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les élèves n’avaient pas de profs d’anglais

Publie le mardi 29 juin 2010 par Open-Publishing
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Merci de votre indulgence ! Voilà en substance le message qu’a reçu début juin un jury d’examen du baccalauréat. La missive, que nous nous sommes procurée, émane de la direction du lycée Jean-Vilar, à Meaux (Seine-et-Marne). Elle prie les examinateurs aux oraux d’anglais des séries L et ES de bien vouloir « tenir compte » de la situation « particulière » de ses élèves : à cause de dysfonctionnements en chaîne, à la suite du congé maternité de leur professeur d’anglais, les candidats ont manqué beaucoup de cours.

En conséquence, ils ne peuvent présenter que cinq des six textes figurant sur leur liste d’examen.

Le cas n’est pas isolé. La question du non-remplacement des professeurs absents a déjà fait planché cette année syndicats et ministère. Elle fait désormais suer les bacheliers ainsi que leurs lycées, forcés d’improviser pour justifier les impasses de leurs classes.

« Nous avons dû rayer un texte au programme et nous ne voulions pas forcer les candidats à s’en expliquer seuls au risque de ne pas être crus », réagit le proviseur du lycée Jean-Vilar, Bernard Lociciro. Nous ne sommes pas les seuls. Dans certains centres d’examen, des établissements n’ont présenté que sept textes en espagnol, alors qu’ils en doivent quatorze. » Du côté des familles, les témoignages abondent d’élèves pris de panique aux épreuves écrites, découvrant des pans entiers de programme jamais abordés en cours. « Dans le lycée de mon fils, 500 heures n’ont pas été assurées rien qu’au premier trimestre, raconte un parent d’élève scolarisé à Villemomble (Seine-Saint-Denis).

Pas étonnant qu’il ait séché sur trois sujets cette semaine au bac ! »
A Jean-Vilar, tout a commencé par l’absence pourtant planifiable d’une prof d’anglais enceinte. En plein hiver, synonyme d’épidémies de grippes et de pénuries de remplaçants, le rectorat de l’académie de Créteil a embauché une enseignante d’origine chilienne. « Elle était qualifiée mais peu à peu, cette vacataire s’est révélée incapable de requérir l’attention des élèves », justifie la direction. Qu’à cela ne tienne : l’assistant d’éducation de l’établissement, américain, a pris le relais de la remplaçante débordée. Mais voilà, celui-ci « ne connaissait pas le système scolaire français ». Quant à la professeure titulaire du poste, elle n’a pu que constater les dégâts à son retour, fin mars. Cette histoire tragi-comique sur papier à entête tirera-t-elle larmes et clémence aux jurys du bac ? Négatif, jure-t-on à la Maison des examens d’Ile de France, basée à Arcueil (Val-de-Marne). « Il n’y a aucune consigne dont les examinateurs doivent tenir compte, le baccalauréat doit rester un examen objectif et anonyme », rappelle son directeur Stéphane Kesler, tout en admettant que des « petits post-it » et des « ratures » accompagnent de temps et temps les dossiers transmis aux examinateurs. « Ces pratiques plus ou moins officieuses sont régulières, assure Jean-Jacques Hazan, président de la fédération de parents d’élèves FCPE. Les lycées en sont réduits à trouver des ersatz de solutions, parce que l’administration échoue à son obligation scolaire. Voilà le vrai problème. » Celui-ci devrait ressurgir, promet-il, « dès le premier jour » de la rentrée de septembre.

Messages

  • Eh bien le voila, le résultat de la gestion de l’Education nationale par l’ex-commercial de l’Oréal et ses amis : la suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite. 50 000 postes supprimés depuis 2007 ! Et ce n’est pas terminé ! On a touché le fond, sous sarkozy : écoles, collèges, et lycées délabrés, peu de présence d’adultes pour encadrer les jeunes, suppressions d’heures de cours en jouant sur les horaires prévus par les programmes... Tout est fait pour que ceux qui en ont les moyens fuient vers l’école privée. Et ça marche : l’Etat a augmenté le nombre de postes aux concours d’enseignants des écoles privées...

    Pauvre France, pauvre société !