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Uranium, Niger, AREVA, Touareg : Appel au Rassemblement DU 20/12 (+video TOUMAST)
Publie le dimanche 7 décembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
APPEL A UN RASSEMBLEMENT
devant le siège de la société AREVA à Paris
Non à l’arrogance d’AREVA !
Dignité pour le peuple Touareg !

Mine d’uranium au Niger http://www.dissident-media.org/infonucleaire
Le 21 octobre 2008 le Medef organisait à Paris, un colloque sur « la sécurité économique », auquel participait le ministre français de l’intérieur, Mme Alliot-Marie.
Au cours de ce colloque, M. Thierry d’Arbonneau, responsable de la sécurité d’Areva au Niger, s’en prend violemment à la communauté touarègue de ce pays en déclarant : « L’État français ferait mieux, [...] de donner aux autorités nigériennes les moyens de mater la rébellion des Touaregs », « ces hommes en bleu qui font rêver les hommes et chavirer le coeur des femmes mais ne sont qu’une illusion… ».
Ces propos ont été rapportés par le journal « Le canard enchaîné », dans son édition du 5/11/2008. Cette déclaration qui exprime toute l’arrogance et le mépris avec lesquels la firme Areva traite la communauté touarègue, est irresponsable et dangereuse. Elle nie l’existence même du peuple touareg et le cas échéant, incite à son extermination.
Le Congrès Mondial Amazigh et l’ensemble des organisations signataires de cet appel sont indignés par ces propos d’une extrême gravité et tiennent à dénoncer fermement ces attaques verbales contre un peuple paisible et pacifique.
Notre indignation est d’autant plus vive que la déclaration de M. d’Arbonneau vise un peuple déjà fortement menacé et qu’elle fait croire que l’usage de la force pourrait être la solution pour résoudre les problèmes au Niger. Les propos de M. Thierry d’Arbonneau n’ont été ni démentis par leur auteur ni désavoués par un quelconque responsable d’Areva ou du gouvernement français. Ils correspondraient donc à la position officielle de la firme Areva et de l’Etat français tant que ces institutions conservent leur mutisme.
La société AREVA, leader mondial du nucléaire, exploite l’uranium dans les régions touarègues du nord du Niger depuis une quarantaine d’années et en a même eu le monopole durant ces décennies, et elle s’apprête à démarrer l’exploitation d’un nouveau gisement à Imouraren, présenté comme un des plus grands au monde. La communauté touarègue du Niger qui ne fait que réclamer légitimement une partie des revenus générés par l’exploitation de l’uranium extrait sur son sol, n’a jamais reçu d’autre réponse que la répression, jusqu’aux crimes à grande échelle perpétrés par les Forces Armées Nigériennes. De son côté, la société Areva pollue gravement l’environnement vital des populations locales (notamment l’eau et les pâturages). Tout cela menace très sérieusement la survie du peuple Touareg.
En conséquence, nous Congrès Mondial Amazigh, associations touarègues et amazighes, organisations de défense des droits humains, amis et sympathisants du peuple Touareg, réclamons :
– une clarification de la position officielle de la direction d’Areva au sujet de la déclaration de M.Thierry d’Arbonneau,
– une réponse de la direction d’Areva concernant les légitimes revendications de la communauté touarègue du Niger,
– une mise au point publique du gouvernement français pour désavouer les propos du représentant d’Areva, tenus en présence d’un membre du gouvernement, et affirmer sans ambiguïté que la France ne pourrait être impliquée dans les violences contre les Touaregs,
– la clarification de la nature de la coopération que la France entend mener au Niger, notamment dans les territoires Touaregs.
D’une manière générale, nous appelons au respect des intérêts et de la dignité de la communauté touarègue au Niger afin qu’elle ne fasse pas les frais de marchandages entre le Groupe Areva et l’État nigérien dans leurs négociations sur les conditions d’exploitation de l’uranium.
Nous appelons à une véritable concertation avec la société civile sur les enjeux de développement durable notamment les conséquences de l’extraction de l’uranium sur la contamination de l’environnement (les personnes, l’eau, les pâturages) et de manière générale les menaces qui pèsent sur la vie des populations de cette région.
Nous appelons les associations amazighes, les organisations de défense des droits de l’Homme, les amis et sympathisants du peuple amazigh, à se mobiliser autour de la diaspora touarègue en France pour dire non au mépris et à l’injustice que subissent les Touaregs.
Nous alertons également l’opinion publique française et internationale sur le drame de la dépossession des Touaregs des richesses de leur sol et sous-sol au mépris du droit international et les graves conséquences écologiques de l’exploitation de l’uranium dont ils sont les premières victimes.
