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Université d’été du NPA à Port-Leucate : l’unité sur le front social en passe d’exister ?
Publie le jeudi 2 septembre 2010 par Open-Publishing5 commentaires

L’état du NPA au premier semestre, sans atteindre l’état critique, n’était pas formidable. Le coût politique de la candidate voilée restait incertain, même si par ailleurs cela a contribué à poser le débat de l’islamophobie, dans un cadre national clair. Quoiqu’il en soit, on ne peut pas négliger la claque électorale des régionales 2010. Jusqu’à cet été, et après ces errements douloureux, le NPA paraissait titubant.Peu couverte dans les médias nationaux, l’université de la formation d’extrême-gauche a accueilli un peu plus de mille militants à Leucate, au bord de la mer. Soixante-douze débats étaient prévus ainsi que de nombreux ateliers. Déroulées dans une bonne ambiance en général, les formations ont été l’occasion de rappeler l’héritage du marxisme et d’inviter diverses personnalités. Sur le rôle des médias, Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, revint avec Pierre François Grond sur l’affaire Woerth-Bettencourt. On notera l’atelier sur « « Religion, laïcité, féminisme, émancipation », l’occasion attendue semble-t-il, de revenir sur la candidature d’Ilham Moussaïd, dont le voile avait provoqué un tollé dans la classe politique. Mais le principal rendez-vous, au point qu’il en a éclipsé quelque peu les autres, fut la rencontre organisé sur la question des retraites.
Incontestablement, dans la bouche d’Olivier Besancenot qui l’a longuement rappelé dans son discours de clôture, le rendez-vous de cette mobilisation est décisif. Pour ce débat, le NPA a invité beaucoup de ses partenaires : Willy Pelletier (Fondation Copernic), Michel Angot (FSU), Éric Corbeaux (PCF), Jean-Marie Harribey (Attac), Christian Mahieux (Solidaires), Éric Coquerel (PG), Gérard Filoche, (inspecteur du travail et militant PS), Alain Lipietz (Les Verts), Aznan Djebara, (Unef), Richard Neuville (Les Alternatifs), Michel David (Confédération paysanne).¹ N’y manquait, de fait, que la CGT.
Le porte-parole du NPA a appelé à une très large mobilisation. Unitaire, d’abord, comme le montre la diversité des invités. « Nous pouvons marcher séparément, rappelle-t-il, mais frapper ensemble ». Indispensable, ensuite. Elle l’est parce que, selon lui, « la révolte populaire est le seul antidote à la crise économique », mais aussi à cause de « la fuite en avant raciste, nauséabonde, sécuritaire » du gouvernement. Sa stratégie ne consiste pas seulement à exploiter les fissures de la droite, qui sont apparues au même moment que la surenchère de cette été, ou à capitaliser sur le mécontentement populaire face aux mesures du président de la République : cette contestation doit permettre d’ouvrir une crise politique de nature révolutionnaire.
Pas question d’imaginer un NPA absent à ce rendez-vous, qui pour lui, commencera le 4 avec la mobilisation contre le racisme et la xénophobie, puis le 7, pour les retraites. Parce que c’est une « guerre sociale » (la même formule que Pierre Laurent, secrétaire général du PCF), les militants doivent être motivés, déterminés, intransigeants, pour le retrait pur et simple de la proposition de loi. Là réside un élément constitutif du NPA, c’est à dire la ligne rouge qui le sépare du PS et du libéralisme d’une partie de cette gauche. Il s’identifie dans un espace bien marqué, lui interdisant donc tout compromis. Ce qui ne manque pas de légitimer ses prises de positions antérieures, alors qu’il appelle à « renforcer notre propre camps, dans la dynamique des mois qui ont déjà été effectués ».
Les retraites ont été le principal sujet de cette université d’été. Un trait retient notre attention : les différentes formations de la gauche parlent dans une même grammaire offensive. L’assaut sécuritaire du gouvernement est impardonnable pour la gauche, alors que la fragilité d’Eric Woerth et les divisions du gouvernement renforcent son impopularité. L’unité sur le front social semble donc en passe d’exister. O. Besancenot faisait l’analogie avec le CPE. Rappelons tout de même qu’à l’époque, si la victoire avait été acquise, et la loi retirée, les lendemains avaient déchantés devant l’élection de N. Sarkozy.
