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Y a pas photo

Publie le mardi 6 février 2007 par Open-Publishing

Edifiante, la comparaison entre le passage de MG Buffet, l’autre matin, à France Inter et celui de Laurence Parisot, ce lundi 5 février. Deux mondes, totalement, radicalement, irrémédiablement différents. Parisot est contre les 35 heures et pour qu’il n’y ait plus de durée légale du tout ! Comme Sarkozy. Elle prône « l’agilité » des contrats de travail et ne rêve que de baisses des cotisations sociales. Comme Sarkozy. Elle veut étendre le CNE, comme Sarkozy.

Elle est contre le Code du travail, veut moins de lois, moins de prud’hommes, moins de syndicats. Comme Sarkozy. Sur les salaires, interrogée sur les 4000 euros des « couches moyennes » (formule de JF Copé), elle a cette sortie : « Ce pourquoi nous nous battons, c’est pour que le maximum de Français gagnent plus de 4000 euros, c’est cela l’essentiel » ! L’essentiel n’est donc pas d’augmenter le SMIC anémié, de relever les salaires médians (1450 euros). Quant aux émoluements de ses confrères, elle trouve ça normal et mérité si ça correspond à une « performance ».

Ces repus qui s’offrent 500 fois le Smic et des « parachutes dorés » ? Normal, dit-elle, on prend des risques. Des risques limités, soit dit en passant, car on lui fait remarquer que l’Etat balance aux patrons quelques 65 milliards d’euros par an de cadeaux. 65 milliards soit la plus grosse enveloppe budgétaire de la nation. « Contre le risque des 35h » dit-elle. Partager la richesse ? Quelle horreur. Elle plaide pour des licenciements plus faciles, en somme un divorce à l’amiable entre un patron dominant et un salarié dominé.

Puis invite à s’exprimer un mandarin de la Sorbonne qui vante la sélection à l’Université, veut des étudiants qui paient. A l’américaine.

C’est bien une toute autre voix que MG Buffet faisait entendre la semaine dernière, celle des salariés, des syndicalistes, de l’urgence sociale, celle des quartiers populaires et des entreprises en lutte. Face au danger que représentent à travers le candidat de l’UMP les projets de la droite, elle estime que « la gauche a besoin de courage ». Et elle insiste : pour ne pas décevoir une nouvelle fois, la gauche doit rompre avec les politiques libérales, relever le défi « d’une véritable alternative antilibérale, citoyenne, féministe, écologique ».

Avec des propositions précises comme les quinze engagements de son programme : augmenter fortement les salaires, les retraites, les minima sociaux ; des allocations et de nouveaux droits pour sortir les jeunes de la précarité ; sécuriser l’emploi ou la formation pour toutesz et tous ; création d’un service public du logement ; santé : prise en charge à 100% ; choisir le service public ; placer l’écologie au coeur du développement ; l’école et la recherche, priorité nationale ; une ambition pour la culture, un vrai statut pour les intermittents ; adopter une loi-cadre contre les violences faites aux femmes ; reconnaître le droit de vote et d’éligibilité aux résidents étrangers ; référendum pour une 6e République ; agriculture, souveraineté et sécurité alimentaire ; quatre initiatives fortes pour réorienter la construction européenne ; une conférence internationale sous l’égide de l’ONU pour la paix au Proche Orient.

Avec trois moyens clés pour réussir : mobiliser l’argent pour un nouveau type de développement ; démocratie : des droits et pouvoirs nouveaux pour les citoyens et les salariés ; une 6è République.