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le "temps béni des colonies" c’est aujourd’hui / palestine sur radio campus

Publie le lundi 25 mai 2009 par Open-Publishing

CE MERCREDI 27 MAI 2009

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

« ¼ d’heure en Palestine » :

Pour donner le change, le chef des colons a prononcé, un petit sourire en coin, ces deux mots qui sont pour lui un blasphème : « Etat Palestinien ». Il a aussi aidé quelques amis à déménager : deux ou trois caravanes, de celles qui, protégées par l’armée « la plus vertueuse du monde » de quelques paysans dépossédés, occupent des terres récemment volées, et abritent des fanatiques venus d’Occident pour construire le Grand Israël qui n’en finit plus de se réaliser sous vos yeux. Piétinant au passage sous les chenilles de ses bulldozers les droits humains les plus élémentaires.

« Etat Palestinien », cela signifie, dans la bouche du Conquérant, qu’une autorité de collaboration indigène pourrait, peut-être (et là l’angle du sourire s’accentue encore), se voir octroyer le droit de gérer quelques lopins, des bantoustans éparpillés sur la tabula rasa des conquêtes sionistes.

Avec le Mur, avec le régime d’apartheid en vigueur, avec la poursuite des vols de terres et de maisons, l’emprisonnement continu de la jeunesse résistante, les « incursions », les humiliations, l’arbitraire et la terreur quotidiens, avec le temps qui passe et, pense-t-on, pourrait effacer la mémoire, avec le temps donc, et une fois la défaite palestinienne – pure utopie – consommée, alors, on pourrait entrevoir l’existence d’un tel « Etat Palestinien ». En haut lieu.

De même, quand la clique d’extrême-droite débarrasse le terrain d’un avant-poste (un « signe encourageant » pour tout diplomate occidental bien élevé), elle réaffirme simultanément le développement inéluctable de ses « implantations en Judée-Samarie » (la poursuite de la colonisation en Cisjordanie). Il s’agit de lâcher ponctuellement quelques miettes insignifiantes, d’émettre quelques « signaux positifs » - des rideaux de fumée, pour pouvoir poursuivre en toute quiétude le Grand Projet sioniste de conquête de toute la Palestine – et au-delà.

Liebermann et les siens assument clairement leur projet d’épuration ethnique, sans que personne, bien au contraire, ne quitte la table en se pinçant le nez. Dans les chancelleries occidentales (et leurs antichambres arabes), on feint d’ignorer la marche en avant et on s’attache à valoriser de prétendus petits pas en arrière.

Et quand la brutalité de la conquête se fait trop voyante, quand l’ubris du colon le rend dangereux pour ses amis, alors l’imbécile regarde le doigt qui désigne l’Iran et s’invente – encore ! – un nouvel ennemi. Nous voilà repartis vers de nouvelles inquiétudes quant à la « sécurité » du colon. A nouveau, les Palestiniens doivent attendre que la condition du colon soit remplie avant de goûter à la paix et à la justice.

Sauf que cela fait déjà longtemps que les Palestiniens n’attendent plus rien de ce petit jeu : Oslo a signifié l’amplification de la colonisation, un vaste mensonge ; quant à la feuille de route, personne là-bas ne feint seulement d’y croire, même par politesse.

Il est temps d’entendre les Palestiniens. La justesse de leur cause transperce de plus en plus évidemment le rideau de fumée. Mais il reste à nous convaincre, ici même, que nous ne pouvons accepter la justesse de cette cause tout en nourrissant des illusions qui ne trompent plus personne là-bas.

Parce que les voies et moyens de combattre le projet colonial et raciste sont entre les mains des Palestiniens, nous entendrons ce mercredi notre ami Bassim Sbeih, de Bethlehem. Emprisonné dès l’adolescence, militant au Club du Prisonnier Palestinien, il travaille aujourd’hui au sein de l’organisation Badil (voir ici http://www.badil.org/), pour le droit au retour et les droits des réfugiés.

Par ailleurs, et alors que, période électorale oblige, d’aucuns s’évertuent à réinventer l’eau tiède, nous diffuserons le propos de Samir Amin, internationaliste et anti-impérialiste (et non platement européen). C’était en 2008, sur le thème de la gauche en Europe.