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Vous avez aimé 1995 ? Vous adorerez 2007
Publie le lundi 2 octobre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Vous avez aimé 1995 ? Vous adorerez 2007
par gb, 1 octobre 2006
Je me suis réveillé - tôt - et de mauvais poil. En ce premier jour d’octobre, au moment où j’écris, j’entends la pluie tomber par paquets sur le toît de ma maison au bord de l’eau. Mais l’humeur - mauvaise - ne vient pas de là. J’aime le crachin depuis toujours. J’ai le sentiment d’une catastrophe imminente.
Entendons-nous, pas un vrai drame, comme l’incendie qui a ravagé, le week-end dernier, une vraie merveille - j’ai un alibi, j’étais à Paris...
Non quelque chose de moins matériel.
Soyons précis.
Depuis des semaines, je vous bassine avec mes certitudes électorales et politiques.
Levant le nez comme un braque de Weimar (aucune allusion...), j’hume le vent, chaque matn ou presque, et j’essaie de vous convaincre que les deux candidats qui font la course en tête pour 2007 vont imploser en vol, l’une comme l’autre. Sans la moindre preuve.
Ces jours-ci, La situation a évolué. Contre mon hypothèse d’un crash.
Côté gauche (?).
Le retrait de Lionel Jospin.
La candidature de DSK.
Lang au bord du refus.
Royal déclarée.
Fabius en action.
Hollande en marche arrière.
Côté droite, le sarko show qui continue. Au bord de la surchauffe. Mais à des sommets de popularité.
Les sondages s’accumulent. Les analyses se multiplient. Tout annonce le face à face des deux locos.
Eh bien, en dépit de tous ces indices concordants et confondants, je ne parviens toujours pas à croire à ce duel programmé !
D’abord, parce que le moment où la fameuse cristallisation va se faire est si éloigné - février 2007 - que je ne vois pas comment ils vont pouvoir tenir jusque là. Sans commettre le faux-pas qui met définitivement au tapis.
Et puis, il y a une vraie question qui me turlupine. Qui concerne la gauche.
Imaginons que, fin novembre, Ségolène Royal l’emporte au sein du PS.
Qu’allez-vous faire, vous les gens de gauche, qui passez ici de plus en plus nombreux chaque jour, et, souvent, pour critiquer sévèrement la possible future candidate du PS ?
Irez-vous grossir les rangs d’une extrême gauche pour le moment totalement aphone ?
Resterez-vous à la maison ?
Soutiendrez-vous Bayrou ?
Voterez-vous tout de même en 2007 pour cette candidate qui vous déplaît (le fameux spectre du 21 avril 2002...) ?
À moins qu’une autre porte ne s’ouvre.
Hors antenne, l’autre soir à “On refait le Monde”, sur RTL, nous nous demandions, Claude Cabannes et moi - Claude, plume et voix historique de l’Humanité- , pourquoi Laurent Fabius n’avait pas tenté de vraiment ramasser la mise, à “gauche toute”... Mais hors du PS ?
La crainte de la Chevènementisation ? La peur de perdre les moyens militants et financiers de la “Vieille maison” ? Un réflexe pavlovien de socialiste historique ? Nous nous demandions vraiment cela.
Si Fabius était battu dans le PS, pourquoi n’essayerait-il pas de passer en force ? De contourner le parti. En champion du “non” au TCE de 2005 ?
Ça pourrait avoir une sacrée gueule non ?
Battu par le vote des militants de son parti - je vous rappelle, au cas ou, que les socialistes ont voté “oui” en 2005 et que le pays a ensuite voté “non” - Laurent Fabius décide d’aller jusqu’au bout. Et se présente - seul - à l’élection, en quittant le PS.
Est-ce que cela vous choquerait ?
Aurait-il dû sortir du parti avant le vote ?
Est-il déjà trop tard ?
Laurent, si tu nous lis...
Quant à la droite - j’y reviens pour conclure -, je n’en démors pas, Jacques Chirac ira. Il est décidé.
Sarko versus Ségo ?
En ce 1er octobre 2006, je n’y crois toujours pas.
Ne jamais oublier 1995...
domaine d’extension de la lutte
Messages
1. >croire ou ne pas croire...de petit-taf., 2 octobre 2006, 08:31
Oui, c’est un peu vrai : difficile de s’imaginer le duel, et pourtant c’est celui que l’on nous annonce...Qu’est-ce qui fait que nous avons des difficultés à le voir se réaliser ? Est-ce à cause de leur personnalité ? Est-ce parce qu’il y aurait une femme face à un homme ? Est-ce pour une raison plus obscure, peut-être le sentiment que tout cela nous est apporté sur un plateau, pré-déterminé, râbaché ?
C’est étrange l’apparition de ces doutes...Alors, on se demande quels sont les autres prétendants au trône, qui ils sont, jusqu’ou peuvent-ils aller, comme des luttes qui pourraient changer la formule du départ. Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
Ce qui semble “moins matériel”,Guy, l’est complètement. La matérialité de la mise en oeuvre des candidats me semble impeccable, presque dessinée dans ses moindres traits. Tout le reste semble gravité à l’extérieur du cercle de la mise en place ou mise en connaissance.Un peu comme si nous avions un enfantement de la République par deux spermatozoïdes particulièrement tenaces !
petit-taf
1. > croire ou ne pas croire...de petit-taf., 2 octobre 2006, 09:02
Mitterand criait quelques mois avant son élection de 1981 que pour être adhérent au PS il fallait vouloir la rupture avec le capitalisme. Dans le style démagogique on n’a guère fait mieux. Pour moi les positions de Fabius sont du même tonneau. Il a flairé l’air du temps et il prend la posture qui semble la plus avantageuse pour préserver son avenir politique se doutant que cette posture pourrait être porteuse (de pouvoir) à plus ou moins brêve échéance. Maintenant se demander pourquoi il ne quitte pas le PS, c’est être bien naïf.Pour conquérir le pouvoir il faut avoir à sa disposition un parti influent. Donc pour lui il pas question de se priver de cet outil de pouvoir qu’est le PS pour créer un truc marginal et marginalisant. C’est ce que Montebourg a compris en bon apparachik. Pour faire carrière, il fait non seulement rester au sein du PS mais apparatenir à la majorité ou ne pas s’en couper.
pol