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le vote Buffet : la chance de la gauche

Publie le vendredi 20 avril 2007 par Open-Publishing

Le vote Buffet : la chance de la gauche

Jusqu’au bout dans cette campagne l’indécision est forte, rendant plus précieuse que jamais une campagne militante de contacts et de proximité, à mener jusqu’aux ultimes heures.

A la recherche du meilleur vote

Electrices et électeurs se seront vus à la fois privés de débats contradictoires entre les candidats, abreuvés de sondages éloignant la campagne de la confrontation des programmes et projets, sommés de choisir entre des candidats présélectionnés qui, mis à part celui de l’extrême droite xénophobe, ont tous été des supporters du traité Constitutionnel Européen rejeté par le peuple français.

Femmes et hommes de gauche, salariés, jeunes auront été sous la pression du rouleau compresseur conformiste du « vote utile », cette injonction a abdiquer ses aspirations et ses espoirs, pour seulement se rabattre sur le souci d’éviter le pire, sans même, loin de là, la certitude de l’éviter.

A sa façon, cette indécision jusqu’au bout d’un très grand nombre d’électeurs principalement de gauche, illustre une capacité de résistance, à ne pas se laisser « normaliser », pour le seul profit de madame Parisot.

Jusqu’au bout dans cette campagne, les militantes et les militants de la Gauche Populaire et Antilibérale portent la possibilité pour toutes et tous de s’émanciper de tous les calculs politiciens et de s’approprier un vote uniquement fondé sur la réponse aux attentes sociales et démocratiques de la société française, des propositions nées des luttes et des combats menés ensemble, ancrées dans les valeurs de la gauche, courageuses dans leur détermination à prendre les bastilles d’aujourd’hui.

Le vote de gauche

« Battre la droite , Réussir à gauche » , en refusant de séparer, voire d’opposer ces deux objectifs, le vote Buffet est la chance de la gauche car répondre aux aspirations populaires demandent de conjuguer ces deux objectifs.
Battre la droite, aussi bien celle de Sarkozy, que celle de Le Pen ou de Bayrou. Non seulement à cause du bilan de celle ci, en sacrifices de toutes sortes et en mises en causes de droits démocratiques, mais parce que ces droites ont un projet : le précariat comme mode de vie et de régulation sociale. Santé, travail , logement , culture, on ne peut ici tout reprendre, mais ces droites décomplexées sont celles qui, en s’appuyant sur la mondialisation cherche à faire de la violence de la concurrence le mode de régulation des relations collectives et individuelles dans la société.
Si le programme et le projet de Marie George Buffet ont une force et une cohérence c’est bien parce qu’ils sont porteur d’une sécurisation des parcours de vie, condition de l’épanouissement individuel et collectif de toutes personnes, sans en discriminer ni exclure aucune. Et cela, du service public de la petite enfance, à la sécurité d’emploi et de formation, comme aux réformes de structures et de financement permettant de donner à la protection sociale les moyens de répondre aux défis de ce siècle.
« Battre la droite », et chez beaucoup et notamment des jeunes écarter la menace Sarkozy-Le Pen, est un objectif prioritaire et cela se comprend. Y parvenir vraiment c’est construire les conditions politiques pour une vraie politique de gauche.

Déjouer les pièges

Le soufflé de Bayrou en 3ème homme du « ni droite, ni gauche » menaçant de retomber, un curieux trio , Rocard, Kouchner, Cohn-Bendit, ces inusables Pieds Nickelés du glissement à droite sont venus en appeler à l’alliance « Bayrou-Royal ». S’il n’y avait que ce médiocre trio, la chose serait de peu d’importance.
Mais d’autres déclarations existent comme celles de Strauss-Khan invitant dans Le Monde, il y a un mois déjà, Bayrou à rejoindre le Pacte Présidentiel de Royal impliquant que les projets seraient compatibles. Le même Strauss-Khan qui en rajoute aujourd’hui en déclarant que Rocard et Kouhner n’ont que le défaut d’avoir « penser trop vite », ou comme dit cet autre responsable socialiste que leur déclarations sont « maladroites ».

Soyons clairs, ces coalitions de « ni gauche, ni droite » sont des leurres douloureux pour les salariés et les familles. Elles ont toujours fait, et partout , des politiques ….de droite ! Retraites, services publics, droits sociaux, seraient les premières victimes de la politique d’une telle coalition. Ses promoteurs, comme ses laudateurs dans le petit monde « politico-bobo-médiatique », n’ont qu’une idée en tête : pouvoir jouer une bonne fois pour toute les fossoyeurs de l’idée même d’une majorité politique de gauche sur des contenus de transformation sociale. Le tout , au non de la modernité bien sur.

Dans un contexte ou le projet même de la candidate socialiste est particulièrement mal arrimée à gauche, ( sa profession de foi le confirme encore, toute emplie du vocabulaire du « management » que connaissent bien les syndicalistes, « moderniser le dialogue social par le compromis gagnant-gagnant » ou bien « établir la règle du donnant-donnant, pas d’assistanat mais des droits et des devoirs »…).et notamment sur les moyens de remplir des engagements sociaux élevés , il serait particulièrement dangereux par un effet pervers direct du vote utile de donner un champs libre à ces manœuvres de recomposition politique qui font dériver vers la droite l’échiquier politique français.

L’atout du vote Buffet

Combattre ce risque, ce ne peut être non plus comme le fait Besancenot presque se féliciter des déclarations de Rocard, pour simplement inviter à constituer une « opposition de gauche à Royal ». Déjouer le piège, le mette en échec, c’est relever le défi de la gauche toute entière, interpeller l’ensemble des hommes et femmes de gauche, monter que la seule façon de répondre à l’attente populaire c’est une majorité de gauche , clairement enracinée dans une politique fidèle à ses valeurs, et imprégnée d’orientation antilibérale.

En ce sens le vote Buffet, c’est à la fois éviter un nouveau 21 avril, (une gauche défaite parce qu’elle renonce), battre la droite, (et toutes les droites !) et porter un contenu, un projet et des proposition capables de rassembler la gauche sur une politique capable de réussir à ouvrir la voie au changement social.

Plus le vote Buffet sera « haut », plus les chances de battre la droite et de réussir à gauche seront fortes. Plus les pièges et les impasses seront écartées, plus les possibilités de construire seront ouvertes. Sans aucun renoncement, ou repli protestataire proclamatoire. Un vote qui clairement, pour et par le peuple, ne veut pas seulement le « moins pire » mais revendique et veut défricher le chemin du meilleur.

Une campagne fondatrice

Il est aussi, au terme d’une campagne fondatrice et innovante, le plus fidèle aux ambitions antilibérales. Non seulement parla bataille de contenu sur un programme né d’un travail collectif, mais par une conception de candidature qui aura su se garder de toute dérive populiste ou démagogique.

Jean Paul Duparc

en ligne sur www.le-patriote.info le numéro de cette semaine, avec différents appels, le compte rendu du meeting de Nice du 18 avril