Messages
1. Université d’été du NPA à Port-Leucate : l’unité sur le front social en passe d’exister ?, 3 septembre 2010, 08:16, par Copas
Article toujours aussi indigent.
qui de + passe sous silence les débats ayant eu lieu sur la question de l’attaque raciste qui a eut lieu contre la femme portant un fichu sur la tête, présentée en 4eme de liste d’une liste départementale, morceau d’une liste régionale.
Il n’a jamais été prouvé que le fait d’avoir eu une candidate portant un fichu ait couté bien cher électoralement au NPA. Le résultat est tout à fait cohérent , à cause de la confusion parallèle du NPA vis à vis de la gauche casse-croute, avec ce qu’on pouvait estimer d’une orientation politique confuse, tournant le dos aux classes populaires pour s’allier à une gauche racornie, vieillie, politicienne et bourgeoise.
Les résultats électoraux ont été en conformité absolue avec ce qu’estimait la gauche du NPA face à une orientation majoritaire alliance du centre et de la droite du NPA, bien avant que l’attaque de la bourgeoisie se déploie contre le NPA sur la question du voile.
Le prolétariat moderne s’abstient en très grande partie dans les élections et c’est là dessus et le passage à des discours politiciens inaudibles et confus que le NPA a morflé électoralement.
L’orientation pour montrer que le NPA était un bon petit parti ayant bien étudié ses dossiers est un échec cuisant.
Et l’histoire du voile un bon prétexte commun pour camoufler une orientation désastreuse (et toujours en cours).
Bon blog participant à cette entreprise de mettre un voile sur des dents cariées d’une orientation politique.
Non pas qu’il ne faille pas d’alliances, même électorales, mais l’enjeu des batailles est bien dans le réel , dans la reconstruction d’un mouvement de la classe populaire puissant et bien organisé, ne dépendant pas de coalitions électorales, et permettant de résoudre le problème de la division en groupes syndicaux faibles sous domination bureaucratique du mouvement syndical .
Pour cela il faut un parti du prolétariat moderne, qui correspond à ce que cette classe est maintenant, se situant en son cœur et ne servant pas de machine à sortir des travailleurs radicalisés de leur classe pour les uniformiser sur des attitudes douteuses.
Le fond est là plutôt que dans le raccourcissement jivaro du raisonnement .
Le bon blog désinformatif peut également mettre des liens sur les deux vidéos de présentation du débat sur le voile organisé par le comité 84. Toujours ces manquements au raisonnement...
Donc ces liens sont là .
Et je vous en supplie, écouter et voir plutôt que de s’enfermer sans écouter, dans une brume de rage haineuse.
Je les répète car ces deux vidéos finalement résument bien un problème de fond de la gauche révolutionnaire qui ne permet pas à des factions venus de la classe populaire en phase de politisation de rejoindre un combat commun.
Elle résume bien la persistance dans la gauche radicale d’une conception bonnes soeurs de la charité des questions portant sur les minorités ostracisées qu’on veut bien mais à condition qu’elles ne suivent pas leur propre chemin de radicalité pour être en jonction avec une espérance.
Cette question du voile exprime en fait la diversité des chemins vers la lutte politique révolutionnaire et le refus d’une partie de la vieille d’extrême gauche d’accepter cette diversité des chemins et de jouer son rôle d’aide (et, pourquoi pas, d’accoucheur, sans vouloir relooker le nouveau né avant qu’il ne sorte du ventre).
La vieille extreme gauche a des penchants gentillets avec la gauche casse-croute alors qu’elle est tatillonne avec ceux de la classe populaire qui ne suivent pas les rites de passages et d’initiation pour venir à la bataille politique.
Les obstacles sont immenses pour qui n’est pas bien blanc, petit-bourgeois, d’une minuscule faction de la classe populaire ou bien de style lisse obamesque. Les rites de suivi des itinéraires casher de jonction avec la gauche radicale sont sectaires et délirants.
Ou du moins la pression d’une gauche néo-colonialiste, explosant de racisme mal assumé, a pesé fortement sur le NPA.
Combien de gens ont condamné une personne avec fichu sans jamais l’avoir vu, ni entendu, ni lu. Il y a vraiment un naufrage d’une partie de la gauche de ce point de vue. On laissera de côté ceux qui attaquait des cortèges féministes dans le passé, violemment, avec forces injures, et qui d’un coup se découvrent féministes.
Le NPA est mal à l’aise, depuis le début, avec les espérances qu’il a levé et des tendances permanentes et confuses exprimant ce désir de retour à être à nouveau les factotums Messieurs plus de la gauche casse-croute et petite-bourgeoise.
