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73° j de grève de la faim : LE PREFET CANEPA joue à la vie à la mort ?
Publie le mardi 28 août 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800- tél : 06.80.57.50.61- fax : 03.20.74.16.68 – e-mail : csp59@wanadoo.fr -
LE PREFET CANEPA VEUT-IL VRAIMENT UNE SORTIE DE CRISE ?!
Alors que la rencontre entre le Mrap, la LDH et le Préfet avait permis le vendredi 24/08/07 de poser le cadre d’une éventuelle sortie de crise, M. le Préfet ne proposait un nouveau rendez vous que ce lundi au 72éme jour de la grève de la faim des 56. Ce lundi nous découvrons ses propositions qui ne peuvent que nous interroger sur sa volonté sérieuse de trouver une solution rapide : - il ne reconnaît que 4 expulsés sur 13 en Guinée et au Maroc – il ne propose de document nominatif qu’à 14 grévistes – il élimine de cet accord toutes les personnes en demande d’asile politique – il recycle la proposition des « associations serpents » rejeté dans un premiers temps par tous les grévistes et signés sous contraintes par d’autres – il exclut 2 grévistes au prétexte qu’il serait sous le coup d’une poursuite pénale en éludant le contenu réel de leur situation vis à vis de la justice. Tous ces changements de dernière minute par rapport au pré-accord de vendredi cherchent à vider celui ci de l’essentiel des avancées que le CSP59 avait actées.
En effet, M. CANEPA il n’y a pas eu 4 expulsés mais 13 pour lesquels nous réitérons la demande de prise en compte.
Comme l’on demandé la Ldh et le Mrap, il ne s’agit pas de 14 documents nominatifs, mais bel et bien de 51.
Quant aux 21 personnes en demande d’asile, on ne voit pas par quelle magie M. CANEPA les exclut de l’accord. Bien entendu l’application de celui ci suppose que la procédure de demande d’asile arrive à son terme. Mais d’une part l’administration sait très bien accélérer cette procédure lorsque cela lui convient et d’autre part il suffit de stipuler que les personnes qui seraient déboutées de l’asile bénéficieront de l’accord. Nous demandons au Préfet de remettre des documents nominatifs stipulant cela.
Quant à ceux qui ont été contraints à signer les documents des associations qui n’ont rien à voir avec les grévistes, il convient de les réintégrer avec leur accord dans la nouvelle procédure de sortie de crise. Eux aussi doivent recevoir le nouveau document nominatif.
Enfin pour les deux qui seraient sous le coup d’une procédure pénale, les informations en notre possession font état d’une personne qui était effectivement sous contrôle judiciaire, mais celui a été levé, ce qui a conduit les services de M. CANEPA à le mettre dans le cadre des rencontres mensuelles sous convocation. Le second est parent d’enfant français, a purgé sa peine et en réinsertion il a fait l’objet d’un réexamen de son dossier par les services de M. le Préfet.
Faut-il rappeler ici quelques règles de base de toute démocratie : - toute personne est présumée innocente tant qu’elle n’est pas jugée coupable – lorsqu’une peine a été purgée, la personne retrouve l’ensemble de ses droits citoyens. Une nouvelle fois M. CANEPA confond pouvoir Exécutif et pouvoir Judiciaire.
Il est vrai que M. le Préfet a quelques difficultés à respecter le principe républicain de la séparation des pouvoirs.
La cour d’appel de Paris et le tribunal de Grande Instance de Lille viennent une nouvelle fois de donner raison aux sans papiers en libérant les 31 grévistes de la faim mis en rétention à Roissy et Lesquin. Il est clair que si les 13 expulsés avaient pu bénéficier de leur droit devant la justice, il seraient aujourd’hui comme leurs camarades libres. On comprend mieux l’empressement de M. CANEPA à les mettre manu militari dans l’avion.
En outre dans le document de l’accord avec nos partenaires Ldh et Mrap, deux erreurs grossières sont à notées : le début de la grève de la faim est datée au « 19 juillet dernier » comme si M. CANEPA voulait effacer à jamais la date de la rafle du 15 juin 07 qui a justement été le facteur déclencheur de la grève de la faim .
Le même document comporte cette phrase surprenante : « tels sont les résultats des discussions que nous avons menées depuis le 30 août dernier ». Extraordinaire lapsus de M. CANEPA le « 30 août » étant justement la date qu’il avait proposé pour sa fameuse « commission de la rentrée ». Sauf à penser qu’il parle du 30 août 2006 avouant ainsi qu’il complote depuis bien longtemps.
Le CSP59 réitère les revendications de régularisation de tous les grévistes de la faim, la remise effective des récépissés de régularisation aux 35 annoncés régularisés lors des rencontres mensuelles, la visite médicale à l’ANAEM des 59 et la régularisation de la liste des 12%.
Toute solution qui ne prend pas en compte ces revendications légitimes ne traitent pas les causes de la crise actuelle et donc en provoquera de nouvelles. Il ne suffit pas de casser le thermomètre pour guérir la maladie.
Fait à Lille le 27/08/07
CONCERT DE SOLIDARITE AVEC LE MINISTERE DES AFFAIRES POPULAIRES (MAP) A PARTIR DE 14 H LE MERCREDI 29 AOUT 07, PLACE DE LA REPUBLIQUE A LILLE !
remarques personnelles :
on est effectivement loin du contenu du pré-accord des 23 et 24 Août, dont voici le contenu
DECLARATION DU CSP59 A PROPOS DE LA DEMARCHE DE LA LDH ET DU MRAP
Le préfet Canépa n’a pas épuisé sa capacité de manoeuvrer
– Qu’est-ce qui empêche le Préfet Canépa de finaliser l’accord avec le MRAP et la LDH tel que prévu ?
– Pourquoi, puisque les termes de l’accord étaient convenus par toutes les parties, la lettre de préfet Canépa le 27 août est-elle bien différente, et ne concerne que 14 grévistes ?
Le préfet Canépa, Hortefeu, Sarkozy jouent avec les grévistes à la Vie à la Mort !
Manifestation ce soir, et les soirs suivants : 18h place de la république
P. Bardet
Messages
1. j de grève de la faim : LE PREFET CANEPA joue à la vie à la mort ?, 29 août 2007, 16:28
Là encore, ne nous trompons pas de cible !
Le préfet machin ou truc, le ministre chose, n’existent pas : Sarkozy a décidé de pousser au suicide les sans-papiers qui refusent de partir de France.
C’est donc Sarkozy qui devra rendre des comptes sur ce qui va arriver.
Remarque : il n’est pas président au sens de la constitution de 1958, le rôle qu’il s’attribue fait qu’il est le seul responsable désormais de ce qui se produit en France. Aucun contre-pouvoir légal n’existe plus comme viennent de le démontrer le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil constitutionnel. La presse dans sa quasi totalité confirme cet état de fait à l’opposé de notre état de droit.
JeanNimes