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Yvan Colonna condamné à la perpétuité
Publie le vendredi 14 décembre 2007 par Open-Publishing9 commentaires
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Yvan Colonna condamné à la perpétuité
FRANCE. Le procès du berger corse accusé de l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 s’est achevé jeudi soir sur un verdict choc. En l’absence d’éléments matériels, il s’est joué sur la seule foi de témoignages.
Sylvain Besson, Paris
Vendredi 14 décembre 2007
« Je réaffirme avec force que je suis innocent. » Cette phrase, lancée par Yvan Colonna au terme de son procès, n’a pas impressionné les juges de la Cour d’assise spéciale de Paris. Jeudi soir, après cinq heures de délibération, les sept magistrats l’ont déclaré coupable de l’assassinat du préfet Claude Erignac, plus haut représentant de l’Etat français en Corse, abattu le 6 février 1998 à Ajaccio.
Oui, ont estimé les juges, Yvan Colonna faisait bien partie du commando qui a cambriolé la gendarmerie de Pietrosella, où a été volée l’arme utilisée pour abattre le préfet. Oui, il était bien membre du groupe qui a planifié l’assassinat. Surtout, la cour a estimé qu’Yvan Colonna était bien l’homme coiffé d’une perruque blonde qui a tiré trois balles à bout portant dans la nuque du préfet. La sévérité de la sentence est cependant atténuée par l’absence des 22 ans de « peine de sûreté » - durée minimale pendant laquelle le condamné doit rester en prison - que réclamait l’accusation.
« Dreyfus corse »
Ce verdict, accueilli par le poing brandi d’Yvan Colonna et les cris - libertà, libertà - de ses partisans, risque de relancer le débat sur l’équité de la justice antiterroriste en France. Selon l’un des avocats de la défense, Antoine Sollacaro, celle-ci est à la justice « ce que la musique militaire est à la musique ». Un autre avocat, Pascal Garbarini, a averti que la condamnation d’Yvan Colonna le transformerait en « Dreyfus corse » - une allusion à l’officier juif Alfred Dreyfus, condamné au début du XXe siècle pour espionnage au cours d’un procès inique, puis innocenté.
Ces plaidoiries n’ont pas pesé lourd face aux témoignages des deux membres, déjà condamnés, du commando qui a tué Claude Erignac. Après leur arrestation, ils avaient accusé Yvan Colonna d’être l’homme qui a tiré sur le préfet, avant de se rétracter des années plus tard. Pendant le procès, ils l’ont innocenté à nouveau, mais en termes si ambigus - « Je sais que tu es un homme d’honneur, a dit l’un d’eux, et que si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée » - que ces déclarations ont joué contre l’accusé.
Reste qu’en l’absence de preuves matérielles - ADN, arme du crime, écoutes téléphoniques - Yvan Colonna a été condamné sur la seule base de témoignages humains, donc fragiles. Ce constat risque, ces prochains jours, de nourrir la polémique sur l’équité du verdict. Les avocats du berger ont déjà annoncé leur intention de faire appel.
Les questions auxquelles le procès n’aura pas répondu
La culpabilité d’Yvan Colonna n’a jamais été formellement prouvée. Les questions en suspens.
Caroline Stevan
U Yvan Colonna était-il présent sur les lieux du crime ?
Aucune trace ADN n’a permis de prouver la présence d’Yvan Colonna dans la rue d’Ajaccio où a été assassiné le préfet Erignac, pas plus qu’à la gendarmerie de Pietrosella, où a été volée l’arme du crime. Les affirmations concernant l’emploi du temps de l’accusé le jour du meurtre se contredisent, de même que celles se rapportant au nombre d’hommes présents sur les lieux. Deux ont avoué ; y en avait-il un troisième ?
U A-t-on une preuve matérielle de sa culpabilité ?
Aucune. Les coups de téléphone passés le soir du crime par les membres du commando ont été enregistrés, mais aucune liaison n’a pu être établie entre Yvan Colonna et ses supposés complices. Quatre des six membres du groupe ont formellement accusé le nationaliste corse, avant de se rétracter durant l’instruction, puis à la barre, de manière assez peu convaincante.
U A-t-on des éléments le disculpant ?
Le médecin légiste estime qu’Yvan Colonna mesure environ 10 centimètres de moins que le tireur. Marie-Ange Contart, principal témoin oculaire du meurtre, assure que l’homme croisé dans une rue d’Ajaccio avec une arme le soir du 6 février 1998 n’était pas Yvan Colonna.
U Pourquoi les parents Colonna ont-ils demandé pardon à la famille Erignac ?
