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CE MERCREDI 2 SEPTEMBRE 2009
A 18H30
C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »
Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6
En direct et en archives sur www.campuslille.com
Mea culpa. Mea maxima culpa. Comme quelques-uns d’entre vous, nous avons pris des vacances, laissant nos auditeurs avec des émissions, il faut le dire, enregistrées… Nous avons pu, de ce fait, et comme on dit chez les toxicomanes, décrocher.
Plusieurs semaines durant, nous fûmes sevrés. Sevrés du spectacle, qui continuait sans nous. Nos oreilles n’ont plus subi le ronron névrotique produit par les mille bouches du pouvoir, nous n’avons alors jamais entendu parler de « reprise », de « réforme », et les voix surchargées des bateleurs qui nous gouvernent nous furent inaudibles.
Même par accident, aucun poste de télévision n’a pu détourner nos yeux de l’horizon que nous nous étions choisis. Nous évitâmes avec soin, avec ostentation même, la lecture, même distraite, d’un journal.
Mea culpa. Même nos plus saines lectures, même nos réflexions les plus acérées, même nos combats, nous avons pris le temps de les oublier. Nous avons vécu, égoïstes, en buvant à la crise, à la grippe A, à l’Université d’été du P.S., à tous les fléaux qui assombrissent notre futur. Et notre soif n’est toujours pas éteinte.
Hélas, loin des oasis que nous peuplâmes quelque temps, avec la discrétion de qui craint réveiller de vieux démons, nos yeux se rouvrent et, peu à peu, nous replongeons.
Et nous plongeons bas, nous retrouvons les abysses. La Grande Caravane Publicitaire qui nous Informe n’a pas cessé son harcèlement continu. Bombant le torse, les valets pathétiques que s’est choisie une classe sociale dont nous tairons le nom afin de ne pas lui faire de publicité – oui, les valets continuent de jouer aux seigneurs, et chacun prétend nous sauver, la bave aux lèvres et du bluff plein les poches.
Or, dans un joli dégradé qui permet de faire avaler sans risquer de trop brusques régurgitations, les mêmes appuient où ça fait mal, entrouvrant toujours un peu plus le rideau derrière lequel se découvre un futur immédiat où nous devrions ramper.
Nous payerons la crise de ce système économique à bout de souffle, tel est le seul programme, quelles que soient les modalités selon lesquelles l’addition nous sera présentée. Nous payerons, par leurs désormais fameuses « réformes », nous payerons, par une restriction toujours plus insidieuse de nos libertés, nous payerons, collectivement, nous passerons tous à la caisse, à chaque expulsion de sans-papiers, pour chaque missile garantissant « notre » sécurité, nous payerons pour un monde où notre place sera d’autant plus inconfortable que le cul des banquiers sera le plus largement étalé sur nos existences.
Nous payerons nos divisions, le racisme entretenu, l’ignorance des autres mondes, cette mentalité coloniale indécrottable, nous payerons la pusillanimité et la trahison de ceux sur qui nous pensions nous appuyer.
Nous payerons encore. Bien plus encore. Sauf que ce sera à fonds perdus. Sauf que, par conséquent, il se peut que nous ne l’acceptions plus. Sauf que nous voyons monter aussi, à la surface, la dignité des travailleurs quand il s’agirait de les dégraisser, nous voyons les consciences affleurer au niveau critique, nous voyons, à travers le monde, des peuples qui occupent la scène, des va-nu-pieds qui se prennent en main.
Alors, pour cela, nous rentrons, nous aussi. Nous rentrons armés de nos éphémères instants de paix et de notre révolte saine face à ce qui nous nie. Nous rentrons bien décidés à continuer, par la voie radiophonique, et sans nous raconter d’histoires, à continuer le combat.
Et puis, dans notre « ¼ d’heure en Palestine », nous laisserons la parole à Gilles Devers, avocat, qui, avec des centaines de militants, a accompagné la jeune Amira El Karem à La Haye. Il nous expliquera les raisons de ce voyage, que vous trouverez exposées ici :
http://www.nord-palestine.org/art-r...
Enfin, nous diffuserons, en trois volets, une conférence qui s’est tenue le 31 mai 2008 à Lille, autour des expériences progressistes en Amérique latine. Alors que le Honduras a connu un coup d’Etat et que les Etats-Unis installent de nouvelles bases militaires en Colombie, nous écouterons avec intérêt le premier volet, et Sergio Caceres, journaliste bolivien, revenant sur les changements en cours dans son pays, les résistances qui s’y opposent, les contradictions auxquelles font face Morales et ses partisans – les fameux va-nu-pieds qui se prennent en main.
C’est l’heure de l’mettre !