Accueil > Yoyo à nouveau retraité

Yoyo à nouveau retraité

Publie le vendredi 29 septembre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Le retraité de la politique de 2002, qui était sorti une première fois de son inactivité en mai 2005, pour nous convaincre de voter oui au traité communautariste et libéral du TCE, vient de déclarer définitivement forfait pour la course à la candidature PS, après avoir longtemps cru qu’il pourrait être le fédérateur du camp " Tous sauf Ségolène ". Au-delà de cette nouvelle retraite définitive, comment Lionel Jospin a-t-il cru un seul instant que son retour était possible, et surtout souhaitable, après avoir pris deux terribles déculottées, celle du 21 avril, et celle du 29 mai ? Mystère de l’autisme des apparatchiks totalement déconnectés des réalités.

Les candidats ont donc jusqu’au 3 octobre pour se présenter. On sait aujourd’hui que Strauss-Kahn ira jusqu’au bout, ainsi que Fabius.

Quelques-uns ont laissé entendre que le scénario demandé pitoyablement par Henri Emmanuelli pouvait se réaliser aujourd’hui : Ségolène se retire, et François se sacrifie pour l’intérêt général, et présente la candidature rassembleuse qui sauve l’unité du parti ! Pathétique et pitoyable, Henri Emmanuelli mérité mieux que de proférer de telles énormités !

Nul ne sait encore si Lang va aller au bout, ou bien se vendre à celui qui lui promettra un poste digne du statut qu’il croit mériter : au moins premier ministre ! A part cela, un candidat lucide ferait tout pour ne pas avoir un boulet pareil dans ses valises.

Et Martine, qui devait se retirer pour soutenir Yoyo, que va-t-elle faire, maintenant ? Déjà que les Lillois n’en veulent plus, mais elle risquerait, si elle allait au bout, de voir que sa popularité à Solférino est encore plus faible qu’à Lille. A part cela, Martine, qui méprise tout le monde, sauf elle, va-t-elle devoir se rallier à son vieil adversaire Strauss-Kahn, voire à Fabius, sachant que pour elle se rallier à Ségolène serait aller à Canossa ?

Quant à Fabius, il a déjà annoncé, avec ses mots à lui, que les élections seraient truquées. Pour un homme qui a longtemps dirigé l’appareil du PS, et qui tient nombre de fédérations déterminantes du PS, il doit savoir de quoi il parle.

Il n’empêche que les vrais socialistes, tatoués à l’oreille, ceux qui depuis des années sont de toutes les campagnes, qui collent des affiches, distribuent des tracts, doivent se poser des questions. Déjà que lors des votes, les militants voyaient arriver des adhérents qu’ils n’avaient jamais vus, mais qui étaient nombreux, et votaient toujours pour la majorité

Mais avec l’adhésion à 20 euros, on est dans le prêt-à-voter de la politique. Génération zapping, consommation immédiate, je paie le droit de voter, je vote, avec des droits, et sans devoir, cela c’est moderne, coco !.

Sans tomber dans le militantisme élitiste de certains groupes trotskystes, où celui qui ne connaît pas par cœur la vie de Trotsky, l’histoire de la dégénérescence stalinienne de la révolution russe, et tous les textes des grands ancêtres ne peut jamais adhérer, comment peut-on accepter que des dizaines de milliers de militants puissent voter à une élection interne sans avoir jamais milité, et seulement acquitté 20 euros de cotisations ? C’est la porte ouverte à toutes les manipulations, le même genre d’escroquerie que le vote de n’importe quel citoyen, comme en Italie, pour désigner un Prodi candidat de la gauche.

N’importe qui peut donc, par une manœuvre bien orchestrée, déterminer quel serait le candidat du PS, et peut-être celui de toute la gauche au deuxième tour, si le scénario de 2002 ne se reproduit pas. Est-ce bien sérieux ? Est-ce cela la culture d’un parti ?

