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Villiers-le-Bel : 35 interpellations après un vaste coup de filet très médiatisé

Publie le lundi 18 février 2008 par Open-Publishing

Trente-cinq personnes ont été interpellées tôt lundi lors d’un coup de filet massif et très médiatisé de la police dans différentes cités de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), de Sarcelles, de Gonesse et d’Arnouville. Elles ont placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les émeutes qui ont eu lieu les 25 et 26 novembre dernier.

Cette descente menée avant l’aube par 1.100 policiers sous l’oeil des caméras a provoqué une polémique, l’opposition dénonçant notamment une opération de "politique spectacle sécuritaire" destinée à influencer l’opinion à trois semaines des élections municipales.

Quatre suspects étaient eux toujours activement recherchés. Parmi les personnes interpellées figure le frère de Lakamy Samoura, l’un des deux jeunes décédés dans l’accident avec la voiture de police qui avait mis le feu aux poudres en novembre dernier, a-t-on appris de source policière.

Les perquisitions ont permis de saisir des stupéfiants, des objets volés, des faux documents administratifs, ainsi que 7.400 euros découverts dans la poche d’un blouson appartenant à un suspect connu pour des affaires de stupéfiants, ce qui pourrait amener l’ouverture de procédures judiciaires incidentes. Aucune arme n’a été trouvée dans les appartements des suspects. Des ordinateurs, des clés informatiques USB et des téléphones mobiles ont eux aussi été saisis.

Chargée d’interpeller "22 objectifs", la Direction régionale de police judiciaire (DRPJ) de Versailles a arrêté et placé en garde à vue 20 personnes, dont quatre ou cinq soupçonnées d’avoir tiré sur des forces de l’ordre lors des affrontements avec les jeunes de Villiers-le-Bel, a-t-on précisé. La Sécurité publique, elle, a placé en garde à vue 13 personnes soupçonnées d’avoir agressé un commissaire de police, mis le feu à la bibliothèque et à l’école maternelle et commis des dégradations dans la ville.

Marie-Thérèse de Givry, procureur de la République de Pontoise, a rappelé que les enquêteurs de la DRPJ de Versailles et de la Sécurité publique du Val-d’Oise agissaient dans le cadre de commissions rogatoires délivrées par trois juges d’instruction. Dès 6h, plus d’un millier de policiers -des CRS, des enquêteurs de la DRPJ de Versailles, de la Sécurité publique du Val-d’Oise et de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP)- ont investi ces cités pour interpeller les suspects.

Sur les 130 fonctionnaires blessés en novembre, dix l’avaient été par des plombs tirés par des fusils de chasse ou fusils à pompe notamment lors de la seconde nuit d’émeutes. Nicolas Sarkozy avait dénoncé les actes commis par la "voyoucratie" et promis les assises aux responsables de ces "tentatives d’assassinat". Après la collision qui avait coûté la vie à deux jeunes de Villiers-le-Bel qui circulaient sans casque sur une moto non autorisée à circuler sur la voie publique, une information judiciaire pour "homicide involontaire" avait été ouverte peu après. Les policiers à bord du véhicule accidenté avaient été rapidement mis hors de cause par l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Agissant dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour "tentative d’homicide volontaire", les enquêteurs avaient auparavant interrogé près de 145 CRS mobilisés pour les opérations de maintien de l’ordre afin d’identifier des suspects, alors que des "tuyaux" ont aussi été donnés par les RG. Un appel à témoins assorti d’une récompense avait été lancé par la brigade criminelle de la DRPJ de Versailles qui promettait une récompense pour toute information permettant d’identifier les responsables de ces exactions.

Lors d’une conférence de presse donnée lundi soir au tribunal de grande instance de Pontoise, Jean Espitalier, le DRPJ de Versailles, a de nouveau incité des personnes à témoigner sous X et à fournir des informations sur les fauteurs de troubles. "C’est une opération réussie", a conclu Marie-Thérèse de Givry.

Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour la soirée à Villiers-le-Bel. Six escadrons de gendarmerie mobile, soit 450 hommes, ont été mis en alerte pour prévenir d’éventuels débordements, a-t-on indiqué de source policière. Le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité donner de chiffres détaillés. AP

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