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Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC
Publie le vendredi 23 décembre 2005 par Open-Publishing9 commentaires

de Étienne Chouard
Plus je lis, plus je me radicalise, je le sens bien, mais est-ce un mal ? C’est quand même choquant, ce que font nos "représentants" pendant que les simples citoyens travaillent, confiants et distraits.
Pour l’élection du roi républicain, puissant irresponsable imposé par la Vème, j’ai dû voter Chirac sans vouloir Chirac parce que des règles électorales injustes m’ont forcé en 2002 à choisir entre la peste et le choléra : la combinaison du scrutin majoritaire à 2 tours, de l’impossibilité de voter blanc, c’est-à-dire d’affirmer mauvais tous les candidats, et de l’impossibilité de dire en cours de mandat « ça suffit ! » par référendum d’initiative citoyenne, cette combinaison de règles iniques conduit à l’incroyable violence politique que le plus grand nombre doit supporter aujourd’hui, tous les jours dans un tunnel d’obéissance de cinq ans, sans rien pouvoir y faire.
Cet homme élu par force devrait se comporter en Président "de tous les français" et, au lieu de ça, sans scrupule, il ne sert que les plus riches : il abandonne la sécu, il vend carrément nos entreprises publiques à ses amis, avides de marchés et de profits géants, en allégeant de surcroît leurs impôts,
il prépare la forfaiture de l’AGCS, il accepte un extravagant taux de chômage minimum (NAIRU) imposé discrètement et cyniquement par des économistes hors contrôle, il légifère par ordonnances traîtreusement pendant les vacances, marchant ainsi sur la tête à la fois des parleme ntaires et des citoyens, pour généraliser la précarité la plus absolue (CNE), il met en place progressivement
un État policier, il fait reculer les libertés publiques et il décrète même l’état d’urgence sous des prétextes fallacieux, sans que nous ayons le moindre droit de résister entre deux élections (élections d’ailleurs largement truquées par une opposition droite/gauche factice)...
Cet abus de pouvoir quotidien est un viol politique sous couverture "démocratique", violence mise en pleine lumière en 2002, mais habituelle et bien réelle depuis longtemps.
Tous ces malheurs viennent du refus, depuis toujours, des politiciens professionnels de reconnaître le vote blanc et le RIC, vote blanc qui nous aura it permis en 2002 de récuser en bloc les deux candidats, et RIC qui nous permettrait de résister aux abus de pouvoir.
Ce sont les professionnels de la politique, qui ont peur qu’on puisse dire qu’on les trouve tous nuls et qui redoutent qu’on puisse les écarter en bloc en exigeant un renouvellement de la classe politique, ce sont ces politiciens de métier qui refusent aux citoyens le décompte et l’impact des votes blancs.
Mais à l’évidence, ce n’est pas à eux de décider de ça.
C’est à nous, simples citoyens, de gauche comme de droite car nos intérêts sont ici supérieurement communs, représentés en Assemblée Constituante sans aucun membre ou candidat des pouvoirs institués (qui seraient ‘juges et parties’ dans cette assemblée), d’écrire et d’imposer les véritables outils démocratiques, connus depuis toujours mais refusés au peuple par une caste qui a pris goût au pouvoir en y restant trop longtemps : référendum d’initiative citoyenne, vote blanc pleinement reconnu, stricte indépendance financière des médias et tirage au sort d’une partie au moins de nos représentants parmi les citoyens volontaires, pour des mandats courts et non renouvelables.
Les Athéniens l’avait compris : la politique ne doit surtout pas devenir un métier : rotation du pouvoir avant tout. Montesquieu insistait sur l’essentiel : "pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir".
Proposition : si on pouvait formuler un vote complet, comprenant deux bulletins : une adhésion et un rejet, un nom choisi et un nom honni, cela permettrait de ne jamais élire quelqu’un qui suscite plus de rejets que d’adhésions. Ne serait-ce pas plus avantageux pour tous les électeurs, de gauche comme de droite, ne serait-ce pas plus démocratique ?
Ce serait une adaptation de l’ostracisme antique qui permettait à Athènes de mettre à l’écart un citoyen jugé trop influent et donc potentiellement tyrannique.
Voyez http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Ostracisme
Messages
1. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 23 décembre 2005, 09:43
D’accord avec toi Etienne !
