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Violences policières à Lille III et à Montpellier

Publie le jeudi 13 décembre 2007 par Open-Publishing

Alors que les étudiants étaient en manifestation, monsieur Dupas, président de l’université de Lille III, a fait appel aux forces de l’ordre afin qu’ils interviennent jeudi 13 décembre, sous le coup de 16h30, dans le but de mettre fin au blocage, décision prise le lundi 10 décembre par une assemblée générale massive.
SUD Etudiant-e Lille condamne cette intervention policière violente, seule réponse d’un gouvernement autoritaire qui nie depuis le début les préoccupations de la communauté universitaire mobilisée.
SUD Etudiant-e Lille condamne l’attitude du président de l’université ainsi que de son équipe qui, pour cacher son incompétence à écouter les préoccupations de la communauté universitaire dont il a en partie la charge, utilise la force pour sortir d’une situation de « crise » qu’il a lui même entretenu.
SUD Etudiant-e Lille appelle la communauté universitaire à respecter les décisions de l’Assemblée Générale, seul cadre légitime de décisions et d’actions, à dénoncer massivement ces procédés anti-démocratiques d’un autre âge.
SUD Etudiant-e exige que monsieur Dupas remette sa démission au Conseil d’Administration et appelle l’ensemble de la communauté universitaire à ne plus le considérer comme en fonction.

Miossec, Poutine : même combat !

« Une honte ! », voilà ce que de nombreux-ses enseignant-es, étudiant-es et personnels ont affirmé ce matin, devant le dispositif de sécurité censé assurer le « déroulement démocratique » du référendum organisé par la présidence. Tandis qu’une rue entière avait été barrée par la police, près de 150 Gardes Mobiles (les mêmes qui étaient intervenus dans l’enceinte de l’Université de Nanterre pour casser les piquets de grève étudiants avec une extrême violence) étaient stationnés non loin du bureau de vote. La section d’intervention de la police nationale et la Brigade Anti Criminalité, ceux la-même qui ont envoyé sept étudiants et étudiantes à l’hôpital lundi ont de nouveau et sans raison chargé les grévistes.

Avec une violence extrême (nez brisé, étudiante évacuée par les pompiers après avoir été tabassée, personnel administratif frappé et étranglé par les miliciens de la BAC, sa caméra brisée…) la police a installé un « cordon sanitaire » autour des iles d’attente. Des scènes dantesques ont alors pu se dérouler avec le consentement de l’administration. Des membres des Renseignements Généraux se trouvaient devant le bureau de vote, à l’intérieur de l’enceinte du campus, à observer les votants. Un militant de SUD-Etudiant, voulant les prendre en photo pour condamner ces méthodes inadmissibles, s’est vu soumis à un contrôle d’identité et a été obligé d’effacer les clichés. D’autres étudiant-es qui patientaient dans la rue se sont vu-es pousser dans la file d’attente et obligé-es à aller voter, des policiers de la BAC observaient tranquillement les votant-es qui sortaient du bureau à quelques pas de la porte !

A l’intérieur du bureau, outre la question (pour ou contre le blocage) que nous remettons en cause, des pratiques douteuses ont été encouragées par les sbires du président. Des étudiant-es se sont vu-es refuser de mettre leur bulletin dans l’urne, et ont refusé de laisser « les démocrates présidentiels » s’en charger. Aucune liste d’émargement n’était disponible et des étudiant-es ont avoué avoir voté plusieurs fois. Certains étudiant-es, ne disposant pas encore de leur carte (doctorant-es par exemple), étaient soumis-es à un régime spécial : certain-es rentraient, d’autres non…

A l’heure où nous écrivons ces lignes nous ne disposons pas du résultat du vote, mais nous apportons notre soutien aux décisions du comité de mobilisation d’appeler au boycott du référendum, et nous remercions tous-tes les étudiant-es grévistes de ne pas avoir participé à cette mascarade sous haute surveillance (de nombreux policiers en civil filmaient les étudiant-es contestant les méthodes intolérables de la police…). Quelque soit les résultats, nous ne considérons ce référendum en rien légitime ou représentatif. Voter les matraques à quelques mètres des urnes, ce n’est pas notre conception de la démocratie !

Nous appelons donc les enseignant-es, étudiant-es et personnels à rejeter les méthodes autoritaires et dangereuses du président de l’Université Paul Valéry, et par la-même à rejeter ce référendum. Nous les appelons à se rendre nombreux et nombreuses en Assemblée Générale, seule organe légitime des luttes universitaires, pour décider ensemble des modalités de lutte et d’action qui nous permettrons d’obtenir l’abrogation de la LRU.