquant que 64 % des électeurs voteraient « non » si le traité était à nouveau soumis au vote.
La démarche du SP a clairement mis dans l’embarras les autres partis, à peine remis du désaveu du printemps 2005. Et surtout les travaillistes : longtemps privé de concurrents sur sa gauche, à l’exception du petit parti écolo Groenlinks, le PVDA a vu une majorité de ses sympathisants voter avec le SP lors du référendum constitutionnel. Les législatives devraient confirmer qu’une part de l’électorat travailliste s’est détournée vers le SP, celle qui a pris de plein fouet les réformes de la droite pour diminuer les indemnités chômage et les allocations sociales, et ne peut que constater l’absence de propositions alternatives dans le programme du PVDA. De tradition antimilitariste, le SP a aussi porté, à l’inverse des travaillistes, une opposition sans concession à l’engagement des Pays-Bas en Irak. Un dossier revenu à la une après qu’un quotidien vient de révéler que des soldats néerlandais ont pratiqué des actes de torture.
prêt à une alliance avec des garanties
Malgré ces divergences, le SP se dit prêt à former une coalition avec le PVDA si la gauche obtient la majorité. Une « alliance sociale » que les socialistes ne sont pas prêts toutefois à accepter à n’importe quel prix : « Il nous faudra être certains que nous aurons les moyens de mener une autre politique », assure Hans van Heijningen. Les discussions vont débuter dès demain.
Messages
1. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 12:17
On dirait qu’ils ont su faire, dans la foulée du Non, ce qu’on n’a pas été fichus de faire ici : se fédérer.
1. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 12:57
Tu rêves ? 800 collectifs antilibéraux aujourd’hui en France, une charte, un programme de gouvernement, la volonté affichée de passer du protestataire social au pouvoir politique... Tu vis où ? Si tu n’es pas sur la lune, il doit y avoir un collectif pas loin. Fédère-toi toi-même et la politique t’aidera !
jmw
2. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 13:08
Oui et non car c’est le résultat d’un parti et non d’une nébuleuse.
Peut-etre faudrait il réfléchir la-dessus quand on voit à quel point certains en france sont prets à tout pour éviter de voter pour quelqu’un encarté PCF ...
Jips
3. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 14:18
CANDIDATURES UNITAIRES.
LE CONSENSUS. UNE PROBLEMATIQUE NOUVELLE .
La méthode du consensus est un processus de décision grâce auquel un groupe arrive à prendre des décisions sans avoir recours au vote. Consensus, mot d’origine latine, signifie que l’on est d’accord sur quelque chose mais ne signifie pas nécessairement un accord total de tous sur tout, c’est-à-dire unanimité.
Il peut être interprété en tant que avis unanime. On peut donc parler dans ce cas de « consensus absolu » ou de « consensus parfait » pour designer un accord qui ne recueille aucune opposition. Mais l’usage récent de ce mot en fait parfois l’opinion ou le sentiment d’une large majorité. Il ne s’agît pas, dans le cas des Collectifs, de l’adoption d’une méthodologie qui se refuse à entériner un choix qui n’aurait pas au moins l’accord de tous.
Le mot latin « dissensus » par contre (dissentiment ou dissension dans le lexique français) est utilisé pour désigner soit l’échec d’une recherche de consensus, soit l’attitude qui consiste à vouloir opposer les différentes opinions sans chercher à les rapprocher provoquant ainsi comme résultat le dissentiment, le désaccord, la désunion et encore pire la discorde.
L’unanimité peut être atteinte, mais ce n’est certes pas l’objectif : le consensus tend à faire cohabiter les différences, non à les éliminer. Ainsi lors d’une décision consensuelle qu’on ira prendre le 9/10-12, il peut y avoir différents degrés d’accord et de nombreuses nuances au regard des engagements que les différents participants aux Collectifs du 29 mai assument par rapport à une décision déterminée. Dans notre cas le choix du candidat unitaire à l’élection présidentielle et le critère de préférence : candidat d’un parti politique ou candidat non appartenant à un parti. Tout devrait avoir lieu de façon explicite et globalement acceptée.
L’adoption de la méthode du consensus de la part du Collectif National Unitaire s’est produite sur des bases consensuelles. Cette méthode appliquée aussi à l’assemblée du 9/10, une fois acceptée, n’exclut pas le recours à de modes de décision, basés ou pas sur le vote, pourvu qu’un tel recours advienne sur la base d’une décision consensuelle.
Une remarque importante est à faire : le consensus donne un grand pouvoir à l’individu (à chaque individu sans distinction) parce que il en reconnaît la valeur, la dignité, l’unicité. Mais l’individu peut bloquer le choix du Collectif seulement s’il réussit à démontrer la validité de son opposition, c’est-à-dire seulement s’il arrive à convaincre que la décision qui va être prise est vraiment dommageable au mouvement antilibéral du 29 mai et/ou en contradiction avec ses principes ou son objectif fondamental : un front commun des forces de gauche antilibérales.
