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la police invente le crime de lese sarkozy

Publie le jeudi 29 juin 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

par Rara Fonpanié

Ce matin j’ai été agressé sur les quais de Seine à Paris le 21 juin à 2h par des policiers voyous sous prétexte que je chante des chansons subversives.

L’objet du délit : une chanson "mes cicatrices" Ils m’ont serré les menottes si fort qu’arrivé au commissariat mes mains étaient bleues. J’ai le dos couvert de bleus et pourtant je suis convoqué au tribunal pour être jugé, le 14 septembre 2006, pour "outrage par paroles, gestes, menaces, écrit non rendu public, image non rendue publique, envoi d’objets, de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dus à la fonction du brigadier et gardiens de la paix (...) en l’espèce "j’emmerde la police, j’emmerde la police et j’assume." (...) "Avoir à paris résisté avec violence aux gardiens de la paix (...) en reculant brusquement, puis en se recroquevillant sur lui-même, se débattant, repoussant les policiers autour de lui, tout en ameutant les badauds autour de lui."

Je mets en ligne la chanson polémique et je vous encourage à la diffuser sur internet à tous vos amis.

http://www.myspace.com/rarafonpani

Si parmi vous certains disposent de compétences juridiques ou autre n’hésitez pas à me contacter ou à m’encourager dans la lutte.

On ne peut pas emprisonner l’esprit

Peace

pour info.

et sinon, dans le même genre, le groupe Carving (soutenu et développé par les gens de la Cave aux Poëtes et les Marcels et Domaine Musiques et tout ça a eu, j’ai ouï dire, le même genre de souci le 21 juin... et ont fini en garde à vue pour des propos (lesquels, je ne sais, je place donc un bémol) anti sarko... bon, lui, sa chanson, c’est juste qu’un flic chez qui ça résonne entre les oreilles, ben il prends ça au pied de la lettre.... tout bête qu’il est.

police partout reggae nulle part

Messages

  • Bigre, quel gros mot. Je pense que c’est plutôt "la rébellion" qui n’a pas plu....

    • Je me présente Rara Fonpanié je viens de passé la moitié de ma vie à faire de la musique. J’ai commencé par le Hip Hop inspiré par la Zulu Nation, et les pionniers du rap francais tels que IAM, Assasin et NTM. Aujourd’hui, je suis chanteur de reggae. Cette musique m’a touché très jeunes pour son coté rebelle et engagé mais surtout pour son message. Un message de paix d’amour et d’espoir, l’expression de la foi dans la victoire du bien contre le mal. Des artistes tel que Bob Marley, Peter Tosh, Burning Spear, Steel Pulse ont contribué à mon éducation spirituelle, et musicale.
      J’ai sortit mon premier single en 45 tours (disc Vinyle) sur le label Ziyanm (igname en kréole). Il est disponible depuis le 4 avril chez les disquaires spécialisés en reggae (www.bluemoon-music.com).
      Je me produis en live avec les musiciens de Surviv’All à Paris comme en province et je chante également dans les soundsystem. Comme je tiens à préserver la proximité avec le public, je saisis toutes les occasions de me produire spontanément dans les rares espaces de liberté qu’ils restent sur Paris pour rencontrer et échanger librement que ce soit sur des scènes Slam ou dans des lieux tels que le parc de la Villette, le Palais de Tokyo les arcades en face de l’Institut du Monde arabe…
      Je suis toujours partant pour chanter, jouer du tambour, danser avec des inconnus qu’on ne reverra sans doute jamais, juste motivé par l’envie de prendre le temps de partager ces instants uniques qui nourissent mon âme et mon inspiration.
      Je remercie Stand Up de m’avoir choisi pour rédiger la rubrique "Carte blanche" ce mois-ci et de me donner l’opportunité de vous raconter mon histoire.
      C’est l’histoire d’un artiste inconue ou presque qui subit la censure le jour de la fête de la musique, sa pourait arriver à n’importe qui apres les contrôles au faciès c’est la chasse au chanteur satyrique !!!

      Les faits

      Voici les faits, le 21 juin 2006 vers 2 heures du matin 6 policiers me plaquent au sol sans sommation. Quel crime, quel délit a déclenché cette interpellation musclée ? Ni crime ni délit seulement une chanson. 10 heures de garde à vue plus tard, on me donne une convocation au tribunal pour outrage et rebellion, je serai jugé le 14 septembre 2006 à 9 h00 à la 29éme Chambre du Tribunal de Grande instance de Paris.

