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discours fascisant de naboléon 4 à diffuser au max

Publie le samedi 1er décembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

"S’agissant de la situation dans les banlieues (...). Sur les ruines
de la démocratie s’installe la voyoucratie".

(Jean-Marie Le Pen, dimanche 26 septembre 1999.)

"Ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel n’a rien à voir avec une
crise sociale, ça a tout à voir avec la voyoucratie".

(Nicolas Sarkozy, jeudi 29 novembre 2007.)

La Somme De Toutes Les Haines

1. Hier.

(Soir.)

A la télévision.

Le chef de l’Etat.

Nicolas Sarkozy.

Dans une intervention marquée par la "fermeté" qui fait dire en
Italie que :

A tout de même tenu quelques minutes, avant de lâcher
"l’immigration" dans son commentaire du bref embrasement qui a suivi
dans le Val-d’Oise la mort atroce de Larami et Moushin.

La presse, évidemment, fait ce matin comme si elle n’avait pas (du
tout) entendu ce raccourci - comme si elle avait du mal à bien
admettre cette récitation, à une heure de grande écoute, et par "le
président de tous les Français", de ce gros et gras morceau de
traditionnelle démagogie.

Les jours se suivent à Sarkoland - mais se ressemblent moins qu’on ne
pourrait le supposer : les haines vont crescendo, et vont
s’additionnant, et finalement font un pays de ségrégations et de
confrontations.

Et en effet : ça glace les sangs.

Mais du moins savons-nous désormais où nous en sommes : nous avons,
d’un côté, la réalité de la vraie vie - facilement documentable.

Et de l’autre côté, une "France" décomplexée, en même temps que
méconnaissable (1), qui nie cette réalité, pour mieux l’assujettir
au quotidien à son dessein.

Au temps pour les neuneus ravis qui depuis tant de temps prédisaient
un effacement des clivages politiques : la droite est là, et bien
là, versaillaise plus que jamais - prête, pour assurer son règne,
à tous les boniments, à toutes les surenchères, à toutes les
provocations.

La droite : la même, toujours - qui met toujours, au début comme à
la fin de sa logorrhée nationale, de la xénophobie.

La même qui trouve toujours, aujourd’hui comme hier, des fautes à
l’étranger - fût-il de l’intérieur.

La droite qui chasse et traque - au faciès, naturellement : de
Charonne à Charonne, fidèle à ses "principes".

La droite où se réfugient les cauteleux pétochards qui ont toujours
eu besoin de boucs-émissaires, et qui se sont toujours vengés sur
les plus faibles qu’eux de leurs mauvaises trouilles.

2. Voici de la réalité.

Vue par "la directrice de la Mission Locale Val-d’Oise-Est, Marie-
Michelle Pisani" (2).

(Sûrement une gauchiste.)

Elle dit qu’à Villiers-le-Bel, "rien n’a été fait pour les jeunes
depuis l’explosion des banlieues en 2005".

Elle dit qu’elle n’est pas "étonnée par les violences".

Que "ça fait très longtemps qu’(elle) sent que ça va exploser : il
y a une telle désespérance, le sentiment que l’avenir est bouché".

Elle dit qu’elle est quotidiennement confrontée "à des situations
gravissimes, (...) où la dimension de la souffrance qui s’exprime
est énorme".

Que "le taux de chômage des jeunes actifs français s’élève à 22 %
en moyenne", mais qu’à Villiers-le-Bel, c’est du 30 %, "et
certainement plus encore".

Que "les jeunes se radient d’eux-mêmes de l’ANPE", alors même que
"lorsque les entreprises viennent faire des opérations de
recrutement, elles les trouvent très bien, très motivés".

Elle dit que "dans cette ville, plus du tiers (34 %) d’une
génération d’enfants arrive au collège déjà en retard scolaire" -
nonobstant "l’excellent travail de l’éducation nationale".

Elle dit que "depuis 2005, on (lui) avait annoncé un "plan Marshall"
pour les banlieues, mais (qu’elle) n’a vu aucun changement" - si ce
n’est que "de nombreuses associations qui entretenaient le lien
social dans les quartiers ont vu leur financement diminuer".

Elle répète enfin : "Vous ne pouvez pas mesurer la dimension de
désespérance, ici".

(Oh, si...)

3. Voici de la réalité, vue par les Nations unies.

(Encore des gauchistes.)

"De retour d’une mission de 10 jours en France, l’émissaire de l’ONU
Gay Mac Dougall a déclaré, vendredi 28 septembre (2007), qu’un
racisme pernicieux perdure en France, où des minorités sont
reléguées dans des "ghettos" sans espoir de promotion sociale" (3).

Gay Mac Dougall s’est "rendu compte que le racisme était un sentiment
pernicieux dans la société" française.

Elle a relevé, "dans des banlieues défavorisées de Paris, Marseille
et Strasbourg", que : "Des personnes qui ont beaucoup travaillé, qui
ont respecté toutes les règles du jeu et qui croient sincèrement
aux principes de la République française se retrouvent piégées
dans des ghettos urbains où le taux de chômage dans certains cas
peut dépasser 40 %".

Elle a noté que les jeunes d’origine immigrée "se sentent
discriminés et rejetés par une conception rigide de l’identité
nationale française qui ne leur convient pas"".

