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climat de terreur à Athènes, si vous le souhaitez, vous pouvez vous manifester par mail

Publie le mercredi 11 octobre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

De : Journées de Tours
À :
Objet : climat de terreur à Athènes
Date : Sun, 8 Oct 2006 10:43:28 +0200

>> Chers collègues (de Paris 13 et d’ailleurs) et chers amis,
pardonnez-moi si j’en rajoute une louche, car nous sommes tous
>> hypersollicités et envahis d’appels de toutes parts ...
>> mais je ne peux pas ne pas répercuter celui que j’ai reçu il y a
>> quelques jours de la part de Marina Koussouri qui était ATER à Paris 13
>> l’année dernière.
>> Je suis d’autant plus résolue à vous le transmettre que nos journaux,
>> la presse internationale, et même la presse grecque (à l’exception d’un
>> journal) sont très silencieux sur le climat qui règne actuellement en
>> Grèce. C’est pourquoi semble-t-il ce pays est choisi par les droites
>> extrêmes européennes pour y tenir des meeting ou autres manifestations
>> : comme ce dernier dimanche à Athènes.
>> En ce moment des manifestations d’enseignants sont réprimés de façon
>> très sanglante par la police. Se déroulent en même temps plusieurs
>> procès de néo-nazis (je n’ai pas trouvé de meilleur terme) auteurs
>> d’actes cruels (je passe les détails), dont celui qui a failli tuer le
>> frère de Marina. Au cours de ce procès auquel Marina assistait, une
>> horde a envahi le tribunal, pour tout casser, prendre des photos de
>> l’assistance, menacer juges et public... ainsi qu’elle le raconte
>> elle-même dans le mail qu’elle a accepté que je diffuse.
>> Je vous transmets aussi à sa demande en pièce jointe l’appel qu’elle a
>> rédigé pour demander le maintien des condamnations prononcées, car des
>> pressions sont bien sûr perpétuellement exercées sur la justice. Cet
>> appel sera transmis à l’ambassade, mais aussi à la ligue des droits de
>> l’homme, dans le but de rompre le silence des medias sur ce contexte.
>> Merci de votre attention, vous pouvez le diffuser si vous le souhaitez.
>> Anne Bourgain.
>>
>> marinakousouri@wanadoo.fr
>> Objet : situation à Athènes
>> Date : 29 septembre 2006 10:52:36 GMT+02:00
>> À : anne.bourgain@fcvnet.net
>>
>>
>> Chère Anne bonjour,
>>
>> je viens de rentrer de Grèce, où le procés des agresseurs de mon frère
>> a duré trois longs jours, et enfin la sentence du tribunal a été de 21
>> ans de prison. Je rentre du cauchemar d’Athènes, quand les fascistes de
>> manière provocante saluaient Hitler dans la salle du tribunal, ils
>> étaient nombreux et sauvagement violents, on a eu des menaces de mort
>> et le tribunal aussi, mais personne ne réagit en Grèce, c’est un climat
>> de terreur. Je ne peux pas dormir, je ne fais que des cauchemars, la
>> gauche est molle et terrorisée, et mon frère est tout seul en quelque
>> sorte. Je me sens impuissante devant ce fascisme qui envahit notre pays
>> de manière violente et je ne dors pas la nuit. Dimanche il y a la
>> reunion internationale des fascistes à Athènes, avec la participation
>> des allemands et des francais députés de Le Pen. On attend des
>> evenements sanglants ; Je croyais que j’étais dans un film
>> l’holocauste, on retourne dans des périodes de dictature en Grèce.
>> J’ai rédigé un appel de condamnation des actes fascistes en Grèce ,
>> puisque cela concerne toute l’Europe, si tu es d’accord je t’envoie
>> l’appel, si tu veux le signer, ou le passer à d’autres.
>> j’espère que tu vas bien
>> je t’embrasse trés fort
>> Marina
>>
>>
>>
>>
>> APPEL POUR LE MAINTIEN
>> DE LA CONDAMNATION
>> DES ACTES FASCISTES EN GRECE
>>
>>
>> Le 18 Juin 1998 à Athènes, le jeune étudiant de la faculté de
>> Philosophie Dimitris Koussouris membre du conseil d¹EFEE (union
>> nationale des étudiants grecs), a été battu de manière sauvage par dix
>> ou douze (neo)nazis membres de Chrissi Avgi, devant le palais de
>> Justice.
>> C¹est avec deux de ses collègues qu¹il était venu soutenir au tribunal
>> la grève et la manifestation des professeurs. En tant que dirigeant
>> syndical national, Dimitris Koussouris soutenait et participait à ce
>> mouvement concernant l¹embauche des professeurs aux collèges et aux
>> lycées. Il a été battu devant le regard de la police et des passants
>> qui, par terreur face à la bestialité des fascistes, n¹ont pas pu
>> intervenir.
>>
>> Dimitris Koussouris est laissé pour mort en pleine rue, au milieu d¹un
>> lac de sang après des coups de pied sur la tête et des coups de batte.
>> Il est transporté à l¹hôpital, subit deux opérations crâniennes, du
>> fait de toute une série de traumatismes tels que le neurochirurgien
>> responsable n¹en a jamais constatés de sa carrière. Ils sont décrits
>> comme les effets d¹une violence et d¹une cruauté non encore rencontrée
>> dans sa carrière médicale. Par chance et grâce à son jeune âge,
>> D.Koussouris est aujourd¹hui parmi nous, sain et sauf, doctorant en
>> histoire à l¹EHESS à Paris.
>>