Dans une démocratie digne de ce nom, le peuple doit avoir la possibilté de mettre fin à un mandat quand il le souhaite.
Peu importe les modalités. Le RIC me parait être une solution.
Quand à la possibilité de récuser un candidat - vote blanc pris en compte - c’est le bons sens même.
Et puis il faut l’élection au suffrage universel direct pour tous les représentants du peuple - les sénateurs en particulier - et pourquoi pas pour les hauts magistrats.
On peut même envisager la suppression du Sénat.
Il faut faire cesser la cooptation et mettre fin à la République des copains et des coquins !
A la tienne ..
Durdo REIL
2. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 23 décembre 2005, 14:39
Je n’ai jamais été aussi d’accord qu’avec Etienne Chouard, le problème est de savoir comment on passe à une Constituante qui permettrait d’imposer les véritables outils démocratiques cités.
D’autant que vous savez très bien (pour l’avoir subi pendant la campagne pré-réferendaire) que vous risquez d’encaisser l’affirmation pavlovienne et fallacieuse de "populiste" de ceux qui ne veulent pas se départir du pouvoir et qui feront TOUT (surtout le pire) pour le garder.
Peut-être faudrait-il créer un nouveau parti politique pour la réapropriation de la démocratie, qui aurait au moins le mérite par son existence d’introduire la problématique dans les médias traditionnels qui ne s’en font pas actuellement le relai par peur d’ébranler leurs propres intérêts.
1. >N’ayons pas peur ni de complexes, 23 décembre 2005, 16:19
Pourquoi avons-nous toujours la fâcheuse tendance à prendre les problèmes avec des pincettes ?
Nous voudrions une Vème agrémentée de quelques aménagements de peur de s’attirer la foudre des gardiens du temple.
La seule crainte que nous pouvons avoir est celle d’une réaction despotique. Les sangsues du pouvoir ne manqueront pas d’utiliser les défenses régaliennes de l’état décadent, afin de terroriser et de retarder l’éclosion de notre bien-être.
À défaut d’une Révolution par les armes dont « l’ambiance » de notre société montre que nous ne sommes pas prêts, les propositions d’Etienne Chouard sont à prendre en compte. Durdo durcit dans le bon sens.
Si je m’appuie sur Durdo, les représentants élus par le peuple au suffrage universel direct, contrôlés et révocables devront mettre en place et appliquer LA constitution DICTÉE par ce peuple (au 21è siècle les moyens techniques ne sont pas un obstacle à cela).
Les réflexes et les mécanismes que les élaborateurs de la Vème ont instauré pour empêcher les « grands mouvements de foule » et qui nous ont été inculqués doivent être oubliés.
Ainsi, si je choque ou je gêne ou j’emmerde un quelconque « ultra -libéraliste », c’est tout tranquillement que je dis : Je n’en ai rien à foutre. De plus, si je l’emmerde (deux fois) c’est que je suis sûr que je suis sur la bonne voie pour le peuple oppressé dont je fait partie.
Ceux qui ne veulent pas se départir du pouvoir, et qui m’ont traité de « populiste » ne m’ont pas gêné outre mesure. Qu’ils veuillent continuer à le dire cela ne changera rien, et si des gens disent que cette accusation est fallacieuse, je suis non pas spécialement rassuré ou conforté mais je reste stoïque.
Donc tout ce qui va dans le sens d’Etienne et de Durdo va (à mon avis) dans le bon sens.
J’ajouterai tout de même sans me soucier des hurlements libéraux futurs :
Dans un quelconque paragraphe d’un quelconque article de notre VIème constitution, la suppression totale et irréversible du Sénat inutile, dont le budget pour son fonctionnement pourra être utilisé à l’éducation et à la santé.
Esteban
2. > N’ayons pas peur ni de complexes, 23 décembre 2005, 18:48
En effet Esteban, le Sénat ne sert à rien.
La clé de voûte d’une éventuelle VIe République devra être le contrôle total par la peuple : élection au suffrage universel direct pour tous les représentants du peuple et surtout possibilté de révocation à tout moment (si la majorité le décide) de n’importe quel élu.
Cette dernière condition ne permettra plus à un éventuel fanfaron de dire "Je fais ce que je veux pendant la durée de mon mandat".