Elle a enfin regretté "l’ambiguïté" de certaines mesures et
déclarations des responsables politiques français sur l’immigration,
citant notamment le débat sur l’introduction de tests ADN pour les
candidats au regroupement familial et la mise en avant systématique
de la notion d’"identité nationale".

4. Tu as donc, d’un côté, cette réalité-là.

(Chiffrée : le taux de chômage dans certaines banlieues et la
rageuse amputation, dans les mêmes endroits, des budgets dévolus à
l’aide sociale font des statistiques difficilement contestables.

Documentée : non par des Sherlock Holmes communistes libertaires, mais
par des enquêteurs de l’ONU.)

5. Et tu as, de l’autre côté, la France qui, décomplexée, la nie.

La France qui, par le choeur des voix de Fadela Amara et de son chef
(de l’Etat), va répétant qu’il n’y a pas de "crise sociale" - et
d’ailleurs pas de social du tout, puisque aussi bien cette France,
qui débloquait l’autre jour 15 (gros) milliards d’euros de "paquet
fiscal" pour une poignée de nanti(e)s, n’en trouve que 18 (petits)
pour les millions d’habitants de ces banlieues où Sarkozy n’a certes
pas l’intention d’"organiser des matches de foot" (et encore moins,
n’est-ce pas, de sauteries au Fouquet’s), ou de faire des "relations
publiques" (fût-ce à bord de l’esquif d’un copain milliardaire).

La France qui promet, aux banlieues, d’abord de la répression, puis,
juste après, de la répression, puis, enfin, de la répression - mais
qui détourne le regard quand passe dans son alentour, chargé de
liasses de black de quelques centaines de milliers d’euros, un boss
de la métallurgie.

La France qui fustige crânement la "voyoucratie" des banlieues, mais
qui fait le tour du monde avec dans ses bagages tel maire, lui aussi
de banlieue (mais d’autres latitudes), qui a posément pioché
naguère dans les caisses de sa commune - mais pourquoi se gêner,
puisque pour de tels cas la culture de l’excuse est une seconde nature ?

La France, pétrie d’impunités, qui pardonne tout quand ce tout vient
de ses marches patronales (et politiques aussi bien), mais qui
t’entretient, gravement, de la nécessité, surtout, de ne pas
succomber dans les banlieues à "l’angélisme".

Et puis, bien sûr : la France qui depuis des années, t’assène,
obsessive, car elle tient de la Corée du Nord qu’un slogan mille fois
répété finit par faire une vérité, que ses problèmes sont
"ethnico-religieux" (4).

La France qui a très peur de la réalité - parce que la réalité la
donne pour ce qu’elle est : une France de tous les ressentiments, qui
divise pour mieux régner.

6. Vois cette "France" à guillemets qui, toujours, cherche
l’affrontement - et qui par conséquent jamais ne cessera de provoquer
les gueux.

Cette France qui rêve de mener sur son territoire des guerres à la
terreur qu’elle entérine ailleurs.

Cette France qui n’a que la répression de ses "classes laborieuses,
classes dangereuses", pour nous dissimuler qu’elle se soumet partout.

Cette France qui déploie au-delà du périphérique parisien des
compagnies républicaines plutôt que des subventions, pour te faire
oublier qu’elle vend du nucléaire à Kadhafi.

Cette France qui montre en Seine-Saint-Denis qu’elle a des muscles,
pour te faire oublier qu’elle ne déteste pas flatter le fondement des
voyous infâmes du Parti communiste chinois.

Cette France dévoyée, qui partout abdique sa dignité pour du
pognon, qui se vend à des bourreaux si les bourreaux sont riches -
mais qui cependant ose encore te balancer long comme le bras du
principe républicain.

Cette France qui jour après jour attise les tensions et les braises.

Mais qui, naturellement, trouvera aux prochains retours de flammes,
ainsi qu’elle fait souvent, le double motif de l’ethnie et de la
religion, puisque, n’oublie pas : "Il n’y a pas de crise(s) sociale(s)".

(1) D’où les guillemets à "France".

(2) 20minutes.fr, 27 novembre 2007.

(3) Nouvelobs.com, 28 septembre 2007.

(4) "Le Figaro", 30 novembre 2007 - "bloc-notes" d’Ivan Rioufol.

http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/index.html

Messages

  • Et au rythme où la voyoucratie UMP attise les haines, dresse les français les uns contre les autres, multiplie les provocations et les brutalités flicardes, ne veut rien entendre d’autre que ce qui cadre avec son idéologie du 19° siècle, les affrontements violents finiront par s’étendre au delà des banlieues. Encore une fois ne jamais oublier qu’une large majorité de Français a voté pour ça en toute connaissance de cause.
    Le peuple français, si éclairé, si épris de démocratie, finit toujours par revenir à ses Napoléon, grands ou petits, ses Thiers, ses Pétain pour finir par se vautrer dans la farce la plus grossière avec Sarkozy.

    Brutus

    • "en toute connaissance de cause" : pas toujours ! Et ce fut fait pour : le matraquage, les mensonges et la propagande ont fait leur oeuvre. Beaucoup de Français ont voté en toute méconnaissance de cause. Il y en a encore qui ne croient pas à la privatisation de la Santé et de l’"Instruction" ! Il y en a d’autres qui se réveillent malheureux, car ne sachant à quel "leader" faire confiance.