A titre d’exemple, si le Collectif National reconnaît le bien fondé de l’opposition d’une quelconque composante politique qui le constitue, (qui consisterait à revendiquer un candidat appartenant à son groupe), alors la décision de choisir un autre candidat, à cet niveau, peut être effectivement bloquée, sinon la responsabilité de décider quel candidat sera le plus idoine à fédérer incombera à l’Assemblée Nationale des Collectifs en l’annonçant en termes claires et explicites.
Dans la méthodologie du consensus l’individu doit reconnaître et accepter le pouvoir de l’Assemblée Nationale à déterminer quels sont les problèmes qui bloquent la décision. Dans la situation actuelle il me semble comprendre qu’il y a un pronunciamiento quasi unanime du Collectif National sur la non-opportunité du point de vue stratégique de choisir comme candidat le représentant d’un parti politique pour ne faire apparaître à l’opinion publique et aux médias ce qu’inévitablement serait jugé une instrumentation de tel ou tel autre parti politique.
L’imposition ou l’exclusion d’un candidat nous semble une espèce de veto et le piège du veto consiste justement à être incapable de reconnaître les limites du pouvoir individuel !
Le consensus est en substance un processus de gestion constructive et non violente des conflits. Lorsque un Collectif quelconque crée une atmosphère qui facilite l’expression du désaccord et d’émotions qui s’y ajoutent (peur, irritation, frustration et ainsi de suite) il construit les bases pour de décisions plus fonctionnelles et satisfaisantes.
Cela constitue un bon terrain pour parvenir à une décision qui cherche, dans la mesure du possible, à respecter le besoin essentiel en jeu : l’unité du front antilibéral. Le consensus concerne en substance la volonté de continuer à aller de l’avant et à partager une expérience ensemble. Tenons compte de l’expérience néerlandaise !!!
Les deux mots (consensus et dissensions) doivent évidemment être utilisés dans un contexte. Lequel ? La décision de continuer l’expérience des collectifs sinon c’est la faillite de la gauche entière. Maintenant on a une ambition partagée, on a élaboré une stratégie et un programme qui est radicalement différent de celui de la « gauche libérale et social-démocrate » des centristes et de la droite.
Qui est le candidat le plus apte à le présenter du point de vue stratégique ? MGB, José Bové, Yves Salesse, Patrick Braouezec, Clémentine Autain et les autres 4 complètement inconnus ? A nous de nous exprimer. Ce qui est certain c’est qu’il n’y a pas unanimité sur un candidat mais il y a presque l’unanimité sur la nécessité d’en indiquer un, qui ne soit pas le représentant d’un parti politique, choisi dans le temps établi dans l’assemblée nationale des collectif de Nanterre : le 9 et 10 décembre prochain.
Le consensus n’est pas à confondre avec un « choix collectif ». Il y aura certainement des participants à l’assemblée du 9/10 qui ne seront pas satisfaits. Alors, c’est le motif pour interrompre le processus ? Non !
Le consensus sera l’opinion exprimée par cette assemblée. Donc nous utiliserons le mot non dans son sens le plus strict mais dans le sens de ses implications sur le plan politique. Si on enregistrera une large majorité sur la non opportunité d’orienter le choix du candidat sur un représentant officiel d’un parti politique quel qu’il soit, il faudra en tenir compte. Comme il faut tenir compte aussi du fait que l’objectif fondamental est celui de continuer le processus d’unification du mouvement antilibéral et de reconstruction de la gauche sur une période qui dépasse amplement l’élection présidentielle.
Le compromis de Nanterre à été possible sur le programme et la stratégie à adopter qui ont vu l’apport de multiples opinions différentes et leur adaptation progressive jusqu ce qu’une solution s’est dégagée satisfaisant le plus grand nombres de personnes : la quasi unanimité.
Le consensus dans ce cas (St Denis et Nanterre) ne signifie pas que tout le monde a été satisfait du résultat, mais on a pu constater que tout le monde (presque) a pu juger le résultat acceptable et que la majorité a été satisfaite. Sauf la LCR (son courant majoritaire) qui a maintenu son préalable d’inscrire noir sur blanc l’exclusion d’un gouvernement avec le PS.
Ce n’est pas à exclure que un compromis soit possible aussi sur le choix du candidat dans le sens que, une fois éliminé les outsiders, si les indications sur la candidature (ou les candidatures aux législatives) sont divergentes, on utilise la méthode aléatoire du tirage au sort, ou autres méthodes (conclave comme quelqu’un a suggéré) afin de résoudre le problème, l’objectif fondamental partagé, qu’on se le répète, étant celui de ne pas interrompre le processus d’unification. Dans ce cas ce serait un type de compromis nommé gagnant-gagnant.
Si chacune des parties reste sur ses positions, le problème de la candidature unitaire ne sera pas réglé et il s’agira alors d’un échec de consensus avec des conséquences néfastes pour la gauche en France et en Europe.
