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Vote des immigrés en Espagne : Les partis politiqques craignent l’impact des voix des étrangers
Publie le mardi 22 août 2006 par Open-PublishingVote des immigrés en Espagne : Les partis politiques espagnols craignent l’impact des voix des étrangers
18.08.2006 | 15h34
Les partis politiques espagnols ont unanimement appuyé l’initiative des socialistes de permettre le vote des immigrés non communautaires aux élections municipales, qui fait l’objet d’un texte de loi déposé, jeudi, au Congrès des députés.
Cependant, les promoteurs de ce texte ont laissé entendre que ses dispositions pourraient ne pas être appliquées lors du prochain scrutin municipal du printemps 2007, en raison d’un long processus législatif et de dispositions constitutionnelles (article 13.2) qui exigent que les citoyens espagnols puissent voter dans les pays d’origine des immigrés vivant en Espagne.
Le texte déposé par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE-au pouvoir) et la Gauche unie (communistes) fait suite à une proposition des Verts espagnols, faite en février dernier pour ouvrir la voie au vote des immigrés extra-communautaires.
Cette mesure touche quelque 2 millions de personnes établies légalement en Espagne dont 500.000 Marocains.
Le texte appelle le gouvernement à négocier avec les pays d’origine des expatriés, notamment ceux ayant des relations historiques, politiques et culturelles avec l’Espagne, des accords de ’’réciprocité’’ qui permettraient aux Espagnols établis dans ces pays de voter aussi aux élections municipales dans leurs pays d’accueil.
Le porte-parole du PSOE au Congrès des députés, Diego Lopez Garrido, s’est montré confiant que le texte soit approuvé en septembre prochain, disant que l’exécutif devra par la suite solliciter l’avis du Conseil d’Etat sur un article de la Constitution qui utilise, à son avis, « un terme ambigu pour limiter le vote des immigrés aux élections municipales ». L’objectif de cette demande est de savoir s’il est possible de contourner cette disposition constitutionnelle, à travers un avis favorable du Conseil d’Etat s’il est rendu à temps, sans attendre la conclusion d’accords de réciprocité avec les pays d’origine des immigrés.
Pour le porte-parole des Verts de Catalogne (Initiative pour la Catalogne Verts - ICV), Joan Herrera, l’entrée en vigueur de cette loi, lors des élections de 2007, dépend en grande partie de la « volonté politique » du gouvernement.
L’exécutif central devra commencer, selon lui, par ratifier les accords déjà existant dans ce sens avec le Chili, l’Argentine, l’Uruguay, le Venezuela et la Colombie et tenter ensuite de conclure d’autres avec le reste des pays d’origine des immigrés en Amérique latine, Pakistan, Maroc et en Afrique subsaharienne.
L’ancien chef de la diplomatie et membre de l’opposition de droite (Parti populaire), Josep Piqué, a lui aussi appuyé le vote des immigrés, à condition que soient remplies les exigences clairement établies par la Constitution, à savoir l’existence d’accords de « réciprocité » avec les pays d’origine des immigrés. Le PP exige aussi de limiter ce droit aux élections municipales, car il serait, selon Piqué, « très prématuré » d’élargir ce droit aux élections autonomes et générales.
Pendant ce temps, des responsables politiques locaux ont commencé à calculer l’impact du vote des immigrés sur un possible changement de majorité dans les conseils municipaux de certaines villes. A Alicante (Sud-est), on estime à plus de 87.000, dont 23.195 Marocains, le nombre des étrangers non communautaires qui peuvent participer au scrutin municipal.
Dans les îles Baléares, on pense que le vote des immigrés sera « décisif » pour la désignation des maires des localités de l’archipel, conduisant l’ensemble de partis à prendre des mesures pour atteindre ce nouveau collectif de votants, qui représente 15,6 % de la population des Baléares.
A Lleida (Catalogne-Nord), les listes électorales pourraient être allongées de plus de 40.000 noms d’étrangers vivant dans la région.
Le premier sondage à avoir approcher les intentions de vote des immigrés, qui a été réalisé en janvier 2006 par l’association espagnole des études de marché, Marketing et opinion (AEDEMO), a conclu à un résultat sans appel en faveur du PSOE pour lequel voteraient 40,4 % des immigrés, le PP serait choisi par 15,4 % et la Gauche unie 1,1 %. Plus de 35 % des étrangers sondés disent ne pas avoir arrêté leur décision.
Les positions exprimées par les acteurs politiques et les efforts entrepris pour s’attirer les faveurs des futurs votants étrangers ainsi que cette course contre-la-montre pour l’entrée en vigueur du vote des étrangers ne laissent aucun doute que le collectif des immigrés aura certainement son mot à dire à l’heure d’aller déposer son bulletin dans l’urne.
http://www.lematin.ma/Journal/Article.asp?id=natio&ida=64293