Cela évitera aussi de se faire berner comme on l’a été par le PS : se faire élire contre une promesse de politique sociale et appliquer un politique libérale avec privatisation à tout va, démantèlement des services publics...
Il est insupportable de voir qu’un ministre - qui n’est ministre que par relation, par copinage - s’opposer à la volonté des députés dont les mandats émanent directement du peuple. Je veux parler de Donnedieu de Vabres - qui plus est repris de justice - et sa loi-cadeau de Noël aux majors. Et il n’est pas le seul.
Il faut rendre cela impossible.
Il faut auusi se pencher sur le cas de hautes institutions comme le Conseil Constitutionnel et le Conseil d’Etat. S’ils sont nécessaires, il faut aussi qu’ils émanent du peuple. Si ce sont des cooptés, ils ne servent qu’à approuver les copains (reppelons-nous du cas de Simone lors de la dernière campagne référendaire).
Et puis enfin la Justice ! Puisqu’elle agit au nom du peuple, elle doit avoir des comptes à rendre au peuple et à personne d’autre.
Durdo REIL
3. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 23 décembre 2005, 20:31
Je suis d’accord avec ce qui est dit plus haut, sauf sur un point : l’élection de magistrats au suffrage universel.
Aux US, les magistrats et les chefs de la Police sont élus par le peuple. Et c’est toujours sur la base de plus de répression et plus de "chiffre". Donc, place aux enquêtes bâclées (pour montrer qu’on est ferme et efficace, il faut un coupable très vite), à l’arbitraire et à la loi du tallion. Et c’est ainsi que sont assassinées de sang-froid et sous les applaudissements du bon peuple, des personnes qu’on parque pendant des années dans les couloirs de la mort. Coupables, innocentes ou repenties. Sur les mille exécutés depuis les années 70, combien étaient innocents ? Et combien d’innocents attendent dans le couloir de la mort (ce qui est déjà une torture) ?
Quand on voit les sondages après les événements dans les quartiers, on ne peut être optimiste sur la nature humaine et faire confiance au "peuple" pour que justice soit rendue dans la sérénité.
Si la peine de mort avait été proposée au suffrage universel, elle aurait encore de beaux jours devant elle.
Ce qui ne veut pas dire qu’on puisse faire confiance aveuglément aux hommes politiques : les dérapages actuels en sont la preuve. Disons que c’est moins pire. Et que tous les hommes politiques ne sont pas des fachos assoiffés de sang et de pouvoir qui s’assoient sur les principes de la République pour arriver à leurs fins.
Valens
1. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 24 décembre 2005, 17:38
tout comme l abrogation de la peine de mort n’aurait pas ete faite en 81 si on l avait fait passer par un suffrage universel. Un suffrage universel pour tout me parait peu souhaitable. Personellement, il y a quantite de choses sur lesquelles je me declare incompetent et inapte a voter intelligement.
Ceci dit, je me declare pas incompetent DANS L ABSOLU, je me declare incompetent parce que je n ai pas passe le temps necessaire a me forger une idee sur la question, a entendre des avis contradictoire etc. Bref, je me declare pas plus con qu’un autre a priori. Aussi la remarque sur la democratie participative soulevee par E.Chouard me parait importante : si 40 millions de citoyens lambda non informes peuvent voter pour la peine de mort le dimanche en rentrant le chien, quid de 40 citoyens tout aussi lambda mais choisis au hasard, avec un mois pour potasser la question, entendre avis contradictoires etc. (etant entendu qu il faudrait trouver une procedure pour eviter le lobbying a la bruxelloise...par exemple un temps de parole des parties proportionel aux nombres de gens (militants etc) qu’ils representent ?) et se prononcer en toute connaissance de cause ? Est ce que le resultat - qui ne peut pas toujours agreer tout le monde de toutes facons - n’aura pas plus de chances d’etre representatif qu un vote "aveugle" universel ou au contraire trop "prevoyant" par des politiques installes et relativement peu revocables ?
2. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 2 juin 2006, 10:11
je suis d’accord avec les intentions de tous ceux qui revendiquent une démocratie véritable.
Ce qui mérite réflexion et réponse sérieuse, c’est bien la question de la "compétence populaire" et l’accusation de "populisme", car on vise là en fait, à nous mettre le nez dans la M....
Les "valeurs républicaines" ne seront pas défendues par un roi élu au suffrage universel ...
