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Unedic : la nouvelle convention ne sera pas signée par FO

Publie le mercredi 28 décembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Force ouvrière a annoncé mercredi, à l’issue de la réunion de son bureau confédéral, qu’il ne sera pas signataire de la nouvelle convention d’assurance-chômage.

La décision du syndicat a été annoncée par son secrétaire général Jean-Claude Mailly au terme de trois heures de réunion au siège de l’organisation syndicale dans le XIVe arrondissement de Paris, a-t-on constaté sur place.

"La surcotisation patronale sur le travail précaire était une revendication-clé de FO. Nous ne faisons pas de surenchère mais nous ne retrouvons pas cette revendication dans l’accord final, malgré un engagement oral de la délégation patronale pendant les négociations.

En conséquence, et nous le regrettons, FO ne signera pas la nouvelle convention d’assurance-chômage", a-t-il déclaré à la presse. PARIS (AP)

Messages

  • remarque préalable : plutôt qu’une dépêche d’agence fort incomplète, voir le communiqué officiel de Force Ouvrière sur leur site www.force-ouvriere.fr

    FO a pris ses responsabilités : c’est le moins que l’on pouvait attendre. (signer cet accord, c’était aussi signer le PARE et autres dispositifs : la reculade était forte)
    Pour autant, elle ne rejoint pas la CGT, et prend grand soin de s’en démarquer.
    Depuis 1948, FO s’est disjoint de la CGT, et son discours est toujours aussi nauséabond (voir les dépêches d’agence, le communiqué de fo du 28 décembre qui met en cause la CGT)

    Après ces quelques piques, je me marre sur le fond d’imaginer les figures déconfites des Bourgeois, Jaunes et Pisse copie
    Pas grave, Chérèque en bois, s’il en a marre, pourra toujours se recycler... en patron, comme ses prédécesseurs

    extrait du communiqué officiel de FO

    Force Ouvrière a joué un rôle clef et constructif, conforme à son attachement à la négociation et au paritarisme, en affichant publiquement ses revendications. Une autre organisation s’est, dès le départ, située de fait en position de non signataire, d’autres étaient discrètes, voire tétanisées. Comme elle l’avait affirmé dès le début et contrairement aux sous-entendus de certains, Force Ouvrière, conformément à sa conception du réformisme militant c’est-à-dire exigeant, ne briguait aucun fauteuil, seul le contenu de l’accord nous importe.

    Les "propositions" FO, elle sont tellement publiques qu’elles sont secrètes : voir sur leur site pour vérifier.
    Et pour ce qui est de briguer les fauteuils, ils ne sont pas mal placés : juste derrière la CFDT

    Les exigences de la CGT, elles étaient publiques : voir sur le site www.cgt.fr,

    les médias ont mené en bateau, certes, mais FO a aussi fait un "coup médiatique".

    Retour sur un communiqué FO du 23/12
    Jean-Claude Quentin, qui dirige la délégation de FO, a relevé que les demandes et propositions de sa confédération se retrouvaient dans le texte, même si c’était dans des proportions insuffisantes. Il a cependant souligné qu’il était « désormais le seul à porter la revendication d’une taxation du travail précaire », refusée par le patronat, qui a obtenu gain de cause dans les tractations d’hier.

    Intox : la CGT réclamait depuis longtemps la hausse des cotisations pour les précaires.
    à propos de ce que réclamait la CGT , lire :
    Les principales exigences portées par la délégation CGT

    extrait à propos des précaires
    Combattre la précarité :
     Assurer aux salariés travaillant à temps partiel un revenu de remplacement calculé sur un temps plein. Les femmes représentent plus de 80 % des 1,7 millions de salariés à temps partiel. 50 % des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté sont des salariés.
     60 % des entrées au chômage par an font suite à des emplois précaires : CDD, intérim, contrats divers précaires, saisonniers.

    Aussi, notre exigence portera sur une majoration des cotisations pour les entreprises qui multiplient les contrats précaires : passer d’un taux unique de 4 % à :
     13 % pour les intérimaires et les contrats « nouvelle embauche »,
     9 % pour les autres contrats précaires dont les CDD.

    Alors que cette revendication était portée au début des négociations également par FO, les "tractations dans les couloirs et ascenseurs" auxquelles a participé FO, font que la revendication de FO a fondu comme neige au soleil, pour ne conserver qu’une surtaxe formation (laquelle devait être prise éventuellement sur l’indemnité de fin de contrat).
    voir à ce sujet
    UNEDIC : un accord scélérat sur le dos des chômeurs !

    sur le fond

     il est vraisemblable que FO a refusé de signer, pour des raisons moins franches.
    La majoration pour les CDD, accordée "oralement" par le MEDEF, n’était pas dans l’accord écrit final.
    Voila qui en dit long sur l’ambiance des négociations : pas plus de deux heures en tout de "négociation en plénière", le reste en "verbal"

    FO ne pouvait signer un accord rognant le droit des chômeurs sans avoir eu quelques miettes qu’elle pourrait s’attribuer : juste une opération de "communication !