Au-delà du retrait de Lionel Jospin, il n’en demeure pas moins une évidence : Laurent Fabius n’a pratiquement aucune chance, or, il est le seul candidat à avoir appelé à voter non au TCE, comme 55 % des Français, et 58 % des électeurs socialistes. Lui et ses supporters n’ont aucune autre stratégie que de se montrer bons perdants, et monnayer des postes contre leur soutien lors de la campagne présidentielle, où il va être difficile à certains de coller des affiches avec le sourire irrésistible de la présidente de Charentes-Poitou.

Le vainqueur sera donc très probablement un candidat dont les choix ont été rejetés par le peuple le 21 avril 2002, et aussi spectaculairement le 29 mai.

Le vainqueur dira donc oui, si il est élu, au traité constitutionnel,et à la politique européenne, que le peuple français a massivement rejeté.

Voilà le brillant résultat de la synthèse votée par presque tous les socialistes du non au dernier congrès, Arnaud Montebourg et le courant Filoche-Dolez exceptés.

La direction du oui-PS, groggy par le résultat du 29 mai, a limité les dégâts, tandis que du côté du " non socialiste ", chacun s’est éparpillé par opportunisme derrière son présidentiable préféré.

Il ne restait plus qu’à Julien Dray d’orchestrer l’opération Ségolène, de rallier des personnalités respectables comme Arnaud Montebourg ou Yvette Roudy, les secrétaires fédéraux et ceux qui ont toujours préféré jouer les gagnants et leur carrière que les convictions..

Et voilà comment, avec un jeu extraordinaire au soir du 29 mai, on se fait rouler dans la farine, par plus malin que soi.

Jeanne Bourdillon

Messages

  • Analyse brillante de ce qui reste de la direction du PS en décomposition avancée. Et ce sont ces mêmes dirigeants, uniquement préoccupés de gérer comme depuis 25 ans les intérêts de la bourgeoisie capitaliste (et surtout les leurs) que certains de nos camarades de l’alternative unitaire voudraient rencontrer pour les voir revenir dans une « UNION DE TOUTE LA GAUCHE ». Et que dés maintenant ils ne craignent pas de rejoindrent (sur un tout petit strapontin) dans la campagne des municipale de Bordeaux.

    Heureusement qu’il nous restent encore sept mois pour clarifier les choses, et que dans le climat de luttes fratricides qui règnent entre leurs candidats, ils vont bien sortir encore quelques énormités qui vont éclairer ceut qui peuvent encore leur faire le moindre crédit pour conduire le destin de la France (car tel est bien leur objectif, continuer la cinquième république)

    Donc ni au premier ni au second tour, il n’est question de voter pour ces gens là. ET si sans eux il n’est pas possible de gagner, malgré la majorité de travailleurs qui n’en veulent plus, ce sont les luttes sociales et la rue qui décidera en dernier recours.

    HASTA La VICTORIA SIEMPRE Raymond LCR

    Ci dessous remarquable contribution de Marc Angenot

    Dès lors, la campagne présidentielle aurait un quadruple objectif : mobiliser et organiser le débat sur les grandes orientations ; contester le mode d’élection et mettre en débat une réforme constitutionnelle ; devancer le ou la candidat (e) soial-libéral(e) , et préparer les élections législatives unitaires, ainsi que les suivantes (municipales). L’actualité, nationale, européenne, internationale, conduira, bien entendu, à ajuster les thèmes de campagne.
    Il y a bien sûr la délicate question du choix de la personne qui représentera la gauche, unie comme elle l’a été durant la campagne contre le traité constitutionnel européen, c’est-à-dire contre l’institutionnalisation de la domination du capital sur ce demi-continent. Bien des éléments sont à prendre en considération avec soin : l’importance des partis, mais aussi celle des citoyens organisés en centaines de comités locaux ; l’absence de concessions au social-libéralisme et aucune alliance avec lui, ce que n’est pas le désistement républicain.
    Il reste beaucoup à faire Mais c’est seulement dans l’hypothèse où la gauche sort du piège de l’élection présidentielle et s’engage collectivement pour changer la politique dans ses orientations et dans ses pratiques, que les objectifs résumés ci-dessus pourront être atteints. Et ils peuvent l’être.
    (1)La prééminence de l’exécutif est redoublée dans les institutions de l’Union européenne
    Marc Mangenot est l’un des animateurs de la Fondation Copernic

  • Comment résumer mon impression sur cet article : au-delà de la volonté : le fatalisme ?