Ce que dit Chirac au peuple qui lui a fait confiance pour "barrer la route à la honte", je l’entends ainsi :
– " Pauvre C.. de peuple, qui crois en la République, si tu votais Le Pen tu en prendrais plein la G....., alors tu vas voter Chirac, qui va te prouver que tu es incompétent , en usant de "la légalité républicaine", car de toute façon tu dois en prendre plein la G....."
Pourquoi tant de haine ?...Et d’où vient -elle ?
je fais un tour d’horizon pour comprendre : rien en vue !
en descendant vers les fonds de cale de l’HISTOIRE, je découvre le "passager clandestin" :
Monsieur n’a pas d’odeur ? ...mais si : IL PUE LA HAINE, et ses habits datent de 1871, 1936, 1968, 1981, 1995, et même son slip est anti-daté 2007 : c’est Monsieur l’ARGENT !
Je crois donc que seul le flic que j’ai dans la tête m’empêchait de voir que ce "passager" n’était pas clandestin : il est aux commandes, non pas au fond de la cale , mais bien ailleurs : pas sur le même bateau !
Il est au sommet d’une tour de N.Y., d’où il diffuse son ordre : "voguent les galères" !
Tant que les rameurs sont des esclaves, on les traite avec tout "l’amour" chrétien nécessaire.
S’ils prétendent avoir une "COMPETENCE CITOYENNE", ils méritent la haine.
Les citoyens doivent s’affranchir de leur "incompétence" , et pour celà ils doivent connaître leurs lacunes, leurs besoins "d’éducation populaire", et en attendant d’être devenus experts en tout, ils peuvent s’organiser en associations, partis et collectifs pour s’approprier ET LES SAVOIRS ET LES POUVOIRS !
Seule la démarche des collectifs "pour une alternative " nous sortira du statut de "rameurs".
4. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 24 décembre 2005, 09:22
Cher Etienne,
j’ai mis UN BULLETIN blanc...
Mon espoir c’était que 53% des votants en fasse autant et non 5,3%
On aurait dû refaire des élections
Si nous n’obtenons pas le changement démocratique souhaité, celà peut-être une solution que de voter blanc en masse ?
Amicalement
Michèle
5. > Viol politique sous couverture "démocratique", plus voyant que jamais depuis 2002, faute de vote blanc et de RIC, 24 décembre 2005, 13:32
Le problème est que la mise en place d’une assemblée constituante ne peut résulter que d’évènements révolutionnaires dont on peut douter qu’ils aient lieu à brève échéance. En fait les institutions actuelles ne permettent aucune modification profonde de leur fonctionnement du fait de l’existence du Sénat dont l’inutilité est incontestable mais dont le pouvoir de nuisance dès qu’il s’agit de toucher à la constitution reste considérable. Or une des particularités du système politique français est que le Sénat n’a pratiquemment aucune chance de voir apparaître une autre majorité que de droite. Comme par ailleurs il est totalement illusoire de penser que les professionnels de la politique bouleverseront un jour un système dont ils sont les principaux (pour ne pas dire uniques) bénéficiaires les termes de l’alternative se limitent à ceci : statu-quo ou élimination de la classe politique actuelle (pour ma part je verrai bien un ostracisme à grande échelle qui expédirait cette camarilla en exil aux USA ou en Grande Bretagne ou ailleurs si affinités). Mais faut pas trop rêver.
Ceci dit les idées évoquées par Etienne Chouard, notamment sur la prise en compte du vote blanc, sur le recours au tirage au sort et sur la limitation dans le temps de l’exercice des fonctions politiques sont essentielles si l’on veut effectivement développer la démocratie. Elles étaient déja en germe chez les penseurs de la Grèce antique et le fait qu’elles puissent encore passer de nos jours pour des utopies en dit long sur la lenteur d’évolution des idées.
Mais pour ce qui est de développer la démocratie il faut tenir compte que le pouvoir tend naturellement à se concentrer et non pas à se partager. La démocratie ne peut donc progresser, et même survivre, que par la ferme volonté des citoyens à la défendre.
Le simple constat que nous vivons à l’heure actuelle sous un régime d’état d’urgence dont on ne sait pas ce qui le justifie sans que pratiquemment personne ne s’en inquiète n’incite pas l’optimisme.
Valère