    Analyses officielles de la CGT

    Accord UNEDIC 2006 - 2008 : "Qui perd ? Qui gagne ?"
    et
    Sept chômeurs sur dix laissés au bord du chemin

    à lire aussi, un article de Thomas Lemahieu, paru dans l’Humanité, qui dévoile un peu quelques aspects pas très « reluisants » des négociations :
    Les chômeurs font les frais des marchandages


    Il faut ajouter que parmi les syndicats, seule la CGT a tenté d’organiser les chômeurs et salariés lors des négociations.
    Même les associations étaient divisées...(notamment AC !, ce qui est fort dommageable)

    Il n’y a eu que les intermittents à faire des actions unitaires ( CGT + coordination)

    Que cela serve de leçon ! Sans unité des travailleurs et privés d’emploi, on va au "casse pipe" en 2006.

    Patrice Bardet, miltant CGT

    • Ça commence à bien faire, ce faux paritarisme. Désolé Patrice, mais il est plus que temps de quitter la baraque. D’ailleurs, la CGT le reconnaît elle-même, elle a été écarté des négociations, tout s’est joué dans les couloirs en tête à tête entre le MEDEF et les syndicats jaunes. Rester, ça veut dire continuer à cautionner le système.

      J’attends qu’on me donne de bonnes raisons de continuer comme ça, vu qu’il h’y a rien à gratter en restant. Même F.O. l’admet en refusant de signer.

      Par ailleurs, l’idée de taxer le travail précaire, ça me fait doucement rigoler. Ce serait ridicule de taxer d’un côté le travail précaire quand, dans le même temps, il y a de plus en plus d’emplois précaires aidés par des subventions ou exonérations de toutes sortes. Tu ne vois pas la contradiction ?

      Kaoutchousky

    • Bonjour Kaoutchousky

      Quand tu écris Ça commence à bien faire, ce faux paritarisme : je suis totalement d’accord avec ce constat, sauf que c’est un vrai "paritarisme" ! La loi Fillon permet qu’un accord soit valide si une majorité de syndicats le signent, peu importe si ces syndicats ne représentent rien ! Et le paritarisme, c’est toujours le pouvoir aux patrons ! (50% patrons, 50% salariés : il suffit d’un salarié qui bascule)

      sur le fait de quitter l’Unedic, je te fais les mêmes réponses de fond que lors des commentaires à l’article
      UNEDIC : un accord scélérat sur le dos des chômeurs !, quand tu avais soulevé cette question.

      (beaucoup plus développé que ce commentaire)

      Il ne peut être question de laisser seuls CFDT, CGC, CFTC et patronat. Déjà que les accords sont pourris, mais les applications seraient encore pire : les conseils d’administration ont un rôle non négligeable. Sur le rôle de FO dans les CA, je sors mon "joker" : je n’aurais pas de preuve évidente (trop compliqué à montrer) de ce que j’avance, à savoir que FO n’est "pas si clair", et joue l’alliance avec le patronat ( d’ailleurs FO n’est pas écarté des présidences des organismes locaux, au contraire de la CGT)

      Sur ce point, je rappelle l’exigence de fond de la CGT :
       fin du paritarisme : les cotisations sociales doivent être gérées par les salariés, pas par les patrons
       les administrateurs doivent être élus par les salariés
       les accords doivent être majoritaires ( représenter une majorité de salariés ; actuellement, c’est une majorité de syndicats - loi Fillon - )

      De plus, il est catastrophique d’aller aux négociations sans tenter d’établir un rapport de force. Je rappelle que seule la CGT tente d’organiser les chômeurs, et de manifester, etc... avant et lors des négociations.

      Tu écris aussi, je cite
      Par ailleurs, l’idée de taxer le travail précaire, ça me fait doucement rigoler. Ce serait ridicule de taxer d’un côté le travail précaire quand, dans le même temps, il y a de plus en plus d’emplois précaires aidés par des subventions ou exonérations de toutes sortes. Tu ne vois pas la contradiction ? : je partage tout à fait cette analyse !
      Là encore, la CGT n’accepte pas ces "exonérations" qui tirent les salaires vers le bas, et plombent dramatiquement les finances de la protection sociale. Pour détailler, je ne peux que t’inviter à voir sur le site de la CGT ce que la CGT exige ; si nécessaire, et si ça t’interesse, je peux faire une recherche et t’envoyer par mail des documents approfondis. (je crois en avoir diffusé sur Bellacio, mais je n’en suis pas certain)

      Il y a vraiment intérêt à s’organiser, à s’unir en 2006, lors de la "refonte de l’assurance chômage"

      fraternellement

      Patrice Bardet, patrice_bardet@yahoo.fr