Accueil > dans le 06 : la LOI... quelle loi ?

dans le 06 : la LOI... quelle loi ?

Publie le lundi 18 avril 2011 par Open-Publishing

dimanche 17 avril 2011« Le train de la dignité » bloqué à Vintimille

Où comment un préfet sur le départ a voulu terminer sa carrière niçoise déjà bien glauque par un coup d’éclat :

empêcher des réfugiés tunisiens munis de papiers en règle d’entrer en France, accompagnés des militant-es des droits de l’Homme tunisiens et français.

On croyait bien, pourtant, avoir atteint le comble de l’odieux et du ridicule lorsque MAM, en son temps, proposait tout le savoir-faire de la police anti émeutes française à Ben Ali pour juguler ses révolutionnaires. Ce scandale, dénoncé par une majorité de Français, dont nombre d’UMP, lui coûta son maroquin. Son remplaçant et collègue de la place Beauveau passera carrément des paroles aux acte.

Ce beau dimanche 17 avril 2011, secondé par un préfet d’une efficacité ne s’encombrant pas de questions morales, M. Guéant mobilisa une armée de notre élite reconnue anti émeutes à la frontière sud-est du territoire national pour en interdire l’accès à une petite soixantaine de Tunisiens, mains nues, sans autres armes qu’un permis européen de circulation, en bonne et due forme, dans l’espace Schengen.

Pour faire bonne mesure et être sûr d’attraper le moucheron, le préfet ratissa large en interdisant toute la journée les passages entre l’Italie et la France, dans les deux sens, à tous les trains et tous les passagers, indistinctement bien sûr.

Comme dirait M. Rocard, cité en entier pour une fois : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais doit en assumer fidèlement sa part ». Quelle est notre part, sinon la misère de nos anciens colonisés, hommes, femmes et enfants ?

Mais, pour reprendre sa propre expression, M. Guéant a vu là une occasion d’être « chef de croisade » ; ça ne se refuse pas. Après tous les dérapages verbaux dont il est friand, après un maintien dans son ministère, d’un prédécesseur condamné deux fois pour racisme, après un lamentable simulacre de débat à fin essentielle de surveiller les Musulmans… vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup, que ça fait trop et, peut-être système ?

Ah ! Encore un détail : les Tunisiens et leurs amis militants des Droits de l’Homme, italiens et français, avaient joliment appelé ce train « le train de la dignité ». Comment s’appelle déjà le contraire de la dignité ? Eh bien voilà, on est dedans !

"Una mattina, il prefetto si è svegliato e ha incontrato l’invasor !!!!
ô bella ciao ciao ciao !!!"