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27 mai 2007
Ci-dessous un texte rédigé par des passagers du vol AF 796 pour Bamako du 26 mai. Pour sêtre indigné des mauvais traitements infligés à un Malien reconduit de force, plusieurs passagers ont été menacés, lun dentre eux interpellé, placé en garde à vue et menacé de poursuites. Pour finir le vol a été annulé tandis que lexpulsé était évacué en ambulance, inconscient et langue pendante.
Ces pratiques dune extrême violence sont inadmissibles. Mais il est profondément encourageant de constater quelles ne sont pas admises et que, régulièrement, des passagers se révoltent contre elles. Face à cela, le précédent gouvernement, comme semble-t-il celui qui est en train de se mettre en place, réagissent par la tentation de criminaliser une réaction citoyenne
Bien entendu, le RESF assure Michel Dubois et les autres passagers du vol AF 796 de son entière solidarité. Il exige quaucune poursuite ne soit engagée contre lui ou contre tout autre passager.
Il demande instamment à Air France de prendre ses responsabilités envers les passagers dont elle assure non seulement le transport mais aussi la sécurité en condamnant avec la plus extrême fermeté ces violences.
Ce sont les forces de police qui, par leur brutalité, ont contraint les passagers à intervenir pour les faire cesser devant linaction dAir France
Le RESF attend des informations sur le sort du passager dont la reconduite a été impossible. Quel est son état de santé ? Où est-il ? Quel est le sort auquel il est promis ?
Ces affaires (rappel des précédents en fin de document) ne resteront pas sans suites. Une défense coordonnée des victimes de la criminalisation de la solidarité est mise en place.
TEMOIGNAGE DES PASSAGERS DU PARIS-BAMAKO DU 26 MAI 2007
Samedi 26 mai. Vol AF 796 pour Bamako.
Quelques minutes avant la fermeture des portes, des cris au dernier rang de l’avion. Une reconduite à la frontière classique.
Deux personnes tentent de contenir un homme d’une quarantaine d’années qui se débat violemment. On croit d’abord à une bagarre entre passagers. Certains veulent les séparer mais en sont vite dissuadés par les policiers qui se font alors connaître. S’ensuit une scène d’une grande violence : l’un des policiers pratique un étranglement sur le passager, l’autre lui assène de grands coups de poing dans le ventre. Ses hurlements se transforment en plaintes rauques. Cette tentative de maîtrise dure dix bonnes minutes, peut-être plus, et suscite immédiatement chez les passagers un mouvement de protestation qui n’a aucun effet sur les violences en cours.
L’un des passagers filme la scène avec son téléphone, ce qui énerve un peu plus la responsable de l’opération, qui menace d’arrestation les personnes les plus proches et photographie les protestataires.
Pour tenter de faire taire tout le monde, la policière explique que l’homme n’est pas un simple sans papiers, mais un repris de justice, soumis à la double peine. Cela semble à ses yeux justifier la méthode et toute la violence exercée sur lui.
Sous les huées des passagers, l’homme finit par être immobilisé et sanglé. Il perd connaissance, yeux révulsés, langue pendante, écume aux lèvres. Un mouvement de panique gagne les policiers. Ils prennent alors la décision de l’évacuer. Autour de nous, de nombreux passagers imaginent que l’homme est mort, ce qui fait encore monter d’un cran l’émotion. Des femmes pleurent, des gens convergent de tout l’appareil, rajoutant à la confusion. C’est alors qu’une bonne dizaine d’agents de la Police des Air et des Frontière, la PAF, fait irruption dans l’appareil.
Désigné par la responsable de l’opération, Michel Dubois, qui comme nous tous avait pris part aux protestations, est débarqué pour auditions. D’autres passagers, choqués par cette arrestation, sont à leur tour menacés du même sort.
A bord, on nous demande vainement de nous rasseoir, de nous calmer mais beaucoup exigent le retour de Michel Dubois. Un des policiers, visiblement dépassé par la situation, nous propose alors un marché : Michel pourrait réembarquer à condition que l’expulsé remonte lui aussi à bord. La balle était donc dans notre camp, nous serions responsable du retard de l’avion, et même de l’éventuelle annulation du vol. Michel devenait clairement une monnaie d’échange
Cette proposition inacceptable est d’ailleurs tout de suite contredite par un policier de la PAF qui annonce la garde à vue de Michel Dubois et réitère ses menaces à l’égard des passagers qui campent sur leurs positions.
Le commandant de bord finit par faire une annonce, dans laquelle il fait état de "manoeuvres" d’un individu refusant d’être reconduit dans son pays d’origine, et de manifestations d’une minorité de passagers pour expliquer l’annulation du vol.
Nulle mention des violences dont nous avions été témoin, ni de l’état de santé du passager pourtant aperçu dans une ambulance stationnée au pied de l’appareil, toujours inconscient et sous assistance respiratoire.
Nous sommes nombreux, comme Michel Dubois, à être choqués par la barbarie de la scène, par le traitement excessivement violent qui a été infligé sous nos yeux à cet homme, fut-il repris de justice, (ce dont il nous est d’ailleurs permis de douter, puisqu’afin de ne pas attirer l’attention des autres voyageurs, les policiers avaient d’abord décidé de le faire voyager sans le menotter).
