Accueil > Vendredi 12/01 : Rencontre échange autour du film

Vendredi 12/01 : Rencontre échange autour du film

Publie le mardi 9 janvier 2007 par Open-Publishing

Croissance : un moteur qui s’emballe !

Travail, écologie, changement climatique, énergie, bio diversité...

et si l’on réfléchissait à de nouvelles pratiques ?

LE CRIC et CONSOM’SOLIDAIRE

ont le plaisir de vous inviter à une rencontre échange autour du film :

"LES OBJECTEURS DE CROISSANCE"

Vendredi 12 Janvier à 19h30 en ouverture du Forum Social Local d’Ivry

à la Maison de la Citoyenneté 25 rue Jean-Jacques Rousseau

(M° Mairie d’Ivry, RER Ivry, bus 325, 323, 125, 180 - À côté du centre commercial Ivry Grand Ciel)

Un film Airelles Vidéo réalisé par Hélène Lioult, écrit avec Hervé René Martin, produit par Marielle Gros

"Claire et Hervé jouent au jeu de l’autruche qui déclenche des rencontres avec ceux qui questionnent les discours dominants et résistent à l’emprise de la croissance économique infinie. Ce sont : un professeur d’économie dissident, un sage venu du désert que la fertilité enchante, des consommateurs et des agriculteurs qui s’organisent localement, des enfants dans une école qui s’intéressent aux Indiens, les élus de deux communes qui résistent au néolibéralisme, les marcheurs, objecteurs de croissance. Le jeu est une représentation de l’homme et de la Terre. Le retour à la case départ invite le spectateur à remettre en question la marchandisation du monde." Film avec Serge Latouche (économiste), Pierre Rabhi (paysan-poète), Jean Marotta (instituteur), Denise et Daniel Vuillon (agriculteurs, AMAPs), André Aschieri (maire), Michaël Latz (maire), François Schneider (chercheur en écologie)

Télécharger l’invitation :

Notre contribution au débat :

Critique de la Croissance et Alternatives sociales (par le CRIC et Consom’Solidaire)

Les dégradations écologiques à l’échelle planétaire ajoutée à la marchandisation de toutes les ressources naturelles menacent sérieusement les conditions de vie présente et future. Dans le même temps, de nombreuses dégradations sociales atteignent toutes les populations à commencer par les plus fragiles et les pauvres. Ces constats et la disparition des ressources pétrolières nous amènent à réfléchir à notre modèle développement. La Terre et ses habitants sont malmenés au-delà du raisonnable, il faudrait trois planètes pour satisfaire la boulimie d’un mode de vie planétaire à la française, et douze si la Terre ne supportait que des américains. Dans ce contexte, les arguments de la décroissance interpellent et le développement durable, récupéré par les pollueurs eux-mêmes, montre ses limites.

La croissance n’est pas partagée par tous, notre modèle de développement est devenu insoutenable ! Le nouveau défi à relever pour nos sociétés est de partager les richesses et d’aborder le débat essentiel pour la survie de la planète et de l’humanité. La gravité de la situation nécessite de repenser le devenir écologique de la planète et son équilibre social. Le dogme du progrès entraîne inévitablement la disparition de la démocratie (l’exemple des OGM nous le rappelle) et l’on assiste à une « fuite en avant » depuis le protocole de Kyoto, l’agenda 21 et le sommet de Johannesburg 2002 : « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Aujourd’hui, le terme et le contenu du développement durable (soutenable) sont des arguments « à la mode » pour les collectivités et industriels pollueurs et pour le libre-échangisme - le réchauffement climatique, on en parle (beaucoup), mais on ne fait (presque) rien.

L’amélioration du bien-être humain s’est faite en grande partie au détriment des milieux naturels. Les trente glorieuses (1945-75) et la révolution verte, avec le productivisme comme modèle de développement économique, ont laissé des traces indélébiles (paysage dégradé, eau nitratée, utilisation excessive d’intrants.). Depuis 1945, plus de terres ont été converties pour l’agriculture que pendant le XVIIIe et le XIXe siècle, et depuis 1959, l’atmosphère connaît un accroissement de la concentration de gaz carbonique de 60 %.

Sur le plan alimentaire, les cultures, l’élevage et l’aquaculture ont connu un essor spectaculaire qui a accompagné l’augmentation démographique, essor néanmoins insuffisant pour éradiquer la faim dans le monde. La mauvaise gestion des ressources se traduit déjà par des stocks de pêche et d’eau douce inférieurs aux besoins de certaines populations.

Ces faits prouvent que le développement actuel, basé sur une croissance infinie, réduit l’homme à l’état de producteur/consommateur. Nous sommes au quotidien invités à la consommation et poussés au surendettement. Le productivisme agricole sacrifie des milliers d’éleveurs - paysans qui jouent pourtant un rôle de service public en alimentant les populations.

Nous payons le prix de nos abus. La crise sanitaire couve, les pesticides seraient responsables de maladies du système nerveux et de dégénérescences cérébrales. De nombreux cancers professionnels sont révélés dans le monde de l’agriculture intensive et de la viticulture.

Concilier économie, écologie et santé : L’enjeu est de moins polluer, d’instituer un principe de précaution comme rempart contre les dérives des multinationales qui s’opposent aux droits des consommateurs et de réduire les manifestations de l’effet de serre pour les générations futures tout en développant des solidarités.

Ø Changer de cap :

 En développant la prise de conscience et en privilégiant la qualité des liens plutôt que l’accumulation des biens

 En maîtrisant nos consommations d’énergies

 En soutenant une agriculture paysanne, qui ne sacrifie ni l’environnement, ni les paysans et en rendant accessibles les produits issus de pratiques saines (biologiques), en interdisant le brevetage du vivant et la biopiraterie

 En reconsidérant nos échanges avec les pays du Sud (solidarité internationale, reconnaissance de la dette écologique des pays du Nord vis-à-vis du Sud, annulation de la dette.).

Il faut sortir du concept occidentaliste du développement qui consiste à imposer notre modèle économique aux pays du Sud, en entretenant un discours néocolonial. L’émancipation des peuples passe par une plus grande autonomie dans leur prise de décision jusqu’à la souveraineté alimentaire : droit de produire son alimentation et de se nourrir de ses produits (les importations à prix cassés et avec droits de douane réduits tuent la production locale). Enfin, il est nécessaire de relocaliser l’économie en réduisant les intermédiaires, produire au plus près des habitants et encourager les rapports humains.

Ø C’est la voie que suivent des groupes de « consomm’acteurs » avec par exemple, en Europe et ailleurs, les AMAPs et les Systèmes d’échange en monnaies complémentaires (Sel, CRIC, Sol, banques de temps, etc) qui se réapproprient la monnaie et sa fonction d’échange.

On doit donc construire une autre société, une autre éducation, d’autres valeurs relationnelles que celles fondées sur l’argent. Pour mieux vivre, il convient de redéfinir nos besoins réels, d’encourager les pratiques participatives et l’harmonisation de nos relations sociales.