Tous au rassemblement devant le siège de la société Areva
Samedi 20 décembre 2008 à 14h. au 33, rue La Fayette, 75009 Paris Métro : Le Peletier Pour dire :
– Non à l’arrogance !
– Non au mépris et à l’injustice !
– Non au silence du gouvernement français sur la question touarègue au Niger !
– Oui à la liberté, à la dignité et à la justice pour le peuple Touareg !
Signataires de l’Appe l :
– Congrès Mondial Amazigh, contact : congres.mondial.amazigh@wanadoo.frCet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
– Temoust – Survie Touarègue, contact : temoust@hotmail.comCet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir - Alhak-nakal (association de défense des droits du peuple autochtone de l’Aïr, Arlit, Niger)
– Menschenrechte 3000 e.V. (Droits de l’homme), Freiburg, Allemagne
Voir les vidéos de Musiciens rebelles Touaregs :
http://internationalnews.over-blog.com/article-25511994.html
Messages
1. Uranium, Niger, AREVA, Touareg : Appel au Rassemblement DU 20/12 (+video TOUMAST) , 10 juillet 2009, 14:57, par Zino
La French Africa Par : Y.Mérabet
L’actuelle crise Franco-nigériane dévoile que le problème du Sahara Occidental est lié purement et simplement une affaire d’uranium. Le feu roi Hassan II du Maroc en savait plus.
C’était déjà, au début de l’année 1981, que le spécial uranium de la Gazette Nucléaire (N° 41/42) révélait une lettre d’un conseiller de la CEE en Afrique qui montrait l’état d’ignorance quasi complet du président du Niger de l’époque sur les causes de la crise du marché de l’uranium et donc de la baisse de la rente versée à l’État nigérien. De cette ignorance, les dirigeants nigériens sont en grande partie responsables, pour ne pas s’être donné les moyens de contrôler le marché de cette substance et même de ne pas s’avoir son utilisation et maitriser sa destination. Mais cette ignorance était voulue et bien acceptée par les responsables français. En témoigne le compte rendu de la déclaration de M. Taranger, ex-directeur de production du CEA (Centre de l’Energie Atomique), à la rencontre internationale des producteurs d’uranium, à Paris, les 20 et 21 avril 1968, rencontre qui devait aboutir à la création du Cartel de l’Uranium.
Au sujet de l’attribution des quotas pour la France, « M. Taranger, parlant pour URANEX, dit : « (...) Les officiels nigériens ont écrit aux autorités françaises pour obtenir une capacité de production supplémentaire d’uranium nigérien de 1.000 tonnes par an à partir de 1974. Les Français ont accepté avec regret, mais vont essayer de reporter d’un an la mise en production pour des motifs techniques. » Puis, constatant un certain nombre de désaccords entre producteurs d’uranium (résolus par la suite), « M. Taranger hésitait à accepter la poursuite de nouvelles rencontres (... entre producteurs d¹uranium), signalant qu’il y avait un danger de voir le nombre des parties prenantes proliférer. Jusqu’ici, les Français avaient réussi à exclure les représentants du Niger et du Gabon, mais il n’était pas certain que cette position pourrait être maintenue ». Par la suite, le Cartel est ancré, les productions du Niger et du Gabon apparurent sous la dénomination de « French Africa » dans les documents internes de cette organisation. Dans le même temps, le gouvernement français a eu une politique militaire réaliste : il concentre ses efforts sur les forces d’intervention extérieures destinées à protéger les zones d’approvisionnement africaines.
Le Niger, où se trouve l’essentiel de des intérêts miniers français, est doté d’une armée de 3500 hommes : 2800 dans l’armée de terre, 400 déguisés sous forme de coopérants techniques pouvant rejoindre les casernes à tout moment, 120 dans l’armée de l’air (8 avions de chasse et 6 hélicoptères pour la surveillance), sans char. Trois puissants voisins à surveiller qui peuvent rendre amères les relations passionnelles entre le Gouvernent Nigérien et la France : la Libye, dont les ambitions territoriales sont connues, dispose d’une grande armée ; le Nigéria, qui lorgne aussi vers le Niger, a la plus grande armée d’Afrique ; l’Algérie, leadership du continent africain et qui trace son axe de développement vers l’Afrique noire par le Niger.
