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Une soixantaine de sans-papiers reçus par Klarsfeld (communiqué resf)

Publie le samedi 8 juillet 2006 par Open-Publishing

Une soixantaine de sans-papiers ont été reçus vendredi en fin d’après-midi à Paris par l’avocat Arno Klarsfeld, nommé médiateur par Nicolas Sarkozy dans le dossier des parents sans-papiers d’enfants scolarisés. Ils s’étaient présentés à son cabinet pour lui demander d’intervenir en faveur de la régularisation de tous ceux qui en ont fait la demande.

Les sans-papiers, parmi lesquels figuraient des enfants, ont quitté le cabinet situé rue de la Boétie dans le 8e arrondissement "au bout de trois heures", dans le calme, a-t-on appris auprès de l’avocat. "Nous sommes pacifistes", a pour sa part déclaré José Pereira, membre du 9e collectif des sans-papiers, précisant que les forces de l’ordre leur avaient demandé de sortir. Mais "ce n’était pas une occupation, étant donné qu’Arno Klarsfeld est venu, qu’il nous a invités et qu’il nous a ouvert la porte".

"Nous sommes allés le voir pour qu’il fasse le médiateur entre nous et le ministère" de l’Intérieur, a expliqué José Pereira (repris par Associated Press). "Il y a des familles certes, mais il n’y a pas que les familles en France qui sont dans une situation irrégulière. Il y a aussi des célibataires qui sont là depuis dix, quinze ans, voire dix-huit ans et on ne voit pas pourquoi il y aurait une différence entre un sans-papier scolarisé et un sans-papier qui est là depuis 18 ans".

De son côté, Arno Klarsfeld a dit avoir expliqué aux sans-papiers qu’il avait "invités à entrer" qu’il était "intervenu auprès de Nicolas Sarkozy pour les enfants qui avaient des attaches fortes avec la France" mais qu’il "n’estimait pas que tous les sans-papiers devaient être régularisés parce que ce n’est pas la politique de la France d’ouvrir ses frontières".
"L’Etat ne peut pas régulariser tous les parents qui ont des enfants scolarisés" et "le traitement est nécessairement au cas par cas".

Après avoir quitté le cabinet de l’avocat, les sans-papiers se sont regroupés place Chassaigne Goyon, devant l’église Saint-Philippe du Roule. Entourés d’un cordon de CRS, ils ont entonné des slogans comme "Sans-papiers sans le droit, écrasés par la loi", "Sans-papiers raflés, sans-papiers assassinés". Ils avaient aussi scandé, à leur sortie du cabinet, "Allez les Bleus, Allez les Bleus" devant les CRS. "Ca n’empêche pas que les sans-papiers soutiennent les Bleus aussi", a observé Taieb, d’origine tunisienne, affirmant en outre que les sans-papiers avaient une "grande pensée" pour l’un des leurs, tombé dans le coma après avoir fait une chute sur un chantier de construction.