capitaliser sur la morale / sur www.campuslille.com

CE MERCREDI 8 AVRIL 2009

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

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« Ce qu’il y a d’encombrant avec la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres. » Léo Ferré.

Pour les banques, pour le capital – et malgré la faillite du système et l’absence de perspective, le G20 a tenu toutes ses promesses. Constatant que le « marché libre » avait conduit au naufrage, ses thuriféraires - aujourd’hui tout en modération -, ont décidé d’agir : ils vont remplir les caisses du FMI et de l’OMC. Mais attention ! Avec la main sur le cœur, ils jurent que cela désormais obéira à la morale. Jadis les super-banquiers pliaient les peuples à leurs caprices, le rendement du capital, l’ouverture des marchés. Aujourd’hui, les mêmes s’engagent à poursuivre sur cette voie, mais moralement.

Les affaires continuent. Des monopoles sont en voie de constitution, qui vont rafler la mise. L’Otan, pendant ce temps, fourbit ses armes, alors qu’à l’ombre du sommet des « Alliés », sous les cagoules, les manipulations vont bon train. A propos de morale et de cagoules, - deux camouflages très à la mode -, toutes les digues de la morale bourgeoise tombent et continueront à tomber : droits de l’homme, liberté d’expression, démocratie, perdent déjà le peu de substance qu’on y trouvait encore. Avec ou sans bombes, la guerre contre les peuples a commencé.

Le pouvoir énorme qui s’est concentré à l’autre bout de nos chaînes ne peut qu’adopter la fuite en avant – et nous entraîner avec. Dans ce mouvement, la morale tient autant de place qu’un grain de sable dans une déferlante. Méfiez-vous braves gens : s’ils vous promettent de la morale, c’est qu’il n’y a rien d’autre dans leurs magasins. Ils ne lâcheront rien, que ce que nous leur prendrons. A nous maintenant de profiter des marges, béantes, qu’ils nous laissent.

S’ils peuvent parler de morale quand ils s’adonnent au pillage, c’est qu’ils savent que nous y sommes sensibles. Ceux qui ne possèdent rien que leur force de travail savent ce qu’il faut de règles pour survivre, grandir, éduquer, aimer. Même si parfois il ne s’agit que d’une « auréole dans une vallée de larmes », le peu que nous possédons est moralement mille fois supérieur à leurs petits calculs milliardaires.

Or, si cette morale, qui subit, quotidiennement, les assauts de la grande machinerie idéologique avilissante, si cette morale demeure notre force, c’est qu’elle s’appuie, non sur des chimères comme celles qui nous sont servies sur des plateaux, mais sur le réel. Même acculée, la classe ouvrière ne peut s’oublier, ne peut oublier que ce n’est pas la morale qui produit les richesses, que ce n’est pas la morale qui les fait « disparaître », que ce n’est pas la morale qui remplit l’assiette. Dès lors, prendre la mesure des luttes pour l’emploi et les salaires, prendre la mesure de ce vaste mouvement de colère encore sourde mais qui enfle chaque jour, c’est prendre la mesure du réel même. Et, de fait, c’est renvoyer au néant les discours et les illusions propagés, comme par magie, dans l’air vicié qui nous enfume. Et c’est déjà un début.

C’est dans la sphère de la production, le nœud du profit, où aujourd’hui s’effectuent les « purges » les plus radicales, c’est au sein de la classe ouvrière, au plus près du réel, que doit se dégager l’expression d’une alternative réelle. Les négociations entre « partenaires sociaux », les échéances électorales, ne produiront que du vent en se détournant, ne serait-ce qu’un peu, de cette nécessité. Et ce vent soufflera à contresens, ce qui n’est pas anodin.

Nous nous entretiendrons ce mercredi avec des salariés de l’industrie, en lutte pour l’emploi, pour les salaires, pour la justice… pour la morale ?

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Dans notre « ¼ d’heure en Palestine », nous retrouverons Olivia Zemor, de l’association EuroPalestine. Avec elle, et à l’heure où les industriels israéliens s’inquiètent des premiers effets du boycott, nous reviendrons sur cette question : l’utilité du boycott, et comment le pratiquer.