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aprés la manif des Ford le 2 octobre au salon de l’auto la lutte continue

Publie le mercredi 6 octobre 2010 par Open-Publishing

UNE MANIFESTATION RÉUSSIE,
FORD DIT RÉFLÉCHIR À SON RETOUR :
NE RELÂCHONS PAS LA PRESSION

Nous l’avons fait ! Nous l’avons réussi ! Ce samedi 2 octobre, pour la deuxième fois,
nous avons envahi le stand Ford au salon de l’automobile à Paris. Une véritable expédition
de 400 personnes dont une grosse majorité de collègues avec des amis du Comité de Soutien,
des habitants du coin, des syndicalistes d’entreprises du privé et du public, des élus locaux et
quelques journalistes pour rendre compte de l’évènement.

Nous avons réussi à nous faire entendre haut et fort. La « descente des marches »
du Salon en scandant « on veut du boulot pas du baratin » ou « tous ensemble, tous
ensemble » a fait sensation dans le hall. Oui les salariés Ford ont pu montrer devant le
public surpris et devant des dizaines de journalistes que nous étions déterminés à
défendre nos emplois et à exiger le retour de Ford.

Un peu avant d’entrer dans le salon, lors d’un rassemblement devant les portes, nous
avions reçu le soutien des partis de gauche avec des portes paroles nationaux (PS, PC, PG,
Verts et NPA) et le soutien des pouvoirs publics avec la présence des élus locaux qui ont fait
le voyage avec nous dans le train (PS, PCF, NPA, Verts et Modem).

Tout ce soutien clairement affiché ne peut que nous donner des
forces. Le succès de notre manifestation au salon et sa médiatisation
ne peut aussi que nous redonner le moral.

UNE BATAILLE LOIN D’ÊTRE PERDUE !

Le seul regret que nous pouvons avoir c’est le fait que nous
n’avons pas réussi à convaincre les autres syndicats de participer à
cette action. Oui, cela aurait été sans doute plus fort et nous aurions
été plus efficaces si nous avions été ensemble. Les autres syndicats se
trompent quand ils disent que cela ne sert à rien et que c’est perdu.
Contrairement à ce qu’ils ont écrit, cette manifestation ne
fait pas fuir Ford. Par contre elle maintient la pression sur la multinationale. Car il ne
faut surtout pas lâcher maintenant. L’avenir de l’usine et des 1600 emplois (et des 10
000 emplois induits !) doit se poser publiquement. C’est l’affaire de toute la population,
des pouvoirs publics et de l’Etat. C’est l’affaire de tous !

A l’heure où Ford revient dans la discussion ce n’est sûrement pas le moment de se taire
ou de faire le dos rond. Il faut rappeler les promesses faites il y a 18 mois. Il faut tout faire
pour que les responsabilités sociales de Ford comme celles des pouvoirs publics soient
assumées réellement. Les évènements depuis 3 ans montrent que les choses ne se passent pas
toujours comme on le croit. Il y a vraiment toutes les raisons de penser que rien n’est perdu.
Seulement cela signifie qu’il faut résister et s’organiser collectivement et solidairement.

DIFFICILE DE DIRE OÙ NOUS EN SOMMES MAIS ON Y EST !

Deux jours après la manifestation, Ford Europe nous reçoit au siège à Cologne. Une
réunion qui fait suite aux précédentes. La direction rajoute 3 projets, ce qui fait que d’après
elle, près de 600 emplois (comptant l’activité TTH) seraient ainsi préservés. Nous sommes
encore loin des 1600 emplois à sauver.

Mais le vrai problème aujourd’hui n’est pas dans ces annonces qui
correspondraient à un transfert d’activité pour Ford vers l’usine de Blanquefort. Ce qui
nous importe, c’est qui dirige ? Et le seul qui a les moyens de faire fonctionner cette
usine, c’est Ford. Depuis que l’échec de HZ est complètement avéré, la question ne se
pose plus : Ford doit reprendre directement l’usine en main et doit la réintégrer dans
son plan de production européen. Toute autre solution enlève toute crédibilité dans les
projets. Qu’il y en ait 15 ou 20, qu’il y ait 1000 ou 1500 emplois promis, en aucun cas
cela ne peut être HZ aux commandes.

Ford reconnaît que la reprise a lamentablement échoué et qu’il n’a plus confiance dans la
holding. Il reconnaît aussi que la question de changement de propriétaire se pose. Il laisse
surtout entendre qu’il pourrait reprendre le site mais se refuse à dévoiler ses intentions, ce
qu’il appelle sa stratégie.
Nous ne savons pas, évidemment, si ces déclarations relèvent d’une partie de bluff
ou d’une réalité. C’est vrai, les évènements actuels sont surprenants. Il est en effet
extraordinaire de voir, 18 mois après, des dirigeants de Ford envisager leur retour. Bien
sûr notre mobilisation y est pour quelque chose. Nous avons fait beaucoup pour
maintenir malgré tout une pression. Mais ce n’est pas la seule explication.

L’échec rapide de la reprise en est une autre. Ford n’a peut être jamais pensé que HZ
était à ce point incapable de mettre en oeuvre un début de projet. La catastrophe arrive trop
vite pour Ford qui devait penser avoir le temps de finir sa production et de se faire oublier les
mois suivants. Pas de bol, c’est maintenant que HZ se gamelle. Et Ford est obligé de prendre
sa part de responsabilité. Et le voilà donc contraint de trouver une solution pour le site et ses
emplois

IL Y A DE L’ESPOIR MAIS IL VAUT MIEUX COMPTER SUR NOUS

Comme Ford tient à son image, il prend la posture du gentil patron social. « Nous
ferons tout pour maintenir les emplois ». Mais ne nous y trompons pas.

Si nous voulons
une solution viable pour nous, c’est-à-dire la sauvegarde des emplois, alors il faudra
aller la chercher. La chance que nous avons c’est aussi que la situation économique n’est
plus la même. Aujourd’hui, tous les économistes se l’accordent, il y a des perspectives de
redémarrage dans l’industrie automobile. Et c’est peut être ça que Ford est en train de
mesurer. Cette usine de Blanquefort, promise un temps à la fermeture, pourrait bien lui
être utile.

Nous sommes convaincus que nous avons une opportunité à ne pas gâcher. Oui, la
bataille pour tous nos emplois est à mener et nous devons refuser la résignation. La seule
« garantie sociale » qui tienne c’est bien de garder notre travail et notre salaire. Le reste n’est
qu’un leurre. Nous ne connaissons pas la suite de l’histoire, c’est à nous de l’écrire.

A VOIR ET À LIRE ABSOLUMENT !

« DES VIVANTS ET DES MORTS » SUR FRANCE 2

Gérard Mordillat vient d’adapter pour la télévision son propre roman. Les 8 épisodes sont diffusés
à partir de ce mercredi 6 octobre à 20h30 (pour les 3 premiers épisodes).

Il s’agit d’une usine menacée de fermeture (tiens ça rappelle quelque chose !) et c’est l’histoire
d’une grève, d’une révolte contre un système qui écrase les ouvriers. Il y a ceux qui subissent
et qui se résignent (les « morts ») et il y a ceux qui luttent et qui résistent (les « vivants »). Il
est plutôt rare de lire et de voir à la télévision des histoires qui parlent de la condition ouvrière et
de la lutte contre les patrons, les actionnaires, contre le système capitaliste.

C’est donc à voir et à enregistrer. Pour info, un DVD avec tous les épisodes sortira début novembre

(production Arte).