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Université de Toulouse 2 : Fillon mal informé ?
Publie le mercredi 22 avril 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Ce matin, sur France Inter, le Premier ministre affirmait que le président de l’Université Toulouse le Mirail avait été séquestré et que des documents avaient été volés par des étudiants.
Le président Filâtre – dont le fantasme est d’être séquestré, ce qui ferait de lui un héros – ne l’a pas été, mais il s’est réfugié à la Préfecture et a souhaité que les forces de l’ordre interviennent sur le campus. Les étudiants n’ont pas volé de documents : ils les ont photocopiés puis rendus. Les responsables syndicaux Snesup et CGT sortent grandis de cet épisode de tension, tandis que les dirigeants de l’université, élus CFDT et "apolitiques" ont montré leur incapacité à faire face à la crise et, plus simplement, à assumer une position face à la LRU et à la réforme sur le statut des universitaires et à s’y tenir.
Ci-dessous un point d’info Snesup rédigé par le secrétaire de section :
"Un petit point sur la situation. Après les événements de la journée d’hier, le Président s’est réfugié à la Préfecture pour obtenir l’intervention de la Police pour dégager le bâtiment de l’administration centrale. Devant la situation, nous avons proposé aux étudiants une réunion commune cet après-midi (FSU, CGT, et quelques collègues) pour discuter avec eux de la situation. Il est vite apparu que les étudiants ne souhaitaient absolument pas la confrontation avec les forces de l’ordre. Nous avons réussi à les convaincre de quitter les lieux avant l’arrivée de la police, ce qu’ils ont fait finalement à 16h en rendant sous nos yeux les dossiers confisqués aux agents de sécurité qui étaient à l’entrée. Petite précision, ce que cherchaient les étudiants dans ces dossiers étaient des preuves d’un engagement de partenariat public privé et de privatisation de l’université. Il n’y a eu aucune violence ni hier ni aujourd’hui, et, finalement, très peu de dégâts.
Quelques remarques :
Comment se fait-il que le dialogue des seules FSU (SNESUP, SNASUB) et CGT aient permis de convaincre les étudiants de quitter les lieux alors que la seule proposition de discussion que leur offrait les staff présidentiel était l’évacuation par la police ?
Comment se fait-il que la seule manifestation du VP CEVU au cours des événements soit un coup de fil qu’il m’a adressé pour savoir si les étudiants avaient bien quitté les lieux ?
Comment expliquer que le Président qui a toujours annoncé son désir de dialogue, ait dès le début du blocage, demandé au Préfet d’envoyer les forces de l’ordre ( de source tout à fait fiable) ? que, jusqu’à aujourd’hui, si elles ne sont pas intervenues, c’est uniquement parce que le préfet ne voulait pas compte tenus des risques du quartier ?
Nous ne justifions pas l’attitude des étudiants hier, mais il faut remettre les choses à leur juste niveau, la "destitution" du président n’était que symbolique. Il ne restait, au mieux, qu’une vingtaine d’étudiants dans la salle du conseil aujourd’hui et leur projet, en fin de compte, se limitait à occuper cette salle. Ils ont clairement fait savoir que les personnels pouvaient rejoindre leur bureau dès aujourd’hui.
Il apparaît très clairement que le président n’a su à aucun moment gérer une crise qu’il a subie de bout en bout ; que, s’étant fait élire, malgré ses dénégations, par une majorité composée sur la volonté d’en finir avec le blocages, il a dû donner des gages à cette majorité ; que dans l’incapacité de gérer le blocage le plus long de l’histoire du Mirail parce que ne permettant pas réellement les conditions du dialogue avec les étudiants, il a voulu compenser l’incapacité au dialogue par la manière forte sans se soucier des conséquences désastreuses que l’intervention de la police aurait eue sur l’ensemble de la communauté universitaire (on le voit dans la quasi totalité des universités où ça s’est produit). Il apparaît aussi clairement que la seule force de dialogue reste la FSU et, en l’occurrence, la CGT, et que si nous n’avions pas été là, tout était mis en place pour que les possibilités de dialogue soient bloquées pour de nombreuses années.
Nous n’avons pas fait cela pour porter secours au président, nous avons fait cela parce que nous sommes des organisations syndicales responsables et que, quelles que soient les divergences que l’on peut avoir avec les formes de lutte qu’on choisies les étudiants, ce sont avant tout NOS étudiants et pas nos ennemis, que les véritables adversaires, ce sont la ministre et le gouvernement qui détruisent l’université bien plus sûrement que la destitution symbolique d’un président, et les syndicats qui, en cautionnant des réformes inacceptables, poussent à la radicalisation, qui risque de devenir rapidement incontrôlable. Enfin, le principal ennemi n’est-il pas un gouvernement qui détruit systématiquement les services publiques pour alimenter les appétits marchands d’un système qui a fait la preuve de sa nocivité à travers la crise qu’il a provoquée et qui va laisser des centaines de milliers de gens sans emplois ?"
Messages
1. Université de Toulouse 2 : Fillon mal informé ?, 23 avril 2009, 00:33, par Mérouge
Vous devriez vérifier vos infos et interroger les intéressés, au lieu de reprendre en copier-coller ce compte rendu syndical qui n’est qu’une joli manipulation électoraliste.Tout ça est cousu de fil blanc : ce sont les étudiants qui ont choisi de se retirer et ils n’ont pas eu besoin de la médiation des organisations syndicales. Nous n’avons pas de leçons à recevoir et encore moins d’aide à attendre de ceux (UNEF et Snesup en particulier) qui nous ont laissés tomber lors du mouvement anti LRU de décembre 2007. Le scénario de l’intervention des flics est bidon. il a été monté de toutes pièces par le représentant du Snesup pour se mettre en scène comme le chevalier sans peur et sans reproche et redorer le blason de son syndicat auprès des étudiants, dont il condamne régulièrement les modalités d’action (piquets de grève, blocages économiques etc...) en profitant au besoin des opportunités qu’elles offrent. Nous n’avons pas beaucoup vu les représentants de ce syndicat dans la lutte depuis un mois ! Misaient -ils sur un essoufflement du mouvement avant les vacances de Pâques ? Voyant que le mouvement ne faiblit pas, il s’agit à nouveau de surfer sur cette mobilisation imprévue, au cas ou, pour n’en pas perdre une miette. Le rédacteur de ce communiqué est coutumier de cette démagogie. Combine honteuse et pitoyable ! Les étudiants en lutte ne sont pas dupes de ces manipulations. Que ces syndicats vendus au gouvernement et qui appliquent la loi LRU depuis 2007 viennent donc tenir les piquets de grève avec nous s’ils veulent s’amender de leurs trahisons passées... et à venir.
1. Université de Toulouse 2 : Fillon mal informé ?, 23 avril 2009, 08:48, par clara
Les personnels (BIATOS et non BIATOS) en lutte ne sont pas dupes non plus.