files d’attente .... et alors ???? ce sont des étrangers ! l’horreur quotidienne

Les traits étaient tirés hier aux abords des quatre centres de réception des étrangers (CRE) parisiens. Dormant sur place depuis des jours, ballottés d’un centre à l’autre, des centaines de sans-papiers s’accrochent à l’espoir d’obtenir une régularisation, à la suite de la circulaire du ministre de l’Intérieur énonçant les critères pour obtenir des papiers. Ils ne veulent « pas penser au risque d’expulsion ». « On dépose un dossier, on donne nos coordonnées. C’est vrai qu’ils peuvent venir nous cueillir après », témoigne Jeanne. Tous n’ont pas sa lucidité. Le bruit court toujours que « si l’on a un enfant scolarisé en France, c’est bon », assure un Malien.

Devant le centre de la rue Truffaut (17e), Mario, un Péruvien, entame avec sa femme sa troisième journée d’attente. « On a pris l’orage dans la nuit, on a dormi sur des cartons », raconte-t-il, trempé. Lundi, ils se sont déjà présentés, mais les policiers leur ont dit d’aller au centre du 19e. Mardi, dans le 19e, on les a renvoyés vers le 17e. Trois jours pour rien. « On ne sait pas quand ça va finir... », soupire-t-il. Souvent, les maris dorment sur place et les femmes les rejoignent avec les enfants vers 9 h, « pour être là quand ce sera [leur] tour ». Rue du Maine (14e), un défilé de poussettes accompagne la file d’attente. Dans la journée, les policiers distribuent de l’eau. « Ces grosses chaleurs, c’est très dur pour les enfants », raconte un agent. Un autre policier parle « des femmes enceintes de huit mois, dans la file pendant trois jours. Au début, on essayait de les faire passer par une porte de derrière, mais les autres n’acceptent pas. » Il faut prendre son mal en patience. Alors, chaque soir, devant les CRE, c’est le même rituel. « Un des sans-papiers distribue des numéros, avant de se coucher sur le trottoir, pour que l’on ne perde pas notre place dans la file », explique Adil.