Le NPA a toujours et ses prédécesseurs auparavant , exprimé une orientation unitaire dans les batailles du réel. C’est un bon point, mais sans une expression organique , une identité puissante, ça se transforme en politique de porteurs d’eau impuissants.
La question dépasse largement une question de voile ou même des "quartiers", mais illustre le choix entre une certaine gauche petite bourgeoise et le prolétariat moderne de nos pays .
Le blocage du NPA vient de là, pas de la question de l’unité dans les batailles du réel (sociales en opposé avec les batailles qui ne sont qu’idéologiques, les batailles électorales), question qui n’a jamais posé problème avec justesse.
Mais contrairement à notre bon blog faut-il pour autant mettre le curseur entre gauche casse-croute, hiérarchiste et un NPA confus ?
La critique pour essayer de renforcer dans le NPA les tendances à la confusion avec la gauche racornie n’est pas un service à la classe populaire ne notre pays.
Bien au contraire.
Encore une fois, la question n’est pas des alliances mais d’une identité d’un parti. Du type de lien entretenu, permettant une progression dans la classe populaire (80% de la population) dans la société et dans les partis, avec le prolétariat moderne.
le vieux concept mal digéré d’une avant-garde petite-bourgeoise frappe encore , plutôt que de se considérer comme un courant de la classe populaire.
Celui-ci est-il un parti des travailleurs et de la classe populaire ou bien un parti de la charité chrétienne (avec tout le respect).
Les débats confus qui ont lieu par exemple sur le thème de l’éco-socialisme expriment bien tous ces mélanges et la tendance à ne pas poser des questions de classe (non pas que la question de l’écologie ne soit pas une immense question)
Un parti des luttes qui n’est pas en même temps le parti pour le pouvoir des travailleurs nage forcement dans l’univers des contradictions. Il est la proie rêvée de ceux qui veulent changer le monde par les institutions, chose qui a été un échec tout le 20eme siècle et le début du 21eme siècle dans les vieux pays industrialisés.
L’expérience étant un peigne pour les chauves.
Finalement ce post était utile de permettre effleurer quelques questions relatives au parti qu’il serait necessaire d’avoir dans la phase actuelle.
1. Contributions des divers intervenant-es, 3 septembre 2010, 08:29
Voir ici le compte rendu des contributions :
http://npa06ouest.over-blog.net/art...
2. Université d’été du NPA à Port-Leucate : l’unité sur le front social en passe d’exister ?, 3 septembre 2010, 21:36, par jaja
pour vous paraphraser :
Il est la proie rêvée de ceux qui veulent changer le monde par les REVOLUTIONS AVANT-GARDISTES, chose qui a été un échec tout le 20eme siècle et le début du 21eme siècle dans les vieux pays industrialisés.
comme quoi si le procès de la voie parlementaire n’est plus à faire depuis bien longtemps ; les révolutionnaires devraient aussi se poser la question des échecs effroyables des révolutions ; surtout je persiste à penser que l’aventure stalinienne n’a toujours pas été prise en compte ..........
car la perspective révolutionnaire, ce n’est pas de faire la révolution mais bien d’aider à l’apparition d’une civilisation débarrassé de l’exploitation de l’homme par l’homme : dans ce cadre la révolution a été un moyen envisagé comme la voie parlementaire et les deux ayant échoué il serait possible de se poser la question suivante : la révolution est elle l’aboutissement d’un processus ou le commencement. Depuis le XIXème siècle, la révolution est vue comme le commencement d’un processus : est ce si sûr ?
3. Université d’été du NPA à Port-Leucate : l’unité sur le front social en passe d’exister ?, 4 septembre 2010, 10:37, par Copas
On s’est mal compris là.
Pour moi la dégénérescence du système soviétique ne vient pas spécialement d’un problème avant-gardiste, sauf sur les bordures, mais justement par ce qu’un phénomène bureaucratique a à voir avec le système bourgeois.
De ce point de vue la nomenclaturisation de la sociale-démocratie quelque années avant 1914 et accentuée pendant des dizaines d’années jusqu’à coupure définitives des liens avec le mouvement ouvrier (en France c’est il y a une trentaine d’années) ressort de ce phénomène.
Parler de voie parlementaire en opposition à l’avant-gardisme me semble confusionniste, car c’est au fond en partie la même démarche.
Sur l’échec des révolutions , il n’y en a pas eu beaucoup, elles se sont toutes faites dans des sociétés arriérées du point de vue des modes de production, trainant des modes de production antérieurs au mode de production capitaliste et avec des bourgeoisies faibles.
