Une simple anecdote de la vie ordinaire !!!!

Voici ce qui est arrivé à un de mes amis. Ses parents sont venus de Kabilie il y a une quarantaine d’années.

Lui est né en France. Il est donc citoyen français lui a dit la République. Il a fait des études car ses parents, bien que ne sachant pas lire ni écrire, lui ont inculqué que faire des études était très important.

Que s’il réussissait à l’école, il aurait un bon métier et n’aurait pas à subir ce que son père a dû endurer durant toute sa vie de travail. Il a donc beaucoup travaillé. Et, bien que vivant dans une « banlieue », cet euphémisme qui veut dire en réalité zone, ghetto, il y a fréquenté assidûment l’école. Il a terminé ses études avec une maîtrise. Pour gagner sa vie et celle de sa famille (il s’est marié et a eu une petite fille), il vend des vêtements sur les marchés, car il n’a pas trouvé d’autre travail.

Il y a quelque temps, il allait faire des courses dans un supermarché situé dans un centre commercial. Il se dirigeait vers l’entrée du magasin quand un vigile lui dit :

« Tu n’entres pas ! Vous êtes déjà trop nombreux dans le magasin ! ».
Choqué, il demande pourquoi. Le vigile se contente de lui répéter qu’il ne peut pas entrer car il y a déjà trop de ses semblables dans le magasin.

Mon ami, bien qu’habitué aux vexations, aux regards méprisant ou méchants, ne veut pas laisser passer et se rend au poste de police du centre commercial pour porter plainte. Il raconte sa mésaventure aux policiers et demande à ce qu’ils enregistrent sa plainte. Ceux-ci lui répondent en s’esclaffant que lui, maghrébin, voulant porter plainte contre un vigile, c’est le monde à l’envers.

Devant ce refus de ses droits élémentaires, lassé de devoir encore et encore se battre, et toujours pour rien, sans rien voir changer, la rage au cœur, il est rentré chez lui. Quand il m’a raconté cela, ma réaction a été de lui dire qu’il aurait dû insister pour porte plainte, qu’il n’aurait pas dû se laisser faire.

Tu parles, me dit-il alors, comme quelqu’un qui peut se faire entendre, quelqu’un qu’on écoute. Mais que lui, il savait que c’était en pure perte s’il devait encore et encore et toujours se battre pour simplement essayer d’être considéré comme un citoyen comme un autre.

Une simple anecdote !!!!

Mais pour mon ami, quel crève-cœur ! Quel désespoir ! Et que lui dire moi qui suis du bon côté ?