Accueil > le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?
le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?
Publie le vendredi 11 septembre 2009 par Open-Publishing3 commentaires
Calvaire de Julie : le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?
Julie, une adolescente de 14 ans, fugue près de Perpignan. Deux hommes la prennent en charge dans leur voiture. Pendant cinq jours, ils la séquestrent et lui font subir des viols en série. Un véritable calvaire. Alertée par les grands-parents de la jeune fille, la police diffuse dans les médias la photo de Julie ainsi que toutes les informations de nature à la faire reconnaître.
Les policiers la retrouvent à Toulouse. Et décident de mentir à la presse en affirmant que la fugueuse n’avait subi aucune violence et trouvé sur son chemin que de belles âmes. La vérité ne sera découverte que plus tard, par le quotidien toulousain La Dépêche du Midi (lire notre papier sur le site : http://www.tdg.ch/actu/monde/fugue-adolescente-transforme...).
Deux arguments
Pourquoi les agents ont-ils forgé cette fable à l’intention du public ? Ils expliquent, assez succinctement, qu’il s’agissait de protéger Julie et de faciliter l’enquête en endormant la méfiance des suspects.
Sur le premier point, leur argument ne tient pas, dans la mesure où la réalité des faits a été finalement dévoilée. De toute façon, le statut de mineur de la victime interdisait aux journalistes de l’importuner et permettait aux policiers de lui assurer toute la protection voulue vis-à-vis de l’extérieur.
Sur le second, en revanche, leur explication se révèle pertinente. En effet, les policiers ont pu arrêter assez rapidement les principaux suspects. Il est probable – mais pas certain que, grâce à la fable policière, les bourreaux ont baissé leur garde, ce qui aurait facilité leur arrestation.
Mensonge plébiscité sur Internet
Les agents ont-ils eu raison de mentir à la presse ? Cette question tourne à plein régime sur Internet. A une écrasante majorité, les internautes plébiscitent le mensonge policier. Entre ce péché véniel et l’identification de monstrueux personnages, le choix est vite fait. D’autant plus que ces tortionnaires sexuels, s’ils n’avaient été arrêtés par la police, auraient pu causer d’autres victimes, semer d’autres violences, briser d’autres vies.
Cette position paraît d’une solidité d’airain. Toutefois, cette tactique policière, si elle devait se propager, est source de périls. Tout d’abord, avant de transformer les suspects arrêtés en coupables, il faudrait en savoir plus et attendre la tenue d’un procès. S’il se révèle que les accusés sont innocents, la tactique policière serait vue d’un tout autre œil.
Ensuite, une chose est de taire des informations dont la divulgation pourrait nuire à l’enquête, une autre est de mentir activement en inventant une fable.
Les dangers du mensonge
Dans le cas présent, il est faux de dire que les policiers ont menti à la presse. En fait, ils ont dupé tout le public. Et la police éprouve le besoin vital de se trouver « dans le peuple comme un poisson dans l’eau » selon la formule de Mao. De cette façon, les policiers reçoivent des informations venant des citoyens, connaissent la société, savent comment la protéger et détecter ceux qui portent atteinte aux libertés et aux biens. Or, il est impossible d’établir une relation de confiance sur la base du mensonge.
La relation ne peut être à sens unique : moi, policier, je peux te mentir. Toi, citoyen, tu me dois la vérité. En multipliant les mensonges, les policiers ne seront plus crus, même s’ils disent vrai. N’étant plus crus, ils perdront leur légitimité et seront perçus par le public qu’ils sont censés protéger comme des corps étrangers.
Dès lors, pour un succès policier obtenu par ce stratagème, c’est toute la chaîne de confiance entre l’Etat et la société qui risque d’être brisée.
Jean-Noël Cuénod
cor. Paris, tribune de geneve, ce jour
Messages
1. le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?, 11 septembre 2009, 15:06
« Pendant cinq jours, ils la séquestrent et lui font subir des viols en série. »
... Ceci étant la version la plus récente donnée par Lézotorités.
Nul ne sait ce que sera la prochaine.
Il est un peu tôt pour commencer à gloser sur cette horreur.
EN ATTENDANT, si ON FOUTAIT LA PAIX À CETTE NANA ?
2. le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?, 11 septembre 2009, 22:45, par sérénité
entre vérité et mensonge, on ne peut jamais croire la police .. cette histoire de fugue, de milieu du proxénétisme fait vraiment roman de série noire et ressemble à tous les contes que nous ont enseignés nos mères et grands mère... cette histoire n’est pas crédible, et ressemble à un coup monté ... cependant, je ne vois pas l’intérêt, la vie de cette pauvre gamine est exposée à tous, on donne son nom, son adresse, des renseignements sur sa famille d’ordre privé, et je ne vois pas comment elle peut assurer une rentrée scolaire normale après ce qu’elle a subi, ni vivre au quotidien après ce cauchemar . elle aura des séquelles définitives . .. cette histoire est bourrée d’ invraisemblances .. le rôle de la presse dans le tort fait aux gens n’est pas négligeable non plus .
3. le mensonge public est-il une bonne méthode policière ?, 12 septembre 2009, 11:56
POURRAIT-ON AVOIR L’ADRESSE DE L’ARTICLE ?