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le retour aux "sales" affaires du Parti Socialiste

Publie le vendredi 17 septembre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

N’empêche que la dernière fois que la gauche a déboulé sur la plus haute marche, sans chaussons ni talonnettes, le minitel n’existait même pas, on lisait encore l’Aurore et Besancenot tirait du lait à Méluch’. Et si on veut bien pouvoir s’en souvenir il faudra ressortir de la poussière, le commissaire Navarro passé à l’ennemi entre temps.

A l’heure de l’ipad et des gazouillis et des pages fans « de ceux qui ont déjà usés une gomme en entier », c’est donc le retour aux affaires de la gauche qui anime si tôt les discussions de salons, les rumeurs de couloirs et va jusqu’à tapisser les cuisines de Solférino. A peine la retraite kidnappée, sur laquelle Martine racontait encore hier dans les Echos qu’elle dirait toute la crédibilité rien que la crédibilité, chaque caciques socialistes semble paradoxalement, vouloir repousser les limites de son propre cumul. Comme s’il eu s’agit de faire revivre du pachyderme dans un cimetière de porcelaine, il s’improvise déjà, au gré des flateries d’opinions, d’improbables cueca autour de la patronne en place. Au bal des éléphanteaux, Fabius qui a du sang contaminé sur les mains, ferait paraît il un excellent ministre du Quai d’Orsay. A moins que ce ne soit le retour du retour du très miterrandien Védrine et sa soupe sur le cheveux. Il y aurait aussi machin pour la justice, truc à l’intérieur et sans oublier, bien entendu, bordel aux affaires sociales. A croire qu’un camion benne de postulants, ne suffirait même pas à remplir 12 quinquennats de suite.

Et voilà donc nos socialistes, la besogne précoce, pas cumulards un jour mais cumulards pour toujours. Les traits tirés, les couteaux arrondis sur le bout et l’unité en façade terminale. Mais si nous accepterions volontiers de bien moins nous offusquer de cette tambouille interne, surtout muée par la névrose obsessionnelle du pouvoir pour le pouvoir, encore, de ces affaires qui doivent revenir, faudrait il qu’elles n’en cachent pas d’autres. Car au fond du panier de linge sale familiale du Parti Socialiste, l’affaire qui lave plus crade que crade, pourrait, dit on, tout aussi bien péter à la gueule des choses toutes faites que les écoutes de l’Elysée étrangler le petit Nicolas.

Pour causer affaire, on écoutera donc les Inrocks nouvelle formule, nous conter une histoire que le PS voudrait pouvoir renvoyer constamment aux calanques marseillaises. Car dans la troisième fédé socialiste, Silvie Andrieux, ancienne vice présidente socialiste de la région PACA, porte sur elle depuis 2007 le maillot floqué aux couleurs des subventions du conseil régional. Celle qui a vue son immunité parlementaire des quartiers nord de Marseille explosée par le juge Landou, est soupçonnée d’avoir arrosée grassement quelques dizaines d’associations, souvent montées de toutes pièces, pour un montant avoisinant les 750 000 euros. Soit l’équivalent d’un rabot de niche fiscale mais qui ne serait, en fait, qu’un glaçon sur un iceberg d’arnaques. Pour acheter la paix sociale et les votes qui vont avec, on lira ainsi avec délectation ce document saisie par la justice, fait de colonnes d’associations et d’annotations de la main même de Sylvie Andrieux, sur laquelle est notamment inscrit :

« Défavorable »
« Très important bureau 80% à ce bureau de vote »
ou encore
« Précisez bureau de vote »

Dans les milieux autorisés à enquêter, Sylvie Andrieux ne se serait, dit on, pas pour autant démontée. Appliquant la théorie chiraquienne dite de « la merde et du ventilateur », c’est toute la panoplie socialiste du cru locale qui se serait ainsi faite éclabousser par la « chère amie ». Et Vauzelle, charisme d’huitre et président du conseil régional depuis 1998, en premier lieu. Un vrai sac de nœuds, accroché jusqu’au siège du conseil général socialiste de Guérini. Où, par le pur hasard de la poudre de perlinpinpin et des pronostics de Pierrette Bress, les même associations bénéficiaient des même largesses.

Voilà, ainsi va le jardinage socialiste qui peut bien vouloir déboulonner Georges, Vladimir Illitch et Winston aussi. Mettre Woerth sous détecteur de mensonges et le gamin Péchenard en cellule de dégrisement. N’empêche on aimerait, aussi, qu’avant la victoire s’inscrive la vertu autant, qu’avant le virage à droite, survive au moins 48 heures d’envie de gauche. Et s’il en va du rythme des sondages comme des mises en examens....ça non plus ce ne sera pas une mince affaire.

Messages

  • D’accord avec l’ensemble des critiques portées au PS.

    J’ajouterais, pour être concret, que le BN du PS vient de se prononcer POUR l’allongement de la durée des cotisations retraites...

    Pour ce qui est des prédictions, elles ont la valeur des promesses chiraquiennes. Rien n’est joué, les français sont des veaux mais pas des cons. Ils savent combien saisir un socialiste revient à coincer une anguille, combien trouver leurs mesures passées et à venir réellement de gauche s’avère aussi aisée que de dénicher un ami SDF à Woerth.
    Le FN monte, monte. D’ici qu’on ait un scénario comme en 2002. Sarko est démonétisé totalement, et la droite va s’exploser en différents candidats.

    Enfin, il me semble que les discours de gauche dite "extrême" par les directeurs de journaux achetés commencent à être réellement entendus et que l’intégrité permanente en termes d’alliances comme de lignes des gens du NPA, ou la qualité de tribun d’un Melenchon est en train de percer les mirages entretenus. Sans parler de l’écologie qui s’impose peu à peu, même si quelque part E.E est atteint du syndrome PS : parler gauche, et présenter - avec Cohn-Bendit et Duflot - une attitude et des initiatives de droite.

    Une absence qui fait de la fin de ce texte un accouchement de souris. On ne sait pas ce que préconise l’auteur pour sanctionner, enfin, le PS..

    Pour ma part, je ne voterai plus pour ces gens-là. Au final leurs résultats en termes sociaux ne sont pas différents de la droite - sauf qu’ils mettent moins de flics -, mais l’omerta pèse en leur présence sur les syndicats et autres orgas, qui se croient obligés de la fermer tandis qu’une Aubry à étiquette gauche trahit les 35h ou un Jospin livre des Vilvoorde à la rue, ou un DSK booste le marché des stocks-ops qui va droit dans la poche des grands patrons et actionnaires, aussi bien que l’a fait Woerth, ce qui nous renvoie au rang de spectateurs impuissants, à peu près comme aujourd’hui, si nous comptons sur les potliques menteurs et les orgas réduites au silence, par souci de préserver un gouvernement, ou parce que quelques postes de permanents sont en jeu.

    C’est à nous de faire notre avenir, avec les forces qu’on pense réellement à gauche.

    J’en ai marre de voter à droite, en espérant que la gauche viendra. Je préfère un ennemi clairement identifié à un ami mortel. Je ne serais que peu imité, sans doute parce que la société a besoin encore de temps pour digérer le fait qu’une certaine troisième voie, une gauche "de gouvernement", malgré l’agit-prop des Filoche de service, est définitivement morte, au point de faire des primaires pipole, de vouloir pour dirigeant le chef du pire instrument de destruction sociétal au monde, le FMI, et de continuer à saluer sans broncher des cumulards qui se sont reniés et ont retourné leurs vestes tant et plus, comme Fabius, DSK, Rocard, sans parler de toute cette racaille d’"ouverture", qui s’est vendue au Brun.