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Voler les citoyens pour le compte de banques privées

Publie le jeudi 2 août 2007 par Open-Publishing
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Voler les citoyens pour le compte de banques privées
31-07-2007

Les grandes villes où étaient concentrées les productions industrielles étasuniennes ressemblent désormais à un champ de ruines, vidées de toute activité. Les licenciements récents à General Motors ont été couplés à l’annonce d’une mise en chantier en Chine d’un modèle de voiture associant la firme chinoise Chery née en 1997 -déjà productrice de 350 000 automobiles en 2006- et Chrysler en vue d’inonder les marchés de l’Europe de l’Est dans un an, puis l’Amérique et l’Europe occidentale dans deux ans.

Un pétrole pas encore trop onéreux même s’il atteint plus de 70 dollars le baril et un cycle court de l’investissement des fonds de pension avides d’une rentabilité maximale caractérisent désormais l’économie étasunienne, axée sur une consommation croissante aidée par des prêts qui assurent un endettement massif et maximal des ménages.

Depuis le démantèlement du tissu industriel, la seule production qui ne peut être délocalisée est celle de la construction des logements. Le bâtiment a profité de prêt à taux ridiculement et artificiellement bas, autour de 1% depuis des années selon la volonté politique de la Fed. D’énormes cités pavillonnaires éloignées de tout centre urbain, avec
d’immenses maisons très consommatrices d’énergie pour le chauffage, la climatisation et les transports individuels pour regagner son lieu de travail, sont édifiées depuis le crack boursier de l’e-économie et les scandales financiers d’Enron.

La mode du cocooning, le renforcement de l’idéologie individualiste ont été mis à contribution pour insuffler une forte croissance à la vente de maisons individuelles construites à la va-vite avec de mauvais matériaux, fines plaques de béton assemblées en un temps record, et très coûteuses à entretenir. L’armement, le marché de la sécurité et le bâtiment ont été des moteurs puissants de la croissance étasunienne ces dernières années.

Le retrait des ménages de la spéculation boursière a mis en tension le marché de l’immobilier qui est à son tour devenu une pure activité spéculatrice. Les prix en augmentation constante ont permis aux propriétaires-emprunteurs d’hypothéquer la plus-value virtuelle auprès des banques pour contracter de nouveaux crédits à la consommation. Cette consommation de produits inutiles comme l’achat de voitures
encore plus puissantes et consommatrices de plus de benzéne, aggravant l’entropie déjà galopante.

S’est donc institué un cycle autostimulé de spéculation immobilière dont même Alan Grespan, l’ex-gourou de la Fed a prédit un mouvement récessif avant la fin 2007. Incapable de rétro-contrôle, le système a continué d’évoluer jusqu’aux méventes massives de nouveaux logements en début d’année et aux difficultés de paiement des emprunteurs dits à risque. Ceux-ci sont taxés jusqu’à 15%, taux usuraire de plus de trois
fois les taux bancaires pratiqués, alors que le réajustement du taux variable commençait à peine de s’effectuer.

En toute rigueur, en situation de libre marché où la concurrence n’est pas faussée par une intervention étatique tant honnie par les défenseurs de l’OMC et de la globalisation, de nombreuses banques et organismes de crédits étasuniens devraient déposer le bilan et faire faillite annonçant l’effondrement économique étasunien sans cesse
retardé par des artifices dont l’invasion de l’Irak.

Devant l’ampleur de la catastrophe annoncée, des États comme le Massachusetts, New York et Ohio vont consacrer collectivement 500 millions de dollars pour cautioner -en fait payer à leur place- les emprunteurs défaillants. Pennsylvanie, New Jersey et Maryland ont des plans semblables de sauvetage. L’annonce par les organismes prêteurs de la saisie d’hypothèques sur 1 800 000 maisons a déclenché un vent de panique. Les méventes et les hypothèques saisies mettent sur le marché une abondance de biens qui vont faire baisser -en fait ramener à un prix raisonnable- les maisons et remettre en cause tout le sur-endettement en boucle qui faisait fonctionner les Hypermarchés de l’inutile et les abondantes marchandises des Wal-Mart.

Un tel cautionnement étatique provient des deniers publics, soit des impôts du contribuable le plus pauvre car les entreprises ont depuis longtemps bénéficié des coupes dans leurs impôts, depuis Reagan et plus encore depuis Bush le second. Finalement les bénéfices considérables d’entreprises bancaires qui prêtaient à un taux excessif à qui voulait, ces fameux prêts "subprime", peuvent se réaliser avec la caution des Dirigeants des États de sorte que le risque qu’ils faisaient payer aux emprunteurs est
couvert de façon collective.

Le capitalisme financier international nous avait habitué à beaucoup de distorsions, cherchant à appliquer son diktat aux pays dits en voie de développement par l’intermédiaire du FMI. Ce même FMI qui interdisait l’effet correcteur des banques centrales sur les inégalités sociales à l’origine de tension et de destabilisation de ces pays.
Mais nous ne sommes pas à un acte de haut brigandage près concernant ces créances douteuses au vu et au su de tous, avec le renflouement payé par les Français au Crédit Lyonnais imprudent jusqu’à la délinquance caractérisée dans les pays dits en voie de développement.

Convergence des Causes
31 juillet 2007

Messages

  • Je ne sais pas si DSK, s’il est choisi, arrivera à faire quelque chose de bien de ce machin, le FMI, mais les riches peuvent dormir tranquilles, le système leur profitera sûrement encore longtemps au détriment des plus modestes.

    DSK vient de s’acheter un appartement à Paris pour un montant de 4 millions d’euros (26 millions de francs) entendu à la radio, c’est pour paraître plus crédible au FMI ? On a compris !!!