Les circonstances et les armes des révolutionnaires dans ces types de société ont été limitées , les choix n’existaient que très peu, la part de l’avant-gardisme n’existe quasiment pas dans les déviations, alors que le poids des circonstances est gigantesque et surtout de la lutte des classes concrète et réelle.
Pour ce qui est de la "voie parlementaire" c’est simple, elle n’existe pas, nulle part. J’utilise les guillemets car c’est bien de systèmes électoraux tout à fait particuliers et limités qui existent partout dans le monde, on parle donc du réel.
A chaque fois qu’il y a eu une ébauche de "voie parlementaire", sauf pour l’instant l’hypothèse vénézuelienne (mais ça demeure un état capitaliste et les questions essentielles de l’affrontement avec la bourgeoisie sont devant et non derrière), les gouvernants de gauche ont fini par cogner sur la classe populaire pour être remplacé, le travail fait, par la droite, où si le travail n’était pas fait, par le fascisme et les bottes.
C’est que le processus beaucoup plus massif là d’une forme d’avant-gardisme profondément nomenclaturisé à cœur est beaucoup plus effective dans le PS, et d’autres que dans le léninisme.
Il suffit d’écouter des dirigeants du PS (pour la France, ailleurs il y a les mêmes travers infantiles) pour comprendre quel type de relations ils nouent avec le "peuple".
Pour répondre au capitalisme et ses avortons du nomenclaturisme , il nous faudra + d’organisation et non moins, et une conception moins féodale des attachements organisationnels.
La conception révolutionnaire d’être un courant dans le mouvement ouvrier, un courant qui essaye de convaincre de la nécessité du socialisme, des chemins pour y arriver, et qui travaille à développer les organisations susceptibles d’être les outils de renversement du capitalisme et de pouvoir d’une classe , me semble être la bonne, des outils de lutte qui permettent un apprentissage dans la bataille commune de la gestion des affaires par la classe elle-même, qui permettent une évolution politique des points de vue dans un cadre commun.
Ce qui manque maintenant c’est effectivement un parti pour le pouvoir des travailleurs et de la classe populaire (aïe ce n’est pas un sigle...) et autre manque terrible, l’absence de cadre commun organisationnel de masse non nomenclaturisé qui réunisse tous les courants et les individus.
Un parti (ou des...) et
..... surtout beaucoup un cadre commun organisationnel non nomenclaturisé mais qui soit unitaire et de masse pour les petites et grandes batailles.
Cette absence d’une grande organisation de masse commune qui permette des évolutions des points de vue des travailleurs en son sein suivant les nécessités des combats et de la vie solidaire est cruelle et bloque toute possibilité de passage au socialisme.
Actuellement le plus gros blocage de notre société vient de l’absence de ce que les soviets avaient d’universel avant d’être barrés par un autre pouvoir : des cadres communs de bataille qui permettent à tout le monde d’y être et d’évoluer en fonction de la diversité des bataille et leurs évolutions. Ce cadre organisationnel de masse, unitaire , non bureaucratisé, rend fluides les batailles idéologiques en son sein.
Actuellement dans les organisations les plus massives, syndicats par exemple, chacun agit comme une féodalité, en concurrence avec d’autres pour le plus grand bienfait interne de la nomenclatura qui dirige. Ce sont les conceptions du syndicat-courant qui prévalent , les micro-phases unitaires étant des alliances incontrôlables par la base et à chaque fois sabordées par une direction ou une autre qui aura une emprise suffisante hiérarchique sur son propre bantoustan pour saborder sans trop en payer le prix.
Tour à tour, de FO à la CFDT, jusqu’à la CGT, des cadres de bataille en commun ont été sabordés sans qu’on puisse réellement avancer et sans que les masses de travailleurs inféodés à l’une de ces directions bureaucratiques rompent completement (ou même partiellement).
Donc il y a là une reconstruction à opérer qui n’est pas simple.
Et ce sont des questions éminemment politiques qui devraient être mieux pensées par un parti pour le pouvoir des travailleurs. Le NPA par moments tutoie ces questions sans vraiment se décider (ça se sent aux cris d’orfraie de la direction CGT ou CFDT là dessus), sans en traiter le versant organisationnel .
2. Université d’été du NPA à Port-Leucate : l’unité sur le front social en passe d’exister ?, 6 septembre 2010, 14:58
c’est qui/quoi Gauche2Gauche ?
hébergé chez le monde ??