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Washington refuse de se plier aux conditions de d’Ahmed Korei
Publie le mercredi 10 septembre 2003 par Open-PublishingWASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont rejeté mardi les conditions
posées par Ahmed Koreï pour accepter le poste de Premier ministre que lui a
proposé le président de l’Autorité palestinienne.
Sollicité par Yasser Arafat pour remplacer Mahmoud Abbas après sa
démission, Koreï a exclu d’assumer ces fonctions sans l’assurance d’un
soutien sans faille de la part de Washington pour contraindre Israël à se
conformer aux exigences de la "feuille de route" vers la paix.
Pour toute réponse, le département d’Etat a rappelé que sa principale
préoccupation était de savoir si Yasser Arafat déléguerait les pouvoir
nécessaires à son prochain Premier ministre pour démanteler les mouvements
armés palestiniens.
"Il ne s’agit pas d’accéder aux demandes d’un individu ou d’un autre (...),
ou d’aider quelqu’un à devenir Premier ministre. Il s’agit pour les
Palestiniens de prendre une décision", a déclaré Richard Boucher,
porte-parole du département d’Etat.
"Les progrès dépendent à présent du contrôle de la situation sur le plan de
la sécurité. Nous souhaitons voir un Premier ministre en mesure de le
faire. La question n’est pas de savoir qui est le Premier ministre ni
comment il a été choisi, la question est de savoir si cette personne a les
moyens d’avancer", a poursuivi Boucher.
ARAFAT RESTE HORS JEU
Koreï, qui consulte actuellement des émissaires étrangers pour s’assurer
que les Etats-Unis et l’Union européenne lui accorderont un soutien sans
faille, a jugé sa mission impossible si Israël poursuit ses assassinats
ciblés et maintient le siège du complexe présidentiel d’Arafat à Ramallah.
"J’ai dit aux Américains, aux Arabes, aux Russes (...), à tout le monde,
que cette situation ne pouvait pas continuer. Je ne me soumettrai pas au
diktat israélien : ’Fais-ci, ne fais pas ça’", a-t-il confié mardi à Reuters
le président du Conseil législatif palestinien.
Mais, dans les milieux autorisés israéliens, on prédit que, contrairement à
Abbas, Koreï n’osera pas se dresser contre l’autorité d’Arafat et se
bornera à s’en faire l’interprète et que ses conditions sont dès lors
inacceptables.
Interrogé sur l’éventualité d’un changement d’attitude de Washington
vis-à-vis de Yasser Arafat, Boucher à répondu que cette option était hors
de question.
"Nous réalisons des progrès sans faire appel à Yasser Arafat. Lorsque que
nous traitions avec Arafat, nous ne faisions pas de progrès. Ce sont les
faits objectifs", a-t-il ajouté.
Un responsable de l’administration Bush ayant requis l’anonymat a par
ailleurs indiqué que Washington collaborerait avec le Premier ministre
palestinien quel qu’il soit, ajoutant que les Etats-Unis ne feraient rien
pour favoriser la nomination de qui que ce soit.