Le 28 mai 1999, alors que leur fils vient de prendre le maquis, Jean-Hugues et Cécile Colonna adressent une lettre à la famille Erignac : « Le soir du 6 février, nous avons imaginé et partagé votre détresse. Aujourd’hui, pour lui, pour nous... nous vous demandons pardon ainsi qu’à vos enfants et à tous ceux à qui nous avons fait du mal ». Appelé à la barre de la Cour d’assises, le père du berger nationaliste refuse que l’on voie une preuve de la culpabilité de son fils dans cette missive, mais admet qu’il a eu des doutes à cette période.
U Pourquoi Yvan Colonna a-t-il pris le maquis ?
Yvan Colonna a fui une nuit de mai 1999, alors que l’étau policier semblait se resserrer autour de lui. Il a été arrêté dans une bergerie près d’Olmeto le 4 juillet 2003. Ses avocats assurent que cette cavale était destinée à « prendre du recul ».
U L’instruction a-t-elle été menée à charge ?
Au mépris de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’est félicité de l’arrestation de « l’assassin du préfet Erignac » lorsque le berger corse a été interpellé. Lacunes et incongruités ont ensuite marqué la phase d’instruction, des errements que certains imputeront à une guerre des polices. Légiste et balisticien, ainsi, ne sont pas intervenus lors de la première reconstitution des faits, une empreinte retrouvée après le plasticage de la gendarmerie de Pietrosella - dans laquelle a été volée l’arme qui a servi à l’assassinat du préfet Erignac - n’a jamais été versée au dossier... Marie-Ange Contart, enfin, affirme que les enquêteurs ont cessé de la prendre au sérieux lorsqu’elle a assuré, en 2001, que le berger corse n’était pas l’homme croisé au soir du 6 février 1998.





Messages
1. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 10:48
Les magistrats de la cour spéciale ont tout faux ! Cherchez la cause et vous saurez qui à tué le prefet Erignac. Quelle belle citadelle que celle de Bonifacio pour un projet immobilier ..........
1. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 11:50
Sûr qu’il va y avoir de l’argent à gagner avec cet emplacement !
Mais ce n’est pas aussi simple.
Déjà, il faudrait savoir qui vient de plastiquer la maison des amis de Mme ERIGNAC !
Si ce sont des Corses, nous nous sommes rabaissés au plus bas niveau.
S’il s’agit d’un acte de provocation, il convient de le faire payer.
Mais voila, Sarko et ses copains du show biz se prélassent du côté de Sperone, nous narguent, et personne n’a jamais rien trouvé à y redire !
2. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 13:36
Des commentaires ont disparus POURQUOI ?
Marie
1. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 15:44
POURQUOI ? Parce que ces commentaires rappelaient un grand principe de droit pénal, foulé par les pieds de ces magistrats de la Cour spéciale ; "le doute profite à l’accusé".
Pas de preuves matérielles, et de plus, pas d’aveu, mais une proclamation d’innocence, les yeux dans les yeux des victimes. C’est la vengeance, qui est tenace, et non la justice, qui doit passer et réparer, mais sans détruire.
2. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 16:59
OK !!!
La question est pourquoi ces commentaires diparraissent de CE site !
Est-ce parce que j’y disais que la décision s’apparentait plus à une décision politique qu’à une décision de justice.
Je croyais ce site libre d’expression !!
Marie
3. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 17:15
c’est tellement nul que je me demande si c’est pas de la provoc...
si tu lisais le court message qui s’affiche quand on publie un commentaire, ca t’eviterait de faire monter ta tension...
donc il ne fallait pas répondre à l’abruti qui écrivait ".../... lopettes sans couilles.../..."
c’est clair là ?
Bellaciao
4. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 17:25
OUAH !!! je me fais engueuler maintenant !!
NON ce n’était pas de la provoc !
De la méconnaissance c’est tout !
Ce n’est pas si fréquent que j’intervienne et j’ai pas fait gaffe, mais bon ta réaction un peu trop virulente est saine et rassurante.
A+
Marie
5. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 17:49
:)
pas de problème, un ton "virulent" permet de détecter rapidement si on a affaire à une provocation ou autre...
bienvenue donc !
Bellaciao
3. Yvan Colonna condamné à la perpétuité , 14 décembre 2007, 15:34
Ni preuve,ni témoignage occulaire affirmatif,seules les dénonciations retractations de condannés
auront suffis à condanner un homme à la perpétuité.Cest de la vengeance d’état contre un
homme qui parassait un coupable convenable.Si au moins il ne s’acharnait pas à clamer son
innocence ce serait plus simple.Coupable ou non dans les condition actuelle il devais être
acquité au benefice du doute qui, en principe, doit béneficier à l’accusé et non à l’itéret de l’état.
Avec la décision de la cour de Versaille sur l’extradition de Marina Petrella nous avons un piteux
exemple de ce qu’est devenue la justice française. JP