>> Le chef de bande des (néo)nazis, Antonis Androutsopoulos, qui se fait
>> aussi appeler « Periandros », a été reconnu par D.Koussouris. Malgré
>> l¹ordre de son arrestation, il se rend lui même en septembre 2005. En
>> sept ans, la police grecque n¹a pas pu l¹attraper. A.Androutsopoulos
>> est venu seul se rendre à la police grecque. Selon lui, il a été au
>> Venezuela, ainsi que dans d¹autres pays européens, et a jugé que
>> maintenant, il pouvait (sûr de son impunitéS ) se présenter à son
>> procès sous l¹actuel gouvernement grec. Le procès a commencé le 20
>> septembre 2006, et le lundi 25 septembre, la sentence a été prononcée :
>> 21 ans de prison pour tentative de crime politique.
>>
>> La proposition du Procureur était pourtant plus légère, mais c¹est
>> devant les saluts nazi et les menaces de mort prononcées pour tous
>> devant le tribunal, que les juges, les jurys, et les autres se sont
>> retirés. Androutsopoulos, pendant tout le procès, regardait les
>> victimes d¹un regard ironique et souriant, et énonçait des discours
>> d¹appel pour le fascisme, appelant « ses soldats » à la recherche « du
>> sang » et de la « guerre ». Ses semblables, militants fascistes qui se
>> revendiquent comme tel, se levaient chaque fois qu¹Androutsopoulos
>> entrait dans la salle, menaçaient et provoquaient les étudiants et les
>> professeurs venus soutenir D.Koussouris et ses deux collègues.
>>
>> Le cauchemar ne s¹est donc pas arrêté au moment où l¹on a retrouvé
>> presque mort le jeune Dimitris Koussouris, lorsque les passants
>> n¹intervenaient pas et couraient de peur, ni à l¹annonce du chirurgien
>> lorsqu¹il a cru Dimitris perdu, ne pensant pas pouvoir faire
>> grand-chose pour lui sauver la vie, ni encore aux menaces de mort
>> proférées à sa famille le concernant. Le cauchemar continue de manière
>> grotesque et provocante, sous les regards impuissants des juges alors
>> que ces hommes avaient presque tout cassé dans la salle du tribunal, et
>> qu¹ils restaient menaçants au-dehors sous les sourires des MAT
>> (équivalent des CRS en France).
>>
>> Où était Androutsopoulos pendant sept ans ? Pourquoi la police n¹a pas
>> arrêté les (neo)nazis quand ils battaient à mort le jeune étudiant du
>> moment que tout se passait devant leurs yeux ? Pourquoi le tribunal
>> grec, témoin de ces événements n¹a-t-il pas demandé l¹arrestation des
>> (neo)nazis ? Où sont passés les autres membres ?
>>
>> Pendant ces dernières années, il y a eu en Grèce 80 tentatives de
>> meurtre recensées contre des étudiants et des immigrés par des
>> groupements se revendiquant neo-nazis. Ils n¹ont jamais été arrêtés.
>> Ce type de sentences aurait pu arrêter ou au moins freiner le mouvement
>> neo-nazi grec qui augmente dramatiquement ces dernières années.
>>
>> Nous sommes inquiets de la possibilité d¹instauration de stratégies
>> destinées à cacher et à couvrir les organisations para-militaires et
>> les forces politiques ennemies de la république.
>> Les forces d¹extrême droite européennes et internationales se
>> mobilisent pour soutenir Androutsopoulos et son organisation. Pour la
>> France, deux deputés de Monsieur Le Pen seront ce dimanche (1/10/06) à
>> Athènes pour soutenir les criminels au cours de la manifestation de
>> soutien organisée par l¹extrême droite. La venue du Front National
>> français, comme des organisations d¹extrême droite grecque et allemande
>> à Athènes pour soutenir le mouvement du fascisme dévoile non seulement
>> le vrai visage du fascisme européen mais pose des questions urgentes
>> par rapport aux soutiens forts du nazisme dans toute l¹Europe.
>> Ce procès a démontré si besoin était combien ces forces sont
>> internationalement organisées, et que Dimitris Koussouris comme
>> d¹autres sont considérés comme des citoyens à éliminer. Citoyens grecs
>> soutenant D.Koussouris, nous ne pouvons supporter que les forces
>> d¹extrême droite soient aujourd¹hui rassemblées de façon majoritaire
>> autour de ce procès et de ses enjeux politiques.
>>
>> Nous appelons donc tous les citoyens et toutes les forces
>> internationales attachées aux profondes valeurs démocratiques et
>> républicaines à soutenir les forces progressistes grecques dans leur
>> lutte contre le fascisme, contre les idées et les actes meurtriers de
>> l¹extrême droite. Nous appelons les victimes et tous les citoyens à se
>> rassembler et à faire front. Nous exigeons la punition de toutes les
>> tentatives et des actes criminels. Nous exigeons une lutte
>> inconditionnelle contre le fascisme.
>>
>> Marina Koussouri,
>> Paris, Le 29 septembre 2006.
>>
>>
>> Lu et approuvé
>> Anne BOURGAIN, enseignant-chercheur, Université de Paris 13.
>> Jean WATTIAU, professeur, Amiens.
>>
>>
>> Si vous le souhaitez, vous pouvez vous manifester par mail (en
>> copiant-collant cet appel au besoin) à
>> arapis.c@wanadoo.fr
>> les signatures seront adressées conjointement à l¹Ambassade de Grèce à
>> Paris et à la Ligue des droits de l¹homme.

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