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Wall Street : arrachage des cours, pied de nez à la conjoncture.
(CercleFinance.com) - La manipulation à outrance des indices boursiers par quelques très influentes firmes financières dotées de puissants outils informatiques ne cherche même plus à se faire discrète, ni même à s’abriter derrière quelques alibis un tant soit peu convaincants.
Tout se fait désormais au grand jour, comme une démonstration de toute puissance et de mépris pour ’mainstreet’ et ses difficultés bien concrètes, mises en évidence par les dernières statistiques concernant l’immobilier (avec une rechute des prix sur les niveaux planchers de mars 2009) ou la dégradation de la confiance des ménages.
Il est assez stupéfiant de n’observer aucun commentaire de clôture qui mentionne seulement le spectaculaire arrachage des cours survenu durant la dernière demi-heure, sans aucun élément d’actualité pour le justifier, même partiellement (aucun mouvement corollaire du Dollar ou du pétrole ne vient étayer la thèse d’un surcroît d’appétit pour le risque en fin de séance).
Ni les 60 points pris par le Dow Jones, ni les 0,5% supplémentaires du ’S&P’ à l’approche du coup de cloche final ne suscitent le moindre étonnement : il n’y aurait donc là rien que de très banal.
Si les cours montent, pourquoi se préoccuperait-on d’en chercher la cause ?
Tout le monde aime voir Wall Street grimper, la hausse se suffit à elle-même : à cheval donné, on ne regarde pas les dents.
Le but poursuivi en ce 31 mai saute au yeux : avec des gains de 1,05% sur le Dow Jones et le ’S&P’, de +1,4% sur le Nasdaq - à l’imitation des places européennes -, la perte mensuelle se trouve ramenée à - 1,5%.
Un écart totalement insignifiant... une absence de variation de cours qui anéantit la ’valeur temps’, qui dévalue les dérivés ’à date d’échéance rapprochée’, et qui assure la fortune des vendeurs disposant d’une couverture quasi-illimitée (par opposition aux acheteurs disposant d’une mise statistiquement faible).
Mais la véritable finalité pourrait bien consister à ramener le ’VIX’ (- 3,5% à 15,45 ce mardi) au contact du plancher historique des 15, assurant le succès des stratégies basées sur l’écrasement de la volatilité (pratiquement inaccessibles aux particuliers et qui ne profitent qu’aux institutionnels).
Cette envolée du 31 mai est un anachronisme total compte tenu des chiffres du jour : l’ISM manufacturier de la région de Chicago a chuté lourdement qu’anticipé. L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board pique du nez et le marché immobilier retombe au fond du gouffre.
Les prix des logements, mesurés par l’enquête Standard and Poor’s/Case-Shiller, chutent de - 3,6% en rythme annuel : il s’agissait du neuvième mois de repli d’affilée !