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les obscurantistes veulent rétablir le délit de blasphème !

Publie le jeudi 6 avril 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Bondieuseries : La ronde des jurons

Réintroduire dans la loi un délit de blasphème, c’est ce que voudrait faire un député UMP du Gard, Jean-Marc Roubaud. Le 14mars, il a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à introduire ce délit, en interdisant "les propos et les actes injurieux contre toutes les religions". Il propose par conséquent que soit modifiée la loi sur la liberté de la presse, afin qu’elle précise ce qu’on peut entendre par injure : "Tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche outrageant, portant atteinte volontairement aux fondements des religions". Et pour faire bonne mesure son compère Eric Raoult, député-maire UMP du Raincy en Seine-Saint-Denis, propose même maintenant que le mot "caricature" soit ajouté à la liste !

Les philosophes du siècle des Lumières fustigeaient l’intolérance religieuse et réclamaient la liberté d’expression, celle de critiquer les puissants et les religieux. C’est en juillet 1791, pendant la Révolution française, que fut aboli le délit de blasphème qui, jusque-là, pouvait conduire à la mort quiconque mettait la religion en cause. La loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État réaffirmait cette abolition. On peut donc jurer partout en France... sauf en Alsace-Lorraine, où cette loi ne s’applique pas et où un "blasphème public contre Dieu" peut coûter trois ans de prison !

Si jamais la loi proposée par les députés passait, on ne pourrait plus alors que constater, avec Georges Brassens :

"Ils ont vécu, de profundis,Les joyeux jurons de jadisTous les bon dieuTous les vertudieu (...)Ainsi, pardieu, que les jarnidieuEt les pasquedieu".

M.L.

Messages

  • Mais oui, ceci participe d’une grande offensive contre la laîcité et la liberté de penser.

    Le mouvement se répand en Occident avec les évangélistes US qui sévissent déjà en France et les sectes de tout poil.

    Le communautarisme religieux fait partie du plan ultralibéral qui compte bien utiliser les obscurantismes les uns contre les autres quand la révolution menacera les intérêts du capital. Ces salauds désigneront alors des boucs émissaires. Vieille méthode qui a refait ses preuves il n’y a pas si longtemps. Servons-nous de ce que l’histoire récente nous enseigne. Déjouons leur piège : Parlons-en, dénonçons partout cette manœuvre pour qu’elle n’engage que ses auteurs et les place devant leur seule responsabilité. Alors oui, la colère des peuples se retournera contre son véritable ennemi : le veau d’or et ses adorateurs.

    Flash 12

    • quand les pensées des responsables de l’UMP (projet de loi anti-blasphème) et les actes des religieux se croisent...même combat en perspective !!!
      je trouve dommage que le site Bellaciao n’est pas relayé l’info ci-dessous donc voici deux articles assez intéressant (source : libération),
      mais comme je viens de le lire à droite à gauche sur le site, il faut se concentrer sur le CPE et la lutte sociale...pour ma part je pense que l’on peut mener plusieurs combats en même temps...surtout que les religions et le capitalisme ont toujours fait bon ménage...
      peut être que certains bien pensant de gauche qui écrivent sur le site vont même traiter de religionophobe ou d’islamophobe parce que je relaie cette info...j’ai l’impression qu’ils n’acceptent pas que l’on critique les dérives des religions.
      Pour ma part, j’estime que les gars qui ont fait l’action citée ci-dessous sont de la même trempe que les cathos intégristes de Saint Nicolas du Chardonnet ou des boneheads (skinheads d’extrême droite),
      salutations athées
      Alex de Toulouse
      PS : excusez moi j’ai laissé ce message avec des erreurs sur un sujet daté du 15 mars

      Caricatures : l’affaire rebondit au café
      Libé - Dans un bar parisien, une expo de dessins moquant toutes les religions a été vandalisée.
      par Catherine COROLLER- QUOTIDIEN : jeudi 30 mars 2006