Nombreux aussi à avoir la désagréable impression d’avoir été pris en otage par les autorités et profondément choqués par lattitude du Commandant de bord dAir France qui nest pas intervenu pour faire cesser ces violences les tolérant même au mépris de la sécurité des passagers quil se soit dassurer et en prenant la responsabilité de faire annuler le vol empêchant du même coup des centaines de personnes de faire le voyage pour lequel elles avaient acheté un billet.
Nous sommes enfin révoltés d’avoir été contraints de devenir complices des policiers en obéissant aux différentes injonctions et menaces proférées à notre encontre. Devions-nous laisser se dérouler sous nos yeux des actes d’une telle brutalité ?
Pouvions-nous accepter l’arbitraire de l’arrestation de l’un d’entre nous dont le seul tort avait été de s’indigner et de parler avec les policiers pour tenter de faire cesser la violence ? Il y a là une pénalisation de la solidarité qui nous semble inadmissible et inquiétante quant à l’état de notre démocratie.
Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que cette scène est un cas isolé, une bavure en somme. Nous savons qu’elle se reproduit quasi quotidiennement, et nous tenons à manifester notre indignation en relatant les faits le plus exactement possible.
Michel Dubois a été relâché quelques heures plus tard, mais on la informé que des poursuites seraient engagées contre lui. Quant au passager Malien, nous n’avons aucune nouvelle de lui, et son état de santé ainsi que le sort qui lui sera réservé dans les prochains jours nous inquiètent au plus haut point.
Des passagers du vol AF 796.
ANNEXE
Pour mémoire, les cas précédents de répression engagée contre des militants du RESF ou des personnes ayant agi dans le cadre de ses actions.
* Michel Guérin jugé pour diffamation à lencontre dun préfet, sur plainte du ministre de lIntérieur de lépoque, M. Sarkozy après avoir protesté dans un courrier contre lexpulsion du journaliste Elvis Kouanga Kazeta. Le verdict est en délibéré.
* Florimond Guimard, instituteur de Marseille, accusé de violence en réunion avec arme par destination pour avoir empêché, le 11 novembre 2006, lexpulsion dun père algérien de 2 enfants à laéroport de Marignane. En réalité, il sest contenté de suivre avec sa voiture le véhicule de police qui transportait lexpulsé. Il sera jugé le 22 octobre et risque 3 années de prison et 45 000 damende.
* Kadidja, passagère du vol Paris-Bamako du 29 novembre 2006 a protesté avec dautres contre la présence à bord dun reconduit quelle pensait être Daïm, étudiant toulousain que ses camarades du RUSF et du RESF étaient venu défendre à Roissy. Elle risque 5 années de prison et 18 000 damende pour entrave à la circulation dun aéronef.
* Le 2 décembre 2006, François Auguste, vice-président de la Région Rhône-Alpes, sadressait aux passagers dun vol Lyon-Paris pour tenter dempêcher lexpulsion dune famille. Jeté à terre, molesté, placé en garde-à-vue, il est accusé dentrave à la circulation dun aéronef. Il sera jugé le 26 novembre à Lyon. Il risque 5 années de prison et 18 000 damende.
* Tout récemment, quatre militants du Collectif de solidarité avec les Migrants et du RESF de Méru (Oise), par ailleurs militants FSU et CGT (dont le responsable de lUL de Méru) ont été mis en examen pour diffamation envers le maire UMP de Méru pour avoir taxé de « délation » la volonté affichée du Maire de dénoncer les prétendus 10% de mariages blancs célébrés dans un quartier de la ville. Ils seront jugés le 29 mai au TGI de Beauvais
Messages
1. ca sent si bon la france !!!!!!!, 28 mai 2007, 00:20
C’est abominable, ce comportement bestial d’une certaine police, qui jette le discrédit sur l’ensemble de la profession. Ils se plaindront après d’être des mal-aimés !
Pourquoi n’a-t-on pas porté plainte contre le ministre de l’intérieur quand il a traité des jeunes de cité de "racaille, qu’il faudra nettoyer au karcher" ?
Car enfin, il faudra bien qu’un jour il soit admis qu’un ou des citoyens aient la possibilité de poursuivre eux aussi les autorités, quand ils dérapent. Si c’est vrai dans un sens, ça doit être vrai dans l’autre. J
1. ca sent si bon la france !!!!!!!, 28 mai 2007, 11:57
bonjour
le personne ayant filme cette histoire faut met cette film sur google ou youtube
hv dcdo
2. ca sent si bon la france !!!!!!!, 29 mai 2007, 13:12
Quelle methode épouvantable et primaire de rconduire de force quelqu’un à l’exterieur d’un pays.
Je me demande si l’on est bien en 2007 ? quelle atrocité !
le ministre de l’interieur nous a bien fait part que cela serait fait dans toute la transparence et la descence possible...
Devons nous nous sentir reconforté à l’idée que ce ne soit pas ce genre d’avions militaires regroupant plusieurs dizaines de personnes dans une même soute !
Comment peut on exprimer de tels propos et que le peuple dise ok en dormant à moitié ?
Comment peux on expulser des gens de la france en annonçant publiquement une immigration choisie dont on pourrait soustraire un quelquonque interet au pays.
Les immigrés riches d’abord, le reste on le passera aux karcher ou peut etre au lance - flammes !