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La victoire du peuple libanais est universelle !
La victoire évidente de la Résistance libanaise, sa mise en échec de l’agression israélo-américaine, est d’abord celle de l’unité nationale du peuple libanais. Certes, les combattants du Hezbollah chiite ont supporté l’essentiel du poids de la lutte armée. Il n’en est pas moins remarquable que, malgré les bombardements, les destructions et les massacres barbares que le Liban et son peuple héroïque ont subi, des communistes jusqu’aux patriotes de sensibilité chrétienne, la grande majorité du peuple libanais ait résisté et soutenu la résistance armée. Les impérialistes qui avaient misé sur la division communautariste de la nation libanaise, ont vu leurs calculs échouer. Deux responsables politiques libanais, le premier ministre Fouad Siniora et le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah ont été les principaux artisans de cette unité nationale, avec le soutien du Parti Communiste Libanais et de son secrétaire général Khaled Haddadeh .
Avec la trêve actuelle et l’arrêt des bombardements, il est souhaitable que cette unité nationale soit préservée. C’est l’intérêt du peuple libanais, c’est aussi celui des peuples du monde y compris du peuple israélien dont il convient de saluer la minorité courageuse et lucide qui s’est opposée à cette sale guerre. Déjà, les agents des Etats-Unis et de leurs alliés au Liban, ou encore certains politiciens à la vision politique sectaire ou manipulée, travaillent à remettre en cause cette solidarité nationale libanaise.
Le vrai motif de cette guerre d’agression était, comme en Irak ou à travers le blocus de Gaza, la mise en pratique du plan de l’impérialisme américain visant à imposer son objectif stratégique : la création d’un nouveau Moyen-Orient. Celui-ci serait notamment fondé sur l’abrogation de l’accord Sykes-Picot et sur la création d’entités régionales concurrentes, sur des bases étroitement ethniques ou religieuses et qui se combattraient au profit de la plus puissante d’entre-elles, l’Etat d’Israël et de son complice américain.
A ce sujet, le responsable du PC libanais a déclaré : « Je crois que ce plan a connu des revers en Irak et, maintenant, surtout au Liban et en Palestine. Nous croyons qu’un "nouveau Moyen Orient" naîtra des souffrances des peuples libanais et palestinien, mais qu’il s’agira d’un Moyen Orient qui s’opposera et résistera au plan que les États-Unis veulent imposer par le feu et par le sang, par les occupations et par les invasions. »
Cette volonté des dirigeants US de construire un nouveau Moyen-Orient à sa botte, conforme à sa voracité pétrolière, à ses intérêts économiques, politiques et stratégiques, s’inscrit dans la démarche globale de l’impérialisme américain, dans sa politique d’agressions et de guerres préventives, cyniquement annoncée. La résistance du peuple libanais est exemplaire. Elle s’inscrit dans la lutte anti-impérialiste de l’ensemble des peuples du monde qui cherchent actuellement à se coordonner, à s’organiser et à s’unir contre leur ennemi commun.
De même que l’actuelle résistance des peuples latino-américains, sous la conduite notamment de Fidel Castro et de Chavez, la lutte contre l’Europe supranationale, néo-libérale et atlantiste est également partie intégrante de ce combat pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour la paix mondiale, la liberté, la démocratie et le progrès social. Toutes ces luttes sont liées intimement et leurs convergences portent en elles la perspective de la défaite des impérialistes.
En une autre époque, les anti-impérialistes auraient envoyé des brigades internationales soutenir le peuple libanais afin de contrebalancer la complicité des gouvernements européens et leur passivité devant les massacres israéliens. On peut regretter que les conditions objectives actuelles ne le permettent pas. Cela doit nous encourager à nous opposer davantage encore à ces gouvernements et à leurs attitudes sans principe. La majorité des Français, nous en sommes persuadés, n’approuve pas le comportement du Président de la République, qui se montre plus préoccupé par son obsession inique de faire désarmer la Résistance libanaise que par la nécessité, pour notre pays, de la soutenir et de combattre résolument pour une juste solution du problème palestinien. La France, selon nous, doit avoir une politique totalement indépendante de celle de l’impérialisme américain. Cela implique son retrait de l’OTAN ainsi que la reconquête totale de sa souveraineté populaire et nationale.
Claude Beaulieu. Le 17 août 2006.
Messages
1. > VICTOIRE DU PEUPLE LIBANAIS, 18 août 2006, 11:20
Les voies du nationalisme théorique sont impénétrables, ou plutôt fort compénétrées, de par leurs origines historiques.
Je reste songeur devant les projections que font sur la situation au Liban et plus généralement sur toute la région ceux qui ont été nourris, selon, au biberon du bolchévisme national ou du républicanisme dont Chirac enfile pour la circonstance les oripeaux gaullistes... Ces assimilations caricaturales et fort ignorantes des réalités historiques et de la géopolitique régionale en viennent à caractériser comme "résistance nationale", voire comme "résistance socialiste" celle qu’a conduite Nasralah et son groupe sur la base de la défaite du pan-nationalisme arabe (Nasser, Khadafi, Sadam en partie) et le témoin passé à l’internationalisme à base confessionnelle islamique.
Qu’est-ce que le "peuple libanais" ? Qu’est-ce que son "unité nationale" ? Quelles sont leurs perspectives et que peut-on en attendre ? Je ne prétends pas répondre à ces questions, mais simplement les poser et suggérer qu’on y réfléchisse deux fois, particulièrement à gauche, avant de crier à la "victoire du peuple libanais" de façon aussi légère.
Je vois bien que l’heure n’est pas à penser dans la dentelle, mais des victoires qui se traduisent par de tels bilans humains, et leur disproportion, par une situation de trêve aussi fragile dont la durée ne tient qu’en attendant une relance de la guerre du seul fait d’une présence internationale dite d’interposition, il me semble qu’on devrait faire preuve d’un peu plus de retenue, de pudeur, et de sérieux.
Soit l’on raisonne en terme de peuples, nations..., et l’on s’exprime dans l’émotion, auquel cas les morts du peuple libanis semblent compter fort peu dans ces cris de victoire, soit l’on adopte une attitude plus sérieuse, peut-être plus "froide" mais aussi plus respectueuse des réalités géopolitiques, des faits et perspectives à terme, et l’on s’apercevra de la courte vue d’une telle grille de lecture.
« ...A nos amis socialistes qui souhaitent se battre avec nous pour la fraternité et la liberté, nous leur disons que si c’est pour nous dire que, “la religion est l’opium du peuple”, ce n’est pas la peine qu’ils viennent... » Hassan Nasrallah
1. > VICTOIRE DU PEUPLE LIBANAIS, 18 août 2006, 12:32
Ce texte n’engage peut-être son auteur, Claude Beaulieu, qu’à titre personnel. Il est néanmoins utile, pour comprendre sur quoi repose son point de vue, de savoir qu’il est un des responsables du Comité Valmy, Académie gaulliste.