      Les cadres sont restés en place mais ils sont recouverts d’une feuille blanche marquée « censuré ». Mardi après-midi, Marianne, Marika et Zayed, patrons du café la Mer à boire, dans le XXe arrondissement de Paris, ont vu débarquer dans leur établissement une horde sauvage. Les vandales s’en sont pris aux caricatures accrochées un peu partout sur les murs pour une exposition baptisée « Ni Dieu, ni Dieu ».
      Rémi, Siné... Dans leur « café animé », comme ils l’appellent, Marianne, Marika et Zayed organisent rencontres, concerts et expositions. Depuis le 8 mars, ils présentent des dessins de la crème des caricaturistes français : Berth, Charb, Faujour, Luz, Martin, Rémi, Siné, Tignous et Willem, tous collaborateurs de Charlie Hebdo. Toutes les religions sont égalitairement tournées en ridicule. Mardi, en début d’après-midi, Marianne, Marika et Zayed voient arriver « une bande de mômes de 10-12 ans ». Les patrons de la Mer à boire les connaissent bien, ils jouent sur le stade en face du bar et viennent régulièrement réclamer de l’eau. « Ils avaient des barres en acier et des bâtons, raconte Marika. Ils ont cassé quelques cadres. » Patrons et clients s’interposent. Les gamins filent. « Ils sont partis chercher les grands frères », poursuit Marika. En début de soirée, les aînés font leur apparition et semblent conciliants : « C’est pas bien ce que les petits vous ont fait. » Puis soudain menaçants : « Vous êtes ici chez nous, vous devez faire ce qu’on veut. On va aller chercher les Frères musulmans de Belleville, qui vont vous régler votre compte. Nous, on est gentils, mais on vous prévient que le bar va brûler et vous l’aurez bien cherché. » Marianne, Marika et Zayed tentent de faire de la pédagogie, parlent liberté de conscience et d’expression. Peine perdue.
      « Front ouvert ». Depuis l’ouverture de leur bar, en septembre, ça n’est pas la première fois qu’ils sont ainsi pris à partie : « Il y a eu des gens qui entrent en hurlant, et mettent de la musique alors qu’il y a déjà de la musique dans le bar. Puis des tournées non payées. Puis des consommateurs agressés à l’intérieur. Un client qui se prend une chaise en pleine tronche parce qu’il a refusé de payer la consommation de quelqu’un et qui finit à l’hôpital le front ouvert. Là, on a commencé à entendre qu’on n’était pas chez nous. »
      Pourtant, l’affaire est rentable. Le café est superbement situé en face du parc de Belleville. Les habitants de ce quartier très mélangé socialement et ethniquement apprécient le lieu. Selon ses patrons, les agressions n’ont rien à voir avec une opposition bobos-populo, ni Français de souche immigrés. Plutôt au sentiment d’impunité d’une bande qui terrorise le quartier. Et instrumentalise l’islam pour imposer sa loi. Marianne, Marika et Zayed ont prévenu la police, les éducateurs sociaux, la mairie. Sans grand effet pour l’instant. Ils n’envisagent pas de fermer boutique, pour l’heure, mais les événements de mardi les ont laissés sous le choc. Mardi prochain, ils organisent, à 19 h 30, une grande réunion d’information avec les caricaturistes et les habitants du quartier.

      Le bar où les caricatures antidieux enflamment les esprits
      Vifs échanges entre bouffeurs de curé et jeunes musulmans dans un bistrot parisien sur la liberté d’expression.
      par Catherine COROLLER- QUOTIDIEN : jeudi 06 avril 2006

      « Respectez les athées ! » lance une voix. « Vive le cul ! » jette une autre. « J’espère que, ce soir, on va pas se faire attaquer par les bouddhistes », rigole le dessinateur Martin. Mardi soir, à la Mer à boire, café du XXe arrondissement de Paris. Depuis une bonne heure, partisans et adversaires de l’exposition « Ni Dieu ni Dieu », présentée depuis le 8 mars dans le bistrot, s’affrontent. Quelques jours plus tôt, Marianne, Marika et Zayed, les patrons de la Mer à boire, ont vu débarquer des vandales. Des jeunes venus d’une cité voisine s’en sont pris aux caricatures accrochées aux murs (Libération du 30 mars). Exigeant que l’exposition soit enlevée, ils ont menacé d’aller « chercher les Frères musulmans de Belleville » et de brûler le café.
      Pavé. Depuis, Marianne, Marika et Zayed ont déposé plainte et organisé cette réunion d’information avec les caricaturistes et les habitants du quartier. Dans l’intervalle, la tension n’est pas retombée. Mardi, à 1 heure du matin, un pavé a été lancé dans une vitre. Dès 19 h 30, heure fixée pour le début de la rencontre, le bistrot est plein. La foule déborde à l’extérieur. Un micro circule. Le dessinateur Charb rappelle que deux députés UMP « essaient de faire passer une loi faisant du blasphème un délit ». « La démocratie, d’accord, bien, supercool, déclare un jeune encagoulé se disant athée. Vous avez mis des dessins qui choquent certaines personnes à la vue de tout le monde. Un père de famille qui passe ici avec ses enfants, ça lui saute aux yeux. Ce que vous faites là, c’est de la dictature. Vous imposez aux gens de voir ce qu’ils n’ont pas envie de voir. La meilleure solution, c’est que vous enleviez ces dessins. » Huées, brouhaha.
      Le chahut s’amplifie. Un homme qui se présente comme un « citoyen du quartier » prend la parole : « Ces caricatures, je n’ai pas eu la chance de les voir (depuis l’agression, elles sont recouvertes d’une feuille blanche marquée "censuré", ndlr), or, c’est une chance dans la vie que d’être choqué, d’expérimenter la confrontation. » Le chahut s’amplifie. « La liberté d’expression a été censurée par la force », braille un « citoyen pas du quartier ». « Moi, quand j’entre dans une église, je suis choqué en tant qu’athée mais je ne vais pas décrocher la croix pour autant », proclame l’un des dessinateurs. Des représentants de la Mairie de Paris et des mairies d’arrondissement