Antonio
Définitions du mot consensus extraites de WIKIPEDIA.
2. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 12:53
C’est un parti, avec tout ce que cela implique d’homogénéité et d’efficacité qui a gagné.
A méditer en France, où les petites chapelles, les petits courants et les innombrables petits "moi je" s’époumonent à hurler leurs misérables émois et leurs farouches insultes anti-parti.
Jean-Michel (PCF)
3. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 13:18
et voilà une très bonne nouvelle et en face de cela je viens d’entendre qu’après raoul marc jennar c’est josé bové qui se retire !!!
c’est vraiment effroyable qu’en france nous sommes incapables de réussir cette étape, j’en suis attristée, écoeurée et aussi en colère : une gauche antilibérale est indispensable aujourd’hui alors comme beaucoup de "petites gens" je continue de dire merde au vote utile qui n’est rien d’autre que du chantage politique, non aux libéraux et réactionnaires que sont sarko et royal ; pas question une seconde de faire leur jeu.
les pays bas depuis quelques années sont en crise politique et sont devenus ingouvernables, il est grand temps que la crise politique française éclate en plein jour et ceux et celles qui retardent cette ingouvernabilité seront responsables de la violence du changement qui sera alors nécessaire pour faire cette (r)évolution - ce qui est profondemment regrettable !!
mais nous y sommes et nous avons franchi une étape, une marche de plus dans la violence : un policier a tiré et tué un jeune supporter...
peut être devrions-nous revoir nos chants historiques et éviter les "aux armes citoyens", apprendre le changement autrement..???
satya
1. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas, 24 novembre 2006, 14:25
Après avoir lu ton message, je viens de lire dans Le Monde l’article, visiblement écrit par un journaliste qui semble jubiler, concernant cet abandon du mouvement unitaire par Bové.
Je ne suis que moyenement étonné, bien que consterner. Je garderai pour moi ce que m’inspire profondemment cette prise publique de position qui nous affaiblie tous. J’attire seulement l’attention sur ceux qui ont cru en l’idée du "tout sauf parti"... Bové nous quitte (en tt cas c’est ce qu’il nous dit aujourd’hui) pour les raisons qu’il invoque. qui peut affirmer sereinement que cela n’aurait pas eu lieu demain, quand l’immense majorité des militants du PCF se jetterons dans la bataille unitaire, quel que soit le candidat désigné ???
Quant au SP néérlandais, je lui tire mon chapeau même si je reste un petit peu perplexe quant au fond relativement national (je n’ai pas dit nationaliste !) de leur campagne.
Je ne suis pas de ceux qui regarde avec envie le SP. Je suis plutôt de ceux qui croit en les capacités en France à créer un mouvement unitaire et multicomposante à la fois pour changer la vie en France, mais aussi pour changer l’Europe... et le Monde...
@+
Emile (PCF)
4. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas + video, 24 novembre 2006, 13:58
jmw,
merci pour la "positivité", tout va très bien madame la marquise, tout va très bien.
Moi je dis que sur ce coup-là, les copains Bataves nous donnent une leçon !
5. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas + video, 24 novembre 2006, 14:52
Ne perdez pas de vue qu’aux Pays-Bas il s’agissait d’une élection législative avec un mode de scrutin qui fait assez largement place à la proportionnelle. Sans parler de la présidentielle, pour laquelle la France constitue un véritable anachronisme par rapport au reste de l’Europe, tant pour son mode de scrutin que pour les pouvoirs du président, les législatives en France tendent de plus en plus à la bipolarisation.Comme aux USA, comme en GB, il y est quasiment impossible de voir apparaître une nouvelle force politique. Même avec un potentiel de 15% des inscrits, il est fort probable qu’aux législatives la gauche alternative ne fasse pas beaucoup mieux que le FN (dont le potentiel à la présidentielle est du même ordre) c’est à dire ZERO député.
Par contre avec un potentiel pas tellement plus élevé, l’UMP dispose en France de la TOTALITE des pouvoirs institutionnels au niveau national.
Conclusion : il faut une bonne dose de naïveté pour croire au caractère démocratique des institutions françaises.
Valère
6. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas + video, 26 novembre 2006, 10:18
L’émergence du Parti Socialiste avec ses 26 sièges introduit une force importante avec quelques points absolument inédits dans la politique officielle hollandaise. C’est la première fois qu’un parti avec une telle représentation a à son programme le retrait de l’OTAN. C’est un signe selon lequel l’hostilité à l’Europe pourrait désormais se doubler de l’hostilité à l’OTAN, notamment si les forces hollandaises déployées en Afghanistan rencontraient des difficultés.
1. > Une nouvelle gauche émerge aux Pays-Bas + video, 26 novembre 2006, 11:39
IL me semble que le psoe voulait aussi se retirer de l’otan dans le passé.ds