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c’est pas de la nostalgie, juste un coup de blues avant les prochains combats

Publie le samedi 7 février 2009 par Open-Publishing
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Rennes le 5 février 2009

40 ans avec la LCR, coucou je suis toujours la

Aujourd’hui est un jour historique, certainement pas à cause de la prestation télévisée du président, ni même a cause de toutes ces manifestations de rues de ce jour.

Non, aujourd’hui 5 février 2009 mon organisation la LCR, doit se dissoudre J’en suis membre depuis 1977, et je la côtoie depuis 1971.

Je pensais que cela allait me laisser de marbre, foi d’ancien gauchiste boutonneux et sérieusement blindé par les luttes minoritaire, les castagnes avec les fachos, avec les staliniens de Moscou ou de Pékin , comme on disait ; sans compter les joutes politiques ou syndicales avec les sociodémocrates (ou libéraux) du Ps. Non je pensais que cette dissolution n’allait pas me toucher.

Et bien fichtre non ! En enfourchant mon vélo pour aller au taf ce matin, après avoir écouté Olivier Besancenot sur Fance-Inter, je me suis laissé envahir par l’émotion.

Et pourtant l’aventure du nouveau parti anticapitaliste me branche, elle est prometteuse excitante même à mon age .

Mais comment ne pas se remémorer tous ces hommes et femmes avec qui j’ai milité et qui ont compté pour la ligue, pour le mouvement social et pour moi perso pendant prêt de 40 ans .

Je n’ai pas compté le nombre de ces copains et de copines que j’ai vu passer pendant ces années. Certainement plusieurs centaines sur Rennes. Il y en a qui sont devenus éditorialiste à Ouest-France d’autre, directeur d’agence d’urbanisme, vice présidente d ’ Université , médecins ou encore directeur général de services territoriaux etc…Je ne vais pas tous les citer. La très grande majorité n’a pas trahi les idées pour lesquelles on s’est battu ensemble : pour l’ antimilitariste, le féminisme, la solidarité avec les peuples opprimés, l’écologie, contre l’homophobie, avec les chômeurs et les précaires, pour un syndicalisme unitaire démocratique et radical. … D’aucuns ont pu certes avoir des pratiques d’un autre age et d’autres glisser sur la pente du politiquement correcte. Certains ont aussi choisi le suicide dans les années 70, ne voyant plus d’issue à leur soif d’idéal…

. Ils/elles ont pris pour la plupart d’autres chemins que le mien. Certains ont eu de "bonne carrière" . Ce ne fut pas mon cas mais je ne le regrette pas.

J’ai survécu politiquement a beaucoup de sarcasmes, de moqueries, de coups bas de toutes sortes,. Le combat politique est impitoyable, surtout quand on est petit et gênant Ce fut le cas de la LCR..
Finalement je suis assez fier de tout ça …Qui ne constate pas aujourd’hui que le capitalisme est une monstruosité pour l’Humanité. Ca fait 40 ans que je le dis et que je me bat. Il n’est pas trop tard pour s’engager. Qui m’aime me suive dans le NPA maintenant

Avec de vieux copains nous allons organiser une grande braderie/brocante : bourse d’échange de documents de la ligue sur le théme " Rien ne doit disparaître" il s’agit bien sur de la ligue
Tous les ex seront r invités …

Yves Juin
Ex dirigeant de la LCR Rennes

Messages

  • En écho à ta nostalgie, camarade, je jette moi aussi un petit coup d’oeil dans le rétro...

    Début des années 70. Mon père, au PCF à l’époque. Moi, ado, avec quelques doutes sur le paradis socialiste à l’est et sur certaines pratiques ici même... J’avais forgé ma propre vision des choses.

    En passant régulièrement devant le kiosque de la gare de ma ville, j’ai remarqué un journal qui disait chaque semaine sur sa une exactement ce que je pensais/ressentais moi-même. Immense plaisir de se dire : je ne suis pas tout seul ! C’était Rouge, on était en 1972, j’étais lycéen, et on se battait contre la loi Debré.

    Depuis je n’ai plus quitté ce journal, en gardant longtemps la position confortable de "sympathisant" de la ligue, de compagnon de route. Jusqu’au jour où je me suis dit que militer syndicalement et à Attac ne suffisait plus. C’était il y a (seulement) une dizaine d’années, et depuis je suis liguard. Enfin... j’étais, jusqu’au 5 février 2009.

    Maintenant je suis au NPA, et je vois arriver, amusé et attendri, des "petits jeunes" dont la révolte ressemble à celle du jeune lycéen "gauchiste" (en Marchais dans le texte) que j’étais...

    Le combat continue !

    Chico