Il s’agit pour la France de protéger non seulement le Niger ou elle puise l’essentiel de ses ressources énergétiques, mais aussi d’espionner les pays qui l’entourent, afin de détecter toute menace de déstabilisation qui pourrait avoir des effets communicatifs et nuisibles aux intérêts politico-économiques français. D’autre part, l’expansion des programmes nucléaires nécessitera l’exploitation d’un nombre de plus en plus grand de gisements. Il est donc nécessaire de protéger les découvertes minières des diverses sociétés françaises : ainsi en est-il des intérêts des producteurs au Sahara occidental et au Maroc, aux zones de prospection de Total, PUK en Mauritanie, de celles de la COGEMA au Mali et en Guinée, des intérêts définis au Niger, au Tchad, au Sénégal, au Zaïre, en Centrafrique ou même en Angola, le champ à couvrir par les avions de reconnaissance et de combat de l’armée française est vaste. Et il ne s’agit pas seulement de préserver ces intérêts pour le long terme, mais surtout, peut-être, d’organiser la production. Les découvertes existantes et potentielles étant largement supérieures aux besoins de la consommation, il faut limiter le rythme d’ouverture de nouvelles mines, malgré les pressions des insouciants responsables des pays possesseurs de gisements africains. Les documents internes du « Cartel de l’Uranium » narrent par le menu quels artifices les responsables français ont dû employer pour limiter la production du Niger. Mais aujourd’hui, plutôt que de perdre ces intérêts dans les nouveaux gisements en cours d’ouverture dans ces pays (la concurrence est vive avec les autres sociétés européennes et surtout américaines et japonaises), la COGEMA a dû se résoudre à prendre de nouvelles et fortes participations dans les futures exploitations, opérant par manque de capitaux ces possibilités de diversification en direction d’autres pays. Il fut difficile au gouvernement de faire revenir l’empereur Bokassa sur sa volonté de confier les intérêts miniers français dans l’uranium centrafricain à une société étrangère, tout en repoussant d’année en année la mise en exploitation du principal gisement... On connaît aussi les demandes réitérées du Mali pour la mise en valeur des gisements découverts par la COGEMA sur son propre sol. Mais la palme d’or revient au roi Hassan II qui joue alternativement Américains et Français (et même parfois les Soviétiques) pour l’exploitation de l’uranium contenu dans les phosphates, en échange d’un appui diplomatique et militaire dans la guerre qu’il mène au Sahara occidental, son fils suit ses traces.
Des clauses contractuelles favorisant les compagnies françaises Les accords portant sur l’exploitation de l’uranium dans le tiers monde ont ceci de commun :
- aucun retour financier minimum dans le pays hôte ;
- aucun contrôle du pays hôte sur le développement de l’exploitation (rythme d’exploitation des mines, clients) ;
- pas de liens avec le reste de l’économie du pays hôte ;
- absence de contrôle sur les effets sanitaires et écologiques de l’extraction et du traitement du minerai.(lire article Y.Mérabet ‘Le Quotidien d’Oran’ du 07/10/2008).
Au Gabon, un des derniers accords de recherche et d’exploitation qui a été signé (permis de Boué entre l’État gabonais, la COGEMA et Union Carbide Corporation), l’opérateur a eu des facilités inouïes :
- exonération de taxe pendant 7 ans ;
- droits de douane et redevance limités à 50% de la production ;
- 10% de participation dans le projet pour le gouvernement, etc.
Cet accord est semblable à celui conclu pour l’exploitation du gisement de Mounana avec la CFMU et la COGEMA. Mais c’est à l’État gabonais d’investir pour la construction du chemin de fer, « le transgabonais », qui permettra d’apporter les matières premières nécessaires à l’exploitation et au traitement du minerai, une manière néo-colonialiste d’endetter l’Afrique.
Au Niger, les clauses communes aux différents contrats d’exploitation sont :
- les compagnies payent toutes les dépenses de recherche, mais le gouvernement doit payer au pourcentage de sa participation (de 30 à 50% suivant les cas) les dépenses de développement et d’exploitation, soit cash, soit en empruntant aux compagnies intéressées. En retour il dispose du même pourcentage de l’uranium produit, dont les acheteurs fixent le prix et ne sont autres, en général, que les compagnies impliquées dans l’exploitation (La Lybie semble s’immiscer dans ces genres de transactions louches) ;
- enfin, il existe une clause qu’en général les pays du tiers monde refusent d’accepter lors de la négociation de leurs contrats, qui garantit aux compagnies minières qu’au cas où d’autres compagnies devraient recevoir des clauses plus favorables dans le futur, celles-ci s’appliqueraient aux contrats précédemment conclus. La COGEMA, première sur le terrain, dispose quant à elle de la « clause de la compagnie la plus favorisée ».