    La politique c\\’est l\\’inverse normalement.

    Les nonnistes n\\’ont dans leur très grande majorité absolument rien fait de leur victoire de mai 1945 euh pardon 2005. Le fameux formidable élan citoyen s\\’est brisé a fait pschiit dès le lendemain du référendum et on en est revenu au ronron quotidien (seulement troublé par des vilaines querelles sur les élections truquées à ATTAC et sur le choix du candidat unitaire). Dans l\\’état actuel des choses, le NON n\\’est donc qu\\’une régression et une impasse (qui a pour NON euh pardon NOM Maastricht-Nice), les électeurs s\\’en aperçoivent et par défaut les candidats OUIstes se détachent tandis que les Buffet, Fabius, Cécile Duflot (à l\\’intérieur des verts), ... n\\’ont plus la côte.

    Alors maintenant, il y a le choix entre continuer à se lamenter sur le mode Caliméro c\\’est vraiment trop injuste et prendre son courage à deux mains pour montrer qu\\’on a une stratégie pour tenir les promesses du fameux \\"NON pro-européen de gauche\\" qui ressemble de plus en plus à une oxymore.

    • Dans le message précédent :"Chili, grèves de l’éducation, manifestation et rafle" excellente démonstration de ce qui nous attendrait en cas de prise de pouvoir des sociaux démocrates.

      Michelle Bachelet était l’idole des socialistes français et de Ségoléne Royale en particulier.

      Bon courage à ceux qui veulent les voir revenir aux affaires. Raymond LCR

    • La LCR va se discréditer si elle continue à s’envelopper de l’étendard de la fatalité.

      Devant les près de 50% de NON de gauche au TCE, elle ne peut plus avoir les mêmes réflexes que dans les années 1968. Elle ne pourra convaincre les électeurs de l’envoyer au pouvoir avec des réponses de défaitisme : on y va pour le refuser ! Chaque chose en son temps...

      Aussi, elle devrait mieux analyser les situations de vote, Bordeaux et ailleurs. Elle devrait aussi mieux peser les rapports de force pour gagner, sans se préoccuper des PS du OUI, minoritaires parmi les électeurs socialistes.

    • la lcr s’et deja discréditée sous l’influence de m.corcuff en participant a toutes les émissions de variété par l’entremise de besancenot zavatta !

  • Quel panier de "crabes" !

    Le Jospin, pas retraité pauvre pour le moins, il pourra se la couler douce sur l’Ile de Ré.

    On se souvient avec émotion qu’il a accepté la retraite... à 65 ans pour les autres, à Barcelonne.

    La "politique" étant un métier pour une certaine caste, il fallait bien qu’il se protège de la misère. C’est réussi : il n’est pas dans le "besoin", c’est le moins que l’on puisse dire

    Il nous reste à organiser la "troisième déculottée" de nos tartuffes

    P. bardet

    • C’est aussi avec une très grande émotion qu’il avait répondu aux ouvrier(e)s de LU licencié(e)s et aussi à ceux de MICHELIN dans la même situation : "L’Etat ne peut pas touhouhuou...". D’ailleurs, ne dira-t-il pas quelque temps plus tard, lors de sa campagne présidentielle : "Mon programme n’est pas socialiste".

      Pour ceux qui ont fait un peu d’exégèse, il voulait par cette phrase rassurer les milieux qui auraient pu être effrayés par un retour au socialisme. La suite a montré que cela n’eut pas l’effet escompté.