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Unedic : les syndicats rejettent unanimement les propositions patronales

Publie le jeudi 24 novembre 2005 par Open-Publishing

Les syndicats ont unanimement rejeté mercredi, lors de la deuxième séance de négociation sur l’assurance-chômage, les premières propositions du patronat qui a demandé une baisse importante de la durée d’indemnisation.

Lors de cette réunion, qui devait se terminer en début de soirée, le patronat a, pour la première fois, détaillé ses propositions destinées à apurer les dettes de l’Unedic (près de 14 milliards d’euros fin 2005) en "trois ans".

Pour cela, le Medef propose de revenir à la dégressivité des allocations ou "d’ajuster les filières (d’indemnisation), en respectant les personnes et en se préoccupant particulièrement des chômeurs les plus âgés", a déclaré son négociateur, Denis Gautier-Sauvagnac, lors d’une interruption de séance.

Celui-ci n’a pas précisé à quelle durée d’indemnisation il souhaitait aboutir, ni chiffré les économies qui seraient ainsi réalisées.

Toutefois, selon les syndicats, le Medef a proposé en séance de réduire la durée d’indemnisation de la filière A (chômeurs ayant cotisé 6 mois) de 7 mois actuellement à 6 mois et celle de la filière B (chômeurs ayant cotisé 14 mois), de 23 à 15 mois.

Il souhaite également réformer les deux filières d’indemnisation destinées aux chômeurs de plus de 50 ans mais il est resté vague sur ce point, selon les syndicats.

Le patronat veut aussi accélérer le retour à l’emploi des chômeurs "avec de l’accompagnement personnalisé, de la formation, des contrats de professionnalisation, le développement de la validation des acquis de l’expérience", a déclaré M. Gautier-Sauvagnac.

Il a préconisé la mise en place d’une allocation différentielle pour compenser "pendant un certain temps" la perte de salaire des chômeurs reprenant un emploi à une rémunération moindre que celle qu’ils avaient antérieurement.
Les syndicats ont unanimement jugé ces propositions inacceptables, faisant état d’une divergence, dès le départ, sur le délai souhaité pour revenir à l’équilibre financier de l’assurance-chômage.

"Le patronat estime qu’il faut trois ans pour arriver à l’équilibre, alors que les syndicats se basent sur cinq ans", a expliqué Jean-Claude Quentin (FO).

L’objectif de trois ans "oblige le Medef à des mesures drastiques, et comme il est tenté par la diminution des droits d’indemnisation, c’est la solution qu’il préconise alors que pour les syndicats, la logique est d’augmenter les recettes", a-t-il déclaré.

"Il doit revoir sa copie pour qu’on puisse discuter le 1er décembre (date de la prochaine négociation, ndlr), pour l’instant, c’est tout sauf une négociation sérieuse", a jugé Maurad Rabhi (CGT), déplorant que le patronat n’ait pas abordé la question de la taxation du travail précaire.

Pour Michel Coquillion (CFTC), "les propositions du patronat posent un problème majeur : elles ne touchent que les demandeurs d’emploi. Ce ne peut pas être une base de négociation".

"Quand le Medef dit qu’il faut aboutir à la fin de l’année pour ne pas laisser à d’autres", c’est-à-dire à l’Etat le soin de définir les règles d’indemnisation des chômeurs, "ce n’est pas avec les propositions qu’il fait qu’on va y arriver", a averti Alain Lecanu (CFE-CGC).

La deuxième partie de la séance de mercredi devait être consacrée à l’examen des annexes 8 et 10, qui concerne le régime d’indemnisation spécifique des intermittents du spectacle, et de son déficit, qui s’élevait à 952 millions d’euros fin 2004. PARIS (AFP)