      La phrase polémique

      Ma chanson « Mes Cicatrices » est jugée outrageante car je dis dans le refrain « je tire une taff sur mon spliff et puis j’emmerde la police » . Ces quelques mots, sortis du contexte, ne peuvent en aucun cas résumer toute une chanson (pour ceux qui veulent écouter la chanson ou se procurer les paroles complètes rendez-vous sur mon blog www.myspace.com/rarafonpani ).
      Cette chanson raconte mon histoire avec ces hauts et ces bas, je livre mes forces et mes faiblesses, je parle de mes responsabilités, du mode de vie que j’ai choisis et j’affirme ma foi en la bonté.
      Dans cette phrase polémique, la police représente la loi prohibitionniste qui condamne l’usage du cannabis.
      Je demeure engagé contre la prohibition du cannabis, je pense que les adultes devrait être libre dans faire un usage modérer dans une société ou l’alcool et le tabac sont en vente libre.
      Je ne cherche pas à ce que tout le monde adhére à mon discours, je raconte juste mon histoire. Je suis prêt à lutter au coté de quiquonque se verrait priver de son droit à la liberté d’expression.

      Censure, police et liberté d’expression

      En matière de phrase polémique je suis loin d’innover, les attaques textuels contre la police la loi ne dates pas d’hier. Par définition la police doit être au service du publique mais surtout gardien de la paix ( si si c’est leur noms aux flics), ce n’est pas une milice privée au service d’un groupe mais au service de tous. France, terre natale pays ou liberté égalité s’affiche sur la monaie dis c’est combien le prix de la liberté.

      Voici Quelques exemples de propos tenu par des personalités francaises et étrangères à propos de la police ou de la censure :
      Voila ce que disent Robespierre et Marat à propos de la liberté de tout dire,
      "La liberté de tout dire n’a d’ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d’elle-même et son triomphe est assuré."
      Victor Hugo dira (Correspondance, 1830, p. 465) « La censure est mon ennemie littéraire, la censure est mon ennemie politique. La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale. J’accuse la censure. »
      Flaubert toujours à propos de la censure (Correspondance, 1852, p. 59.) « La censure, quelle qu’elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l’homicide ; l’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. »
      Georges Brassens a publié des articles dans le journal Le Libertaire entre 1917 et 1956
      (Complètements anonymes ou signés sous les pseudonymes de Géo Cédille, Gilles Colin, Charles Brenns et Charles Malpayé).
      Dans la chronique des morts accidentelles il dit : « si pour notre part, nous rêvons de gigantesques écrasement de légions de policiers par des légions de cyclistes, nous ne pouvons (...) que nous réjouir de l’événement qui nous vaut la disparition d’un membre de la police. C’est un début. »
      L’ artiste de reggae le plus connu au monde , Bob Marley s’est fait connaître de l’occident quand Eric Clapton a repris son titre « I shot the sheriff » littéralement j’ai flingué le sheriff.
      Immaginer Georges brassens ou Bob Marley menotté et garder à vue 10h par la police pour une chanson.

      Que dit la loi à propos de la liberté d’expression : Dans l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme il est dit que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions. » Le premier article du code de déontologie de la police nationale commence par cette phrase : « La police nationale concourt, sur l’ensemble du territoire, à la garantie des libertés... ». Le second article « La police nationale s’acquitte de ses missions dans le respect de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen… »

      La chanson satyrique, l’expression populaire au service de la société

      A quoi bon chanter si on ne provoque aucune réaction, aucun sentiment ?A quoi bon écrire si on ne peux pas tout dire ? A quoi bon dialoguer si on ne peux pas choisir ses mots ? Mon rôle en tant qu’artiste à travers mes chansons c’est de pousser à la réflexion, à s’interroger sur le fonctionement de notre société, provoquer des discussions et débats, véhiculer la pensée de ceux qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer à travers les médias traditionnels, et ne se sentent pas représenter par le pouvoir politique. Pour que le système qui régit nos vies soit amélioré, réformé et adapté aux réalités de la vie que l’on mêne. C’est pourquoi je considère avoir remplis ma mission. Depuis les faits, il ne se passe pas un jour sans débat enflammé.
      A l’occasion de ces débats , j’ai pris conscience qu’il existait beaucoup de gens qui ont peur de leur police , et qui ne pense même pas qu’il est possible de résister ou de se défendre en cas d’abus de pouvoir, « ravèt pas jin-in ni rézon douvan poul » littéralement le cafard n’a jamais raison face à la poule.
      Ces faits ont le mérite de susciter des discussions et posent la question de la liberté d’expression et de la censure de l’artiste à leur ou la tolérance zéro semble être de rigueur ( par définition l’absance de tolérance c’est l’intolérance).
      Je ne propose pas de vérité absolue, mais j’écris et chante sur ce en quoi je crois. Et tant qu’il existera des injustices, des oppresseurs, des inégalités je ne cesserais pas de me battre avec pour seul arme mes rimes et mes chansons.
      Vive la liberté d’expression ! On n’emprisonne pas l’esprit ! Amour et Paix ! Rara

      Contact : Rara 06.10.39.49.29/ contact.rara@gmail.com