Un endettement forcé
Le Niger s’est engagé dans un développement de plus en plus soumis aux fluctuations des cours de l’uranium, avec un endettement croissant pour financer l’exploitation de cette matière et des investissements des installations.
- remboursement de ses primes de participation dans l’exploitation ;
- emprunt de 700 millions (35 milliards de francs CFA, en 1980) pour la construction du chemin de fer qui relie Cotonou à Arlit, etc.
- achat d’un avion Boeing 737 pour transporter l’uranium vers l’Europe (14 millions de dollars) ;
- construction d’une centrale thermique au charbon près d’Arlit, pour approvisionner la cité minière et les unités de production en énergie ;
- et, en projet, construction d’un aéroport international et d’une base militaire en liaison avec l’ouverture de la SMTT, où la COGEMA détient 50 % des parts ; etc.
L’essentiel des matières premières nécessaires à l’extraction de l’uranium est importé. Par exemple, le soufre pour la fabrication de l’acide sulfurique, solvant de l’uranium, vient du gisement de Lacq en France. Pour produire une tonne d’uranium, 30 tonnes de matériaux divers sont ainsi importées, ce qui nécessite un va-et-vient de camions sur un trajet long de 1.700 km ! Dépendance voulue par la COGEMA, qui s’est longtemps opposée au projet nigérien d’exploitation d’un gisement charbonnier et à la construction d’une centrale thermique adjacente pour alimenter la cité minière d’Arlit, préférant les importations de fuel qui pèsent si lourdement sur les économies du tiers monde. préserver ces intérêts pour le long terme, mais surtout, peut-être, d’organiser la production. La COGEMA a un contrat d’approvisionnement de 1.000 tonnes par an à partir de l’Afrique du Sud, en échange duquel elle investit dans le développement des mines d’uranium de ce pays. D’autre part, ce sont de très grandes quantités de ‘boue jaune’ qui arrivent en France en provenance d’Afrique pour y être transformées et enrichies pour obtenir du ‘Plutonium’ avant d’être réexportées vers tous les coins du monde l’Europe ; Inde, Israël, Pakistan, Afrique du Sud, Corée du Nord, Chine, Iran, Egypte et, dit-on aussi vers l’U.R.S.S. Faudra-t-il continuer à l’Afrique de développer une activité économique prohibée. La prochaine décennie au Moins : 70% de la production sont concentrés dans cinq pays africains, l’Afrique du Sud, les États-Unis, le Canada, I’Australie, dont 52% entre la Namibie, le Niger, le Gabon et, l’Algérie, le Maroc et le Sahara Occidental pour l’uranium à base de phosphates. Et il faut entre dix et quinze ans pour réaliser la mise en production de nouvelles installations d’extraction et de traitement de minerai d’uranium sur des gisements repérés. La seule exception concerne le Maroc, où l’on pourrait extraire dans un délai de quelques années un important tonnage d’uranium à partir de phosphates, car il s’est préparé de bonheur avec l’aide de la France. Le gouvernement français serait contraint de poursuivre la livraison d’armes au Maroc pour sa guerre au Sahara occidental tout en rejetant les résolutions de l’ONU pour son autodétermination en échange de l’uranium hautement stratégique contenu dans ses phosphates. Le feu roi Hassan s’en est déjà assuré. Le 1er juin, lors d’une conférence de presse, parlant de Mitterrand, il déclarait : « Il n’y a pas à craindre qu’il arrête les ventes d’armes. La France honorera ses engagements. (...) Nous lui fournissons l’uranium extrait des phosphates. La France construit des centrales nucléaires.. nous fournissons de l’uranium à partir des phosphates, la France construira des centrales nucléaire à ceux qu’ils en veut et les approvisionnent en ‘plutonium. »
Enfin, la France maintient toujours de fortes pressions économiques et militaires sur les pays d’Afrique, pour continuer à exploiter les mines africaines et exporter centrales et plutonium des pays comme la Corée du Sud (contrat de 13,7 milliards de F, rien que pour l’uranium !), Israël, le Pakistan et l’Inde. Serait-ce là les nouvelles relations Nord-Sud ?
Conclusion
Continuer la politique nucléaire française en Afrique ressemblerait au choix du tout pétrole en Algérie... Elle impliquerait aussi le risque, en cas de déstabilisation du Niger, de retomber sous la domination d’un Cartel de multinationales plus modérés pour l’approvisionnement en uranium ou de tomber sous le couplet d’une OPEP africaine de l’uranium.
Expert en énergie
Algerian Society For International Relations
Lire le Quotidien d’Oran du06/07/2009